Une amitié.
Silvia Avallone.
Je découvre cet auteur d'origine italienne.
Née en 1984, donc 16 ans en l'année 2000, ce qui a son importance car les deux personnages principaux d'
Une amitié sont deux filles âgées de 14 ans lorsqu'elles se rencontrent en 2000 justement. La dimension autobiographie ne doit donc pas être secondaire tout comme son corollaire : la véracité psychologique.
Un premier livre sorti en 2010,
D'Acier, qui lui apporta une légitime renommée. Italie du nord, les aciéries équivalents mines de charbon et corons à la
Zola et déjà une histoire d'amitié entre deux gamines de 13 ans. Roman souvent qualifié de social.
Ici, pas de social mais nous avons également une histoire d'amitié qui s'étale sur 6 ans de 2000 à 2006 sur fond de révolution internet, ouvrant des espaces de liberté, d'excès de toutes natures et autres ouvertures discutables, à discuter, et à légiférer.
Elisa a 33 ans. Elle écrit : Dans un élan de sagesse, je comprends que le moment est venu de se souvenir. Un élan de sagesse ! , un peu court comme justification à l'écriture, mais peu me chaut comme j'aime bien l'expression.
Elisa ressort donc du haut de son escabeau, 6 journaux intimes relatant sa relation amicale avec Béatrice. 2000 à 2006, de 14 ans à la première année de fac, avant la cassure. Car cassure il y a.
Je vous laisse découvrir le périple de cette amitié, ses hauts, ses bas, ses anecdotes, les émois amoureux et autres jalons qui font de la vie de chacun ce qu'elle est.
Sur quoi se construit
une amitié?, réponse bateau, pourquoi tout savoir ?
Même question mais cette fois pour celui qui est exigeant, et bien pas de réponses ici hormis quelques fétus dans une botte de paille.
Fétus : une mère pas mère pour l'une, une mère qui impose un objectif de vie pour l'autre. Des pères, où sont ils ? Des filles chacune à sa façon pas comme les autres. Et cliché fréquent, l'une dans la lumière et l'autre dans la nuit, la lumière se voyant mieux dans le noir.
Bref, un style et de la profondeur. Mais aussi des longueurs interminables et une lassitude à chaque, exagérons un peu. coin de page. Des phrases intéressantes.
Ce que nous sommes est infiniment plus intéressant, plus émouvant, que ce que nous voudrions à tout prix paraître.
Bémol de ma part. Vouloir paraître c'est être soi. Trop facile de faire puis de dire, ce n'était pas moi.
Autre phrase-exemple : la vie a telle vraiment besoin d'être racontée pour exister ?
Question que l'on pourrait poser à l'auteur, pourquoi a t elle écrit ce qui de l'ordre de l'intime ?
Final et dernier chapitre. Un petit côté thriller et on a hâte d'en savoir plus.
Plus, que je vous laisse bien sûr découvrir si vous avez tenu jusqu'au bout.
En résumé.
Un beau livre parfois fastidieux à lire mais rattrapé par la fin.
Une histoire d'amitié qui n'en est pas vraiment une car servir de faire valoir ne peut pas durer toute une vie au risque de s'oublier.
Pour ceux qui le veulent, une réflexion sur les apports et les dérives d'internet.
Un livre de chevet pour toutes les adolescentes du moins pour celles qui lisent encore.
Silvia est un joli prénom.
Enfin, en ce qui me concerne, existai je plus en ayant écrit cela. Peu me chaut.