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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre m'a beaucoup fait penser à "Il faut qu'on parle de Kevin"... A ceci près que ce dernier, d'une intensité glaçante, s'apparentait presque à un thriller psychologique. Entre toutes les mères est moins "spectaculaire", moins saisissant, mais demeure très intéressant en tant que drame psychologique.

Nous avançons à pas tendus dans le délicat questionnement d'une mère, Blythe, au sujet de sa relation avec Violet, sa fille. C'est un peu comme si elle avait devant elle un petit animal sauvage qu'elle n'apprivoise pas, dont elle ne comprend pas les réactions... Ou qu'elle a peur de comprendre justement. le doute la saisit, l'étreint, de plus en plus suite à divers incidents... jusqu'à un point de non retour quand survient le drame...

Terriblement seule face à son mari qui prend toujours le parti de leur fille et qui ne manque pas d'insinuer qu'elle n'est pas à la hauteur de son rôle de mère, Blithe est intimement convaincue qu'il ne veut pas voir Violet telle qu'elle est... A moins... à moins que ce soit elle qui délire, qui se décharge de sa culpabilité sur sa fille ?
En filigrane, quelques pages éparses nous évoquent la relation de sa mère avec sa grand-mère et de Blythe avec la sienne... Transmission, scénario de répétition ? Est-on mauvaise mère de génération en génération ?

J'ai accompagné Blithe et me suis laissée porter avec elle, à travers toutes ses interrogations, ses doutes, sa culpabilité, sa détresse. J'ai aimé la suivre, ne pas la juger. J'ai aimé jusqu'au bout être au bord du vertige avec elle, jusqu'à la frontière où la réalité vient percer au-delà de toute irrationalité.

Une lecture rythmée, aux chapitres courts et aux mots déliés, qui s'ancre avec une certaine profondeur dans une analyse délicate et travaillée du rôle de mère.




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C'est un livre difficile à lire.
Psychologiquement je veux dire.
Comment la folie des ancêtres peut arriver à toucher les vies de leurs descendants.
Ce n'est pas un thriller.
C'est un livre sur ce qu'on appelle la transgénerationalité ou bien psychogénéalogie.
Ou bien comment nous vivons avec les traumas, les secrets de famille, les fautes ou faiblesses de nos ancêtres.
C'est une science sérieuse et reconnue dans le monde entier.
Hélas.
Cette histoire est terrible car très bien décrite et écrite.
L'amour maternel sans limite.
Et c'est de cette lignée maternelle que le ver pourrira le fruit.
Dès la naissance, cela ne se passe pas bien entre Blythe et sa fille Violet. Un truc pas net, une animosité de la part de cette toute petite fille qui aime faire du mal aux autres enfants. Elle aime les terrrorriser, avec une joie extrême et un sadisme à peine dissimulé.
En grandissant, cela ne s'arrange pas. le père, Fox, est indulgent, ayant une relation forte avec sa fille.
Puis il y a un autre enfant, un petit garçon. Blythe est comblée. Ou presque.
Et puis l"'accident", atroce, terrible, indicible.
Pourquoi tant de malheurs, tant de haine ?
Le livre est entrecoupée de scènes du passé, où l'on apprend à connaître les ancêtres de Blythe, sa grand-mère et sa mère. Deux folles qui engendreront la folie à leur tour.
C'est un petit peu plus compliqué que ça mais je ne veux pas spoiler le livre.
Lecture très intéressante, dérangeante parfois, dégoutante jamais.
J'ai toujours cru en cette science de la psychogénéalogie.
On paye pour les fautes de ses ancêtres, c'est d'une évidence crasse.
Cela peut même sauter des générations.
Tant que des mots ne seront pas prononcés, tant que des mots ne seront pas vomi comme un lent poison morbide, ces descendants iront d'échec en échec, de mal-être en mal-être, sans comprendre ce qui leur arrive.
J ai lu une étude très sérieuse qui parle de transmission dans les gènes même, d'un gros trauma ou bien d'un crime ou autre chose de très grave. Alors que les victimes ne savent rien de ce trauma.
Étrange et effrayant à la fois.
Caroline Elyacheff, psychanalyste des enfants et même des bébés (si, si), a toujours soutenu cette thèse.
Pourquoi Violet est aussi diabolique que méchante ?
Lisez le livre, vous le saurez.
Et même si je ne peux pas parler de thriller, la dernière phrase du livre vous entraînera dans une horreur sans fin.
Bienvenue chez Blythe et chez Violet...
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Les relations mère/fille ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Audrey Audrain choisie de nous dépeindre un tableau de ses relations sur 3 générations et ce n'est pas du joli. Attention attaché bien vos ceintures ça va secouer. Je me suis mise dans cette lecture sans trop savoir à quoi m'attendre, ce thriller psychologique est très bien réussi, on sent le malaise durant toute la lecture.
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Une mère doit -elle à tout prix aimer de manière totale et absolue son enfant ?
Est-elle viscéralement armée pour tout lui pardonner ?
Est-elle capable, grâce à l'instinct maternel, de se surpasser pour accepter l'inacceptable de la part de son enfant ?
Ou bien l'instinct maternel nous fait-il perdre toute objectivité face au bien et au mal.
Et le monde dans lequel nous vivons nous permet-il, en tant que mère, de poser un regard critique ou qui porte un jugement sur notre propre enfant ?
Et enfin, notre rapport à la maternité est il inéluctablement le reflet de notre propre vécu ?
Voilà un bon nombre de questions que m'a fait me poser ce premier roman d'Ashley Audrain.
Un roman à l'ambiance lourde et oppressante mais qui retranscrit à merveille les sentiments de Blythe, une mère blessée qui ne se sent pas du tout à l'aise dans son rôle de mère et qui ne trouve du réconfort ni auprès de son époux qui ne la comprend pas, ni auprès de ses propres parents absents.
Elle a donc énormément de mal à se positionner et le regard des autres la pousse à se remettre elle-même en question.
Mais est-ce vraiment elle le problème ?
Lorsqu'elle a rencontré son mari, elle souhaitait plus que tout au monde devenir mère, créer une famille, entretenir une relation étroite d'amour fusionnel avec son bébé mais lorsque sa fille Violet vient au monde, tout ne se présente pas comme elle l'avait imaginé.
Et puis, très tôt, dès la toute petite enfance, Blythe croit se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond chez sa fille et toutes ses certitudes et les perspectives d'une vie familiale épanouie qu'elle avait projetées volent en éclats.
Utilisant le registre lyrique, l'auteure nous fait part de ses sentiments les plus intimes à l'égard de sa fille. Des sentiments confus qu'elle-même ne comprends pas.
J'ai beaucoup aimé la construction originale de ce livre. Deux chapitres, le premier et le dernier, encadrent toute l'histoire. Deux chapitres qui décrivent une seule et même scène : une mère qui observe à la dérobée sa fille, un soir de Noël, alors que cette dernière se trouve chez son père.
Et entre ces deux chapitres, Blythe nous relate son ressenti profond et fait le parallèle avec la vie de sa mère et sa grand-mère. L'héritage familial influence t'il sur nos rapports à notre descendance ?
D'une tension psychologique qui ne faiblit pas au fil des pages, ce roman m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin et pourtant je ne saurais dire si j'ai aimé ou pas cette lecture.
Tout en étant impossible à lâcher, il a induit chez moi un sentiment de malaise et à la fois de l'empathie pour l'héroïne.
Et c'est me semble-t-il exactement ce que recherchait à créer l'auteure chez son lecteur et c'est très réussi.
Un livre d'une grande intensité qui ne peut pas laisser indifférent.
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Parfois la maternité n'est pas une évidence. Parfois on a du mal à ressentir l'amour maternel tant et tant décrit par les autres mères, par les belles mères, les maris. Parfois on rêve de revenir à sa vie d'avant, à sa vie de femme et d'épouse, et on rêve de décrocher cette étiquette de mère qui nous colle comme un sparadrap disgracieux que l'on ne parvient à ôter.
C'est ce que ressent Blythe face à Violet, sa fille. Elle était heureuse avec Fox avant cette naissance et elle espérait que ce bébé les aideraient à former une famille. Mais faute de référence maternelle, meurtrie malgré elle par deux générations de mères absentes ou démissionnaires, elle peine à nouer une relation harmonieuse avec ce bébé compliqué, dans une indifférence, voire une réprobation, générale.
Parce que pour aimer, encore faut il être aimée et en son fort intérieur, au tréfonds de son âme elle sent que quelques chose cloche avec cette enfant. Seule contre tous, seule face à sa fille, jusqu'au drame qui fera basculer ses certitudes.
.
Ce livre m'a été conseillé par plusieurs amies suite à une inhabituelle panne de lecture. S'il a su me captiver et me sortir de plusieurs abandons consécutifs, je ne m'attendais cependant pas à un récit aussi glaçant. Il est absolument bluffant dans sa description des affres de la maternité en même temps qu'il est implacable dans la description des dérives de cette mère au bord de la crise de nerfs. Lucide ou paranoïaque, clairvoyante ou excessive, au fil des pages on alterne sur la perception que l'on a de Blythe et on dévore les pages pour connaître l'issue. C'est à la fois addictif et dérangeant, tant on peut se retrouver en tant que mère dans les sentiments contradictoires qu'elle nourrit pour sa fille. La relation de couple est elle aussi passée au scanner et elle est décrite avec une acuité saisissante, me faisant haïr ce mari parfait et pourtant détestable.

Une lecture qui sans être un coup de coeur restera néanmoins marquante, voire inoubliable.
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totalement aspirée par ce texte qui m à fait furieusement penser à "il faut qu on parle de kevin" de Lionel shriver. C est une lecture dérangeante qui dénonce tous les clichés sur la maternité sublimée, fantasmée et affichée partout comme l accomplissement ultime de la femme. j ai bcp aimé même si cette lecture m à dérangée. n est ce pas là aussi le rôle de la littérature que de nous sortir de la pensée dominante ?
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Dans ce premier roman traduit de l'anglais (Canada) Ashley Audrain explore la maternité, la transmission, l'hérédité émotionnelle, les tabous de l'amour maternel "inné" et de l'enfance "obligatoirement" innocente.
L'héroïne, Blythe est écrivaine. le lecteur la découvre alors qu'elle observe secrètement de sa voiture garée dans la pénombre, la maison dans laquelle évoluent un soir de Noël, son ex-mari et sa nouvelle compagne, leur fils commun et Violet, la fille ainée de Blythe, à cet instant en garde partagée chez son père. Dans sa main, le récit de l'histoire qui l'a amenée à cette situation de voyeuse solitaire. Sa version à elle!
De sa rencontre avec son mari à ce moment où, seule dans sa voiture, elle contemple ce qu'elle a perdu, les chapitres alternent le récit consigné dans le manuscrit et le passé de Blythe, remontant le fil de son enfance particulière au contact de Cecilia, sa mère insuffisante, fille d'Etta, elle-même grand-mère maltraitante.
Le sentiment maternel est-il instinctif et spontané ? Sommes-nous capable de donner ce dont on a été soi-même privé? Blythe qui n'est pas du tout certaine d'être la « bonne mère » que fantasme Fox en l'épousant doute d'elle-même. le roman nous fait suivre les errances psychologiques de cette jeune mère qui ne bénéficie d'aucune transmission maternelle et qui doit faire face seule aux nombreux questionnements et bouleversements qu'occasionne la naissance de Violet, un bébé difficile. Désarçonnée et inquiète, Blythe est de moins en moins sûre d'être à la hauteur… Ashley Audrain instille tensions et doutes et fait monter le suspense dans un long développement aux allures troubles de thriller psychologique, jusqu'au dénouement.

J'ai apprécié la construction et le thème plutôt originaux de ce premier roman assez prometteur. J'ai été moins séduite par le style d'Ashley Audrain que j'ai trouvé quelconque et parfois même laborieux, mais dont la traduction est peut-être en partie responsable (erreurs de syntaxe et de concordance des temps dans la version numérique).
Par ailleurs, le choix de l'adresse à la deuxième personne lorsque Blythe s'exprime, en parlant de son ex-mari, et l'emploi du pronom "elle" lorsqu'elle décrit la vie de sa grand-mère puis de sa mère constitue à mon avis, avec cette profusion de « tu » et de « elle » un obstacle à la fluidité de la lecture: option stylistique préjudiciable à l'empathie du lecteur pour les personnages qui restent un peu lointains, toujours vus à travers le filtre subjectif voire pathologique de Blythe.
Après la séparation, cette mère en souffrance erre longuement dans des affres relevant de la santé psychique, donnant lieu dans la seconde moitié du roman à des chapitres sans grand relief mais avec des longueurs et des redondances qu'on aurait sans doute pu raccourcir sans nuire au propos.
Malgré ces bémols de forme, et peut-être aussi de style, ce premier roman est néanmoins original apportant une version iconoclaste de la maternité avec des passages que j'ai trouvés pertinents et des analyses plutôt bien menées.
Attendons le second pour confirmer la naissance d'une autrice intéressante.
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Ce livre est dérangeant, troublant et aborde la maternité différemment. Alors que les magazines féminins font l'éloge de la maternité, du bonheur absolu d'être parent, le roman va mettre en exergue ce qu'aucune mère n'osera avouer, la détestation de son enfant.
L'auteur use et abuse de termes comme « monstre » pour nommer sa fille. Pourtant elle l'aime et c'est là tout le paradoxe.
Ce qui est horrible c'est qu'on arrive a comprendre cette mère en mal de mère elle-même et l'auteur arrive même à ce que nous détestions cet enfant. Pourtant cette pauvre petite n'a rien demandé, sa faute : d'être tombé sur une mère mal aimante.
En tant que lecteurs nous sommes sensés avoir de l'empathie pour cet enfant abandonné mais il n'en est rien et c'est la le talent de l'auteur. le drame qui va également se dérouler nous mettra du côté de l'héroïne.

Ce livre est totalement addictif et très bien rythmé et jusqu'à la fin on se demande qui est folle ( la fille ou la mère ? ) car l'amour ou plutôt le manque d'amour suscite l'aliénation.

Les histoires parallèles quant à elles ne m'ont pas convaincues et j'ai été perdue à plusieurs reprises et ne savais pas si on parlait de la mère de l'héroïne ou de sa grand-mère.

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1er roman de cette auteure canadienne. Quelque chose qui vraiment glace le dos après le premier tiers. Quelque chose de l'ordre d'une chanson douce de Leïla Slimani. le drame. le déni. L'héritage maternel. le transgénérationnel. L'entre deux que personne n'ose bousculer de peur de faire vaciller une « tranquilité ». Ne pas faire de vague et laisser faire. A la dérive vers la folie. C'est l'histoire d'une troisième génération de mère, blessée, culpabilisée. Mais qui se tient au bord de la folie? Ça nous parle aussi de ces hommes figure de père ou de mari, qui passent négligemment à côté des tourments, qui passent sous silence, qui font ce qu'ils peuvent sûrement.
Il m'a été intéressant de voir où mène ce roman, mais quelque chose est resté à me chagriner tout du long : comment peut on nous faire croire, nous lecteur, nous témoin de ces évènements, que personne n'a pris le temps d'écouter et de recueillir la peine de la narratrice? Comment peut on passer à travers les mailles du filet, ou comment tisser sa toile sans se faire remarquer.
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Une belle découverte que ce roman vu passer sur le compte de carobookine.

Moi qui n'est pas connue la maternité, et ce statut de mère, j'ai du mal à être émue quand les romans tournent autour de ce theme. Alors j'ai toujours quelques craintes quand ce sujet en est le centre.

Mais là, le thème est abordé comme un thriller. Sans patos, et avec au contraire, une atmosphère pesante, lourde, anxiogène.

La maternité n'est t elle qu'une histoire d'héritage familiale? Peut il y a avoir une fatalité transmissible de mères en filles?

L'enfant peut il être vu autrement que pur et tendre, mais au contraire comme diabolique et froid?

Le poids du passé, les blessures d'enfance, la culpabilité.
On plonge directement dans les angoisses de cette nouvelle mère. Des angoisses disséquées, analysées et observées à la loupe.

Des portraits de femmes, pas toujours fortes, pas toujours parfaites ni sans failles.

Un livre à l'allure d'un polar psychologique qui vous happe jusqu'aux dernières pages.

Des thèmes forts qui pourraient faire polémique en soulevant quelques tabous mais qui servent parfaitement ce premier roman de l'auteure.
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