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4,3

sur 5717 notes
Jean Baptiste Andrea est dorénavant une valeur sûre. A chaque roman, il sait nous transporter là où il veut et nous transporter hors de notre quotidien.
C'est au coeur de l'Italie qui tremble devant la montée du fascisme que nous suivons Mimo, un sculpteur issu d'un milieu pauvre, au talent indiscuté, recherché et Viola Orsini, jeune femme feministe au caractère bien trempé. Deux âmes soeurs qui vont se séparer, se fuir ,se retrouver. Une attraction entre ces deux êtres comme un aimant.
C'est un grand roman où l'on rencontre l'art, l'amour, mais aussi la politique . C'est aussi une fresque religieuse et historique.
C'est un roman qui nous fait vibrer, qui nous emporte ,qui nous fait voyager. J'ai vraiment adoré. Pour tout cela Merci Monsieur Andrea.


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Première rencontre avec Jean-Baptiste Andrea en ce qui me concerne. Une rencontre qui aurait pu être concluante, l'auteur et moi ayant quelques affinités parmi lesquelles d'être tous deux nés à Saint-Germain-en-Laye et d'aimer et de connaître l'Italie. Toutefois, "Veiller sur elle", Prix Goncourt 2023, m'aura laissée de marbre.

Et de marbre, il en est justement question d'un bout à l'autre du récit puisque nous suivons "Mimo" Vitaliani, sculpteur de génie, tout au long de la première moitié du XXème siècle, en des temps troublés pour l'Europe comme pour l'Italie.

L'auteur mêle Histoire et fiction pour rendre vivant un parcours de vie atypique. Mimo est né pauvre, nain, et rien ne le destinait à une haute destinée. Or, sa rencontre dans l'enfance avec Viola Orsini, descendante d'une des plus illustres familles nobles du pays, lui permettra de sortir de sa condition et de vivre une existence intense.

L'amitié - ou l'amour platonique, c'est selon - qui unit Mimo et Viola les portera chacun et ensemble à travers épreuves et défis. Orsini, Ursini, ursin, ours... Viola est une ourse solitaire, elle qui, enfant, en a justement domestiqué une. Violente et passionnée, intelligente et visionnaire, solitaire et incomprise, elle symbolise une émancipation féminine malmenée et douloureuse. Mimo, lui, représente la fidélité, la raison, l'ambition, et ressent le besoin incessant de "veiller sur elle", Viola, sa muse.

Peut-être suis-je éprise de l'Italie et de ses chefs-d'oeuvre depuis trop longtemps pour ne pas supporter aujourd'hui de ne pas m'émouvoir à la lecture d'un roman qui s'y déroule intégralement ? Pourtant, le fait est là, indiscutable : je n'ai absolument rien ressenti pendant ma lecture. Je ne me suis attachée à aucun personnage, bien au contraire. Je n'ai même pas eu la sensation de découvrir une nouvelle plume, le récit ayant pour moi des accents d'Elena Ferrante, de Romain Gary et de Dominique Fernandez, mêlés. J'ai échappé à l'ennui mais de très peu.

Il semble que l'amitié tienne une place prépondérante dans l'oeuvre de l'auteur, c'est un sentiment noble et respectable qui mérite en effet qu'on écrive beaucoup sur lui, tant mieux donc s'il aura su toucher de nombreux lecteurs. Pour moi, c'est un rendez-vous mitigé, un état qui s'oppose catégoriquement à la définition même de l'amitié.


Challenge MULTI-DEFIS 2024
Challenge PAVES 2024
Challenge GONCOURT
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« Andréa c'est toi ? »
« Entre et assieds-toi ! »
C'est ainsi ! le prénom (ou le nom) « Andréa » déclenche immanquablement le souvenir d'un des titres les plus barrés du plus illustre des natifs de Pézenas.
Hors-sujet cette introduction ! Aucun rapport entre Lapointe et le dernier lauréat du Goncourt ? Encore que, en y réfléchissant bien, dans les deux cas, l'imagination est aux manettes !
Alors, je me suis assis, comme Andréa me l'a demandé. Je ne l'ai pas regretté, on nabot dire, ce roman, ce n'est pas du nain porte quoi ! Dès les premières pages, on est emporté dans un tourbillon d'aventures dignes d'Italo Calvino ou de Roberto Begnini. Mimo, petit homme au grand talent, va rencontrer de nombreux autres êtres singuliers. le scénario, Andréa vient du cinéma et ça se sent, se déroule avec une toile historique qui, malgré quelques interprétations s'éloignant de l'orthodoxie, est justement rendue. le grand mérite de l'écrivain est de maintenir jusqu'à la fin un rythme effréné sans lasser. « Veiller sur elle » est une saga qui contentera les amateurs de di Fulvio ou de Lemaître et sans doute ceux de Gaudé pour les fulgurances quasi poétiques. Il ne s'agit pas de dire « inspiré de » car l'oeuvre est originale, mais citer ces trois auteurs constituera le prétexte pour certains de passer leur chemin. Pour d'autres, au contraire, l'argument s'avèrera décisif. « Veiller sur elle » c'est du romanesque… Et du lourd ! On peut aimer Steven Spielberg et John Casavettes, on peut aimer Jean-Baptiste Andréa et Marguerite Duras… Je ne suis probablement pas très objectif, l'Italie, l'histoire contemporaine, l'art de la Renaissance… Ma zone de confort, quoi ! Oui j'ai lu ce bouquin avec jubilation et « Veiller sur elle » fut une cure de dopamine… Presque oublié l'horizon proche de ma 6ème dizaine de bougies, une patate de jouvenceau et l'envie de dire à ceux qui pensent que picaresque est un gros mot ou qui ne voit que de l'invraisemblance là où je vois de la faconde littéraire : « J'ai 26 ans, mon vieux Corneille, et je t'emmerde en attendant ! »
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Un livre original, hors du commun.
Très difficile de sortir une chronique d'un livre aussi parfait. Mimo (pourquoi pas Mino puisqu'il est plus petit que la moyenne – un nain pour certains, bien qu'il prétende être normal –
Le père de Mimo est mort pendant la guerre de 17, alors que son fils est encore un enfant. Sculpteur très doué de métier, il a commencé à montrer à son fils les secrets du métier.
Mimo, recueilli dans un monastère, est en train de mourir, veillé par un frère moine.
Au crépuscule, bien avancé, de sa vie il se remémore tous les événements (et ils sont nombreux) qui ont animé sa vie.
Après la mort de son père, sa mère l'envoie en Italie, plus exactement à Pietra d'Alba, chez un oncle pour y apprendre le métier de sculpteur, un oncle peu scrupuleux qui exploite Mimo ce dernier se révélant très doué. Il deviendra d'ailleurs un sculpteur de grand renom avec une Pietà pour principal chef-d'oeuvre.
A Pietra d'Alba, Mimo fait la rencontre de Viola d'Orsini, née d'une famille noble et riche. Viola est une originale qui se plait dans les cimetières à essayer de converser avec les morts et qui rêve de voler.
Nous allons donc faire connaissance avec cette famille d'Orsini, omniprésente dans ce roman au travers de Viola toujours bizarre, mais aussi Francesco le prêtre, puis Evêque et Cardinal (pas très clair), et Stefano le malhonnête.
L'histoire est difficile à raconter tant elle est dense en cette période d'entre deux guerres om le fascisme s'installe en Italie. Ce qui est primordial est la relation Mimo - Viola, une amitié profonde mais scabreuse, leurs caractères bien trempés les rassemblent mais bien souvent les divisent.
C'est une (ou plusieurs) histoire(s) qui se déroule(nt) dans ce roman de presque 600 pages).
Il a une écriture hors du commun et surtout très riche Jean-Baptiste ANDREA, ce livre est très complet. Il traite de nombreux sujets. J'ai beaucoup aimé (même si parfois je me suis un peu ennuyée car il y a quelques longueurs).
En bref, une rubrique très certainement incomplète tant le sujet est dense et diversifié. Mais si je peux donner un conseil aux amateurs de belle littérature, de livres hors du commun, d'un brin de poésie et d'originalité alors : LISEZ-LE !
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Une intrigue captivante avec un final aussi étonnant qu'émouvant, des personnages réussis, enfin presque — l'un d'eux m'a laissée indifférente —, sont les atouts de ce roman.

Dans une abbaye isolée, un homme de quatre-vingt-deux ans se meurt. Il est veillé par des frères dont il ne fait pas partie. Il se souvient. Il est né en France en 1904, mais ce n'est pas son pays. Son pays, c'est l'Italie où il est arrivé à l'âge de douze ans pour apprendre la sculpture avec son oncle Alberto.

Avant de rendre une dernière visite au mourant, le père Vincenzo veut aller La voir, Elle, une mystérieuse statue que le Vatican a enfermée dans cet endroit perdu, pour la protéger. Mais la protéger de quoi ?

Le roman se lit facilement et j'ai suivi les aventures de Michelangelo Vitaliani (Mimo) et Viola avec plaisir. J'ai surtout aimé l'intrigue qui tourne autour de l'énigmatique statue, avec une belle révélation finale, à la fois surprenante et émouvante.

J'ai aimé le personnage de Mimo, mais Viola est le personnage le plus difficile à cerner. Entre soumission et révolte envers sa famille, ses comportements sont imprévisibles. Faute de les comprendre, je les ai trouvés artificiels.

L'écriture est superbe et n'est pas le moindre des plaisirs du livre.

Lien : https://dequoilire.com/veill..
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Veiller sur elle est un magnifique roman , on peut y voir trois entrées.

La première entrée est une sortie.
Celle d'un vieil homme à l'agonie , veillé par les frères qui l'hébergent depuis des années dans leur abbaye sans qu'il ait prononcé ses voeux .
Pendant que les moines s'interrogent sur la fin de vie de ce vieillard, lui se remémore toutes les années avant son enfermement volontaire .

Voilà la partie la plus conséquente du récit, riche en rebondissements et en personnages.
Atteint de difformité, certains le traitant de nain, un nom qu'il n'a jamais admis, Michelangelo Vitalini surnommé Mimo est né en 1904 dans une famille italienne pauvre .
A la mort précoce de son père , un sculpteur qui lui a donné le goût des belles choses et lui a enseigné son art de façonner la pierre , Mimo est envoyé chez un pseudo-oncle sculpteur lui aussi , méchant, cupide et incompétent en apprentissage .
C'est lors d'une visite nocturne dans le cimetière qu'il rencontre Viola Orsini, 13 ans comme lui , fille de la puissante famille Orsini de la région.
Commence alors une amitié très forte, vibrionnante, tumultueuse , entre les enfants qui va devenir leur point d'ancrage malgré les nombreuses disputes et séparations qui suivront .

Le récit déroule ainsi l'histoire de l'Italie entre la première guerre mondiale et les années 1960 avec entre les deux, le choc de l'arrivée au pouvoir de Mussolini et de ses squadristes.
Mimo avec son talent reconnu de sculpteur navigue sans peine à travers les différentes époques, sachant se faire apprécier de mécènes, qu'ils soient religieux , les premiers à découvrir son talent ou politiques mais également , par son attitude souvent méprisante et cassante et sa supériorité dans son art , se créant beaucoup d'ennemis .

Viola , elle, être fantasque, intelligente et rebelle reste enfermée dans son corps de femme de bonne société devant tenir son rang et ne pas faire de vagues .

La troisième entrée de ce roman est celle de la Pietà, chef d'oeuvre ultime du Maitre Vitalini , source d'interrogations sur la stupeur que certains ressentent en la contemplant et devant ce mystère, elle est éloignée des yeux et enfermée dans les sous sols de l'abbaye où meurt Mimo .

Qui est cet "elle" sur laquelle il faut veiller, Viola ou la Pietà, et si elles ne faisaient qu'une ?

Jean-Baptiste sait très bien maintenir son lecteur suspendu à ses phrases, le récit est dense, émaillé de belles descriptions de la lumière de l'aube sur la campagne de Ligurie et ses champs d'orangers , de la poussière de marbre sous les coups des outils des sculpteurs, d'évocations des bouges malfamés des villes et de leur faune interlope .

J'ai cependant trouvé parfois quelques traits de personnages un peu trop caricaturaux et une certaine réserve pudique mais on se laisse happer par les péripéties de Mimo et les sautes d'humeur de viola.

Il faudra attendre la toute fin pour comprendre la particularité de cette Pietà et c'est très bien ainsi.
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Pour une fois j'ai pu lire un prix Goncourt en sachant par avance que j'irai au bout, car les ouvrages précédents d'Andréa montraient chez ce romancier un vrai talent pour rendre plausibles les rêves de ses personnages. Ce livre ne départ pas des précédents. Andrea utilise juste l'histoire de l'Italie dans la première partie du vingtième siècle pour développer une intrigue plus ample que d'ordinaire.

Mimo, un gamin pauvre, pas gâté par la vie, est exploité dans un petit village de Ligurie par son « oncle », mais développe un talent rare pour la sculpture. Viola, la petite dernière de la riche famille locale, rencontrée un peu par hasard au détour d'un cimetière, s'avère sa jumelle cosmique, puisque née le même jour que lui. Viola qui absorbe le savoir dans tout ce qu'elle lit et qui se rêve autre. Mimo qui la suit, l'admire, tout en savant confusément que l'histoire de Viola se déroulera sans lui ; lui qui est atteint de nanisme et qui n'est qu'un apprenti taillant la pierre, couvert de poussière.

Mimo et Viola, une amitié qui dépasse l'amour ; l'un soutenant l'autre malgré des hauts et des bas et des fâcheries durant parfois des mois. Les deux rêvent grand. La première à devoir rabattre ses espoirs est Viola victime d'une chute aérienne qui la laisse terriblement meurtrie et à la merci des convenances sociales imposées par sa riche famille et ses deux frères ambitieux, Francesco et Stefano. Mimo, lui, roule sa bosse de Florence à Rome, et de beuveries pitoyables en commandes de prestige s'ouvre les portes des classes privilégiées. Ce qui veut dire dans les années 20 et 30 en Italie fasciste, composer avec le régime de Mussolini.

Mimo raconte son histoire, et ne sort pas forcément grandi de cette auto-analyse. Il avait le talent dans ses mains. Il n'en a pas toujours fait le meilleur, comme le lui a souvent reproché Viola. Mais elle, qu'a t-elle fait de sa propre vie ?

Tout à fait dans le style des autres romans d'Andrea, Veiller sur elle est juste un peu plus dense, fourmillant de personnages brillants, manipulateurs ou sournois. Quelques petites longueurs viennent encombrer un peu l'ouvrage (le chapitre au cirque à Florence apporte finalement peu au récit), qui s'avère une nouvelle fois un grand plaisir de lecture.
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J'étais ravie de retrouver Jean-Baptiste Andrea, dont j'avais beaucoup aimé " Ma reine" et " Des diables et des saints", ce dernier restant mon préféré.

L'art du conteur est toujours présent: verve et poésie, bouillonnement de vie. L'attachement à ses personnages atypiques également. Cinquante ans d'histoire italienne défilent, entre 1930 et 1980, à travers les destins singuliers de Mimo, sculpteur de génie, et Viola, dont l'intelligence frise la folie. Un adolescent pauvre et seul rencontrant une jeune fille fantasque d'une riche famille pourrait sembler un peu cliché, mais c'est un lien tellement intense, particulier qu'il séduit le lecteur.

Cependant c'est la première fois que j'ai trouvé quelques longueurs au texte. Certaines périodes évoquées m'ont même un peu ennuyée, comme celle du cirque. D'autre part, plusieurs détails m'ont paru peu vraisemblables.

le plaisir de lecture était en tout cas encore bien là. Et c'est l'essentiel...

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Italie, 1986, un monastère sur le mont Pirchiriano, une communauté de 32 moines. L'un d'entre eux agonise. Un narrateur à la troisième personne (il interviendra 10 autres fois) nous précise que celui-là n'est pas un moine comme les autres : il n'a jamais prononcé ses voeux bien qu'il soit arrivé au monastère il y a 40 ans. Et ce mourant va nous raconter sa longue et riche vie. Il est né en France, en 1904, de parents immigrés italiens. Son père, tailleur de pierre respecté, est mort en 1914. Sa mère est sûre que son fils sera sculpteur. D'ailleurs, pour mettre toutes les chances de son côté, elle l'a prénommé Michelangelo ! Il détestera ce prénom et se fera appeler Mimo. le récit de la vie mouvementée de Mimo Vitaliani alterne avec le présent qui se déroule dans le monastère et nous apprendrons rapidement que le père Vicenzo garde un objet, précieux et mystérieux, caché et enfermé dans la crypte : la communauté tout entière est dévorée de curiosité. En 1916, la mère de Mimo le renvoie en Italie où il sera confié à un oncle sculpteur, sans grand talent, alcoolique, mesquin et cruel. La prestigieuse et richissime famille Orsini habite à côté du village où l'oncle exerce. Quand Mimo Vitaliani et Viola Orsini se rencontrent, ils ont 13 ans.
***
J'ai parfois eu l'impression que certaines parties de l'histoire de Veiller sur elle pouvaient se dérouler au XIXe siècle tant la vie dans les ateliers des tailleurs de pierre et des sculpteurs semble dure. Les relations entre parents et enfants, entre riches et pauvres, entre artistes, etc., appartiennent à leur époque : la plus grande partie de ce roman se déroule approximativement entre 1916 et 1951. Trop Jeune pour 1914, trop vieux pour la 1940, Mimo subira pourtant les deux guerres et y perdra chaque fois une part de lui-même. Jean-Baptiste Andréa place toujours au premier plan l'indéfectible amitié entre ses deux personnages principaux malgré les disputes et les séparations, la grande Histoire lui servant de décor qu'il s'agisse des mouvements politiques ou artistiques. Tout oppose pourtant les deux amis : le statut social, la richesse, l'instruction, jusqu'à leur physique qui complique la situation, tant la beauté de Viola que l'achondroplasie de Mimo. Viola mène le jeu, même si Mimo s'en défend et tente parfois de reprendre la main. Viola, en apparence ne s'en émeut pas et continue sa route avec ou sans lui... J'aime beaucoup l'écriture de Jean-Baptiste Andréa, les réparties qu'il prête à ses personnages, la manière dont il subvertit les lieux communs, ses comparaisons inattendues. Je sors de ce roman dans le même état d'esprit que pour Des diables et des saints : j'ai accepté sans broncher les invraisemblances, certaines incohérences, les quelques longueurs et même le côté misérabiliste du début… Rendez-vous au suivant !

[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]
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Ce roman est une douceur à l'italienne, nappé de rance et de beauté, ou le folklore se mêle à l'art qui nous a si bien inspiré lors de la Renaissance, autre époque et autre temps mais quel gout de l'esthétique ces Italiens.

J'ai beaucoup voyagé durant ma jeune jeunesse notamment en Italie et que dire de Rome si ce n'est reconnaitre la beauté et l'excellence corrompue par cette magie touristique pleine de préjugés et de rancoeurs, nous avons adoré déambuler de long en Vatican dans cette Rome antique, profiter d'une terrasse aux accents lyriques, d'un ténor de la rue chantonnant avec romantisme le succès des plus grands.

Et que dire de la place Saint-Pierre, du musée et de la Chapelle sixtine, là nous retrouvâmes une guide française bien aguerrie à l'athéisme à peine drapé dans l'oeuvre dantesque de Michel-ange qui avait toute liberté pour exprimer ses opinions à peine voilées sous peine de terminer dans la cruauté de cette époque aussi pratiquante que pervertie par le tout puissant. Je ferais l'impasse sur le Colisée aussi démesuré qu'il n'y parait, là nous avons dégusté des lasagnes succulentes trompés par la magie du décor ambiant ou peut-être étaient-elles réellement délicieuses à s'en faire « grassouiller » nos abdos bedonnant de saveur.

Bien sur Il y eut Florence, Pise, Sienne, notre road trip « Toscanien », ou la nourriture puait la gourmandise et le plaisir divin, rien à dire j'adore l'Italie.

« Mimo » Sculpteur de génie, d'un paternel mort, et d'une mère de la misère, femme de, qui dans un souci de pragmatisme de l'époque (début 20eme), décida pour le bien de son fils fort d'un amour sincère de l'envoyer tâter une autre misère ailleurs… S'en suit une farandole de vie bien animée, du haut de son mètre quarante, il va vivre sa vie comme un débauché, renaitra de ses cendres abjectes qui feront de lui ce qu'il deviendra par la force de son talent et de cet amour si frustrant pour nous lecteurs ambitieux attendant avec cette impatience malsaine qu'il lui glisse un peu de bestialité frivole… Et il y en a de la bestialité, de l'animal, de l'homme tout puissant de part cette profonde bêtise qui nous caractérise si bien, du glauque aussi, du malsain portée par cette époque ô combien cruelle, la débauche au miséreux, aux dépravés de bonne famille, de manipulations.
Malgré cet athéisme qui me caractérise de trop, la politique et l'argent l'emportent toujours sur la morale empathique et amoureuse dont on devrait tous se faire pape pour le bien d'une majorité dissipée par l'art de la rhétorique et de la majorité anesthésiée par cette peur de perdre le trop peu et de ne rien gagner en gage de bonne foi.

Écrasons-les tous ces ignares de la bienpensance, nous forgerons leur destin funeste dans notre réussite, creuserons leur tombe à même le purin, et nous piétinerons l'herbe fraiche à leur santé décomposée depuis belle branlette.

Trinquons

Et puis ce roman m'a rappelé ma jeunesse d'apprenti ébéniste, celle dont j'ai subi le caractère immature d'un jeune patron bourré de talent, moi qui regardais du haut de mes 1.65 m les tailleurs de pierre exprimer leur savoir à la restauration de l'église Saint-Étienne qui se trouvait pile en face de mon établie, la grande baie vitrée me donnait ce privilège .

Sur la place des minimes se nichait notre petit atelier au poêle capricieux qui se nourrissait de ce froid mordant, sans talent mais avec passion, je regardais mon patron s'affairer à me faire chier, moi ce petit gars de 16 piges qui ne demandait qu'à apprendre… et J'ai appris, appris la conscience professionnelle, l'anticipation, et à fermer ma gueule aussi (dont j'ai perdu le mode d'emploi aujourd'hui), mes mains noires de tanin car le chêne suinte sa mort, les narines blanchies par les vapeurs de vernis, il me manquait juste la maturité et l'expérience pour briller dans cet atelier brut de sciage. Heureusement j'ai rebondi, et je suis devenu chef d'atelier et métreur.

La fin du roman m'a déçu, car j'attendais quelque chose de doux et de romantique, lui était trop pierreux, plein de vérité et de misère, de croyances et de science, malheureusement trop peu d'émotion pour moi, pas une larme de versée je suis deg...

A plus les copains
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