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Citations sur Il était une fois dans l'Est (18)

" Alors c'est comme ça, la RFA ! Eh bien, c'est moche ! Au moins de notre côté, le Mur était propre !". Il s'arrêta devant les multiples tags qui recouvraient le Mur et secoua la tête. (p. 95)
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Je ne parviens pas à savoir si, comme d'autres camarades, je suis prise d'Ostalgie ou, comme tant de jeunes adultes, d'une simple nostalgie des mes années d'insouciance. (p. 11)
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Ce jour-là [le lendemain de la chute du Mur de Berlin], nous découvrîmes la télévision ouest-allemande et des images d’une violence extrême. Le monde entier s’est pourtant réjoui en regardant les gens se retrouver et s’embrasser, mais peu de gens ont pensé, comme [mon frère] et moi, qu’un mur protecteur venait d’être détruit. (p. 91)
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La Trabi (diminutif de Trabant) était LA voiture du peuple en RDA. Le temps d’attente pour être propriétaire de son véhicule était de dix-sept ans en moyenne. En général, les grands-parents remplissaient un formulaire de demande à la naissance de leurs petits-enfants pour que ces derniers puissent conduire une voiture à leur entrée dans l'âge adulte. Mais l’Etats incitait les parents à fonder des familles nombreuses en leur versant de fortes primes, et les grands-parents ne pouvaient évidemment pas commander plus d’une Trabi dans leur vie. En effet, une voiture coûtait environ 8 000 Ostmarks tandis que le salaire moyen s’élevait à 700 Ostmarks par mois. (p. 27)
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[RDA, années 1980]
Parfois les gens disparaissaient dans notre pays. Ils ne mouraient pas mais on ne les revoyait jamais. Ils partaient à leur travail et ne revenaient pas. Disparaître : c’était cela que mes parents craignaient aussi. La force de vie, propre à chaque homme, se couplait ici avec une force d’existence, un refus d’être enlevé, séquestré, torturé… Qui savait vraiment ce qui se passait derrière le mot "disparaître", à part les membres de la Stasi et ceux du gouvernement ? Même eux n’étaient pas à l’abri. Un mot de travers, et on les prétendait en vacances prolongées à l’étranger… (p. 46)
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[…] le ‘Tournant’ s’était réellement précisé avec les élections du 18 mars 1990. Il s’agissait pour mes parents de leurs premières élections libres. Avant cela, ils avaient toujours été obligés de voter pour le Parti. L’abstention et le vote blanc étaient interdits par la loi. Dans les bureaux de vote, rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans l’isoloir, placé là pour laisser croire aux citoyens qu’ils pouvaient s’opposer à la liste imposée. La peur conduisait tous les électeurs à plier l’unique bulletin en deux, sans le modifier, et à l’introduire sagement dans l’urne. Depuis 1933, les Allemands de l’Est n’avaient plus voté librement ni réellement choisi leur gouvernement. (p. 105)
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- Je dis ce que je pense, c'est tout !
- Avant, tu ne disais pas ce que tu pensais ?
- Avant, je pensais à ce que je disais. J'avais souvent peur de parler de travers, d'être espionnée...
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Nous apprenions dès le berceau à être de bons citoyens socialistes et, pour ce faire, nos distractions devaient être d'utilité publique.
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Ce que l'on appelait le Mur était en fait deux murs ou grillages, hauts de trois mètres cinquante, qui délimitaient une bande de terrain vierge d'une soixantaine de mètres de largeur et de plus de cent cinquante kilomètres de longueur, dénommée Kontrollstreifen.
Cette bande de sécurité était éclairée nuit et jour et comportait des miradors, des signaux de détection perfectionnés, un fossé antichar. Elle était gardée par des soldats qui avaient ordre de tirer sur les fugitifs et par des chiens.
Souvent j'avais plaint ces pauvres animaux qui passaient leur vie sur ce terrain fermé sans réaliser que, moi aussi, j'avais passé mon enfance dans un pays clos.

(...) (note : Après la chute du Mur de Berlin, décrit plus haut)
Je descendis des épaules de mon père. Il finissait par avoir trop mal au dos. A partir de cet instant, j'eus le sentiment d'appartenir à un grand moment de l'Histoire. Des épaules de mon père, j'avais tout regardé comme un film.
Le fait de poser mes pieds sur l'asphalte de la RFA m'offrit de nouvelles sensations. J'étais plus près du bruit, plus près de voitures étonnantes, bien différentes des Trabi, plus près des jolis vêtements que portaient certaines femmes, plus près des marchandises dans les magasins.

(...) A l'Est, tout était si gris. Ici, le monde semblait égayé, illuminé par la couleur. Même les façades des maisons et des immeubles étaient recouvertes de teintes joyeuses.

Nous marchâmes jusqu'au Kurfürstendamm, les Champs-Elysées de Berlin.
On reconnaissait facilement les citoyens de RDA. Ils s'empiffraient tous de bananes en déambulant sur l'avenue !
Mon père en acheta trois kilos et nous en offrit immédiatement.
Le grand magasin dans lequel nous fîmes ces courses était cent fois mieux approvisionné que notre respectable Intershop.
- De la lessive ! Il faut acheter de la lessive ! dit Maman. Elle faillit s'évanouir devant l'impressionnant rayon de produits ménagers.
- Mais comment peuvent-ils choisir ? remarqua-t-elle. Ca doit les rendre dingues ...
Elle reprit la marque de l'Intershop, par sécurité. La nouveauté l'effrayait un peu.

(...) C'était un jour paradis, un jour de fête sans fin.
J'avais l'impression qu'à l'Ouest tout le monde chanterait toujours et que l'allégresse qui nous avait tous envahis était une constante du caractère occidental. Sur ce point, je me trompais.
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Ce jour-là, je compris que les serrures de la RDA étaient inutiles. Mais j'étais trop jeune pour réaliser que cela pouvait poser un problème.
Nous vivions dans un monde en carton-pâte, un décor. Les clefs étaient comme des jouets, comme ces faux fers à repasser qu'on achète aux petites filles pour jouer à la ménagère.

Les serrures étaient installées pour que nous puissions jouer "à l'individu", loger notre famille dans NOTRE appartement, collectionner NOS bibelots, amonceler NOS oranges, nous sentir chez NOUS alors qu'en fait rien ne nous appartenait. Rien ne peut appartenir à des pions.

Sans le Tournant (note : la chute du Mur et la fin de la séparation des deux Allemagne), mon esprit aurait-il grandi ainsi qu'il a pu le faire ou me serais-je contentée de constater toute ma vie que nos portes se ressemblaient trop sans y voir de réel inconvénient ?

(note : Heike est une amie d'Anna, celle qui a eu un problème de clé juste avant, vite résolu car les clés et serrures étaient très similaires en RDA)
Heike déménagea en Bavière dans le mois qui suivit la chute du Mur. Je n'eus plus jamais de ses nouvelles.
Pendant plusieurs mois, je crus qu'à l'Ouest aussi on pouvait "disparaitre".
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