Au moment d'écrire cette chronique, une furieuse envie de me taire m'envahit. Un silence profond s'impose à moi.
Car c'est de contemplation dont il s'agit ici.
Chut...
J'inspire l'air frais sur le pont d'un voilier au large du Cap Horn.
J'inspire ce sentiment de liberté qui m'habite lorsque j'ouvre un livre d'une aventurière et navigatrice au long cours.
J'inspire ces couleurs de bout du monde qui titillent mes envies de chambouler mon quotidien depuis tant d'années.
J'inspire ces paysages lunaires et glaciaires de continents peu fréquentés.
J'inspire ces cris d'oiseaux polaires, parfois drôles, parfois glaçants qui me parlent à leur façon.
J'inspire... profondément.
Et je fais le plein d'émotions.
L'histoire ici est secondaire : Des amoureux s'échouent sur une île dans les 50èmes hurlants et se retrouvent à tenter de survivre, face à l'adversité du climat, du manque de nourriture et de leurs caractères si différents.
Une histoire presque banale.
L'essentiel est ailleurs.
L'essentiel, ici, c'est l'écriture, la poésie des mots, la force de la suggestion, la beauté de la narration.
L'essentiel, c'est la plume descriptive d'
Isabelle Autissier.
Puissante, belle, enivrante et enveloppante.
Capable de m'emmener au bout du monde en une seule phrase.
Je suis séduite. Instantanément.
Le reste de la lecture ne fut qu'émerveillement, cascade d'émotions et de sensations :
Introspection et contemplation.
Aventures et ruptures.
Folie et survie.
Choix et désarrois.
Vie.
Mort.
Encore !
J'en veux encore de ces romans qui chamboulent mes tripes, mes convictions et mes sensations.
J'en veux encore de ce grand air qui m'inspire, de cet océan qui m'attire, de ces îles du bout du monde qui m'aspirent.
J'en veux encore d'
Isabelle Autissier qui m'a charmée, passionnée, happée.
J'en veux encore.
Je sais, je suis gourmande... et je ne me soigne pas.