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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il n'est pas facile d'entrer dans ce récit d'une part à cause du style et d'autre part de l'environnement. Mais il serait dommage de ne pas persévérer.
Le style, parce que l'auteur peut insérer des passages de souvenirs au coeur même d'un paragraphe. Toutefois, si cela surprend, je me suis chaque fois très vite recadrée sur le fil du récit. L'auteur associe aussi facilement le côté sombre de la guerre et la beauté de la nature, insère des faits liés aux croyances musulmanes. Mais cette imprégnation donne une force au récit à l'image de ce pauvre hère, fakir qui traîne des chaînes, chaque maillon correspondant à un voeu qu'on lui confie.
L'environnement parce que mon esprit occidental avait des difficultés à me positionner entre les différents engagements des musulmans ( talibans, musulmans qui aident les américains, ceux qui coopèrent avec les services secrets pakistanais)
Par contre, une fois passée ces contraintes, j'ai très vite été passionnée par le sort de Mikal et de ses proches.
Nous sommes en octobre 2001, juste après les attentats du 11 septembre. le rattachement du Pakistan aux intérêts américains provoque des représailles de certains islamistes. C'est avec la famille de Rohan que nous allons suivre cette période mouvementée où règne toujours l'anti-américanisme, la corruption, l'oppression des femmes et le pouvoir des religieux.
Rohan le patriarche prie pour la mémoire de sa femme, qui avait renié l'islam. Il a perdu son école qui est désormais entre les mains de Kyra, un ancien militaire allié aux services secrets pakistanais. Son fils Jéo, étudiant en médecine s'est enfui avec Mikal, jeune garçon recueilli par Rohan vers l'Afghanistan pour aider les réfugiés. Ils seront rapidement capturés par des seigneurs de guerre et vendus aux américains.
Naheed, la femme de Jéo, se retrouve seule, tiraillée entre la perte de Jéo et celle de Mikal, son premier amour. Elle sera le symbole de toutes les cruautés faites aux femmes en ce pays. Chaque personne de la famille se trouve confrontée aux horreurs de cette guerre ( prise d'otages, emprisonnement par les seigneurs de guerre ou les américains, mariage forcé, complot, corruption). Et très vite l'étau se resserre sur cette famille et l'émotion devient poignante.
Grâce à cette histoire familiale aux personnages attachants, l'auteur nous donne une vision assez sombre et brutale du monde musulman en gardant toutefois une douceur relative à l'empathie des personnages et une poésie liée aux couleurs et parfums du jardin de Rohan. Comme moi, vous resterez peut-être étonnés des ruses "technologiques" de Mikal pour se sortir de certaines passes difficiles mais j'oublie vite ces détails pour me concentrer sur l'essentiel du récit.
De plus, l'auteur nous laisse une fin ouverte et l'espoir que peut-être des jours meilleurs peuvent exister.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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En quoi la guerre bouleverse t-elle l'existence de civils, contraints, de gré ou de force à prendre parti ? Comment divise t-elle et apporte t-elle le désastre dans les familles ? Cela, ce ne sont pas les livres d'histoire ou les témoignages d'actualités qui nous le racontent mais bien les romanciers. Dans le jardin de l'aveugle, tout commence après le 11 septembre et l'arrivée des américains en Afghanistan à l'assaut du régime des talibans. Une guerre de sociétés, de religions et de cultures et une multitude de victimes collatérales. Par certains côtés, le livre de Nadeem Aslam a des airs de western oriental avec un héros naïf, mais courageux, qui passe des mains des sanguinaires seigneurs de la guerre à celles des "infidèles" d'Outre-Atlantique. Mais le jardin de l'aveugle brasse plus ample et plus intense encore, multipliant les points de vue et les portraits de personnages impliqués, souvent contre leur volonté, dans ce conflit barbare. Les plus émouvants sont ceux d'un vieil homme menacé de cécité et d'une jeune femme qui, comme une Pénélope du XXIe siècle, veut croire dans le retour de son bien-aimé. La langue d'Aslam est riche, tour à tour irradiante de poésie puis d'une brutalité excessivement réaliste. L'alternance d'action et de contemplation crée un léger déséquilibre dans ce brillant roman cependant un tantinet trop long et parfois trop spectaculaire.
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Pakistan, au lendemain des attentats du 11 septembre. Ici, certains les qualifient de "bataille du World Trade Center et du Pentagone", car "il n'y a pas d'innocents dans un pays coupable". Pour eux en effet, il n'est pas question d'acte terroriste, mais de l'épisode d'une guerre les opposant au reste du monde... D'ailleurs, en Afghanistan, pays voisin envahi par les armées de l'Occident, elle fait rage...

Rohan et son fils s'apprêtent à partir pour Peshawar. Etudiant en médecine, Jeo souhaite y apporter son aide au blessés afghans. Son véritable but, inavoué à son père, est de se rendre en Afghanistan, au coeur des combats, où il saura se rendre vraiment utile. Seul Mikal, son frère adoptif, connait ses projets et décide de l'accompagner. Mais tout ne se passe pas comme prévu pour les deux jeunes hommes. Tombés aux mains des talibans à leur arrivée sur place, ils sont contraints de se battre aux côtés des djihadistes.

Entremêlant haine et amour, barbarie et poésie, "Le jardin de l'aveugle" est un roman dense, dans lequel les destins individuels subissent le chaos d'un contexte de violence. La guerre y est omniprésente, exhaussant la propension des hommes, quel que soit leur camp, à la cruauté et à l'aveuglement. Des cellules où des captifs afghans attendent d'être torturés par les soldats américains aux places fortes tenues par des seigneurs de guerre afghans, en passant par les brimades quotidiennes subies par une population civile prise en étau, Nadeem Aslam nous la fait vivre au plus près, et dans toute son horreur. Et elle n'oppose pas que les armées occidentales au régime taliban. C'est aussi une guerre fratricide, dressant parfois les uns contre les autres les membres d'une même famille.
Les femmes sont comme souvent parmi les premières victimes de la vague d'extrémisme religieux qui submerge la région. Laisser entendre le tintement d'un bijou est punissable de coups de fouets et la prison pour adultère attend celles qui ne peuvent prouver le viol pour lequel elles portent plainte. Les cimetières leur sont interdits.

Au Pakistan, les fanatiques éduqués à l'obscurantisme, abreuvés d'humiliation, de rancoeur et de frustrations, sont susceptibles à chaque instant de laisser exploser leur violence, notamment envers ceux qui, ayant fréquenté les "bonnes écoles", ne rêvent que de se rendre en occident, et accusent les premiers d'avoir rendu leur pays invivable. Les drames que vivent les héros, en butte à l'hostilité en raison de leur manque d'ardeur religieuse, illustrent l'enfer qu'est devenu la société pakistanaise, où l'intolérance et l'impunité des fanatiques les placent dans un danger et une peur permanents.

Nadeem Aslam livre avec ce roman un récit rendu oppressant par l'acharnement haineux dont ses personnages, cernés de toutes parts par une forme de fascisme intellectuel et moral, sont l'objet. La peur est omniprésente, qui détermine les actes, épaissit les silences... L'incompréhension totale de l'autre, le reniement systématique de son intégrité, de sa liberté, qui s'expriment à travers les actes des fanatiques, sont véritablement effrayants.

Le courage irréductible de ceux qui refusent de céder à cette peur, souvent avec une évidente humilité qui le rend d'autant plus admirable, et les manifestations d'amour, de compassion, de tolérance qui affleurent ici et là, laissent briller malgré tout une petite lueur d'espoir, sans laquelle la lecture serait insupportable...

Le style est travaillé, mais l'écriture pourtant très fluide, et j'ai été touchée par la pudeur déployée par l'auteur vis-à-vis de ses héros. Ses envolées lyriques sont réservées à la description d'un environnement naturel tantôt hostile, tantôt luxuriant -le fameux jardin du titre, celui de la maison où vivent Rohan et sa famille, apparaissant comme une oasis de paix et de beauté dans ce monde de laideur- ; les émotions qui habitent le protagonistes sont quant à elles surtout suggérées, laissées à l'imagination du lecteur.

Une belle découverte.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Ce roman ne fait pas partie des livres que j'apprécie de lire. C'est un livre sur la violence, la guerre, la religion. Il se situe dans la période qui suit les attentats du 11 septembre et de la riposte américaine.

Néanmoins, si les propos sont durs, l'auteur réussit à créer une sorte de havre de paix au milieu de la tourmente. L'écriture est fluide, c'est un réel contraste avec le contenu du propos.

C'est un roman sur la vie, sur le tourment des hommes.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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