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Citations sur Il était une fois dans l'Est (18)

[…] le ‘Tournant’ s’était réellement précisé avec les élections du 18 mars 1990. Il s’agissait pour mes parents de leurs premières élections libres. Avant cela, ils avaient toujours été obligés de voter pour le Parti. L’abstention et le vote blanc étaient interdits par la loi. Dans les bureaux de vote, rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans l’isoloir, placé là pour laisser croire aux citoyens qu’ils pouvaient s’opposer à la liste imposée. La peur conduisait tous les électeurs à plier l’unique bulletin en deux, sans le modifier, et à l’introduire sagement dans l’urne. Depuis 1933, les Allemands de l’Est n’avaient plus voté librement ni réellement choisi leur gouvernement. (p. 105)
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[RDA, années 1980]
Parfois les gens disparaissaient dans notre pays. Ils ne mouraient pas mais on ne les revoyait jamais. Ils partaient à leur travail et ne revenaient pas. Disparaître : c’était cela que mes parents craignaient aussi. La force de vie, propre à chaque homme, se couplait ici avec une force d’existence, un refus d’être enlevé, séquestré, torturé… Qui savait vraiment ce qui se passait derrière le mot "disparaître", à part les membres de la Stasi et ceux du gouvernement ? Même eux n’étaient pas à l’abri. Un mot de travers, et on les prétendait en vacances prolongées à l’étranger… (p. 46)
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La Trabi (diminutif de Trabant) était LA voiture du peuple en RDA. Le temps d’attente pour être propriétaire de son véhicule était de dix-sept ans en moyenne. En général, les grands-parents remplissaient un formulaire de demande à la naissance de leurs petits-enfants pour que ces derniers puissent conduire une voiture à leur entrée dans l'âge adulte. Mais l’Etats incitait les parents à fonder des familles nombreuses en leur versant de fortes primes, et les grands-parents ne pouvaient évidemment pas commander plus d’une Trabi dans leur vie. En effet, une voiture coûtait environ 8 000 Ostmarks tandis que le salaire moyen s’élevait à 700 Ostmarks par mois. (p. 27)
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Ce jour-là [le lendemain de la chute du Mur de Berlin], nous découvrîmes la télévision ouest-allemande et des images d’une violence extrême. Le monde entier s’est pourtant réjoui en regardant les gens se retrouver et s’embrasser, mais peu de gens ont pensé, comme [mon frère] et moi, qu’un mur protecteur venait d’être détruit. (p. 91)
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" Alors c'est comme ça, la RFA ! Eh bien, c'est moche ! Au moins de notre côté, le Mur était propre !". Il s'arrêta devant les multiples tags qui recouvraient le Mur et secoua la tête. (p. 95)
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Je ne parviens pas à savoir si, comme d'autres camarades, je suis prise d'Ostalgie ou, comme tant de jeunes adultes, d'une simple nostalgie des mes années d'insouciance. (p. 11)
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- Je dis ce que je pense, c'est tout !
- Avant, tu ne disais pas ce que tu pensais ?
- Avant, je pensais à ce que je disais. J'avais souvent peur de parler de travers, d'être espionnée...
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Ce jour-là, je compris que les serrures de la RDA étaient inutiles. Mais j'étais trop jeune pour réaliser que cela pouvait poser un problème.
Nous vivions dans un monde en carton-pâte, un décor. Les clefs étaient comme des jouets, comme ces faux fers à repasser qu'on achète aux petites filles pour jouer à la ménagère.

Les serrures étaient installées pour que nous puissions jouer "à l'individu", loger notre famille dans NOTRE appartement, collectionner NOS bibelots, amonceler NOS oranges, nous sentir chez NOUS alors qu'en fait rien ne nous appartenait. Rien ne peut appartenir à des pions.

Sans le Tournant (note : la chute du Mur et la fin de la séparation des deux Allemagne), mon esprit aurait-il grandi ainsi qu'il a pu le faire ou me serais-je contentée de constater toute ma vie que nos portes se ressemblaient trop sans y voir de réel inconvénient ?

(note : Heike est une amie d'Anna, celle qui a eu un problème de clé juste avant, vite résolu car les clés et serrures étaient très similaires en RDA)
Heike déménagea en Bavière dans le mois qui suivit la chute du Mur. Je n'eus plus jamais de ses nouvelles.
Pendant plusieurs mois, je crus qu'à l'Ouest aussi on pouvait "disparaitre".
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Le gouvernement suivait une économie de plan. Et les plans étaient d'évidence mal élaborés. Il manquait toujours tant de choses dans nos supermarchés. Nous faisions souvent la queue au Kaufhalle du bout de la rue.
La viande était rare, les aliments disposés à même l'étal, sans emballage, sans protection, sans date de fabrication ou de péremption. Tout cela nous paraissait normal puisque nous n'avions pas connu autre chose.

Mes parents, eux, savaient qu'ailleurs la vie était différente car ils regardaient les chaînes de télé ouest-allemandes. Comme de nombreux concitoyens, ils avaient installé une antenne secrète sous notre toit. Mais ils attendaient de nous avoir mis au lit pour allumer le poste. Ils craignaient que nos bavardages d'enfants dans la cour de récréation ne nous trahissent.

Lorsque je découvris cela, le jour de la chute du Mur, je compris que leur volonté avait été de nous protéger mais je souffris qu'ils ne m'aient alors accordé aucune confiance. J'aurais su tenir ma langue s'ils me l'avaient demandé.

J'avais grandi dans un monde de paranoïaques. Nous devions nous méfier de tout le monde. Les délations, trahisons, espionnages, rapports secrets foisonnaient en RDA.

Un Allemand de l'Est sur cent était un IM (note : Inoffizieller Mitarbeiter ou collaborateur officieux) de la Stasi (note : le Ministère de la Sécurité d'Etat : service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage du régime de la RDA) et cette personne-là pouvait être votre voisin, votre patron, votre ami, votre institutrice ... n'importe qui
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Nous apprenions dès le berceau à être de bons citoyens socialistes et, pour ce faire, nos distractions devaient être d'utilité publique.
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