Entre toutes les mères

Ce roman est écrit sous la forme d'un journal intime qui raconte la vie de couple puis de mère de Blythe au jour le jour, entremêlé avec quelques passages qui racontent la vie de sa grand-mère Etta et de sa mère Cecilia. On a les mêmes doutes que Blythe quant à sa situation actuelle mais son passé familial chargé, en terme d'incapacité à la maternité, instille une incertitude. Les chapitres courts donnent beaucoup de rythme au récit et l'histoire bien que sombre est très plaisante à suivre. Une belle découverte que ce roman.

Je m'attendais à lire un livre uniquement sur le poids des traumatismes d'enfance mais en fait, c'était encore plus noir que ce que j'imaginais. La lecture est fluide, on passe d'un personnage à l'autre dans 3 époques différentes et le suspense est intense. J'ai aimé mais je reste un peu gênée par une des parties très sombre de l'histoire en rapport avec la fille (je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler l'intrigue). En même temps, c'est ce qui fait l'originalité de ce livre.

Du coup, je le conseille vivement mais soyez préparés !

Après avoir lu Il faut que l'on parle de Kevin de Lionel Shriver, je suis tombé sur ce premier livre de Ashley Audrain. En lisant le résumé et en me renseignant autour de moi, j'avais la crainte de tomber sur une redite.

Et, mes craintes étaient justifiées. le point de vue de la narration, le contexte familial des protagonistes, la relation mère - enfant... même les retournements de situation ressemblant étrangement au livre de Lionel Shriver. Cela m'a même sorti de l'histoire pour vérifier si la question avait été posée à l'écrivaine.

Pourtant, l'histoire est bien écrite, agréable à lire et addictive avec ses courts chapitres. Ashley Audrain arrive à nous embarquer assez facilement, bien que le personnage de Blythe puisse énerver au fil des pages. J'ai passé malgré tout un bon moment et j'aurai donné une meilleure note si je n'avais pas eu de comparatif.

Bref, si vous n'avez pas encore lu celui de Shriver, je vous conseille celui-là, qui est plus accessible, avec un style qui plaira à plus de monde. Pour les autres, qui n'ont pas froid aux yeux et qui veulent une lecture percutante, plus sombre, avec une narration et un dénouement inoubliable, allez sur celui de Shriver.

Blythe se sent prête pour être la mère de l'enfant de l'homme qu'elle aime. Ce qui est un peu différent avec « être mère ». Elle en a d'ailleurs peur de ce rôle, parce que sa grand-mère et sa mère ont été de très mauvaises mères. Est-ce héréditaire ?

J'ai beaucoup aimé le personnage de Blythe, c'est une personne qui se remet beaucoup en question, qui cherche des solutions, qui fait des efforts. Elle va essayer d'être la mère parfaite pour plaire à son mari, pour lui montrer qu'elle peut être une bonne mère. Mais qu'est-ce qu'être une bonne mère ? Surtout avec une enfant comme Violet. J'ai détesté son mari. J'ai détesté comment il la faisait se sentir. Blythe fait de son mieux, elle tente même une thérapie pour voir ce qui cloche chez elle. Mais son mari se fait une image d'elle qui colle pas avec la réalité et lui fait payer. Alors que pour lui c'est simple, il va au boulot toute la journée, n'a aucune charge mentale et joue avec Violet le soir (Violet qui est adorable avec lui). Est-ce Blythe la mauvaise mère ? Est-ce vraiment de sa faute ? Certes, elle n'a pas ressenti un amour infini à la naissance de Violet, mais elle s'accroche quand même. Pour moi, elle fait le maximum avec les moyens qu'on lui donne.

Je n'ai pas aimé Violet, je n'ai pas aimé cet enfant. Je comprenais la culpabilité de Blythe, et même si elle fait des erreurs, avoir une fille comme Violet n'est pas facile, et si elle n'arrive pas à être la mère rêvée ce n'est pas juste à cause d'elle-même, mais aussi de sa fille. On ne peut pas être une mère parfaite, on peut juste essayer de faire son mieux. Et c'est ce que fait Blythe.

On assiste à une chute avec cette histoire. Blythe qui dégringole de plus en plus. Puis arrive l'accident, et la descente est encore plus rapide. Si Blythe fait des choix parfois étranges, elle m'a tout de même vraiment touché, jusqu'au bout elle va essayer de faire de son mieux, voir de « se racheter ». Son mari lui ne l'aide pas du tout, il ne fait rien pour elle, il se contente d'être déçu parce qu'elle n'est pas une mère parfaite, et franchement j'ai eu envie de le secouer tout du long.

J'avais peur d'une fin trop ouverte, mais celle-ci m'a bien remué, et si elle reste ouverte, elle donne une idée de réponse, une idée de la situation.

C'est une histoire qui m'a plu, j'ai aimé l'écriture de l'autrice. Les passages avec la grand-mère et la mère de Blythe font un peu une coupure à l'histoire, mais raconte une triste histoire de famille. J'ai aimé le style aussi, comment Blythe s'adressait directement à son mari, nous racontait aussi son enfance. On se rend compte au final qu'elle est très seule comme personne, elle n'est pas vraiment entourée à part de son mari, les parents de celui-ci et Violet. Ca aurait peut-être aidé qu'elle trouve quelqu'un qui puisse l'écouter sans la juger et sans forcément mettre sa parole en doute.

Le petit bémol de cette histoire c'est que j'ai trouvé que ça ressemblait beaucoup à « Il faut qu'on parle de Kevin » de Lionel Shriver. En moins violent, mais ça reste assez proches et ça m'a un peu gêné. Malgré ça j'ai aimé.
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Lu Entre toutes les mères d'Ashley Audrain. Un roman puissant avec une écriture très introspective, descriptive. le rythme est lent, l'intrigue se met doucement en place. Blythe, jeune mère, a tout pour être heureuse : un mari aimant, une belle maison et une jolie petite fille. Mais derrière cette façade, le lourd secret du passé pèse et surtout, surtout, la mignonette petite fille rejette sa mère, a un comportement ambiguë voire dangereux, psychopathe. Elle fait tout pour pousser à bout sa mère, jusqu'au tragique. Histoire dérangeante sur l'absence d'amour filial.

Parfois la maternité n'est pas une évidence. Parfois on a du mal à ressentir l'amour maternel tant et tant décrit par les autres mères, par les belles mères, les maris. Parfois on rêve de revenir à sa vie d'avant, à sa vie de femme et d'épouse, et on rêve de décrocher cette étiquette de mère qui nous colle comme un sparadrap disgracieux que l'on ne parvient à ôter.
C'est ce que ressent Blythe face à Violet, sa fille. Elle était heureuse avec Fox avant cette naissance et elle espérait que ce bébé les aideraient à former une famille. Mais faute de référence maternelle, meurtrie malgré elle par deux générations de mères absentes ou démissionnaires, elle peine à nouer une relation harmonieuse avec ce bébé compliqué, dans une indifférence, voire une réprobation, générale.
Parce que pour aimer, encore faut il être aimée et en son fort intérieur, au tréfonds de son âme elle sent que quelques chose cloche avec cette enfant. Seule contre tous, seule face à sa fille, jusqu'au drame qui fera basculer ses certitudes.
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Ce livre m'a été conseillé par plusieurs amies suite à une inhabituelle panne de lecture. S'il a su me captiver et me sortir de plusieurs abandons consécutifs, je ne m'attendais cependant pas à un récit aussi glaçant. Il est absolument bluffant dans sa description des affres de la maternité en même temps qu'il est implacable dans la description des dérives de cette mère au bord de la crise de nerfs. Lucide ou paranoïaque, clairvoyante ou excessive, au fil des pages on alterne sur la perception que l'on a de Blythe et on dévore les pages pour connaître l'issue. C'est à la fois addictif et dérangeant, tant on peut se retrouver en tant que mère dans les sentiments contradictoires qu'elle nourrit pour sa fille. La relation de couple est elle aussi passée au scanner et elle est décrite avec une acuité saisissante, me faisant haïr ce mari parfait et pourtant détestable.

Une lecture qui sans être un coup de coeur restera néanmoins marquante, voire inoubliable.

L'arrivée d'un premier enfant est toujours déstabilisant, la relation mère-fille est rarement simple, souvent difficile, mais là, çà dépasse tout. C'est un drame humain à l'état pur. L'amour est relégué au dernier rang, ne subsiste que la froideur d'une relation toxique. Et les conséquences seront dévastatrices.

Je suis un peu partagée. J'ai adoré le thriller et le fait d'en savoir toujours plus jusqu'à la fin de l'histoire. Mais en même temps l'ambiance pesante était un peu trop pesante. Peut être parce que cela concerne en grande partie la maternité et que le sujet principal est la pire angoisse de chaque maman. le fait que notre enfant nous déteste et puisse faire du mal à un membre de la famille. Vivre avec une poupée Chucky. Mais je ne peux pas critiquer plus que cela car l'écriture, l'emploi du « tu »pour le mari, la tournure des phrases j'ai beaucoup aimé.

Immédiatement happés, on plonge dans les profondeurs de cette histoire totalement dingue.

Quoi de plus naturel qu'une famille ?

Quoi de plus différent également selon les foyers ?

Gros gros passé, douloureux et aberrant, chez Blythe.

Lorsque Violet vient au monde, Fox et elle ne peuvent réagir de la même façon.

Lui désirait un enfant, elle pas forcément...

Il est des choses que l'on pressent à défaut de les savoir.

Plus rien ne sera désormais pareil, et la naissance de Sam va encore bouleverser la donne.

Une écriture précise et maîtrisée qui entraîne aux confins de l'indicible.

Violent coup porté au plexus, la puissance du récit coupe le souffle.

Incrédulité, malaise, déni... Une large palette d'émotions nous envahit.

On referme le livre en état de sidération.

Vertigineux. A ne pas manquer !

" Entre toutes les mères " d'Ashley Audrain, aux éditions JC Lattès.
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Lecture un peu mitigée pour ma part: je m'attendais à un roman qui exploserait de façon plus aboutie les affres de la maternité et je me suis retrouvée avec un livre qui penche plus vers le thriller domestique (cela m'a rappelé par moments "la fille du train"). Certes les relations conflictuelles entre mères et filles sont bien au centre de l'histoire, mais plus en tant que décor que d'analyse. Ceci dit, si ce que l'on recherche est une lecture addictive, alors c'est un bon choix, même si j'aurais apprécié que le récit nous fasse plus douter sur la version des faits donnée par la narratrice.