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C'est un Apollinaire jeune qui nous offre ce conte plein de poésie même si inspiré des légendes arthuriennes. Inspirées et inspirantes tant Guillaume y met déjà tout son art du symbole et sa poésie en quête de modernité.
Symbole d'abord de la fatalité de l'amour mal partagé que le destin de Merlin enchanté par Viviane mais au-delà de cette image, il y a cette intuition que l'homme et la femme pourraient à travers l'acte d'amour se survivre différemment : "j'avais la conscience des éternités différentes de l'homme et de la femme."
Symbole encore que ce Merlin à la connaissance infinie que les vers cependant achèvent d'achever, le mage au corps pourri restera conscient de son éternité dans la présence de ceux qui évoquent son nom. Merlin en effet incarne la conscience et la sagesse que se transmettent les hommes de génération en génération.
Mais à la légende s'ajoute cette riche et jaillissante couche de poésie, cet art de l'évocation et de la fulgurance du poète Kostrowitzky qui deviendra Apollinaire. Ainsi assoit-il déjà son rôle de prophète qui mieux que Merlin partage sa clairvoyance et la puissance de son verbe pour créer un langage et une poésie encore inconnus.
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L'enchanteur pourrissant est une oeuvre publiée en 1909. Ma deuxième découverte d'Apollinaire après Calligramme. Elle fut très enrichissante.
L'histoire est centrée sur le personnage de Merlin, issue de la légende arthurienne. Mélange de théâtre, de poésie et de roman, on peut y retrouver de nombreuses références aux mythologies antiques, celtiques mais aussi des références à la Bible.
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Ce livre peu connu a été réédité en 1997 dans une édition (Terre de Brume) qui a été diffusée à peu d'exemplaires, je pense. Quand je l'ai vu, à cette époque, je n'ai pas hésité une seconde! La couverture est magnifique, il s'agit d'une peinture de E.R Hugues "oh, qu'y a t-il dans le creux?" et au fil des pages, on peut découvrir des illustrations de style primitif d'André Derain (comme dans le Bestiaire)

L'Enchanteur pourrissant reprend l'histoire de Merlin et est, semble t-il, le tout premier recueil destiné à la publication d'Apollinaire. On y retrouve bien sûr, sa passion pour les récits médiévaux, ainsi que le thème de l'enfant sans père.

Dans les didascalies apparaissent des elfes, fées, sphinx, grenouilles, lézards, le hibou, des druides, Leviathan, et encore une multitude d'autres personnages appartenant à la mythologie médiévale, et la patte d'Apollinaire est déjà bien évidente.

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L'Enchanteur du titre, c'est Merlin, évidemment. Il descend d'un démon et d'une pucelle, il est proche de la nature et des druides, il connaît des enchantements... le recueil nous plonge donc dans la matière de Bretagne, en reprenant tous les codes attendus. On retrouve des personnages connus, Morgane et Viviane pour les femmes aux pouvoirs magiques, le chevalier Gauvain... le vocabulaire est aussi celui de l'époque arthurienne, avec des cors, des lances... Même si le lieu n'est pas clairement indiqué, l'action se déroule semble-t-il dans une forêt enchantée, qu'on peut assimiler à Brocéliande.
Oui, nous ne sommes pas dépaysés à première vue. Cependant, le titre caractérise Merlin par un épithète : "pourrissant". Il faut prendre le mot au sens littéral de ce qui se décompose dans la terre. Car Merlin est un cadavre : si son âme reste vivante, ce qui lui permet de commenter ce qui se passe, son corps est mort et enterré, il est en train de pourrir, dévoré par des vers.
L'alliance quasiment sous forme d'oxymore des deux termes du titre renvoie donc à la construction toute en opposition du recueil : la magie, la puissance, mais aussi la volupté de la vie, et la mort, le froid, la nuit, la terre. C'est le dernier terme qui l'emporte, le but d'Apollinaire semble être de raconter une sarabande, c'est-à-dire une danse lascive, sensuelle, mais aussi bruyante, désordonnée, agitée. Une succession d'êtres et de créatures se rendent sur la tombe de Merlin, comme dans une inversion de rite catholique, plutôt une messe noire qu'une cérémonie religieuse : les offrandes sont pourries, les faux rois mages offrent des présents monstrueux, les créatures à plume, à poil, à écailles... se dévorent et copulent sur la tombe. Si certains passages sont sensuels par leur subtilité, d'autres sont bien plus graveleux, comme les serpents qui ne cessent d'évoquer de grosses saucisses - mais cela donne lieu à des allitérations en "s" bien appuyées.
Mon avis est donc contrasté, car le texte lui-même semble peut-être s'égarer : lit-on un conte, un poème, un dialogue théâtral, un sabbat où se rencontrent les sorcières, ou un texte érotique ? C'est foisonnant, trop souvent, car j'ai eu l'impression d'une succession de listes (les prophétesses, puis les sorciers, puis les animaux...), avec des passages trop rapides bien souvent.
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Né d'une mortelle et d'un démon, le trompeur Merlin a enchanté le monde avant de se laisser piéger par les mirages de l'amour. Trompé, enchanté, le voici à son tour, et son corps prisonnier du tombeau où fleurit l'aubépine, où la belle Viviane veille et savoure sa victoire.
Des quatre coins de la forêt, des quatre coins du monde et des replis du temps, mille créatures se rejoignent, les druides et les sphinx, les monstres et les bêtes, les sages, les fous, les devins, les héros, cherchant celui qui ne peut plus être trouvé mais dont la voix perdure pourtant à la lisière du monde. Car Merlin, demi démon, pourrira sans mourir vraiment.

Etrange texte que voilà, poétique, baroque et vénéneux, où les voix les plus inattendues se mêlent, s'égarent et se répondent. Un texte plein de symboles, de visions hallucinées, de bizarreries, plein d'ingrédients que j'aime et par lequel j'ai pourtant eu bien du mal à me laisser captiver malgré le pouvoir de fascination indéniable de certains passages. J'ai buté sur trop de choses, décalage culturel, perplexité face à certaines allusions, incapacité à laisser aller sans comprendre... et même sur la langue, bien moins enchanteresse que je l'aurais voulue. Dommage.
Cela reste une indéniable curiosité, que je ne suis pas mécontente d'avoir dans ma bibliothèque et à laquelle j'essaierai de revenir en de meilleures occasions.
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
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Piégé par Viviane, Merlin pourrit dans sa tombe alors que son âme survit. Une foule de personnages, mythologiques ou autres, défilent sur les lieux, dévidant des propos plus ou moins obscurs.

Ce livre est un classique dont j'avais lu des extraits quand je suivais un cours d'histoire de la critique d'art à la fac, que j'ai retrouvé en faisant du tri dans mes bouquins. Je me suis rendu compte que je ne l'avais jamais lu en entier, en fait ^^ Il s'agit d'un récit qui tient à la fois de la poésie, du théâtre et un peu du roman, dans un format (heureusement) plutôt court.

C'était intéressant à découvrir parce que c'est un auteur que je connais assez mal, mais ce n'est pas une lecture que je recommande à moins d'être passionné par son oeuvre, parce que c'était assez abscons. Il y a un tas de références à diverses mythologies, dont la plupart étaient trop pointues pour moi et des allusions à la sexualité. Il faudrait que je lise une analyse du texte pour voir s'il y avait finalement quelque chose à comprendre, parce que là, à part ce qui est évident, la plupart des thèmes abordés me sont totalement passés au-dessus de la tête.

Le bon point, c'est que ça ne fait que 90 pages, illustrations (de Derain, plutôt sympas à découvrir) comprises.

Si vous l'avez lu et que vous y avez compris quelque chose, n'hésitez pas à m'expliquer ^^
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Interprétation apollinienne du mythe de Merlin, il a beaucoup d'une Nativité inversée, avec les faux rois mages, voire d'une Création inversée, avec les animaux qui meurent. Comme d'habitude avec le mythe de Merlin, son décès a quelque chose de la fin d'un monde, celui des fées et des druides, le monde celtique qui laisse sa place au monde chrétien. le langage est très poétique et abstrait, les petits poèmes sont très beaux et les illustrations de Derain, faites par gravure sur bois sont très jolies et permettent de mieux entrer dans le texte d'Apollinaire.
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J'ai terminé L'Enchanteur pourrissant, qui n'a pas été une lecture de tout repos, ardue, abyssale. J'ai commencé cette oeuvre en la lisant mal ; son caractère hétéroclite, chimère formelle, est ce qui m'a intrigué, ce qui a titillé mon envie. Mais ce qui m'a titillé m'a aussi perdu, dans un premier temps : je lisais mal l'oeuvre car je ne savais comment la lire : comme une sorte de drôle de roman, pierre grotesque à l'édifice arthurien déjà bien composite ? comme plutôt une pièce de théâtre, impossible à représenter, pièce imperméable, puisque c'est la forme la plus présente au cours de l'oeuvre ? ou alors, dernier recours, comme un poème ? Ainsi ai-je eu la clef pour comprendre et pour lire L'Enchanteur pourrissant comme il se devait, non pas comme une oeuvre littéraire au genre éclaté, mais bien comme une oeuvre poétique aux formes disparates, ce qui change toute la lecture. Pour ce qui est du sens, la portée est très difficile, c'est une oeuvre qu'il faudrait relire plusieurs fois, pour comprendre ; en l'ayant ouvert une fois, je peux sans honte avouer n'avoir saisi presque rien du contenu de ce que j'ai lu. le déchiffrement doit se faire par des relectures, ce que je ne m'interdis pas à l'avenir : L'Enchanteur pourrissant m'a tout l'air de faire partie de ces oeuvres fascinantes que l'on peut lire et relire sans jamais l'avoir lue, un puits sans fond, à jamais indéchiffrable, rebutant pour d'aucuns, exaltant pour d'autres. Ouvrir L'Enchanteur pourrissant, c'est ouvrir un univers de poésie, un monde littéraire à part et forme entières.
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Un tout petit livre qui se lit d'une traite et dont je vais avoir beaucoup de mal à parler tant il est atypique. Si je n'ai pas toujours compris où voulait en venir l'auteur, l'écriture est (forcément !) tellement belle qu'elle arrive malgré tout à nous transporter.

Un livre atypique car à la frontière de plusieurs genres : le théâtre, la poésie et le roman d'amour. le début nous raconte en quelques pages la naissance de Merlin avant de s'intéresser au sujet principal : la trahison de Viviane qui enterra vivant Merlin. J'ai adoré le début qui nous plonge dans une ambiance magique, ésotérique. Puis arrive la succession de dialogues avec, comme au théâtre, le nom du personnage annoncé avant et des didascalies qui sont pourtant beaucoup trop belles, poétiques et stylisées pour en être vraiment.

Les créatures et les animaux ont une place importante dans le récit. On croise des grenouilles, des serpents, des lézards, mais aussi des elfes, des fées et des sphinx. A ce stade là, j'ai trouvé que le récit commençait déjà à tourner en rond. Après avoir enterré Merlin, Viviane semble méditer sur sa tombe et Merlin, dont l'esprit, lui, ne peut pas mourir, continue à nous parler à mesure que les animaux viennent lui rendre hommage. C'est long et répétitif. Puis l'auteur introduit... les rois mages ? des chérubins et l'archange Michel ? Je n'ai absolument pas compris ce que la religion venait faire ici.

Mais c'est du Apollinaire ! Ce livre est donc une véritable pépite à lire, c'est beau, fluide et imagé. J'ai du passer à côté de quelque chose avec toutes ces références à la religion, mais j'ai surtout été déçue de ne suivre qu'une si petite partie de la légende arthurienne. J'aurais aimé croiser plus de personnages de ce célèbre mythe et découvrir plus en profondeur le point de vue de l'auteur.

Ce livre reste tout de même très intéressant à lire, surtout pour l'amoureuse des légendes arthuriennes que je suis. Merci aux éditions Libretto d'avoir édité cette petite merveille perdue et à Babelio.
Lien : https://bookshowl.blogspot.f..
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On ne connaît pas Apollinaire pour son théâtre dont ce livre présente des exemples.Textes moins connus ,textes de jeunesse ,textes surréalistes avec des éclats de poésie qui annonce les grands recueils , avec la guerre qui rode en arrière-plan et aussi un étrange rapport à la femme . A noter les illustrations de Derain .
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