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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman court, récemment rééditée à part entière, est mon premier livre de Jean-Pierre Andrevon mais certainement pas le dernier.

J'ai voulu essayer de la science-fiction francophone en commençant par un petit livre de poche et comme plusieurs me tentaient j'ai laissé la couverture me convaincre. Comment ne pas être charmé par la puissance suggérée par ce champignon atomique qui contraste avec la sobriété du fond grisâtre à la texture de papier au tressage apparent ?
C'est assez évocateur de l’œuvre elle-même. On sait qu'une catastrophe est arrivée, peut-être d'origine nucléaire mais sans en être absolument certain, car les circonstances de l'évènement sont floues. Même la quatrième de couverture est très laconique, la seule phrase qui y est inscrite est :

"En 1979, Jean-Pierre Andrevon imagine un coin de France, le jour d’Après."

En effet, l'ignorance est un élément important de l'histoire. On suit notre protagoniste, François, après la catastrophe. Un type tout ce qu'il y a de plus normal à travers lequel le lecteur ressent toute son incompréhension face à un évènement inimaginable. On est jamais sur de rien ; où l'explosion a-t-elle eu lieu ? Une centrale a-t-elle explosé ou est-ce la guerre nucléaire ? Où va-t-on ? Où nous emmènent ces militaires ? Peut-on leur faire confiance ? Ces procédures sont-elles normales ?
Qu'il s'agisse de l'évènement passé, du présent ou du futur, l'incertitude omniprésente plonge ce récit d'anticipation dans une atmosphère anxiogène et réaliste.
Un style concis et fluide rend ces 108 pages très rapides à lire.
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Petite improvisation sur « les retombées » :

Marcher… marcher encore et toujours.
Marcher pour remonter le cours du temps, marcher pour oublier, effacer ce que l'on voit et retrouver les souvenirs et les traces du passé,
pour fuir le gris, pour fuir une autorité qui prend insidieusement possession de tout.
Marcher… marcher et espérer toujours
pour retrouver les femmes disparues, et là on commence à comprendre,
pour retrouver la lumière et le bleu du ciel d'avant,
le cours normal de la vie, des choses,
le concret et le construit que nous sommes en train de perdre en échange du chaos que l'on nous inflige par injonctions et injections.

Cette courte histoire, brève vision d'un nouveau monde en gestation, vu par l'entrebâillement d'une porte laissée entr'ouverte, pourrait être interprétée sur une scène de théâtre.
Le théâtre d'une vague opération militaire en cours : « Les Russes arrivent ! », lança d'ailleurs quelqu'un (page 144).
Pas ou peu de descriptions de quelconques manifestations pathologiques ni sur des séquelles de lésions par irradiations. L'auteur décrit plutôt l'angoisse, les douleurs morales lancinantes et l'atmosphère étouffante de l'enfermement. L'être humain n'est que poussière.

Le cataclysme a finalement eu lieu mais personne ne sait vraiment ni comment ni pourquoi. Entre attaque ou accident nucléaire et déportation sous dictature, le lecteur finit par croire, finit par adhérer à la manipulation, à la suprématie de l'occupant, finit par accepter l'impensable et l'horreur qui se lit entre les lignes et continue de marcher jusqu'au bout de la nuit dans l'espoir d'une lueur.

« Quand les futurs d'hier rencontrent notre présent… ».
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