Trois poèmes extrait de ce recueil pour vous permettre de le découvrir.
DIS...
Dis, as-tu vu
Comme elle avait peur
Cette petite fille fragile,
Lorsque tes doigts vicieux
Pénétraient son ventre d'enfant ?
Dis, as-tu pris ton plaisir ?
Dis, est-ce que ça valait la peine
De détruire une vie pour ça ?
Dis, grand-père ?
Dis, as-tu vu
Comme elle a bien gardé le secret,
Bonne petite fille obéissante
Portant sur ses épaules d'enfant
Le poids du silence ?
Dis, as-tu pris ton plaisir ?
Dis, est-ce que ça valait la peine
De détruire une vie pour ça ?
Dis, grand-père ?
Dis, sais-tu
Que lorsque tu es crevé
Elle a pleuré de joie,
Même si c'était trop tard,
Une part d'elle étant morte avant toi ?
Dis, as-tu pris ton plaisir ?
Dis, est-ce que ça valait la peine
De détruire une vie pour ça ?
Dis, grand-père ?
*-*-*-*-*-*
ASSISE AU MILIEU D'UN PRÉ...
Assise au milieu d'un pré,
Fleur parmi les fleurs,
La petite fille
Effeuille une marguerite,
Et chaque pétale enlevé
De ses mains enfantines
Vient mourir à ses pieds
En un tapis immaculé !
Image poétique
De l'innocente beauté…
Zoom sur l'image :
Le pré est rouge sang,
La mort y a planté
Son funeste décor…
La petite fille
Saute à cloche-pied,
Sa jambe engloutie
Par une gargantuesque mine,
Et elle entre dans la ville
En haillons de souffrance…
L'horreur a dévoré sa mémoire…
De son regard perdu
À son corps torturé,
Dans la nuit bombardée
Elle erre, l'âme en enfer,
À la recherche de…
Elle a tout oublié…
Elle a tout…
Elle a…
Elle…
…
(poème offert à l'association le Soleil Blanc, pour son recueil « La Plume et les Maux »)
*-*-*-*-*-*
AU NOM DE...
Elle est là, toute petite,
Fragile, perdue, apeurée,
Plaquée à même le sol…
Il y a des gens dans la pièce,
Ils parlent, elle ne comprend pas,
Leurs mains telles des étaux
L'empêchent de bouger…
Elle ne sait pas, elle a peur,
Elle sent qu'on lui écarte les jambes,
Elle crie, elle pleure, elle supplie…
Soudain, la déchirure,
La souffrance horrible,
Elle hurle Maman ! Maman !
Maman est là…
Elle regarde, elle acquiesce…
C'est la coutume !
(poème offert à l'association le Soleil Blanc, pour son recueil « La Plume et les Maux »)
© Véronique AUDELON - Tous droits réservés
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Le corps en lambeaux,
Le cœur en morceaux,
Le mot fin
Ecrit sur le mur de ton destin,
Tu as brisé le cocon
De ma vie de coton,
Et le blanc a rougi
À l’écho de ton cri !
La guerre a empoisonné ton âme
Et jeté ton enfance dans l’ombre,
Toi qui grandissais en pleine lumière…
Tes yeux n’ont plus la même couleur,
Ton rire se meurt dans un sanglot,
Tu as perdu l’insouciance
Qui faisait chanter le monde,
Ton innocence gît
Au pied de tes cinq ans…
Une petite goutte de sang,
Comme un bouton de rose…
L’enfant s’arrête,
Porte la main à son cœur,
Lentement s’affaisse
Dans l’herbe gelée,
Et la rose éclot
Sur sa poitrine d’ange,
En fleur d’outre-tombe !
Lorsque Émilie et Pierre arrivent à l'hôtel L'Inglese pour leur voyage de noces, dans la petite ville de Stresa, au bord du lac Majeur, point de départ des bateaux pour les romantiques et merveilleuses îles Borromées... ils ignorent que derrière ce décor de rêve se cache... leur pire cauchemar !