Citations sur Brooklyn Follies (107)
Avec quelle rapidité un problème en remplace un autre ,nous laissant a peine un instant pour nous féliciter de nos victoires .
« Il était huit heures quand je mis le pied dans la rue, huit heures du matin, le 11 septembre 2001 – exactement quarante-six minutes avant que le premier avion ne s’écrase contre la tour nord du World Trade Center. Deux heures plus tard, la fumée de trois mille corps carbonisés dériverait au-dessus de Brooklyn et viendrait pleuvoir sur nous en un nuage blanc de cendres et de mort.
Mais pour l’instant, il était encore huit heures et je marchais dans l’avenue sous ce ciel d’un bleu éclatant, heureux, mes amis, aussi heureux qu’homme le fut jamais en ce monde. »
C'est ce qui vous arrive quand vous aboutissez à l'hôpital. On vous déshabille, on vous enfile une de ces liquettes humiliantes et, soudain, vous n'êtes plus vous-même. Vous devenez l'individu qui habite votre corps et ce que vous êtes désormais, c'est la somme de tout ce qui va mal dans ce corps
Etais-je fou de rêver que je pourrais faire quelque chose de ce projet incongru ? Je ne le pensais pas. Quelle jeune femme n'aimerait pas lire la biographie véridique de son père- même si ce père n'avait été qu'un ouvrier d'usine ou le sous-directeur d'une banque rurale ?
Quelle mère ne souhaiterait lire l'histoire de son fils policier, tué dans l'exercice de ses fonctions à l'âge de trente-quatre ans ? Dans tous les cas, ce devrait être une affaire d'amour. Une épouse ou un mari, un fils ou une fille, un père ou une mère, un frère ou une soeur- seuls les attachements les plus profonds. Ces gens viendraient me trouver six mois ou un an après la mort du sujet. Ils auraient alors fait leur deuil, mais ils ne seraient pas encore consolés et, à présent que leur vie quotidienne avait repris son cours, ils comprendraient qu'ils ne le seraient jamais. Ils désireraient redonner vie à celui ou celle ou celle qu'ils aimaient et je ferais tout ce qui serait humainement possible pour répondre à leur désir. Je ressusciterais cette personne à l'aide mots et, une fois les pages imprimées et l'histoire reliée sous une couverture, ils auraient un objet à chérir pour le restant de leur vie. Non seulement cela, mais aussi un objet qui leur survivrait, qui nous survivrait à tous. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des livres.
(Babel, 2007, p. 362)
" Existence", c'était plus grand que simplement " vie"
C'était la vie de tout le monde ensemble (...)
( Actes Sud, Babel, 2007, p.126).
Tom me l'a déjà dit.Vous êtes assureur.
- Ex- assureur, dis-je.J'ai pris une retraite anticipée.
- Encore un ex, soupira Harry, mélancolique.Arrivé à nos âges, Nathan, un homme n'est guère plus qu'une série d'ex.(...) Pour ma part, je pourrais sans doute en enumere au moins une douzaine.Ex- mari.Ex- marchand d'art.Ex- marin.(...)
Ex- millionnaire.(...) Ex- taulard.(...)
( Actes Sud, Babel, 2007, p.75)
La lecture était ma liberté et mon réconfort, ma consolation, mon stimulant favori : lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d’un auteur.
La passion de tricher est universelle, mon garçon, et dès lors qu'un homme y a goûté, sa guérison n'est plus possible. L'argent facile, il n'est pas de tentation plus grande.
Je veux me rappeler tout cela. Et si tout, c 'est trop demander,alors une partie. Presque tout. Presque tout avec des blancs réservés pour ce qui manque.
Après toutes ces années dans les faubourgs, je m'aperçois que la ville me va bien et que je me suis déjà attaché à mon quartier, avec son mélange changeant de blanc, de brun et de noir, sa polyphonie d'accents étrangers, ses enfants et ses arbres, ses familles de petits-bourgeois laborieux, ses couples de lesbiennes, ses épiceries coréennes, le saint homme indien barbu en robe blanche qui me salue en s'inclinant chaque fois que nous nous croisons dans la rue, ses nains et ses invalides, ses vieux retraités marchant à petits pas sur les trottoirs, les cloches de ses églises et ses dix mille chiens, sa population clandestine de pilleurs de poubelles solitaires et sans logis poussant leurs caddies au long des avenues et fouillant les ordures en quête de bouteilles.