De là des signes, les monuments les représentations figurées des choses dont on veut transmettre ou maintenir l'expression; de là, en un mot, ces symboles innombrables dont l'homme s'est emparé, dès le berceau du monde, pour activer la puissance de sa parole, jeter à tous et partout la lumière de sa pensée , et revêtir d'un corps les idées les plus métaphysiques et les plus abstraites.
Mais d'abord qu'est-ce qu'un symbole ?
En remontant à la source grecque de ce mot, nous trouvons sa plus expresse signification dans celui dont nous l'avons formé : συμβάλλεσθαι . C'est, dans la langue originale, une note, un signe : voilà le sens propre et primitif. Mais ici, comme toujours, le substantif est sorti de cette enveloppe gênante et s'est étendu jusqu'à d'autres objets avec lesquels on lui découvrit quelque affinité.
Cette tendance à trouver un sens mystique aux nombres cités dans les livres historiques ou prophétiques de la Bible est si grande dans S. Augustin, ce genre d'explication plaît tant à son esprit philosophique et méditatif, qu'il perd rarement l'occasion d'en faire un moyen d'enseignement.