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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Choisi à la Librairie Périple2- Boulogne-
Billancourt- Mardi 7 février 2023

Gros coup de coeur pour ce texte " bref et fulgurant " offrant une réflexion puissante sur l' Écriture, entre l'Intime, l'Universel et le Politique ( dans une large acceptation)

Comme Justine Augier l'exprime très explicitement, elle songeait depuis un long moment à ce projet d'écriture, tout en l'abandonnant. Et puis est survenue la grave maladie de sa maman, qui l'incita à reprendre et à concrétiser ce projet de livre...

Ce qui donne à ces lignes une résonance universelle, toute particulière...Un essai mélangeant l'intime, le rapport singulier, unique d'une mère et d'une fille, les souvenirs, l'histoire familiale, et les engagements politiques, humains de l'auteure, pendant 15 ans, loin de la France, pour trouver son chemin, sa propre existence, ses propres engagements( ayant vécu la difficulté d" être la fille de...",fille d'une femme politique célèbre )....
Une réflexion qui nous emmène dans une certaine idée de la Littérature, avec un "L" MAJUSCULE ...

Parmi les grands souvenirs de lectures de lectures...je note dans mes "urgences à lire" les livres d' Alexietvitch....dont Justine Augier parle avec beaucoup de justesse et d'enthousiasme...

Ce récit offre également de belles pages sur la complexité de " La Transmission" entre enfants et parents...et sur "La Transmission" en général...

Je me permets d'ajouter un extrait qui en exprime l'essentielle richesse intellectuelle et émotionnelle :

"Les textes que ma mère m'a fait découvrir émergent à présent les uns à côté des autres, dessinent une carte que j'ai longtemps été incapable de déchiffrer, et d'ici je vois enfin combien ils ont été décisifs, et comme ils sont beaux ensemble. Ceux qu'elle m'a fait découvrir,ceux que j'ai lus pour m'éloigner, ceux dans lesquels je l'ai retrouvée, ceux que j'ai lus pour tenir en son absence : ils composent la carte d'un lieu où la relation persiste et se réinvente. "

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Un récit sur le pouvoir des mots, sur la puissance de la littérature, une ouverture au monde, une réflexion sur l'intime, sur le deuil.

Ce récit est un échange entre sa mère et elle au travers de la littérature, s'y entremêle les livres que sa mère lui avait conseillée, ceux qu'elle a lu pour s'en éloigner et ceux qu'elle lis pour se consoler.

C'est aussi un texte politique, une réflexion sur l'Europe, sur la question Syrienne, révolution qu'elle connaît bien au travers de deux de ses livres, un sur Razan Zaitouneh avocate syrienne et l'autre sur Yassin al-Haj Saleh, l'un des plus grands intellectuels syrien en exil à Berlin.

J'ai beaucoup appris de cette lecture, j'ai apprécié sa complexité, l'auteure nous communique la force des mots, nous sommes conviés auprès des écrivains qui l'ont aidée à penser qu'on peut changer le monde, contre l'enfermement des identités, contre le fatalisme, et je ne vous cache pas que j'y ai vu aussi mes lacunes littéraires.

Je remercie Babelio et les éditions Acte Sud pour ce cadeau, ce beau texte sur le pouvoir de la littérature à découvrir.
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Cet essai est une petite pépite, une réflexion sur les pouvoirs des mots, la force de la littérature, la puissance des textes. Tout est mêlé à la pudeur d'une introspection touchante, une réflexion intime sur la maladie qui a emporté la mère de l'autrice. Ce superbe récit empli de références historiques, politiques et littéraires, est né suite au confinement et résonne comme une prière. La relation mère-fille est finement analysée, socle robuste sur lequel Justine Augirer s'est solidement ancrée pour trouver son équilibre. Elle puise aussi sa force et son épanouissement dans l'écriture de son texte sur la littérature qui va l'aider à faire son deuil et cheminer vers l'espérance. La réflexion va jusqu'à évoquer la résistance syrienne avec l'histoire de l'avocate Razan Zaitouneh. À la lecture, j'ai eu le coeur serré et parfois les larmes aux yeux. C'est beau, subtil, pudique, profond, courageux puis évidemment vibrant et touchant. Un texte superbe à découvrir de toute urgence !
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Razan Zaitouneh, avocate et dissidente syrienne, disparaît en 2013, kidnappée par un groupe armé près de Damas. Justine Augier qui a déjà consacré un ouvrage à la jeune femme, revient sur ses années d'engagement durant lesquelles elle a réuni sans relâche les preuves des crimes commis par Bachar al-Assad, et constitué la liste sans fin des morts du régime. L'écrivaine entremêle ce retour sur les activités militantes de l'avocate et sa propre réflexion sur les pouvoirs et la force d'engagement de la littérature. Elle a promis à sa mère, la femme politique et grande lectrice Marielle de Sarnez, alors gravement malade, qu'elle écrirait ce livre qui l'habite depuis longtemps. Il constitue à la fois un récit de deuil, retraçant une relation mère-fille complexe qui s'est nouée en partie autour de leurs lectures respectives - de leurs accords et désaccords - et l'affirmation d'une croyance puissante en la capacité des livres à dire et transformer le monde.
Justine Augier délivre un texte d'une grande force, qui revendique la responsabilité de la littérature, non seulement de faire vivre les fantômes, mais d'entrer en conversation avec eux. A travers des citations choisies avec justesse, elle échange avec les auteurs qui ont accompagné sa trajectoire, les écrivains de la Shoah, Proust, Romain Gary, Annie Ernaux, Svetlana Alexievitch ...Un livre délicat et galvanisant, qui éveille le lecteur et lui insuffle l'envie de rouvrir le dialogue avec les auteurs qui ont compté pour lui.
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Justine Augier nous incite à la suivre sur le pont suspendu qu'elle tisse au-dessus du gouffre du deuil, comme une couture censée réparer une déchirure entre l'avant et l'après du décès de sa mère. Lectrice et autrice engagée, c'est en parcourant leurs bibliothèques respectives qu'elle prend conscience de l'héritage éducatif qui lui a été offert sans jamais la contraindre : une extraordinaire capacité d'engagement au service de l'humanité. Des mots qu'elles ont échangés ou tus et de ceux de leurs lectures, elle tisse un ouvrage politique autant que personnel sur leur pouvoir. En nous invitant, par de nombreuses citations, de Rilke à Samira al-Khalil, à parcourir le siècle de littérature qui l'a façonnée, elle nous rappelle avec profondeur comment les livres servent le dialogue avec nous-mêmes, notre pensée, nos métamorphoses, et comment la diffusion d'une certaine littérature nourrit la lutte contre un étiquetage réducteur de l'autre. Nos lectures comme le ciment qui maintient tout ce dont nous sommes faits.
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Le livre de Justine Augier est singulier. C'est un hommage très émouvant à sa mère (Marielle de Sarnez) disparue en 2020 d'une leucémie. C'est aussi une ode à la littérature, à la place des livres dans nos existences. de nombreux écrivains ont marqué celle de Justine Augier. Elle les cite abondamment (Camus, Ernaux, Carrère, Beauvoir, Gary,…), fait référence aux livres conseillés par sa mère, raconte aussi comment elle s'est forgée une culture littéraire personnelle, choisie. L'épreuve du deuil est évidemment difficile et dans les livres, elle cherche des réponses… Car les livres consolent, nous font grandir, peuvent aider à surmonter des épreuves. La lecture a aussi un sens politique : elle éduque au silence, à l'écoute, à la prise en compte de l'expérience d'autres que soi. Justine Augier a pendant longtemps vécu à l'étranger, (notamment en Afghanistan), s'est beaucoup intéressée à la guerre en Syrie. Ce livre lui permet aussi de rendre un vibrant hommage aux opposants politiques qui se sont battus avec courage contre le régime de El Assad. Ecrire est pour Justine Augier un moyen de faire en sorte que les combattants de la liberté, et leurs souffrances, ne soient pas oubliés.
Lien : https://inthemoodfor.home.blog
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