Je découvre le reste du travail de
Mathieu Bablet, après son remarqué
Shangri-La et
Carbone & Silicium , que j'avais tout deux beaucoup appréciés. Cet album est visiblement une de ses premières publications, et je dirais que cela se ressent.
Le dessin est toujours aussi particulier, avec une façon de rendre les proportions parfois étrange (notamment des pieds) mais aussi une certaine force de détails dans les paysages. C'est bien détaillé, parfois trop, avec des environnements qui pèsent dans les cadrages. Cependant, l'environnement détaillé donne aussi plus de poids au rendu de l'après-apocalypse. La thématique est très présente dans son oeuvre, et on sent ici que cette utilisation du dessin est toujours au service du propos. Les environnements urbains étendus sont un peu sa marque de fabrique, mais ils sont toujours au service de son message (qui parle toujours d'un univers technologique développé, mais qui mène à la perte).
Cela dit, la BD est un peu faible au niveau scénario, je dois le confesser. C'est une histoire d'apocalypse où trois personnages évoluent dedans, avec chacun un regard sur ce qu'il se passe et une volonté qui le maintient. Mais le tout est mêlée avec les insectoïdes et l'anomalie, fusion d'humain et d'insectes qui évolue aussi dans ce paysage. Entrecoupé par l'autre protagoniste, femme qui semble connaître l'avenir et réapparait ponctuellement.
L'ensemble est confus, un peu trop à mon goût, et certaines choses sont assez nébuleuses même la BD finie, notamment le rôle de l'anomalie dans tout ça. C'est aussi confus dans la thématique : parler du dernier homme sur Terre, de la façon dont chacun le vit, ou parler d'une fin ? C'est pas très clair, et au final j'en retire des idées confuses pas toujours très abouties.
Cela dit, l'ensemble me fait tout de même penser à l'auteur, dans le sens où certaines de ses thématiques semblent déjà poindre et prendre forme, de façon plus concrète et réussie, dans les albums suivants. Une sorte de première oeuvre brouillonne qui développe un propos qui s'étoffera ensuite. Clairement pas indispensable, sauf fan de l'auteur, c'est une oeuvre d'un auteur en devenir. Dans tous les cas, ses autres BD semblent bien plus pertinentes à mes yeux.