Aussitôt acheté, aussitôt commencé et vraiment QUEL PLAISIR !
En ce moment j'ai du mal à me concentrer sur mes lectures et j'appréhendais un peu parce que «
La Servante écarlate » était un roman très contemplatif. Mais là, j'ai été très surprise du rythme du roman, très dynamique. de même, alors que l'intrigue du premier était très succincte, j'ai beaucoup aimé l'intrigue de celui-ci. On a des enjeux politiques, des secrets, des complots, des fuites ! Je n'ai pas pu le lâcher, pour moi il a agi comme un véritable page turner !
Pour la faire courte, les Etats-Unis ont connu un coup d'état. Désormais le pays se nomme Galaad. Il s'agit d'une société conservatrice, très autoritaire et religieuse dans laquelle les femmes sont sous l'autorité des hommes.
Dans ce tome on alterne entre les points de vue de trois personnages féminins issues de différents milieux et qui sont toutes liées à Galaad. On suit un personnage politique important et deux jeunes filles, une qui vit à Galaad et qui doit trouver un mari, et une autre qui vit au Canada et qui va se retrouver mêler aux affaires de Galaad. Leur destin vont se croiser et cela aura des répercussions sur la société entière.
Pendant ma lecture j'avais tout le temps en tête à cette fameuse phrase
De Beauvoir : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.”
C'est exactement ce que met en scène le roman et c'est d'un réalisme à glacer le sang. Quand on voit le recul des droits des femmes dans certaines régions du monde, ces leçons ne sont pas à prendre à la légère.Même si l'exemple de Galaad peut sembler assez extrême, certains détails font écho à notre présent. C'est une dystopie très réaliste car elle présente un aspect sombre et peu reluisant de notre société, mais qui est déjà là. C'est aussi très réaliste car finalement ce qui cause la dystopie ce ne sont pas des évènements extraordinaires (un virus, une catastrophe, une crise…) c'est simplement la malveillance de certains, l'envie de pouvoir de d'autres, les petites perversités humaines.
Ce tome 2 est l'occasion d'en découvrir plus sur Galaad, sa naissance et son fonctionnement. On découvre les archives de ce gouvernement, les petits secrets des uns et des autres, les rouages de leur pouvoir. On découvre aussi quel rôle ont joué les femmes dans l'établissement de cette société, qui ont été les « pionnières », comment et pourquoi. Certaines scènes sont horribles.
Les différents points de vue apportent chacun une perspective différente sur cette société. le fait d'avoir le pdv de personnages à l'intérieur de cette société, du côté des « méchants » est très intéressant car on comprend le conditionnement des personnes qui y vivent. C'est d'autant plus intéressant qu'on a un personnage qui a connu le début de Galaad et un autre qui est né dedans et n'a connu que ça. Les deux pdv se complètent.
J'ai notamment été très touchée par l'histoire d'Agnes et Becka, leur amitié, leur foi et leur volonté d'agir pour le mieux. Et j'ai trouvé le pdv de la Tante très intéressant car elle permettait d'exploiter plein de thématiques. C'était un personnage gris, qu'on ne pouvait pas condamner, mais qu'on ne pouvait pas approuver non plus. Finalement je crois que c'est pour elle que j'ai eu le plus de compassion.
C'est un roman qui aborde beaucoup de thématiques : évidemment les droits des femmes, l'émancipation des femmes, le fanatisme, le conditionnement… Je retiens surtout que c'est un roman d'émancipation, de femmes qui choisissent pour elles-mêmes.
Je le recommande énormément que vous ayez aimé ou non le premier tome. Si vous avez aimé le premier tome, vous devriez aimer celui-ci aussi car on approfondit ce qu'on découvre avec le tome 1. Si vous ne l'aviez pas aimé, sachez que celui-ci est beaucoup plus dynamique, qu'on a une vraie intrigue et qu'on s'attache beaucoup plus aux personnages ! L'écriture n'a pas la froideur que pouvait avoir le tome 1 même si on reste sur un style simple.