À l'époque des grands explorateurs du XVIIIème, la majorité des terres du globes avaient été découvertes ou aperçues. Mais les géographes argumentaient que les terres émergées connues étant beaucoup plus importantes dans l'hémisphère nord que dans l'hémisphère sud, il y avait nécessairement un continent austral à découvrir dont la masse rétablirait l'équilibre des masses. Sinon, comment expliquer que la rotation de la planète n'en fut pas déséquilibrée ? C'est à la recherche d'un tel continent, et surtout, à la recherche de nouvelles souverainetés territoriales que les monarques, Anglais et Français surtout, dépêchèrent leurs explorateurs dans les mers australes des océans Indien et Pacifique. Kerguelen fut l'un d'entre eux.
C'est en approchant l'archipel qui porte aujourd'hui son nom, que ce noble breton crut avoir trouvé le fameux continent et un avenir rayonnant bien que ces rochers inhospitaliers lui inspirèrent toujours une terreur irraisonnée.
Ce roman est l'histoire de naufrages ; financier d'abord, si l'on regarde le coût prohibitif de la seconde expédition. le naufrage d'espérances également, notamment celles d'étendre les possessions françaises sur le globe. le naufrage d'une mission ensuite, en raison de mauvaises décisions prises, d'une météo défavorable et surtout un projet saboté dès son départ par les intrigues de cour de cet Ancien Régime crépusculaire. Enfin, naufrage d'un homme, raillé, mis à l'écart, qui laissa son nom à cet archipel battu par les vents et les flots, qui porte également le nom... d'Îles de la Désolation.
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Une description détaillée des voyages du chevalier de Kerguelen. L'auteur montre bien sa grandeur par certains côtés et ses faiblesses d'une part, ambition, amour, mais surtout un certain aveuglement qui lui feront prendre les Kerguelen pour la terre promise australe. Ce manque de discernement finira par lui valoir la prison.
C'est bien décrit, le ton est vif, même pour un sujet historique comme celui-là.
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Isabelle Autissier est navigatrice, auteure, et présidente d'honneur de la fondation WWF France. Après avoir participé à différentes courses en solitaire, c'est en 1991, à l'occasion du BOC Challenge, qu'elle devient la première femme à faire le tour du monde à la voile, en course et en solitaire. Son attrait pour la mer se retrouve au coeur de ses écrits : Seule la mer s'en souviendra (Grasset), son
premier roman publié en 2009 s'inspire de son expérience de navigatrice mais aussi d'un fait divers, tandis que la mer et son engagement en faveur de l'environnement rythment son dernier ouvrage, le naufrage de Venise (Stock).
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