Comme beaucoup, j'ai tendance à me laisser attirer par les univers Austeniens. J'aime ces romances où les héros finissent par faire fi de l'étiquette et de la bienséance pour enfin revendiquer leurs sentiments mutuels. C'est ce que j'espérais retrouver avec
L'autre Mrs Darcy d'
Elisabeth Aston, qui s'est malheureusement avéré être un roman assez insipide.
Le début était pourtant prometteur, j'aimais bien le personnage d'Octavia et son désir d'indépendance, l'attachement sincère mais dépourvu de véritable amour à son défunt mari, ses sentiments mitigés envers ses demi-frères et demi-soeurs… Ces derniers étant tous obsédés par la paraître et le qu'en-dira-t-on, et considérant l'existence d'Octavia comme un fardeau dont ils ont la grande gentillesse de s'occuper. Pas étonnant que notre héroïne souhaite vivre pour elle-même, quand elle est entourée d'une telle « famille ».
C'était amusant de lire comment Octavia gardait le secret de sa nouvelle richesse à ses proches, s'échappait en secret pour rendre visite seule au notaire… Avant que son histoire ne se transforme en péripéties longues et sans réel intérêt, si ce n'est celui de retrouver des personnages d'autres romans de la saga, et quelques liens/références aux livres de
Jane Austen. La majorité du roman retrace donc sa prise d'indépendance, la constitution de ses nouveaux cercles d'amis, sa rencontre fugace avec un homme ténébreux et les amours de sa jeune nièce.
C'est navrant de noter que l'idylle romantique de sa nièce avec un ecclésiastique occupe plus longtemps nos esprits lors de la lecture que la vie amoureuse d'Octavia. Si son « love interest » est introduit très tôt dans le roman, ils ne se rencontrent que rarement, et ne semblent pas particulièrement se prêter attention. Et pourtant, en cinq petits chapitres à la fin du roman, ils se découvrent amoureux l'un de l'autre, Monsieur Ténébreux sauve Octavia d'un stratagème destiné à lui voler sa fortune (élément qui aurai pu être intéressant si développé et non expédié plus rapidement qu'une lettre au tarif express) et les voilà prêts à se marier (comme à peu près tous les personnages du roman dans ce dénouement en surdose de Happy End).
Ou comment transformer Octavia l'indépendante en une demoiselle sans saveur qui s'oublie en trois phrases pour finir dans des bras virils… Là encore je pense qu'il manque un ou deux courts chapitres pour lui permettre de doser sa décision, de parler rôles futurs avec Monsieur etc. Mais après avant tant trainé en longueur au milieu du récit, il ne restait probablement plus assez de pages à l'auteur pour nous donner un dénouement mieux tourné !
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