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La chute du mur de Berlin en novembre 1989 et l'ouverture des frontières de l'Est ont été acclamées par des Occidentaux en liesse. J'avais vingt ans et je m'en réjouissais aussi, ne connaissant les effets de l'emprise communiste qu'à travers les informations véhiculées par nos médias. Ceux-ci présentaient les conditions de vie à l'Est comme abominables (pauvreté, pénurie, propagande, embrigadement des enfants, censure, arrestations…) et donc la Perestroika comme une délivrance. J'ai pris conscience récemment, avec le roman "Lena" (Virginie Deloffre), qu'il n'en était pas de même pour tous les résidants des pays communistes. Les réactions furent ambivalentes, même parmi ceux qui aspiraient à la liberté et au confort de l'Ouest. Il est en effet effrayant de devoir changer du tout au tout, de se retrouver livré à soi-même après avoir été encadré et pris en charge par le Parti, de se demander quel sera son nouveau sort, d'affronter le capitalisme diabolisé par la propagande communiste.

Audren s'est inspirée du témoignage d'une amie, Anke, qui a vécu jusqu'à ses sept ans dans l'ex-RDA, juste avant la chute du Mur. C'est à travers ces souvenirs d'enfance que l'auteur nous présente les années 80 en Allemagne de l'Est. Plus de vingt ans après, les sentiments de la jeune femme restent partagés, entre son bonheur d'alors de voir ses parents heureux, sa déception de renoncer au destin de patriote qui lui était promis, et ses difficultés pour s'intégrer dans son nouvel univers occidental à partir de 1990.

Le récit est à la fois simple et très instructif, aussi bien pour les adultes que pour les adolescents. Un roman parfait pour sensibiliser les enfants à cet épisode de l'Histoire, mais aussi et surtout au totalitarisme en général et au bien précieux que représente la liberté d'expression.
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Anna est une femme qui a passé son enfance en RDA. Elle raconte dans ce roman les « avantages » et inconvénients de cette vie. Un Etat tellement protecteur qu'il n'y avait pas de chômage, pas de problèmes de logements, pas de problème d'argent puisque l'Etat fournissait jusqu'au moindre stylo.

Son père était membre du parti unique, celui-là même qui faisait 100% aux élections puisque l'abstention et le vote blanc étaient interdits par la loi (sic !). La mère d'Anna faisait tout pour l'isoler dans ce « pseudo-eldorado » et bien que pas spécialement communiste, elle répétait : « le pays est bon, les gens sont heureux, on a ce qu'il faut à manger, l'école véhicule des valeurs saines… » Viktor, le frère d'Anna, croyait dur comme fer au communisme et était fier d'être membre des jeunesses libres du parti unique.

Bien qu'Anna constatait des fois des différences de mentalités chez ses amies (il paraît que c'est mieux à l'ouest !), elle se sentait libre, elle. Mais les gens de la Stasi lui faisaient peur quand même… Il paraît qu'ils mettaient des micros chez les gens et des fois, certains disparaissaient pour toujours…

Il était une fois dans l'est pourrait presque s'apparenter à un témoignage puisque c'est avec ce recul de l'âge adulte qu'Anna a pris conscience de la manipulation dont le régime est-allemand faisait preuve à l'égard des « Ossis ». C'est cet aspect qu'elle raconte tout au long du livre.
C'est intéressant et je le recommande aux jeunes pour découvrir ce qu'était la vie en RDA.
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Ce livre, s'il est considéré comme un roman n'est pas réellement une fiction, c'est un témoignage, c'est la voix d'une amie allemande dont les souvenirs ont inspiré les mots de Audren.

Sur seize courts chapitres, c'est la chronique au quotidien des premières années vécues en Allemagne de l'Est; la chronique d'une petite fille qui ne comprendra que plus tard le système dans lequel elle a été élevée jusqu'à ses sept ans, les silences de sa mère - " J'apprenais tant de choses qu'elle n'avait pas pu me dire avant. A cause de la peur. Cette peur que je ne connaissais pas. " - ce que signifie régime socialiste, liberté et endoctrinement; elle ne raconte pas une souffrance.

" Mon enfance n'était pas moche. Je ne veux pas l'oublier... mais je voudrais me souvenir d'autres choses que de ces images communes à tous les petits de l'Est. Je ne peux pas. le communisme, c'est peut-être ça aussi. La mise en commun de tous nos biens... "

Audren parvient parfaitement à rendre le goût doux-amer de ses souvenirs sans conscience politique. Les réflexions émaillent le récit avec un sens de la formule qui respecte le regard d'enfant et les considérations adultes, livrant une mise en perspective à la fois personnelle et historique remarquable, une forme " d'Ostalgie " peut-être, cette nostalgie de l'Est, comme la question est posée dans le premier chapitre, dans le dernier chapitre :

" J'avais laissé quelque chose à l'Est mais je n'arrive pas à déterminer ce qui me manquait, ce qui me manque encore... Peut-être était-ce juste l'enfance ? "

Ce récit relate concrètement - des instantanés, des polaroïds - la vie que menaient les Allemands de l'Est, l'organisation économique, la surveillance mais aussi la prise en charge totale, le pays satellite soviétique, les sélections d'enfants à peine scolarisés pour les compétitions, l'émulation, le rejet de la religion, la pensée unique...

" Dans notre pays, toutes les structures étaient reliées entre elles puisqu'une unique solution de vie nous était offerte, un seul moule dans lequel nous devions tous nous fondre. Chaque institution présente pour l'apparent confort du citoyen est-allemand était en fait l'un des tentacules de la pieuvre géante qui régissait nos vies. Pourtant, il ne m'a jamais semblé vivre sous la pression ou l'autorité du gouvernement. Les enfants s'adaptent à ce qu'on leur offre... et la plupart des adultes de RDA se comportaient de la même façon car l'Etat ne les a jamais laissés grandir. "

Il ne présente pas le contexte historique de la construction du Mur de Berlin ou celui de sa destruction. En revanche, y est précisé le vocabulaire rattaché ( Stasi, Mur de la honte... ), citées et traduites des expressions et la chanson " des jeunes pionniers ", puis raconté comment cette famille a vécu sa chute du Mur, le premier séjour à l'Ouest, l'étourdissement, l'espoir et la peur, les bonnes et les mauvaises surprises.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Anna nous raconte ses souvenirs d'enfant en République Démocratique d'Allemagne, puis de la chute du mur en novembre 1989, lorsqu'elle avait 7 ans.

Anna nous décrit non seulement un autre monde que celui des Européens d'occident, mais aussi une autre vision de l'Ouest (en partie déformée par le prisme de la propagande d'Etat). Pour elle et pour ses proches, la chute du Mur ne représente pas seulement un souffle de liberté mais aussi le passage d'un univers familier (et à certains égards sécurisant) à un autre inconnu.

Sans angélisme à propos de la société communiste des années 1980 en ex-RDA, l'auteur met en évidence le traumatisme qu'a pu représenter pour de nombreux "Ossies" le changement rapide des valeurs dans leur environnement - dans tous les sens du terme, y compris monétaire.

En lisant ce très bon livre, j'ai songé à l'excellent film de Wolfgang Becker intitulé 'Good Bye Lenin !' qui est beaucoup plus sur le registre de l'humour.
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Que représente pour une fillette qui n'a même pas sept ans de vivre en République Démocratique Allemande ? C'est grâce aux souvenirs de son amie d'enfance et de sa mère que l'auteure nous fait part des habitudes de vie d'une jeune allemande de l'Est avant la chute du mur de Berlin.

Même si la jeune Anna a appris à se méfier de tout le monde, car les délations, trahisons et espionnages foisonnaient, elle en garde un souvenir nostalgique où la douceur de vivre régnait, mais c'est peut-être tout simplement la nostalgie de l'enfance.
C'est le pays béni de oui-oui où la violence, le chômage, le sida n'existent pas. C'est le pays où dès la naissance, le formatage est présent, la scolarité et les exercices physiques obligatoires, l'appartenance au groupe des jeunes pionniers fortement conseillée.
C'est aussi le pays où son père travaille mais demeure d'une discrétion absolue sur ses activités. Ce père qui n'a pu, même après la chute du mur, se départir de la peur de la Stasi.

Bref ce kaléidoscope d'anecdotes est un très bon outil pour aborder avec de jeunes ados la période de la Guerre froide, la perestroïka et la fin du "mur de la honte".
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Il était une fois dans l'Est / AUDREN
Ecole des Loisirs – Octobre 2011 – 108 pages (Medium)
ISBN : 978-2-211-20576-4 - Prix : 8,50 €



Résumé : A travers les souvenirs d'Anna, nous découvrons la vie des Allemands de l'Est avant la chute du mur de Berlin ; Anna avait alors juste 7 ans.
Anna est heureuse. Elle attend avec impatience de pouvoir porter le foulard bleu des pionniers, elle rêve d'être championne de natation… et un jour son cadre rassurant s'effondre avec la réunification des deux Allemagnes.
Sa maman, par contre, s'en réjouit. Elle souffrait du manque de liberté et des privations, mais évitait d'en faire état devant ses enfants pour les préserver. En revanche, elle n'aimait pas être considérée comme citoyens de seconde classe par le reste du monde et par les allemands de l'Ouest en particulier.
Son père quant à lui va rapidement disparaître après la chute du mur et Anna aura toujours des doutes sur ses activités professionnelles sans doute liées à la Stasi.
Mots- cles: ALLEMAGNE DE L'EST, REUNIFICATION DE L'ALLEMAGNE, COMMUNISME, ENFANCE , AUTORITE PARENTALE/
Commentaires : Livre intéressant pour découvrir par les yeux d'un enfant la vie en Allemagne de l'Est avant la chute du mur de Berlin. Ce point de vue est bien différent de celui d'un adulte. On peut toutefois se demander si l'on peut apprécier ce livre lorsqu'on ignore ce que fut le communisme comme c'est probablement le cas de la génération née après la chute du mur. En effet, l'humour du livre tient au décalage entre les réactions de la petite fille et la réalité de la situation. C'est pourquoi on conseille ce livre à des élèves de troisième amenés par leur programme d'histoire à étudier cette période.
Pistes de discussion :
• La vie dans les pays communistes.
• La réunification de l'Allemagne : comment elle est vécue à l'Est et à l'Ouest.
• L'incompréhension entre les parents et leur enfant quand les parents prennent des décisions pour protéger leur enfant sans lui donner d'explication : le refus de la mère que sa fille fasse de la natation de manière intensive.
• Quelle ambiance peut-il y avoir dans une famille quand les parents doivent se méfier de leurs enfants qui peuvent les dénoncer à la police, volontairement ou involontairement ?



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Audren raconte la vie d'Anna qui vit la chute du mur de Berlin : l'avant et l'après. du haut de ses sept ans, Anna aime la RDA et aspire faire partie des pionniers. La liberté occidentale lui fait peur car elle ne connaît que l'emprise du communisme et ses règles. Un roman jeunesse très profond avec plusieurs niveaux de lecture et une question en filigrane : peut-on rêver de liberté quand on ne sait pas ce que c'est ?
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Ce court roman à la première personne raconte les premières années d'Anna, petite fille au Kindergarten, dans l'Allemagne de l'Est, juste avant la chute du mur de Berlin.
Dans son intimité et en suivant son éducation, sa vie en famille, on prend la mesure de ce qu'était la vie pour ces familles que le destin avait placées à droite du mur sur la carte lorsque les vainqueurs en 45 ont retracé les frontières de l'Allemagne.
On y voit, avec notre regard occidental, la réalité de l'endoctrinement qu'ils ont pu connaître, de la peur et de la main de fer exercée sur les adultes.
Mais pour un enfant?
Et c'est ce qui rend ce témoignage intéressant. L'enfant lui ne comprend pas pourquoi elle ne peut pas aller dans l'équipe de natation, pourquoi sa maman trouve cela fabuleux la lessive, pourquoi elle n'a pas le droit d'avoir son ruban bleu...
Et pourquoi elle n'a pas le droit de dire ce qu'elle pense.
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Tout en étant assez loin du coup de coeur, j'ai apprécié de lire ce livre. Ici, ce n'est pas la qualité littéraire que l'on cherche mais ces brides d'histoires tirées de la mémoire d'une autre personne. Bien que les souvenirs évoqués aient été un peu balancés dans tous les sens, passant d'une année à l'autre, j'ai aimé avoir le point de vue innocent d'une enfant, très jeune d'autant plus car Anna n'a que 7 ans quand le mur tombe et ce qu'on lit sont ses souvenirs avant la chute du mur.

Cette petite Anna nous raconte sa vision naïve de la vie en RDA, ne se rendant pas bien compte de ce qu'il s'y passe réellement. Elle entend et voit des choses qu'elle pense être normales, entre endoctrinement communiste et idées reçues sur la vie "de l'autre côté du mur".

Mon seul regret c'est que ce livre est tellement court, à peine une centaine de pages, que l'on ne fait que survoler chaque événement. C'est dommage, ça donne l'impression de n'avoir qu'un aperçu rapide de la vie là-bas. Ce roman couvre quand même 3/4 ans, j'aurais bien aimé en savoir plus. D'autant qu'il s'agit d'une période de l'histoire que je ne connais pas bien. En général, mon intérêt pour l'histoire s'arrête à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Cela reste tout de même un roman sympathique à lire pour commencer à comprendre comment les gens vivaient en RDA. Ça n'était pas sans me rappeler la vie en Pologne à peu près à la même époque.
Lien : https://resandeuttern.blogsp..
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Anna a grandi en RDA jusqu'à ses sept ans. Son enfance, ses souvenirs, ses amis étaient là-bas. Admirer les Trabant, faire la queue pour acheter des bananes, entendre ses parents se disputer sur la notion de liberté. Et quand le mur tombe, découvrir la vie à l'Ouest, partir y habiter et devoir tout recommencer.

Basée sur une histoire vraie, ce récit donne à voir la RDA avec les yeux d'une enfant et c'est une expérience intéressante.
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