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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai terminé ce roman il y a trois mois et il me hante encore aujourd'hui.
À présent, je comprends pourquoi l'auteure a tant voulu écrire une histoire après avoir été bouleversée par le film « Blackfish », et plus particulièrement par celui que l'on surnommait « l'orque tueuse », le majestueux Tilikum.

Un épaulard capturé, arraché à sa famille, retiré de son milieu naturel à l'âge de 3 ans pour être placé dans un parc de loisirs.
33 années de captivité et de souffrance.
Jamais remis en liberté malgré le combat de certains... car trop rentable.
Exploité jusqu'à sa mort en 2017.

Comment rester insensible par cet ouvrage qui traite du mal-être des cétacés en captivité en s'inspirant de cette histoire vraie ?

« Ces animaux magnifiques, privés de leur liberté. Ces parcs qui ne pensent qu'à se faire du fric sur le dos d'êtres vivants. »

Même si ce roman appartient à la catégorie de la littérature jeunesse, je l'ai trouvé très dur et révoltant.
Florence Aubry utilise deux types de narrations de façon intelligente : les pages blanches permettent de suivre Elfie, une jeune de 18 ans qui décroche un job dans un parc océanographique. Au fil des jours, ses tâches se diversifient et c'est à travers son regard que l'on va connaître l'envers du décor, notamment dans l'univers des manchots pour commencer...
D'un autre côté, les pages noires sont consacrées à une voix puissante qui s'adresse directement au lecteur. Ce mystérieux narrateur transmet ses observations avec émotion. Il raconte ce qu'endurent les orques qui vivent en captivité à travers l'histoire d'Oscuro, surnommé ainsi pour sa peau d'un noir somptueux et brillant.
Ces pages du récit sont particulièrement déchirantes puisque le narrateur nous transmet toute la colère et la frustration d'un animal que l'on a privé de tout pour le profit de l'humain. Affamé et dans l'obligation de faire chaque jour quelques pitreries afin de satisfaire un public, dans l'espoir d'obtenir quelques poissons.
Dans les coulisses, le désespoir, la solitude et la détresse de cette orque nous dévaste. On prend conscience du supplice enduré par ce pauvre animal.
Lorsque l'on découvre l'identité de ce narrateur, on ne peut être que surpris.

Ce roman est utile et devrait, selon moi, être intégré aux programmes scolaires pour sensibiliser les jeunes à ne plus prendre part à ces industries contre-nature comme a pu le faire notre génération.

On parle sans scrupule et de façon haïssable de « l'orque tueuse », mais comment devrait-on qualifier ces humains qui lui ont fait subir ce calvaire durant toute une vie ?

« Tout ça n'est qu'une conséquence de ce qu'ils lui ont fait ; de ce qu'ils lui font subir chaque jour depuis vingt ans. L'enfermement. La séparation. La solitude. Les singeries, chaque jour, les morsures des femelles, les coups, le chantage à la faim. Les responsables, ce sont eux. »
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Les romans ayant pour sujet les animaux n'ont jamais été ma tasse de thé mais j'avoue avoir été bouleversée par « Titan noir » qui nous plonge dans la réalité bien sombre de la maltraitance animale.

Elfie, le bac en poche, décroche un job au Parc océanographique du Ponant. Tout d'abord hôtesse d'accueil, elle est bien vite recrutée pour s'occuper des manchots puis du dressage des orques. Excitée par cet emploi inespéré, elle se retrouve au côté du gigantesque épaulard Titan. Elle qui sort tout juste des études, la voilà devenue la star du show lorsqu'elle fait ses tours avec l'orque noire. La jeune fille apprend à aimer ces animaux et est heureuse dans ce parc. Elle pense, comme beaucoup de gens, que les animaux le sont aussi. Mais captivité et privations riment difficilement avec bonheur, que l'on soit humain ou animal.

J'ai débuté cette lecture de « Titan noir » sans rien connaître des orques et en particulier de l'histoire de l'orque tueuse Tilikum qui a fait l'objet d'un documentaire, "Blackfish", qui a servi de source d'inspiration à Florence Aubry. Après avoir fait des recherches sur Internet, j'ai appris que cet épaulard a pourtant fait la une de l'actualité il y a quelques années après avoir tué en plein spectacle sa dresseuse. Tilikum avait auparavant déjà tué par deux fois. Ce drame a permis de dévoiler les conditions terribles dans lesquelles les orques sont détenues dans les parcs, après avoir été auparavant chassées, traquées et arrachées à leur famille le plus souvent lors d'expéditions effroyables. Animaux extrêmement intelligents, vivant toute leur vie au sein d'une famille élargie (associant grands-parents, parents et petits-enfants) , développant un dialecte propre à leur groupe et faisant preuve d'une sensibilité émotionnelle exacerbée, les orques font preuve de beaucoup de qualités humaines. Et de réactions humaines… D'où le désespoir lorsque l'on est arraché à sa famille. D'où la peur lorsque l'on se retrouve face à des orques étrangers qui ne possèdent pas le même langage et qui vous agressent. D'où la souffrance lorsque l'on se retrouve affamé, à avaler au mieux des seaux de poissons avariés. D'où la colère et la folie qu'engendrent la captivité et le dressage.

A travers Titan, c'est donc l'histoire de Tilikum qui nous est contée (jusqu'à un certain point), et plus largement la souffrance de ces magnifiques animaux mis en captivité. le personnage principal, c'est Titan. le personnage d'Elfie, lui, est avant tout prétexte à offrir un cadre humain  et à faire avancer l'histoire. En effet, si Elfie brosse au début la vision naïve que portent les gens sur les orques des parcs, elle évolue au fil du récit pour nous dévoiler les doutes puis la prise de conscience d'une réalité abjecte. Ses aventures familiales et amoureuses restent donc au final bien secondaires face à la condition de Titan qui est bouleversante. Les pages noires qui s'alternent avec le récit d'Elfie donnent d'ailleurs le ton dès le début : telle la voix de Titan en colère, un inconnu prévient le lecteur qu'il est en présence d'une histoire très sombre qui peut très vite tourner au drame et la tension monte crescendo au fil des pages.

Roman court, bouleversant et passionnant, très bien documenté, sélectionné pour le Prix des Incorruptibles 2020 sélection lycée, « Titan noir » devrait émouvoir beaucoup de jeunes lecteurs et leur ouvrir les yeux sur la souffrance des cétacés en captivité.
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Il y a des livres puissants et touchants dont on entend peu parler. Des plumes justes, belles, travaillées, mordantes, engagées et provoquant directement des émotions. Des thématiques qui vous cognent de plein fouet quel que soit votre âge ou votre vécu. Il y a des perles littéraires que l'on a envie de placer entre toutes les mains. L'une d'elle est venue à ma rencontre dans le cadre de mon travail… Et là, le coup de foudre. Florence Aubry a réussi à me captiver avec son ouvrage dès le premier chapitre ! Malgré la couverture peu attirante, mais qui colle merveilleusement bien au contenu, se dissimule une histoire inspirée du film de « Blackfish » et de l'orque Tilikum qui a fortement touché l'auteure. Face à cette souffrance des animaux en captivité, elle a décidé de créer cette fiction avec l'imposant Titan noir… le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est là : je pense que l'on ne peut que changer sa vision sur les parcs, les zoos ou encore les spectacles animaliers. Je connaissais certaines horreurs que l'on fait aux animaux cependant, j'étais apparemment loin du compte ! Entre la reproduction des cétacés révoltantes, les conditions de vie, l'euthanasie dès que les bêtes sont vieilles, blessées et plus rentables, le suicide animal, le dressage et bien d'autres actions tout autant scandaleuses, c'est à se demander pourquoi ces barbaries continuent…

Florence Aubry a judicieusement proposé un roman à deux voix. Lorsque les pages sont noires avec le texte blanc, c'est un inconnu qui parle et s'adresse à nous à la seconde personne du pluriel. Apparemment observateur, il explique ce que traversent et ressentent les orques, notamment Oscuro, une orque régulièrement attaquée et blessée par des femelles. Avec des mots durs, profonds, réalistes et bien choisis, le narrateur mystère humanise Oscuro en montrant ce qu'il a vécu et dans quel état il est. Ennui, solitude, folie, colère, haine et désespoir sont le quotidien de cette orque que la foule vient aduler le temps d'un spectacle. J'ai profondément été marquée par cette narration où chaque phrase était comme un coup de poing. Il se dégage tant de violence et de force dans sa façon de conter… On ne peut qu'être touché… Et quand on découvre enfin qui est cette mystérieuse voix pleine de courroux, c'est de nouveau la claque ! Lorsque le texte est noir sur pages blanches, on est aux côtés d'Elfie, une demoiselle qui a d'abord mis les pieds dans le parc océanographique du Ponant en tant que caissière à l'entrée. Très vite, sans qu'elle ait besoin d'une formation, elle va se retrouver avec les animaux, notamment les manchots qui vont lui faire comprendre l'envers du décor : la faim, la peur, le harcèlement animal et humain, le mal-être, etc. À ses côtés, le lecteur s'émeut et se révolte… mais il se doit qu'avec la couverture du livre, les manchots n'étaient qu'une première étape dans l'aventure d'Elfie…

Je trouve très bien le fait de sensibiliser et de dénoncer la face cachée de ces structures. Les personnages sont tous attachants, qu'ils soient humains ou non… le sujet est important, dérangeant et sensible. Même si la thématique peut faire peur, elle est traitée avec brio, crédibilité et justesse. Ce roman conviendra aux grands ados et aux adultes. (D'ailleurs, je compte bien suggérer ce titre à mon club des lecteurs dans l'une des prochaines sessions !) Une lecture qui éveille les consciences et pousse à la réflexion à découvrir d'urgence !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Un roman court mais intense dans lequel l'auteur mêle les points de vue de deux personnages : Elfie, une bachelière très enthousiaste aimant les animaux et ravie de son nouveau job dans un arc type Marineland, et celui d'un adulte dont on découvre l'identité "tardivement", une personne très en colère chevronné avec les animaux, loin des clichés et de l'attendrissement du quidam.
Ces deux points de vue s'alternent en noir et blanc, comme un hommage aux couleurs de l'orque dont il est question.
Petit à petit Elfie perd ses illusions et découvre la face cachée de ce parc et des bonnes intentions de ceux qui le dirige.

On est donc bien loin des bons sentiments de "Sauvez Willy" ! le roman étant basé sur le documentaire "Blackfish" que j'avais vu (et que je conseille fortement à ceux qui ne l'auraient pas vu), on ne peut pas dire que j'ai été surprise ou que j'ai appris des choses sur le cynisme qui entoure la détention des orques dans les parcs. En revanche, l'épilogue m'a laissé un goût très amer.

Indépendemment de cette expérience, Titan noir est un roman ado bien écrit, avec beaucoup de dynamisme et sans clichés ni pathos qui sensibilisera le jeune public au sujet de la maltraitance animale et aux débats bien plus larges sur la façon dont nous traitons les animaux et dont les zoos sont conçus (en dehors des cas où les espèces sont menacées car les cultures modernes de l'homme ont tout simplement détruits leur habitat !). A découvrir.
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Les orques me fascinent depuis toujours, j'ai vraiment à coeur leur protection, la protection des mers et océans de façon générale, de ses habitants. D'ailleurs, je suis de près plusieurs organisations protectrices telles que Greenpeace et Sea Shepherd. C'est donc un sujet qui me tient beaucoup à coeur et quand j'ai vu ce roman à la médiathèque, je ne pouvais que l'emprunter et le découvrir en sachant pertinemment que je ne ressortirais pas indemne de cette lecture.

Elfie vient d'entrer dans la vie active, elle a pris son indépendance et s'est vue offrir un job d'été dans un parc aquatique renommé. Elle va passer par tous les postes, sans expérience aucune: caissière, soigneuse de manchots... et dresseuse d'orques. La soigneuse attitrée de Titan Noir (jadis Obscuro). le rêve qui devient réalité. Tout est beau dans le meilleur des mondes. Mais Elfie est aveugle. Elle pense comme beaucoup que les animaux sont bien soignés, qu'ils ont tout pour être heureux et c'est petit à petit que la réalité va la rattraper. On lui a menti.

L'histoire de Titan Noir n'est pas sans rappeler celle de la tristement célèbre orque Tilikum, mâle mort il y a un peu plus d'un an à l'âge de 35 ans malheureusement, qui a vécu une vie misérable et triste. L'auteure s'en est beaucoup inspirée (les attaques sur trois dresseurs notamment). Ce qui est mis en avant: l'intelligence des orques, des inconnus entre eux, pas de réelles familles, des conflits souvent meurtriers, des relations sociales bafouées, des enlèvements/séparations, des attaques contre les humains... Je rajouterai qu'il n'y a pas que les orques qui sont mises en avant dans ce roman, le malheur s'abat sur d'autres animaux aussi (manchots, otaries...).

L'originalité du roman réside dans ses points de vue. Des points de vue soit en noir, soit en blanc. le point de vue d'Elfie se retrouve sur les pages blanches et celui d'une personne en particulier, qui connaît tout de Titan Noir (qui l'a suivi avant et après sa capture au fil des années), qui est comme sa "voix", sa conscience, est sur les pages noires. Ce sont d'ailleurs les plus importantes, les plus impactantes. Elfie est la personne type, la personne qui croyait ceci-cela avant de découvrir la cruelle vérité. On ne peut que s'identifier à elle, ce fut le cas pour moi en tout cas.

Je ressors quelque peu choquée et c'est une lecture qui va me marquer à vie car elle est tellement d'actualité. Aujourd'hui, les mentalités changent mais c'est encore trop peu bien qu'il y ait eu beaucoup d'avancées (reproduction en captivité terminée, les captures en milieu sauvage interdite...). La lecture est assez dure, j'avais le coeur serré, les larmes aux yeux et des noeuds à l'estomac. J'ai trouvé certains passages très violents et c'est ce qui m'a fait beaucoup réagir.

Le documentaire BlackFish, qui a fait grand bruit sur la vie des orques en captivité et plus particulièrement de Tilikum m'a complétement bouleversé, m'a pris aux tripes, m'a fait réfléchir mais bien avant de l'avoir vu, je me doutais bien que tout n'était pas rose dans les parcs aquatiques, que les orques et autres créatures marines ne méritaient pas une vie en captivité mais en liberté même si leurs populations sont en déclins. le chemin sera long et ardu mais il y a toujours de l'espoir.

Le style d'écriture est un peu particulier mais très fluide. Les mots sont modernes, crus et ont résonné en moi.

C'est un livre important qu'il faut lire absolument qui est emprunt de vérité même si ça reste avant tout une fiction. Cette lecture ne peut laisser personne indifférent, c'est impossible.
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Nous connaissons la maltraitance animale et nous savons aujourd'hui que les animaux qui se produisent dans les parcs pour y faire des numéros sont extrêmement malheureux.

Pourtant, ce livre, qui est une fiction s'inspirant d'événements vrais, nous permet de mieux comprendre ce qui se passe vraiment en apportant à la fois un témoignage mais aussi une vision panoramique de la vie de l'un d'eux.

TItan noir est l'attraction phare de son parc car non seulement il est un des plus imposants animaux mais en plus il a la particularité d'être intégralement noir ce qui le rend plus encore plus rare.

Nous suivons d'un côté la voix de sa nouvelle dresseuse qui va passer de l'enchantement de se voir confier cette responsabilité et ses tentatives pour ne pas voir tout de suite la souffrance derrière les paillettes à la consternation puis à l'action.

De l'autre, nous avons la voix d'un homme qui suit l'animal depuis de nombreuses années et qui en plusieurs temps va revenir sur son parcours et ses épreuves.

Nous n'avons donc jamais directement la parole de l'animal, qui ne peut être réellement retranscrite, mais cela rend l'histoire plus forte.

Il y a une véritable construction du récit avec des personnages ambivalents, denses et évolutifs qui vont soutenir le message.

A lire absolument !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Elfie est embauchée au Parc Océanique du Ponant au départ pour un petit boulot de caissière. Très vite elle se retrouve dresseuse de manchots puis d'orques. Alors qu'elle adorait ce parc, comme tous les enfants, elle va en découvrir l'envers du décor et surtout comment sont dressés les animaux pour effectuer leurs shows.
Sa famille, réticente à ce travail et les défenseurs de la cause animal qui manifestent aux abords du parc vont peu à peu l'amener à réfléchir à la souffrance des animaux. D'autant plus qu'elle va devenir la dresseuse officielle de Titan noir alias Oscuro, une orque tueuse.

Comme d'habitude, j'adore l'écriture de Florence Aubry, fluide et profonde, qui nous amène à réfléchir sur un fait divers qu'elle transforme en une fiction parfaitement ficelée. On est toujours bouleversée lorsqu'on lit un de ses romans.
L'alternance entre l'histoire personnelle d'Elfie , sur page blanche, et celle d'Oscuro racontée par un mystérieux narrateur, sur page noire, donne de la profondeur à l'histoire.

Un roman à lire absolument !
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Bon voilà, j'ai séché mes larmes, maintenant je peux écrire mon avis.

Ce roman envoie du lourd, je ne m'attendais franchement pas à ressentir autant d'émotions avec ce livre.

« L'animal est-il un être vivant ou un objet ? » Vous avez 4 heures, et je ramasse les copies ;-). le respect de l'animal est au coeur du livre. Et coïncidence, je travaille depuis quelques jours sur cette problématique en éducation au développement durable !

Le récit est une narration à deux voix, distinctement marquée par la couleur des pages. On alterne : des pages blanches, des pages noires.
Les pages blanches, c'est Elfie qui raconte. Sa vie, son travail dans ce parc océanographique. Sa joie du début parce qu'elle est au contact des animaux ; puis ses doutes, son questionnement, sa prise de conscience sur l'état de captivité des animaux. le style d'écriture est très simple, on pourrait dire qu'Elfie écrit comme elle parle.
Quant à la « voix noire », les pages noires écrites en blanc, c'est un narrateur-mystère. On ne connaîtra son identité que dans la seconde moitié du roman. Consigner sur fond noir ce que cette voix raconte, c'est tout à fait approprié car ce qu'elle a à nous dire est plus sombre. Elle se fait le porte-parole de ces cétacés en captivité, elle décrit toutes les horreurs et les souffrances vécues par ces animaux privés de leur habitat naturel. Et là, on en prend plein les yeux. Les descriptions sont choc. Des passages très poignants, qui sont le reflet de la réalité. Par exemple, sur le fait que les humains n'ont pas le monopole de la souffrance et du suicide : le cas de cette orque sauvagement séparée des siens qui prendra son élan pour se cogner à de multiples reprises contre les parois métalliques de sa prison en est un exemple. La voix noire s'arrête surtout sur l'orque mâle Titan. Je n'ai pas la fibre animalière ultra-développée, mais j'ai ressenti énormément de compassion pour Titan, pour sa situation. Arraché aux siens dans des conditions épouvantables, il ne peut même pas trouver de compassion auprès des deux autres orques de son "bassin" (une pataugeoire en réalité). La captivité rend tellement agressif ! Ces pauvres bêtes sont sans repères. A un moment donné, l'émotion était trop forte, il a fallu qu'elle sorte : j'ai pleuré. Et c'était aussi soudain qu'inattendu.

Bref ce roman me fait me questionner : sur mes pratiques, sur la façon dont je considère les animaux, sur la faune et la flore.

C'est un roman de littérature jeunesse, il est écrit dans un style simple, très compréhensible par les jeunes lecteurs. C'est une fiction, qui s'inspire de l'histoire vraie de l'orque tueuse Tilikum. Et surtout, tout n'est pas noir dans ce roman. La fin est très belle, porteuse d'espoir, elle m'a servi d'exutoire puisqu'elle m'a fait verser mes dernières larmes.

Franchement, allez-y, laissez-vous tenter par cette lecture. Au début j'étais réticente parce que la couverture ne m'emballait pas (c'est en fait un dessin de la tête de l'orque noire Titan) et le résumé sans plus. Je suis vraiment contente de ne pas m'être arrêtée là-dessus, car c'est une très belle lecture.
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Elfie est une jeune fille de 18 ans, qui vient d'être embauchée dans un parc océanographique, d'abord dans le but d'accueillir les visiteurs et de travailler à la caisse. Mais, rapidement, elle va faire partie de l'équipe des soignants puis des dresseurs d'orques. Elle va notamment s'occuper de Titan Noir, avec lequel elle va nouer ce qu'elle pense être une relation « privilégiée ».
En contrepoint de l'histoire d'Elfie, nous allons entendre une autre voix, qui dresse un portrait bien différent de ces parcs, et qui va nous dévoiler peu à peu la véritable histoire de Titan Noir.
Pour écrire Titan noir, Florence Aubry a été inspirée par le documentaire Blackfish, un documentaire sorti en 2013 et centré sur la vie de l'orque Tilikum du parc aquatique SeaWorld. Même si Blackfish n'est pas parfait, cela reste un documentaire à voir absolument, et présente des images ou des séquences qui peuvent choquer.
C'est en lisant ce genre de livre, qui retourne l'estomac, qui fait bondir et réfléchir, que je suis vraiment malade d'être un être humain. Les exemples sont innombrables des choses atroces que l'être humain fait aux autres (les premiers exemples qui me vienne sont par exemple l'esclavage et l'antisémitisme), mais lorsque cela concerne d'autres espèces, c'est tout aussi horrible. En l'état actuel, la planète Terre va très très mal – et à cause de qui, hum ? Je me demande dans quel état elle sera d'ici 50 ans, 100 ans... Lorsqu'on voit le nombre d'espèces en voie de disparition, ou disparue, c'est effrayant. Selon WWF, plus de la moitié des animaux sauvages ont disparu de la terre en 44 ans. Je répète : PLUS DE LA MOITIÉ DES ANIMAUX SAUVAGES ONT DISPARU DE LA TERRE EN QUARANTE-QUATRE PUTAIN D'ANNÉES. Vous ne me voyez pas derrière mon écran, mais là je suis en train de maudire l'être humain.

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : https://chezlechatducheshire..
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J'ai ADORÉ ce livre. Une vraie pépite. L'histoire te prend aux tripes!
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