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Citations sur Sans elle (51)

A-t-on conscience, lorsqu’on vit quelque chose, que ce moment se transformera en un souvenir qu’on chérira de toutes nos forces plus tard ? La plupart du temps, non. Mais parfois, tout au fond de soi, on sent que quelques instants de joie sont en train de se graver dans notre mémoire au moment même où ils se produisent, on est capables de ressentir ce processus d’enregistrement, de se dire qu’on ne les oubliera pas.
Qu’un jour, c’est à ces bribes de vie qu’on se raccrochera à tout prix.
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Quoi qu’elle fasse, où qu’elle se trouve, elle a le sentiment de ne jamais pouvoir échapper à sa jumelle. Elle est partout, puisqu’elle n’est nulle part. Elle l’obsède à force de lui manquer. Elle l’étouffe par son absence, elle l’étouffe par son omniprésence.
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Les Richet ignorent que Thierry, la veille, a dit à Coline que parfois, lorsqu’il la regardait, ça lui faisait mal tellement son visage le ramenait à celui de Jessica. Ils ignorent le cataclysme que ça a produit en Coline, qui a l’impression de ne plus être que l’ombre, le fantôme de sa sœur. Qui souvent en vient à regretter de ne pas être celle qui s’est volatilisée. Celle dont l’absence est intolérable. Les Richet ignorent qu’ils viennent de gâcher l’un des rares moments de gaieté d’une famille brisée, ils ignorent à quel point être fixé du regard par d’autres qui les jugent, qui leur interdisent implicitement de se montrer joyeux, peut ravager leur cœur et leur espoir de parvenir à avancer sans Jessica. Patricia, Thierry et Coline restent là, au milieu du chemin, désarçonnés. Et Sylviane Richet, à quelques mètres d’eux, murmure à son mari : « Ils n’ont même pas honte ! ». Suffisamment fort pour que les trois l’entendent distinctement, suffisamment fort pour que les mots viennent crisser à leurs oreilles comme une craie sur un tableau.
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Les souvenirs sont des choses précieuses, aussi imprévisibles et étincelantes qu'une étoile filante. Pourquoi tel ou tel moment reste-t-il à jamais gravé dans la mémoire de quelqu'un ? Pourquoi d'autres s'effacent-ils au fil du temps, malgré le souhait qu'on pourrait avoir de ne pas les perdre ?
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Au fur et à mesure que l’après - midi s’étire, au fur et à mesure que le paquet d’affiches diminue , Patricia réalise à quel point son geste doit sembler dérisoire et pitoyable . Accrocher des avis de recherche pour sa fille comme on en accrocherait pour un chien ou un chat égaré. D’ailleurs, à la boulangerie, la vendeuse a scotché la feuille A4 juste à côté de la photo d’un teckel marron, Bandit , qu’il s’appelle , et son maître promettait une récompense à quiconque le ramènerait . Est - ce qu’elle aussi aurait dû mentionner une récompense pour sa Jessica ? Est-il plus facile de retrouver un chien qu’une petite fille ?
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Après tout, la télévision est sans doute un des meilleurs moyens de faire ressortir le pire chez n'importe quel être humain...
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« Je ne me permettrais jamais d'affirmer une chose pareille. Je n'étais pas là, je ne peux pas savoir si vous auriez pu éviter ce qui s'est produit. [...] »
Paulette ne s'était pas permis d'affirmer quoi que ce soit, mais elle ne s'était pas privée pour l'insinuer, de son ton douceâtre et innocent. La porte de la cuisine était entrebâillée, Thierry se trouvait juste derrière, les bras chargés de la pile d'assiettes sales du dîner. Immobile, mal à l'aise, il attendait que l'échange entre sa femme et sa mère s'achève, ne souhaitant surtout pas prendre parti pour l'une d'entre elles.
(p. 126)
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Y a une gamine qui a disparu, et c’est la mienne, hurle intérieurement Patricia , fébrile , fiévreuse , féroce . Elle continue à courir dans tous les sens, à guetter, à traquer le moindre signe , elle cherche , à l’affût des boucles pâles qui virevoltent , à l’affût de la robe fuchsia parsemée de papillons blancs et rose pastel , à l’affût du rire cristallin de sa petite , son rire qui signifierait « Je t’ai bien eue , Maman , regarde , je suis là ! » Si elle pouvait humer l’air, humer le chemin de terre et de gravillons, humer les vêtements des inconnus autour d’elle à la recherche de l’odeur si caractéristique de sa fille – un mélange de shampoing à la camomille et de fragrance naturellement sucrée — , elle le ferait . Elle se mettrait à quatre pattes, fermerait les yeux pour se concentrer, et elle sentirait. Elle redeviendrait un animal aux aguets, prête à tout pour retrouver sa petite.
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[... Elle] sent son estomac se nouer au fur et à mesure qu'elle se rapproche du moment où elle va retrouver son père. A chaque fois, c'est une épreuve de passer la porte de sa chambre en se demandant ce qu'il se rappellera. Ses moments de lucidité se font non seulement plus rares, mais aussi aléatoires. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Il peut être de bonne humeur et d'un seul coup devenir odieux, agressif, sans que rien de concret ne vienne expliquer ce changement d'attitude.
(p. 254)
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- On dirait que ça te fait plaisir de t'infliger ça... C'est comme si tu te scarifiais en permanence et qu'après tu te massais avec du gros sel. T'en as pas marre de te torturer ? Tu n'aurais pas envie, toi aussi, de relever la tête hors de l'eau et d'apprendre à vivre ?
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