C'est la première fois que je m'essaye à un roman signé
Jay Asher et je ne suis pas mécontente d'avoir commencé avec une histoire aussi calme que
What light. L'auteur est surtout connu pour son titre 13 raisons, qui a été récemment adapté en série télévisée et qui traite de sujets autrement plus graves. Ici, pas de suicide ni d'idées noires, on plonge en plein coeur de la magie de Noël.
Les fêtes approchent et comme chaque année en cette période, Sierra quitte son Oregon natal pour rejoindre la Californie. Ses parents y tiennent une ferme à sapins qu'ils vendent à l'occasion des fêtes de Noël. Sierra est habituée à ce changement qui fait office de tradition dans sa famille. Durant un mois, elle délaisse donc ses amies pour retrouver le parc, les sapins, la caravane et sa meilleure amie de l'hiver, Heather. Pourtant, cette année a comme un goût de dernière fois. Les affaires sont difficiles pour les parents de Sierra et il se pourrait que le parc à sapins ferme définitivement ses portes après cette saison. Et comble de malchance (ou de chance ?), Sierra fait la connaissance de Caleb à qui elle s'attache rapidement, malgré les recommandations d'Heather. Car Caleb est poursuivi par une rumeur qui lui colle aux basques depuis plusieurs années. Sierra doit-elle écouter son coeur et se laisser aller dans cette histoire d'amour aussi douce qu'éphémère ? Ou doit-elle plutôt garder ses distances et prendre en compte la réputation épouvantable de ce garçon à la fossette craquante ?
Comme beaucoup de personnes, Noël est une période où je retrouve un peu de mon âme d'enfant. L'odeur de la fausse neige dans le sapin, les lumignons et les guirlandes… ce livre tombait à pic, car il sent bon l'hiver et tout ce qui l'accompagne. Bon, la seule petite chose, c'est que je suis contre l'exploitation des sapins (que je trouve bien cruelle), du coup, je n'ai pas été sensible à la ferme à sapins de Sierra. Mais pour le reste, tout y est. L'ambiance est là pour nous donner envie d'être au 24 décembre.
What light est un roman particulièrement doux, ce qui fait qu'on n'a aucun mal à se laisser entraîner dans la lecture et de la prendre pour ce qu'elle est : une histoire sans trop d'à-coups, que l'on apprivoise facilement et dans laquelle on se sent bien. Personnellement, je n'en attendais pas plus et j'ai bien fait. Ici, pas d'aventures rocambolesques ou de suspense insoutenable. le récit est vraiment là dans un but de détente, on devine que
Jay Asher cherche juste à faire rêvasser son lecteur le temps de 284 pages.
Les personnages sont agréables à suivre, sans pour autant être exceptionnels. Sierra est plutôt mature et réfléchie. J'ai beaucoup apprécié sa relation avec ses parents. Même houleuse par moment, elle reste tendre et affectueuse. Caleb apporte dans son sillage son lot de mystères que l'on est curieux de découvrir. Quand il s'agit de lui, Sierra est en plein conflit personnel, car le jeune garçon lui envoie des signaux bien contradictoires. Il semble profondément gentil et généreux, mais pour une raison qu'elle ignore, la rumeur est là et plane au-dessus de lui. Tout comme elle, on se demande s'il faut vraiment lui laisser le bénéfice du doute ou s'il joue simplement la comédie pour l'attendrir.
Sans être cauchemardesque, la rumeur reste au coeur de toutes les interrogations. Et avec elle une thématique forte et actuelle. Les on-dit constituent un poison, ils s'amplifient, se déforment et peuvent empêcher une personne d'avancer, malgré toute la bonne volonté du monde. J'ai aimé que cette problématique soit abordée avec autant de douceur, sans que ce soit pourtant trop léger ou trop appuyé. Un dosage parfait, en somme.
En résumé,
What light est un petit roman de l'hiver, aussi fragile et éphémère qu'un flocon de neige. On s'y sent bien et les pages défilent sans que l'on s'en aperçoive, tant la plume est entraînante. La romance est mignonne et malgré les incertitudes, on se plaît à voir éclore ce premier amour délicat, un peu rudoyé par le poison de la rumeur.
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