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sur 833 notes
Né de parents juifs en Terre musulmane (Constantinople), Elie s'enfuit à Venise où il pourra peindre, ce qui lui interdit la religion. Pendant des années auprès de Titien, il va apprendre son métier. Puis vient la reconnaissance.
Les Vénitiens n'aiment pas l'étranger mais respectent profondément son oeuvre. Ses tableaux, qui font référence à la Bible, sont lumineux et vibrants de vérité.
Mais bientôt, on découvre la vérité : il est juif. Ses tableaux ne sont qu'hérésie. Il a trompé l'église.
Il est condamné à mort et ses tableaux à être brûlés.
Grâce au nonce Gandolfi, très touché par sa peinture, il réussit à s'enfuir. Il finit sa vie à Constantinople, sans jamais avoir repris un pinceau et dans un grand dénuement.

Ses tableaux ont-ils tous été détruits ?
Se peut-il qu'un célèbre tableau -dont la signature présente une anomalie chromatique- soit l'unique oeuvre qu'il nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance Italienne, un élève prodige de Titien que lui-même surnommait le Turquetto (le petit Turc) ?
Peinture que l'on peut admirer au musée du Louvre : L'homme au gant.

Moi, j'ai bien envie d'y croire !
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Un sacrément bon livre, nom de dieu, qui joue sur les pouvoirs religieux au seizième siècle et comment ils pouvaient pourrir la vie des artistes, même réfugiés dans la République de Venise. Merci au librairie de Tom Pouce ( à Perros-Guirec ) qui me l'a conseillé.
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Au XVI ème siècle, les persécutions contre les juifs sont particulièrement violentes , au niveau de la chrétienté. Élie est un petit garçon juif, né à Contantinople, ville où ses parents se sont réfugiés après avoir été chassés D'Espagne. Sa mère est morte à sa naissance et il est élevé par une nourrice, chrétienne d'orient, qui l'emmène à la messe. Il est ami avec un musulman Djelal qui lui apprend le métier de copiste et Zeytine Mehmet, cul de jatte et mendiant.
Malgré sa judaïté, il est admis parmi toutes les communautés.
Son seul rêve est de pouvoir peindre ce qui lui est interdit par sa religion.
À la mort de son père, il s' embarque pour Venise et est admis comme apprenti dans l'atelier du Titien, qui va lui permettre de réaliser son rêve: peindre.
Il deviendra lui-même un maître mais reste un homme fermé, ne pensant qu'à sa peinture.
A l'occasion d'une commande pour une confrérie, il peint la "cène" et se peint lui-même en Judas, avec une calotte noire.
Immense scandale!
Il va donc être sommé de s' expliquer et de révéler qu'il est juif.
Il est condamné à mort et son oeuvre devra être brûlée. Sauf son dernier tableau échappera aux flammes.
Grâce à un prêtre, qui ne peut accepter sa condamnation, il réussit à regagner Contantinople, où il mènera une vie misérable mais trouvera de grands moments de bonheur grâce aux réconfort de ses anciens amis qui l'ont reconnu.
Cet homme a vécu à une période de grande intolérance religieuse, mais au cours des siècles, la société a-t-elle beaucoup changé?
Et pourtant, dans ce monde Élie respire une forme de sérénité malgré la dissimulation à laquelle il est contraint.



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J'ai ADOOOOORE "Le Turquetto" de Metin Arditi, un roman plein de fougue et de noblesse qui nous entraîne au XVIème siècle, entre Constantinople et Venise, sur les pas d'un enfant juif surdoué obligé de cacher ses origines pour peindre à la Cité des Doges. On pense à Matthias Enard ou à Jean-Christophe Rufin. Et on se régale ...
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Le Turquetto c'est l'histoire d'un génie de la peinture sacrifié sur l'autel de l'intolérance : ressuscité par Metin Arditi, l'auteur de "L'homme au gant" revêt une nouvelle identité, celle d'un peintre juif qui pour pouvoir exercer son art a bouleversé sa vie et celle de ses proches.
Fallait-il tourner le dos à son père et à ses racines pour avoir le droit de peindre ? Fallait-il mettre en péril la vie de sa femme et de sa fille afin d'avoir le droit d'exercer son génie ? Au 16e siècle, leur religion interdisait aux juifs de peindre ou de dessiner tandis qu'en Italie, il était impensable qu'un juif exécute des peintures sacrées, quel que soit le talent du peintre...
Metin Ardit décrit avec minutie les souks de Constantinople et évoque à Venise une Eglise intolérante, ambitieuse et décadente. J'ai personnellement regretté que les personnages, et en particulier celui du Turquetto, ne soient pas plus fouillés...
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Au XVIe siècle, quand on naît juif à Constantinople et qu'on a un don pour le dessin, mieux vaut quitter le pays et adopter une autre religion pour exercer son art. C'est ce que fait "Le Turquetto", ce "petit Turc", fuyant sa ville natale pour rejoindre Venise et s'y établir comme peintre de scènes catholiques, passant sous silence ses origines et sa religion de naissance pour vivre de son art et côtoyer les plus grands de ce monde terrestre. Mais les puissants sont tous orgueilleux et la renommée attise les rancoeurs et les conflits entre eux et ce Turquetto pourrait bien en faire les frais.
Le roman est saisissant par ce qu'il arrive à rendre de l'époque, de ses pensées et de ses querelles. L'auteur parvient même à rendre parfaitement crédible son "petit Turc" tant il parvient à l'intégrer au décor et à lui créer une oeuvre magistrale. Je lui trouve quand même toujours ce côté étrange dans la manière dont il relate les scènes sexuelles, c'est le troisième de ses romans que je lis et je me fais la remarque à chaque fois, quand le reste de l'oeuvre est toujours originale et d'une grande finesse. Un besoin de contrepoint, peut-être, ou d'ancrage plus terrestre, ou bien une part de fantasme ?
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J'ai beaucoup aimé cette histoire totalement imaginée mais tellement vraisemblable. Ca se lit comme un roman d'aventures plein de rebondissements. L'auteur nous fait découvrir le monde de la peinture à Venise au 16°siècle et l'antisémitisme qui y règne. Il nous emmène également dans Constantinople, à la même époque. Ce turquetto est un bon moment de lecture.
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Il est vraiment dommage que la 4ème de couverture en dise un peu trop .Je ne m'appesantirai donc pas sur l'histoire en elle-même. Metin Arditi, dont je découvre ici l'univers et la plume, nous offre un roman sur une base historique, et artistique : celle d'un peintre de la renaissance, entre Venise et Constantinople, où nous suivons très bien le bouillonnement artistique, l'obscurantisme religieux alors que la Réforme bat son plein ailleurs et que l'Eglise catholique tente de garder la suprématie sur les âmes et sur le cours des choses.
L'art et la Religion, ses interférences, la place des juifs dans la cité, la persécution qui leur était, déjà si je puis dire, infligée, les relations sulfureuse entre le monde de l'art, de la politique et le de la gouvernance religieuse sont les point forts de ce roman écrit sous un rythme idéal : ni galopant ni somnolant. le roman est découpé en 4 parties équilibrées, qui correspondent aux 4 étapes de vie du Turquetto. Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une lecture passionnante puisque instructive, agréable puisque le style est élégant sans ostentation ni prétentions inutiles.
Encore une fois les éditions Actes Sud présentent un ouvrage soigné, avec une touche d'originalité non négligeable, et dont la couverture qui n'est autre que le tableau en question est à elle seule une invitation qui ne se refuse pas.
Je prendrai volontiers, un jour prochain, le chemin vers un autre ouvrage de Metin Arditi.



Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Elie est né au début du 16ème siècle à Constantinople, de parents juifs. Son père ne sait que faire de ce fils qui ne pense qu'à dessiner, alors que ceci est interdit dans sa religion. Quand le père décède, Elie s'enfuit et part pour Venise, où les peintres sont reconnus. La ville va le reconnaître à son tour comme un grand artiste. Mais quand on découvrira la Cène qu'on lui avait commanditée, on va découvrir en même temps qui il est vraiment : le Judas, le Juif, le menteur qui a toujours caché ses origines. le verdict est alors sans retour : pendaison et autodafé de son oeuvre. Ce n'est pourtant pas la fin de cette histoire, pleine de rebondissements...
Les techniques picturales de l'époque sont bien expliquées et on n'a aucun mal à imaginer les oeuvres décrites. Une ouverture donc sur la peinture mais aussi sur les religions.
Et encore une fois, on prend conscience que les hommes savent vivre en paix malgré leurs croyances diverses. Seuls quelques hommes, souvent les plus aisés, engendrent la haine et se servent de la foi pour instaurer leur pouvoir.
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L'art, la religion et le mensonge, voici les thèmes qui traversent ce roman. Elie est né juif en Turquie, terre musulmane. Sa condition et sa religion lui interdisent la calligraphie et pourtant très jeune il comprend qu'il ne peut s'en passer. le dessin, la peinture sont sa vie, il le sait, il est un artiste. A l'âge adulte, il s'échappe et se rend à Venise, pour pouvoir se réaliser. Il y fera sa vie, aura une famille, deviendra un grand artiste à qui on demandera de réaliser des tableaux mais encore une fois l'expression de son art sera controversée.

« Le Turquetto » est une pure fiction et pourtant à la fin de ma lecture, j'ai eu besoin de vérifier si ce personnage avait existé. Eh bien non ! Il est purement imaginaire. Une belle prouesse de l'auteur que de pouvoir faire douter son lecteur. L'histoire est donc romanesque mais elle reste crédible. L'écriture est telle qu'on se plonge dans ce Constantinople et cette Venise du milieu de XVIème siècle. J'ai beaucoup apprécié les descriptions sur la réalisation des encres de cette époque, l'évocation des dessins en sépia, l'utilisation de la pierre noire, le jeu des ombres et lumières, toutes ces techniques qui font du dessin et de la peinture le troisième art.

Belle lecture que ce roman où se mêle art et Histoire.
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