Le ciel par-dessus le toit

Ceint d'un doux onirisme et d'une écriture ensorcelante, le Ciel par-dessus le toit conte la famille, la transmission et la quête de soi dans un monde balisé par la violence ordinaire. Une fable saisissante.

Dans un pays désireux d'avoir « des gens qui filent droit », Loup est un jeune homme lunaire, toujours à côté des choses. Il vit avec sa mère Phénix, magnifique femme parfumée à l'essence, qui tient un garage d'une main de fer. Au bord de l'âge adulte, Loup pousse de guingois, telle une bouture fragile, au creux de cet amour maternel fou et distant, jusqu'au jour où il est écroué dans une maison d'arrêt pour avoir provoqué un accident de voiture en tentant de rejoindre sa soeur Paloma. Cet événement pousse Phénix à renouer avec sa fille qui s'est construite loin du cocon originel. Et à se ressouvenir de son enfance douloureuse dans un quartier pavillonnaire. Celle d'une mini Lolita au visage de porcelaine et aux robes ajustées qui chante, pose et obéit. Attire tous les regards. Alors que ses parents « la décalquent sur les images de contes de fées qui subsistent encore dans leurs têtes », la petite fille brise ses chaînes, le coeur plein de colère et de honte. Comment devenons-nous ce que nous sommes à partir des déterminismes qui sont les nôtres ? Et comment parvenir à transmettre de l'affection quand on a été mal aimé ? Éclatant roman de l'amour et du désamour, cette fable troublante sonde les liens familiaux, le poids des ombres du passé et la filiation. Trois destins s'y télescopent dans une envolée mélancolique, radieuse et pleine de tendresse pour dire les drames communs et l'infini attachement qui relient les êtres d'une même tribu. le Ciel par-dessus le toit est aussi un beau clin d'oeil aux doux rêveurs, aux idéalistes, aux fêlés, aux empêchés et aux mal-aimés qui éprouvent la dureté du monde où « il est difficile de trouver un visage ami, un être cher, de s'accrocher à un sentiment connu, une couleur préférée ». Un ravissement.

Page des Libraires 197

Court mais intense. Les personnages et surtout leurs relations se dévoilent à nous par petites touches, au fur et à mesure où l'on avance dans la lecture. La construction du récit (alternance des points de vue par chapitre, retours en arrière) renforce les émotions et surtout l'intensité palpable à la fin de l'histoire.

« Il était une fois un pays qui avait construit des prisons pour enfants parce qu'il n'avait pas trouvé mieux que l'empêchement, l'éloignement, la privation, la restriction, l'enfermement et un tas de choses qui n'existent qu'entre des murs pour essayer de faire de ces enfants-là des adultes honnêtes, c'est à dire des gens qui filent droit. »

Le ton est donné, il faut « filer droit » pour être accepté, acceptable. Pourtant la vie n'est faite que de méandres, de chemins sinueux que chacun emprunte, au gré de ses inspirations et de ses quêtes, parfois à contresens. C'est ce qui arrive à Loup, ado décalé, incarcéré suite à l'accident provoqué en remontant la route... à contresens. L'incident est l'occasion de remonter le fil du temps et de comprendre ce qui lie Loup, Paloma et Phénix, leur mère.
Très belle découverte que ce court roman, intense et poétique, qui instille subtilement de la douceur et de l'amour là où, en apparence, il n'y en a pas.
Et l'écriture de Natacha Appanah me donne très envie de découvrir ses autres romans...

Ce court roman est pour ceux qui aiment les écritures calmes, posées, douces. Ce sont les non-dits, le silence et la douleur étouffée de plusieurs membres d'une famille qui sont racontés à travers cette histoire. Loup s'enfuit pour rejoindre sa soeur, qui lui manque. Il est arrêté. Mère et fille doivent de nouveau communiquer. Tout ce qui était enfoui refait surface. C'est un texte très doux, qui plaira à ceux qui ont aimé le Ghetto intérieur.
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Loup est un jeune homme de dix-sept ans, mais Loup est un peu étrange (ou plutôt différent), du genre à courir autour de sa maison pour se calmer. Un jour, il décide de rejoindre sa soeur qu'il n'a pas vu depuis longtemps, en prenant la voiture, lui qui n'a pas le permis. Un contresens et un accident plus tard, on le retrouve en détention. Il ne veut parler qu'à sa soeur, Paloma, et sa mère Phénix va devoir faire face à son passé.
C'est un court roman qui nous parle de relations familiales, de leur complexité, qu'il s'agisse de parentalité (à s'échiner à ne pas reproduire les erreurs vécues, on en fait d'autres, ni meilleures, ni pires) ou de la relation frère-soeur. Pas de pathos ici, juste la poésie de Loup, le courage de Paloma et Phénix, âme blessée et sauvage.
Si j'avais envie de lire cette autrice depuis quelque temps, je n'avais pas franchi le pas. Ce bref ouvrage au joli titre m'a permis de le faire, et j'en suis ravie. J'ai découvert un style vraiment plaisant, une écriture pleine de délicatesse et de grâce qui sait mettre en lumière les oubliés.

« Elle s'efforce d'être ici, un peu, assez mais pas trop, et c'est comme si elle était une stagiaire dans sa propre existence, en attendant d'y être confirmée. »
Un roman de Natacha Appanah, publié chez @editions_gallimard que j'ai choisi de lire après sa sélection au prix Goncourt dans la continuité de ma chronique sur le sujet. M'étant un peu renseignée sur l'histoire, je ne suis pas déçue car j'ai découvert un très beau roman qui ne ressemblait en rien à ce que j'attendais. Plein de morceaux de vie qui mènent à un élément commun, c'est un style que j'aime beaucoup. En plus ça a été une totale surprise donc une envie de lecture immédiate. Mais je peux déjà dire que de ma sélection, ça n'a pas été ma lecture favorite, alors qu'elle fut très belle. Sans trop m'avancer je ne pense pas qu'en tant que lycéenne j'aurais choisi ce roman comme gagnant ; malgré la beauté de son histoire. Les vas et viens restent trop nombreux, et on perd ce qu'on pensait etre le fil conducteur. Pour le reste, je vous en recommande vivement la lecture car la plume est très belle, et surtout c'est un roman qui est très court et donc très simple et rapide à lire. Rapide, simple et pourtant tellement poétique. du coup je suis mitigée mais je pense que je vois le verre à moitié plein bien que loin d'être rempli
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Quand vous refermerez ce livre, vous serez tout chose... Très beau !

Un roman court , une page de vie , une famille dechirée , qui ne se comprend pas , qui ne communique pas ..
En 125 pages , l auteure nous en dit beaucoup .. tres bon !
A lire

Lu extrait sur Kobo. Bien ecrit mais larmoyant consensuel compassionnel pas mon kif.