L'Ouest sauvage n'était pas un endroit pour une jeune demoiselle seule. Millie Burnett était à la fleur d l'âge, une fraîche aventurière en jolies bottines lacées âgée dix-neuf ans toute droit sortie de son Massachusetts.
L'époque des pionniers du Far West avait connu des jours nouveaux avec la fin de la Guerre de Sécession néanmoins, la décence exigeait encore au moins qu'une femme honorable soit escortée, par un homme bon avec chance, fils de dieu évidement, un qui engagerait fidélité, promettrait amour, donnerait respectabilité, famille et protection.
C'était une règle incontournable, une base fondamentale selon Belvadara, l'épouse de l'épicier Johanson de la petite ville de Tolstoy.
Millie Burnett pensait tout au contraire que le monde aussi dangereux puisse t-il était un livre qui ne demandait qu'à être envisagé sous toutes ses page, seule au besoin. Nul besoin de prendre mari pour faire sa place dans ce monde, son nouveau poste d institutrice allait pourvoir a ses ambitions de cueillir la vie comme un beau fruit. D'ailleurs, celles qui s'étaient laissées prendre au lasso de l'amour n'avaient pu rester en poste, le célibat faisait parti du contrat et pour la nouvelle vie de Millie, il y avait tout à faire.
Tolstoy, une destination charmante à
l'autre bout du pays, deviendrait le terreau de son petit bonheur. Des kilomètres poussiéreux et éreintants la séparant de son foyer familial, des coups de feu tonitruants crevant le silence du soir et sortant du saloon, les conseils omniprésents de Belvadara Johanson ... Millie devra accepter l'Ouest sauvage et ses habitants, user de ses propres armes pour qu'ils lui tendent les bras sans se décourager.
Rien ne vaut quelques belles histoires soutenues par la jolie voix de l'institutrice pour apaiser un auditoire d'enfants très excités, convaincre aussi quelques indiens de s'asseoir au fond de la classe pour les écouter et remettre aussi une graine de bandit sur le chemin de l'école.
Voici qui n'est pas très distingué et ne plaira guère à Belvadara Flanaghan.
Manquerait plus que cette donzelle à tête de belette fasse tourner la tête des hommes du village et la coupe sera pleine...
Comment??!!
: « Wild Girl » le nouveau roman de
Audren se replace dans l'Amérique de 1867 et s'adresse a de plus grands ados.
Millie est une adolescente déjà adulte pour sa profession- comme à l'époque-, fraîche, pétillante et pleine d'entrain. Forte de son devoir d'institutrice, il lui faudra faire preuve d'adaptation pour retrouver ses marques dans cet environnement très différent du sien. L'ouest sauvage de la ville de Tolstoy n'est pas pour ainsi dire hostile. Millie découvre surtout dans une convivialité consensuelle des rapports entre individus bien différents de ce qu'elle espérait, elle devra laisser le temps au temps pour que certaines âmes racontent leurs histoires avec confiance et découvrir ceux avec qui elle va partager une grande aventure. L'aspect du petit village où tout se sait n'est pas innocent à cette discrétion. Millie composera avec les conventions qui font bonne figure tout en persistant dans sa nature entière. Millie se montrera ouverte et volontaire à la rencontre de
l'autre quel qu'il soit, si l'occasion le place sur son chemin et va delà fréquenter avec discrétion mais sans "distinction"- référence exigée par le petit "cercle des dames bien comme il faut"- des gens très nobles selon son jugement. de Marceline la tricoteuse de pull solitaire à Finn le taiseux forgeron, jusqu'à Josh le frère d'un bandit recherché, Millie va toujours cependant peser le pour et le contre de manière légitime pour ne pas se mettre en danger et prendre la bonne décision.
Audren fera une description des sentiments très sensible et crédible. Comme les habitants de Tolstoy, nous tombons sous le charme. En ces personnages aux antipodes de ce qu'elle est et au ban de la petite société qui l'adopte, comme dans chacun des habitants de Tolstoy, elle verra le meilleur en chacun, se rendant utile et trouvant un écho, du sens à ses propres aspirations à une vie épanouie et adulte. Les rapports humains développés par l'auteure sont traités avec justesse, finesse, générosité, des petites bonheurs à deux silencieux se mêlent aux éclats de coeur entre voisins autour de l'attablé garni d'un bon repas. Les habitants avaient aussi à apprendre de Millie, elle fait office de miroir pour quelques personnages qui s'étaient un peu oubliés et perdus avec le temps.
Le personnage controversé de Josh va épicer le récit, apporter son lot de disputes, de ragots et de scandales. La jeune institutrice de dix-neuf ans va devoir se poser en adulte, statuer sur l'avenir de ce nouvel élève de dix-sept ans armé qui veut apprendre à lire et à écrire et porte la mauvaise réputation de frère de bandit. Et de nouveaux sentiments ne vont pas aider.
Audren apprécie de mettre a l'honneur les enfants dans ce qu ils ont de respectable. Ils seront les premiers à voir Josh pour ce qu'il est. Mais avant, les lecteurs pourront se divertirent de quelques scènes de ragots entendus des conversations d'adultes et rapportées en classes par les élèves. « Mon père dit que... », « ma mère pense que... », une joyeuse pagaille. L'intrigante Belvadara rappellera aux nostalgiques de séries TV cultes la croustillante Madame Olsen de « La petite maison dans la prairie » inspiré du roman de
Laura Ingalls Wilder. Les histoires de voisinage et de coeurs offrent des petits tours délicieux et douloureux de rodéo. L'Ouest doux et aussi rugueux que le menton de Finn le forgeron ou le charme brut de Josh. Une belle aventure, une belle écriture et de belles réflexions. On a adoré ! A partager avec les grandes ados.