Je lis peu d'essais. Je préfère, pour me documenter, écouter des podcasts ou visionner des vidéos sur You Tube. C'est de cette façon que j'ai découvert
Louise Aubery. Depuis plusieurs mois, Louise m'accompagne via ses podcasts et vidéos (vous trouverez les liens à la fin du billet). J'ai eu un vrai coup de coeur pour cette jeune femme qui a l'âge de ma plus jeune fille. Féministe, Louise est créatrice de contenus mais également entrepreneuse. Elle a créé une marque de lingerie éco-responsable et inclusive "Je ne sais quoi" . Louise m'épate par sa culture, son intelligence et son authenticité. Elle dispose d'une maturité admirable et d'une énergie incroyable. Autre corde à son arc, elle écrit. Pour me faire une idée de sa plume et parce que le thème évoqué m'intéresse, j'ai acquis son premier livre (qui fera très certainement le tour des filles de la famille).
Louise nous expose sa vision du féminisme, en commençant par un historique de l'évolution du droit des femmes et de leur positionnement dans la société. Elle nous propose de "déconstruire" pour mieux construire. Louise remonte le temps, des origines du patriarcat à nos jours. Elle cite, par exemple, notre code civil, qui date de 1804. Il faut savoir que Napoléon a légalisé l'infériorité de la femme et la soumission au mari : ce dernier disposait de l'argent du couple, même s'il s'agissait de l'héritage de la femme. Cette dernière n'avait pas l'autorité parentale, ne pouvait pas comparaitre en justice... le mari avait un pouvoir absolu sur sa conjointe. Il faudra attendre le XXème siècle pour que la femme s'émancipe progressivement mais tout n'est pas gagné, ce que nous démontre Louise dans la suite de l'ouvrage.
L'autrice attire notre attention sur les nombreuses injonctions faites aux femmes, les privant d'une forme de liberté :
"On va attendre de nous que l'on se maquille, sinon on sera jugée "négligées" ; mais pas trop, sinon on sera traitées de "pots de peinture".
On ne doit pas pas trop manger, pour correspondre au standard de la minceur ; mais quand même assez pour ne pas être traitées de "squelettiques".
On doit s'habiller de manière féminine, mais pas trop, sinon on ne sera pas prises au sérieux."
Elle évoque aussi la notion de plaisir, qui ne concerne pas de la même manière les hommes et les femmes. Dans la société patriarcale, tout plaisir est bon à prendre quant il s'agit des hommes (alcool, gourmandise, sexe...). Pour une femme, c'est beaucoup plus complexe : le regard de l'autre, l'apparence physique, la réputation... Il est aussi question de la prédominance, dans bien des cas, du plaisir masculin dans les relations sexuelles des couples hétérosexuels. Comment s'en étonner : jusqu'en 2020 le clitoris était absent des manuels scolaires et il y a bien plus grave comme la pratique de l'excision, qui concerne aujourd'hui, plus de 130 millions de femmes dans le monde !
Je ne peux pas passer en revue tous les sujets traités dans ce livre. Il est question notamment de l'éducation, du rôle des médias, de la confiance en soi, du mythe de Wonder Woman... le livre est bien documenté, les sujets sont traités de façon claire et approfondie et la présentation est très soignée.
Je suis confiante pour mes filles et Louise. Elles avancent dans leur vie sans se contenter de ce qu'ont obtenu les générations précédentes. Mais il reste tant de chemin à parcourir pour d'autres femmes dans le monde !
Un essai que je vous conseille de lire et d'offrir !
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