Livre jeunesse, mais pas que.
Elfie sort du lycée. Elle commence, un peu par hasard, un job d'été au Parc Océanique du Ponant, où l'on peut croiser toutes sortes de créatures marines et où se prépare la construction de la plus grande manchotière d'Europe ! Petit job... qui devient soudain une Opportunité à ne pas manquer, un boulot plutôt extraordinaire : dresseuse d'orques. de quoi faire briller les yeux à plus d'un... si ce ne sont ces manifestants à l'entrée du parc. Parmi ces orques, l'une en particulier, entièrement noire, attire l'attention. C'est Titan. Mais Titan ne s'est pas toujours appelé Titan...
Dans ce livre alternent les chapitres en noir sur blanc, racontés par Elfie ; et les chapitres blanc sur noir, ce noir d'encre impressionnant en fond de page, racontés par un narrateur mystérieux sur qui l'on se questionne tout au long du livre. Une orque ? Un autre animal ? Un homme ? En tout cas, un être qui sait percevoir les flashes, l'excitation et les mouvements de foule dans les gradins comme les perçoit l'orque.
"Ils pèsent des tonnes, et pourtant, ils ne sont que des fétus de paille entre leurs mains. Ils sont plus lourds et plus forts que n'importe lequel de ces hommes, et ils se trouvent pourtant à la merci de leurs désirs vils et tordus."
Les points de vue se croisent, s'entremêlent, pour se rejoindre peu à peu comme les eaux traitées d'un bassin de contention et les eaux salées du grand large quand se crée une ouverture...
C'est un très beau livre, l'objet comme l'histoire, et qui fait réfléchir. La narration est agréable puisque s'adressant d'abord à un public jeune, mais c'est toujours bien écrit et fin, pas toujours une évidence en littérature jeunesse !
Alors oui, pour un ado,
Titan noir, c'est le risque d'une sacrée désillusion ; mais aussi l'occasion d'une réflexion nécessaire. Et puis un livre facile à lire, mais aussi réussi, sensible et intelligent... c'est à mettre entre toutes les mains, non ?