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sur 348 notes
Septembre 1944. Le gouvernement français de Vichy est accueilli en Allemagne à Sigmaringen dans le château des Hohenzollern. Pétain, Laval, les ministres et le personnel de service vont loger au château. Les miliciens et les civils qui les ont suivis seront en ville. Pour assurer la bonne marche de ce château de presque quatre cents pièces, Julius Stein, le majordome au service des Hohenzollern depuis quarante ans. A lui la diplomatie, les ballets de serviteurs, les rencontres à éviter entre Pétain et Laval. A lui le gestion des personnels français et allemands. A lui aussi la cohabitation avec l'intendante du maréchal, Jeanne, qui lui fait perdre son légendaire sang-froid. La vie s'organise entre les ministres "actifs" qui imaginent déjà leur retour triomphal en France et les "passifs" qui ont compris la situation. Les jalousies, les trahisons et les rumeurs sont le quotidien du majordome qui doit veiller à la bonne marche de tout ce petit monde.


Sur un sujet plutôt austère, Pierre Assouline réussit l'exploit de faire un roman passionnant et facile à lire. Son idée de raconter cet épisode sombre de l'histoire vue par Julius, le majordome, est pour beaucoup dans cette réussite.


Cette période de huit mois, avant la défaite de l'Allemagne, est décrite comme une pièce de théâtre à huis clos avec toutes les passions que cela peut attiser. Julius est un personnage extrêmement attachant, fidèle avant tout à ses maîtres, détestant les nazis, francophile et mélomane, et soucieux de faire respecter les traditions du château.


J'ai tout de suite pensé au personnage du majordome dans "Les vestiges du jour" de James Ivory, et en effet Assouline le cite dans sa (longue) bibliographie. A lire aussi pour les apparitions de Céline qui était aussi du voyage...
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Ce livre évoque un lamentable épisode de l'histoire de France: l'exil en Allemagne nazie de tous les dignitaires du régime de Vichy, en 1944, quand les Alliés ont reconquis la France. Divisés en coteries farouchement ennemies, ces fantoches compromis dans la Collaboration méritent plus notre mépris que notre haine. Ils sont réfugiés à Sigmaringen, dans le gigantesque château des Hohenzollern. le majordome Julius Stein - qui est la narrateur - reçoit l'ordre de servir tous ces Français, qui règnent sur quelques mètres carrés de l'Allemagne. Il le fait avec tout son professionnalisme, il entend sans écouter, il met de l'huile dans les rouages de cette machinerie devenue folle; il se lie aussi avec une Française de l'entourage de Pétain, qui a la même fonction que lui. Tout finira par une débâcle. Des soldats FFI finiront par refaire flotter le drapeau français sur le château, mais cette fois-ci au nom du nouveau gouvernement français.
Voici un sujet en or, traité par un romancer bien reconnu, qui s'est documenté sérieusement avant d'écrire son livre. le résultat me semble franchement décevant. L'écriture manque singulièrement de nerf et le récit n'est pas passionnant. Il eût fallu un autre style que celui de J. Stein, une pointe d'esprit épique, un ton franchement picaresque et un peu d'autodérision. Peut-être l'auteur aurait-il pu écrire à la manière de… Céline, qui traînait lui aussi à Sigmaringen...
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Ne dérogeant pas à une coutume somme toute assez récente, Pierre Assouline nous livre dans les dernières pages de Sigmaringen ses influences, ses sources d"inspiration. Bien lui en prend, car le lecteur peut alors vérifier que Les Vestiges du Jour (et encore, le film...) ou D'un château l'autre de Céline.

La liste des reconnaissances de dettes est d'ailleurs bien longue pour un roman peu emballant, ressassant des choses connues et reconnues. Peu d'intrigue. Peu de drame. Des ressorts rouillés qui déroulent une histoire où frise l'ennui.

Ce majordome n'a pas de corps. L'idylle non plus. Les personnages ne vivant qu'à travers les yeux d'un Allemand francophile (?!) n'ont pas davantage d'existence.

Le roman tire un peu dans tous les sens. le passé du majordomeaurait été intéressant. Les antagonismes auraient mérité un meilleur traitement. Même la rectitude du majordome ne m'a pas convaincu. Certains passages sombrent dans la facilitéavec une harangue anti-nazie, que j'apprécie, mais qui dénote tout à fait. Que dire de la chute... Rien de plus. J'ai été bien content de terminer la lecture. Pierre Assouline s'est sans doute fait plaisir. Je l'espère de tout coeur, sinon ce serait vraiment dommage.

Au final, on a un condensé médiocre d'excellentes sources d'inspiration. le lecteur bien inspiré devrait lire les deux ouvrages susmentionnés et il en retirera bien davantage qu'avec Sigmaringen.
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La grande histoire vue par le trou de la serrure : J'adore ... comme l'écriture d'Assouline, précise, efficace et ponctuée d'humour.
Un livre très documenté, sans que ce soit pesant .
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Pierre Assouline est une journaliste et aussi un romancier de talent. Il est passionné d'histoire, cela se voit. Il connaît bien la période de la seconde guerre mondiale, son roman "hôtel Lutetia" l'atteste.
Son nouveau roman "Sigmaringen" est remarquable. Il traite de cette période peu connue du grand public, à la fin de la guerre en 1944, 1945, où les hommes de Vichy fuient la France et se retrouvent embarqués par les nazis dans une petite ville allemande. Ils sont pitoyables ces salopards... Les amoureux des romans historiques apprécieront. Ce sont les mêmes qui, aujourd'hui en Europe, redressent la tête, attention danger!

P. Dumoulin
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Livre intéressant, bien écrit, original, car le narrateur est le majordome du château de Sigmaringen, où ont trouvé refuge les principaux chefs de la collaboration et du gouvernement de la France occupée. Intéressant par la description des intrigues de pouvoir entre les principaux protagonistes, il ne nous renseigne qu'assez peu sur le Maréchal Pétain lui-même; On y trouve également une relative indulgence envers l'écrivain Céline 'qui se montre sous un jour favorable dans son rôle de médecin. Donc, livre intéressant pour qui s'intéresse à une période troublée de notre Histoire.
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L'idée de faire raconter une période finalement peu connue de l'histoire de la seconde guerre mondiale par le majordome du chateau des Hohennzollern est véritablement une excellente trouvaille. Mais je suis resté un peu sur ma faim quant au récit qui en est fait, un peu flou, parfois même insipide. Pourtant, l'arrivée en Allemagne du gouvernement de vichy, Pétain, Laval, Doriot, Deat, accompagné de plusieurs centaines de personnes, pouvait laisser présager de grands moments. La présence de Louis-Ferdinand Céline etait un autre gage d'intérêt, mais si certains passages sont très intéressants, le livre est un peu décevant. le sujet méritait-il un roman ?
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Dans ce roman, Pierre Assouline a certainement très bien retracé la vie que devaient mener les prisonniers de Sigmaringen dans l'écrin du château dans lequel les dirigeants de Vichy avaient été assignés.
Si, lorsqu'il gouvernait, ce joli monde paraissait être en bons termes, l'inactivité de certains et la soif de pouvoir des autres les a conduits à se haïr.
Cependant, il semble incroyable qu'une partie d'entre eux pouvait encore s'illusionner sue le futur qui les attendait.
Ce livre, sous forme de roman, avec pour témoin le responsable du personnel, de l'intendance et du respect de l'étiquette est d'une lecture aisée et les personnages secondaires vont nous surprendre.
Une bonne lecture pour ceux qui aiment l'histoire lorsque son récit n'est pas trop ardu.
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J'ai beaucoup apprécié ce roman qui nous fait plonger dans ce monde irréel et pourtant historique de Singmaringen, ce château du Bade-Wurtemberg qui a accueilli entre septembre 1944 et avril 1945 un gouvernement fantôme de la France de Vichy.
Nous rencontrons des personnages complètement abjects, qui passent leur temps dans cette enclave minuscule dans le 3e Reich, pensant encore diriger la France. L'ombre du maréchal Pétain, retranché dans ses appartements plane sur ces ministres déchus.
Passionnant.
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J'avais lu "D'un château, l'autre" de Céline, son séjour à Sigmaringen après la guerre. On retrouve cette même ambiance de déliquescence, dans une toute autre langue, bien sûr, mais c'est bien ce même petit ramassis de français collabo ou paumé, cette même descente dans les caniveaux de la petitesse quand elle se veut grande... La comparaison s'arrête là, ça n'est pas le même livre, l'un vécu de l'intérieur avec cette verve de la langue qui permet de prendre ses distances, l'autre, vu de l'extérieur, le récit à la première personne d'un personnage inventé, premier majordome du Prince qui se retrouve à servir toute la racaille venue de France, avec toute la distance d'un homme habitué à servir l'aristocratie, la vraie et qui n'a d'autres choix que de servir ceux qui aurait bien aimé en être mais n'en avaient ni l'éducation ni la distance ni l'histoire. Une facette aussi de cette Allemagne qui n'a pas su dire non, mais qui ne s'est jamais non plus identifiée aux délires du nazisme, ne sachant plus comment s'en sortir, avide de s'en débarrasser mais avide aussi de défendre leur pays, leur terre, leur culture, cette culture qui était ailleurs et surtout pas celle que le régime aurait voulu désigner, celle de Schubert ou de Mendelssohn ou de Schoenberg... le nazisme n'a pas que détruit ceux qu'il considérait comme ses ennemis, mais aussi l'Allemagne elle-même dans sa culture intime.
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