J'aimais le cinéma comme tout le monde l'aime-comme une distraction, du papier peint animé, une bagatelle. Quelles que fussent parfois la beauté ou la nature hypnotique des images, elles ne me satisfaisaient jamais aussi profondément que les mots. Trop de choses étaient données, me semblait-il, trop peu laissées à l'imagination du spectateur ...
Quand toutes les cartes du jeu sont contre vous, la seule façon de gagner une manche est d'enfreindre les règles.
« Pour autant que je sache, Hector est le premier artiste à créer son œuvre avec l’intention consciente, préméditée, de la détruire. » (p. 251)
Ma peau était devenue un palimpseste de sensations fugitives, et chaque couche portait la trace de ce que j'étais.
Vous m'avez fait rire. C'est tout, il n'y a jamais rien eu d'autre. Vous avez forcé quelque chose en moi à s'ouvrir et, après ça, vous êtes devenu mon prétexte pour continuer à vivre.
Il occupait mes pensées depuis si longtemps qu'il me paraissait douteux qu'il pût exister ailleurs.
C'est toujours à ce moment-là que je perds sa trace, me semble-t-il. Je la cherche en vain dans ma mémoire, je ne parviens pas à la situer. Le temps d'arriver en haut de l'escalier, Frieda a disparu, elle aussi, inévitablement. Cela ne peut pas s'être passé ainsi, mais c'est ainsi que je m'en souviens.
Il est interdit de laisser derrière soi la moindre trace.
L'important, ce n'est pas l'habileté avec laquelle on évite les ennuis, c'est la manière dont on les affronte quand ils se présentent.
Hector cherche la façon de nous dire au revoir, de faires ses adieux au monde et, dans ce but, il lui faut s'effacer à ses propres yeux. Il devient invisible et quand enfin la magie se dissipe et qu'il redevient visible, il ne reconnaît pas son propre visage. Nous le regardons se regardant, et dans ce troublant doublement de perspective, nous le voyons affronter la réalité de son propre anéantissement.