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4,13

sur 1477 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman qui nous transporte vers les tropiques puisqu'il se déroule à Mayotte, le 101ème département français. Un coin de France aux paysages magnifiques (lagon aux eaux bleus de l'océan indien) mais miné par les migrations clandestines, les enfants errants, le chômage et la misère. Certaines scènes se déroulent dans un bidonville surnommé Gaza. Tout un programme !
On assiste à un drame raconté par ses 5 protagonistes. C'est un livre choral bien construit.
J'ai aimé découvrir la situation de Mayotte car on évoque peu, dans la littérature, la situation dramatique de ce département. Les croyances locales sont bien mises en valeur : Moïse, le héros du livre, est hétérochrome (ses yeux sont de couleurs différentes) et on pense que c'est un djinn, qu'il porte malheur. Cela pourrait être pessimiste… ça ne l'est pas car l'écriture est poétique, délicate.
Je découvre un auteur, originaire de l'île Maurice, qui a beaucoup de talent.
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Un choc! Qu'est devenu Mayotte, ce petit paradis au coeur d'un des plus grand et plus beau lagon de la planète dans lequel nous avons vécu quatre ans! 80 000 habitants au début des années 90; des immigrés comoriens déjà; des quartiers de seconde zone déjà. Mais l'arrivée massive des migrants comoriens a plus que doublé la population sur ce petit bout de terre et a conduit à cette société coupée en deux, cette violence! Moïse vient justement de la république islamique des Comores dans un kwassa-kwassa. C'est un bébé que sa jeune mère confie à Marie, infirmière en mal d'enfant. Élevé comme un blanc, à l'adolescence, Moîse est en recherche de repères, se rebelle, s'accoquine avec Bruce, le chef de Gaza, le grand bidonville de Mamoudzou. Pour le jeune garçon, c'est une descente aux enfers. Bien écrit, ce livre nous dresse un portrait sans doute très juste du climat actuel à Mayotte. Mais parce que j'ai bien connu cette île, son angle de narration n'est toutefois pas sans parti pris et occulte l'histoire qui a mené les Mahorais à vouloir rester français alors que les habitants trois autres îles choisissaient l'indépendance pour venir maintenant se réfugier dans ce petit coin de France.
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« ... on aime Mayotte, son lagon, incroyablement riche et encore préservé, ses habitants, ses enfants jouant dans les rues des villages, sa nature, sa tranquillité. »

Voici pour la carte postale. Et voici le roman de Nathacha Appanah, mauricienne, et une terrible plongée dans l'enfer de Mayotte, ses enfants livrés à eux-mêmes, sa drogue et sa violence.
Marie vient de Métropole. Elle est infirmière, rencontre Cham, un jeune mahorais qu'elle épouse. Elle part avec lui à Mayotte, où elle exerce à l'hôpital. Mais la désillusion survient quand elle se rend compte qu'elle n'arrive pas à avoir d'enfant, et Cham la quitte.
Dans les bateaux de réfugiés qui arrivent régulièrement, elle rencontre un jour une jeune maman, qui lui confie son bébé, car il a les yeux vairons et porte malheur. Elle fait un marché avec Cham, adopte cet enfant et l'élève comme s'il était le sien.
Tout va bien jusqu'à son adolescence. Là, Moïse apprend son origine, ne comprend pas comment lui, noir, est élevé comme un « muzungu » et se rebelle contre sa mère.
C'est un roman à plusieurs voix : celle de Moïse, celle de Bruce, un garçon de son âge, celle de Marie, sa mère, d'Olivier, un policier humain et celle de Stéphane, un éducateur. C'est un roman puissant, violent, qui contraste avec les paysages magnifiques. Terre de violence, de désespoir, terre d'accueil des comoriens, on ne sort pas indemne de cette lecture, même s'il y a chez quelques personnes un souffle d'humanité.
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L'auteur nous livre le destin tragique d'un jeune garçon, Moïse, atteint d'hétérochromie et arrivé clandestinement, sur cette île magnifique et terrible qu'est Mayotte. Au décès de sa mère adoptive, Moïse va connaître le quotidien de ces nombreux enfants qui, sur cette île, sont livrés à eux-mêmes. Un très beau roman, fort et poignant qui nous fait découvrir Mayotte sous un autre regard.
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Nous sommes en France, c'est à préciser parce qu'au vu de ce que nous entendons sur les migrants à longueur de flash tv et radio, les hommes politiques français seraient bien inspirés d'aller faire un tour à Mayotte, cela leur permettrait soit de relativiser , soit d'en rajouter une couche sur le péril étranger. le cynisme étant un compagnon de route du politique, surtout dans les départements "tropicaux", où le clientélisme et la condescendance ont commis les dégâts que l'on sait, nous voici confrontés aux mêmes vieux démons avec les mêmes acteurs de part et d'autre.
La cruauté de ce qui est rapporté ici est d'autant plus insupportable qu'elle "sonne"vrai, tout ceci transpire la réalité. Donner visage humain à des statistiques, à une dépêche d'agence de presse, c'est un des rôles du romancier, tisser une trame, inventer une histoire crédible permet de donner corps, de la chair et du sang à la misère quotidienne. Je m'étonne en lisant les critiques que l'on soit étonné. Eh oui, nous avons des bidonvilles sur le sol français et ils ont franchi le seuil des salons littéraires. Cette misère-là ne sent pas bon mais pas assez fort apparemment pour dissiper toute l'hypocrisie consistant à accuser l'étranger de tous les maux de la terre. Nous sommes responsables de ce qui se passe là-bas et nous fermons les yeux. Une fois lu, ce livre ira rejoindre ses congénères sur les étagères des causes oubliées mais je sais aujourd'hui où se trouve Mayotte et ce qui s'y passe, merci.
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Bidonville de « Gaza », Mamoudzou, Mayotte, France.
Tropique de la violence: le titre est parfait.
Destin tragique d'un jeune enfant comorien, Moïse, clandestin et abandonné, recueilli à Mayotte par une infirmière blanche en mal d'enfant.
Ce roman est une claque. On souffre de la chaleur torride, de la terre boueuse, immonde et des odeurs véhiculées. Une misère innommable. Française.
On répugne à la violence barbare et perverse de Bruce, chef de gang de 17 ans, maître de Gaza. le destin de Moïse, enfant à l'oeil vert, celui du djinn, est écrit.
Le style est cru, percutant. La construction est intelligente et rend le récit fort, rapide et vivant: les chapitres alternent avec les points de vue des différents protagonistes.
C'est un roman noir qui ouvre les yeux de façon cruelle sur la situation catastrophique de Mayotte.
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« Je ne sais pas qui a baptisé ce quartier de Kaweni Gaza, je ne suis pas sûr de savoir où se trouve la vraie ville de Gaza, mais je sais que ce n'est pas bon ».

Natacha Appanah, dans ce roman, nous fait découvrir Kaweni, un quartier de Mamoudzou, à Mayotte, surnommé « le plus grand bidonville de France ».

Elle nous entraîne, au fil de sa jolie et agréable prose, lentement mais inexorablement vers la violence : de l'adultère d'un homme, à l'abandon d'une femme; de l'abandon d'un enfant à la mort d'une mère; D'une mauvaise rencontre ou d'un échec scolaire à la délinquance et à la rue ... à son enfer et à sa violence.

Cette violence nous frappe d'autant plus qu'elle est décrite par plusieurs narrateurs, qui chacun à leur manière décrivent la violence telle qu'ils l'ont ressenti, vécu mais aussi imposée.

Ce roman ne nous laisse pas sans réfléchir. D'une part, car ce Gaza est réel et c'est la France et d'autre part car on referme ce roman sans solution : la violence l'emporte sur tout.
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Avec Tropique de la violence, Natacha Appanah nous entraîne dans une spirale de la violence brute, sans filtre. le contraste entre la beauté du lieu, le lagon, la nature luxuriante et la violence humaine est saisissant. Moïse a été abandonné par sa mère car il est le bébé du djinn, il porte malheur. Il sera élevé par une infirmière, une femme blanche, dans un duo fusionnel et isolé du reste du monde. A sa mort, il n'a que 14 ans et se retrouve seul et sans attaches. Commence alors une lente descente aux enfers qui l'entraînera dans les bas fonds de l'île, dans un quartier tristement surnommé Gaza.
La solitude des êtres qui jalonnent ce livre et auxquels l'auteur donne successivement la parole est prégnante. L'île est progressivement surpeuplée sous l'effet de l'immigration clandestine en provenance des îles voisines et pourtant chacun y est seul, du petit voyou au policier, en passant pas le travailleur social. Les rares moments d'humanité sont balayés par une violence des relations humaines difficilement supportable et le chaos ambiant dans ce territoire qui semble être devenu sans foi ni loi. L'alternance des narrateurs au sein de ce récit et la richesse de leurs profils offrent un prisme sans cesse renouvelé pour le lecteur. le panorama est ainsi complet, la boucle est bouclée comme un cercle infernal dont il semble difficile, voire impossible, de sortir.
Certains passages de ce livre sont durs, l'auteur nous fait toucher au plus près le vécu quotidien de cette jeunesse abandonnée aux petits larcins, aux drogues, au combat quotidien pour la survie et dont les dirigeants, et responsables, ne se souviennent de l'existence qu'à l'approche des élections.
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Dans un style ciselé, l'auteur est capable de balayer en quelques pages la vie violente et puissante de ses personnages. Avec des aller-retours savamment distillés le destin des héros se dévoilent et s'imbriquent. Un petit bijou qui se lit d'une traite ou se savoure comme un délicieux chocolat amer.
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Un roman très fort , un personnage qu'on mettra du temps à oublier si on l'oublie un jour ...infiniment touchée
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