AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 221 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai découvert Mathieu Bablet seulement cette année, avec “Carbone et Silicium” et “Shangri-La”. Deux gros pavés de science-fiction qui en imposent. Et La belle mort ne m'a pas déçu.
Dans cette histoire, le monde est envahi par des extra-terrestres du genre insectes. C'est un récit de survival, de post-apocalyptique. Seul une petit groupe de jeunes semble avoir survécu, la raison de leur survie est le principal enjeu de cette aventure qui réserve des surprises, des rebondissements. Pourtant, le rythme est assez lent. le trait est très détaillé, minutieux, mettant en avant l'univers urbain, celui d'une cité infinie et vide d'humains, grouillante d'insectes, les couleurs sont très nuancées, et l'ambiance reste froide et angoissante malgré la gamme de couleur chaudes, le trait est sec. C'est un récit tout en crescendo, avec une pointe de fantastique. Il parvient à laisser dans cette torpeur désespérante, une lumière de poésie et une dramaturgie intense. Dans cette profonde noirceur, Mathieu Bablet nous amène vers une apothéose terrible avec une fin qui ne réjouira sans doute pas tout le monde : on ne sait pas s'il faut s'en réjouir ou pas, nous laissant sur un espoir très amer ou un happy end désespérant, je vous laisse choisir.
Ce récit est dans la lignée de ce qui suivra dans la production de Mathieu Bablet. C'est encore un gros pavé, ambitieux, à lire et à relire.
Commenter  J’apprécie          251
Losqu'on le déballe , l'on se dit que l'on tient un bouquin d'un fort beau gabarit ma foi ! Il respire la solidité , bien campé sur ses 140 planches dont les effluves vous donnent l'impression de sortir tout droit de l'imprimerie ! Premieres impressions visuelles et olfactives tres , tres prometteuses !

Mais Jeannot a dit un jour..un mardi si mes souvenirs sont bons....si votre ramage se rapporte à votre plumage...
En effet , couverture au top mais quid du contenu ? Adéquation totale ou fumisterie complete ? Un mot , un seul , pour résumer ce récit une fois la derniere page feuilletée , le dernier dessin mangé des yeux : é-pous-tou-flant !
Le décor : apocalyptique , ambiance fin du monde à la " Je suis une légende " ou bien encore " The road " ! L'on y découvre un monde dévasté , dépeuplé dans lequel trois p'tits gars tentent de survivre car les dangers sont nombreux : la faim , les éboulements , les sauts d'immeubles en immeubles mal ajustés ( il faut dire que nos trois héros sont de véritables Yamakasi ayant fait de ce nouveau monde leur terrain de jeu ) , et le dernier mais non des moindres : les insectoides . Etres colonisateurs , à la solde d'une reine sans pitié ( que ce soit à l'égard des humains ou de ses congénères ) et à l'appetit gargantuesque !
Une premiere partie axée sur le quotidien de nos trois survivants . Leur fuite perpétuelle afin d'échapper à ces insectes assassins . Leurs rapports aux uns et aux autres qui sont loin d'etre fusionnels malgré le contexte . La recherche journaliere d'un abri salvateur , de nourriture , d'un éventuel humain ayant , lui aussi , échappé au cataclysme . Les souvenirs pullulent au fur et à mesure que l'espoir , lui , s'amenuise ! Nombreux flashbacks nous permettant d'apprehender un peu mieux Soham , Wayne ( figure paternelle du trio ) et Jeremiah . L'auteur reussit à merveille à faire passer une multitude d'émotions sans qu'il y ait forcément besoin de dialogues . Son coup de crayon magistral se suffit à lui-meme ! Espoir , abandon , colere, amour , véritable palette émotionnelle au graphisme épuré mais oh combien évocateur !
Une seconde partie centrée , elle , sur l'envahisseur et ses véritables motivations ! Pour les fans de comics , forte similitude avec Galactus , le mangeur de mondes ! Je viens , je festoie , je pulvérise et hasta la vista baby ! Des lors , deux solutions et pas une de plus : continuer à subir , se cacher et finalement disparaitre avec cette planete ou alors se rebeller et tenter le tout pour le tout afin d'éradiquer cet estomac sur mandibules , cette reine planetovore ( à noter que ce mot fera bel et bien son apparition dans le petit Larousse 2016 , vous en avez donc la primeur , bande de petits veinards va ! ) ! A ce trio éclectique viendra se greffer une inconnue des plus énigmatiques mais au role majeur dans le fin mot de l'histoire somme toute logique..
Un bouquin d'ambiance s'il en est porté par des couleurs volontairement tres sombres ( on est pas au bal du 14 juillet non plus ! ambiance fin du monde que je vous dis ! ) . Les rares touches de gaieté sont volontairement associées aux souvenirs ressassés , témoignages d'un monde disparu ou il faisait alors bon vivre...
Meme si , de prime abord , je n'ai pas vraiment adhéré au coup de crayon plutot tout en angle , personnages y compris , et au respect des proportions plus qu'aléatoire , cela devient tres vite anecdotique tant la faculté du dessinateur à nous immerger dans ce monde de tenebres s'avere d'une redoutable éfficacité ! Description de cette ville moribonde d'un réalisme bluffant !
Autre force de ce récit , ce talent qu'a Bablet a délivrer ici et là , quand on s'y attend le moins , quelques touches de poésie et d'humour...
Bref , un bouquin qui , le temps d'une lecture , parvient à vous inoculer un peu de sa grisaille et de son désespoir .

Comme quoi une belle mort peut vous faire passer un excellent moment de lecture ! BD dévorée dans le cadre de masse critique d'ou ce magistral MERCI à Babélio et au label 619 pour ce pur moment de bonheur !
Commenter  J’apprécie          140
Vous cherchiez un monde de bisounours, des tresses enfantines et des berlingots à téter ? du waterpolo alors, des baudruches peut-être, un univers tout sucré ?
Perdu.
Oubliez le pain d'épices, Mathieu Bablet nous offre une bande dessinée post-apocalyptique cradouille à souhait, déshumanisée et fichtrement personnelle dans son histoire (pas de redite de SF connue, scénario pas clicheton).

Quel plaisir à suivre les derniers hommes sur terre ! Ce n'est pourtant pas faute d'être abreuvé de littérature et ciné de ce genre. Cette BD dénote pourtant avec brio.

Ici, le dessin régale, crée un monde, une ambiance dans laquelle j'ai pris plaisir à me lover. Franchement, j'aurais voulu 200 pages de plus. Les acteurs parcourent une Terre arrêtée que l'on visite avec eux. Les détails foisonnent, mais de façon discrète et riche, on ne met jamais l'accent dessus, c'est très fin, très cinématographique. Peu de texte, le langage, c'est le dessin ! Chaque case importe, offre un angle de vue, un renouveau, une touche propre qui nous fait cerner toujours mieux la scène. C'est tout bonnement brillant.

L'on s'éjouit à déambuler dans un monde désolé, dézoné. Jamais je n'ai si bien ressenti le désert d'une ville à l'abandon, et pourtant, je bois plus que de mesure. Un vrai voyage. Une réussite.
Commenter  J’apprécie          120
Je crois que je ne pourrais plus jamais être objective avec Mathieu Bablet : conquise depuis la découverte de Shangri-La, je ne cesse de m'émerveiller de sa conception du monde et sa vision de la vie des hommes.
La Belle Mort, ou le récit fantastique d'une fin de l'humanité toute en violence et en poésie. C'est un conte cruel où la survie n'a rien de glamour. C'est fort, c'est glauque, c'est magnifique.

Comme à chaque fois, l'aventure offerte par ses bd requiert une introspection et une volonté d'envisager l'avenir autrement. Mais non, je me complait tout autant dans ce pessimisme grandiose, dans cette ode à la fin de l'humanité.
Le récit est d'une force incroyable.
Je déteste toujours les visages des héros, mais bon sang, qu'est-ce qu'on s'en fiche, quand le reste touche à ce point à la beauté de l'éternité ?!
Commenter  J’apprécie          83
J'adore le travail de Mathieu Bablet depuis que j'ai découvert comme beaucoup d'autres son fameux Shangri-La. A l'époque, je débutais un stage en librairie spécialisée bd, je n'avais pas une grosse culture en bd/manga et la lecture de Shangri-La me procura un sérieux coup de pied au derche. Ce fut un coup de coeur immédiat à tel point que je conseillais presque en exclusivité ce titre sous les rires des employés.

Mathieu Bablet est un auteur de bd qui travaille exclusivement pour Ankama et plus précisément pour leur terrible collection Label 619 qui est responsable de certains titres assez déjantés comme Mutafukaz de Run, les comics horrifique Doggy Bags ou encore Freak's Squeele de Florent Maudoux. Outre son travail pour les anthologies Doggy Bags, Mathieu Bablet a surtout signé quatre magnifiques albums au Label 619, quatre bd dos toilé qui mélange fantastique et sociétal, action et réflexion dans des mondes où parfois l'être humain disparaît pour mieux renaître.

La Belle Mort est son premier album réédité en 2017 à l'occasion de la sortie de Shangri-La. En postface , on peut relever le petit témoignage de l'auteur ému de ce premier titre qui lui a apporté la confirmation d'un auteur de bd. Même si nous ne sommes pas encore dans la consécration apportée par Shangri-La, force est de constater que l'auteur impose avec aisance son imaginaire réfléchi et vertigineux dans ce premier titre.

La Belle Mort est une aventure post-apocalyptique. Dans une immense ville dont on ne connaît pas le nom, trois personnes tentent de survivre dans ce vaste environnement urbain des plus déserts. L'humanité semble avoir quasiment disparu mais les derniers êtres humains résidant dans ce labyrinthe de bétons et de gratte-ciel ne sont pas seuls. La menace qui a réduit à néant l'humanité est bien présente. Elle se tapie dans les rues, grouillante, raclant le bitume, s'infiltrant peu à peu dans les appartements. Ce ne sont pas des zombies mais des insectoïdes, sortes d'insectes intelligents qui ont supplanté l'humanité.

Attention, je ne conseille pas cet album aux entomophobes ( les personnes atteint de la phobie des insectes) qui risquent d'en être traumatisés. Mais les insectes n'arrivent pas de suite dans cette fiction.

L'auteur privilégie d'abord l'immersion et un certain sentiment de solitude qui entourent ces personnages livrés à eux-mêmes dans une ville vidée de ses habitants. Les premières pages s'ouvrent sur un pauvre hère qui déambule tout seul dans cette cité labyrinthique avant de basculer sur un petit groupe de trois personnes qui survit en ramassant les quelques boites de conserves encore consommables , ceci dans l'attente mortelle de leur date de péremption. Ils déambulent d'immeuble en immeuble jouant les yamakasi tout en se cachant des vagues insectoïdes.

Ce qui dénote en premier lieu et qui frappe en pleine figure, c'est le dessin architectural , vertigineux, précis, un dessin tout en profondeur, parfaitement rectiligne qui nous fait perdre la tête dans cette cité urbaine qui semble si vide mais qui est si dangereuse. Des toits des immeubles jusqu'aux intérieurs étouffants et morose des appartements, Mathieu Bablet s'impose facilement comme un " faiseur" d'univers, un artiste parfaitement à l'aise dans la création d'environnements à la fois vaste et régressifs pour l'être humain. Cet effet de "cage", nous la retrouvons d'ailleurs dans Shangri-La qui se déroule dans une immense base spatiale enfermée sur elle-même et qui réduit son humanité à de vulgaires consommateurs. Ajoutez à cela une très bonne utilisation de la couleur et des teintes qui varient suivant les moments de la journée ou qui accentue les effets de torpeurs, d'enfermements, accentuant la folie de certains passages comme une scène d'amour un poil perturbante ou encore la morosité d'une vie enfermée.

Dans La Belle Mort, cette immense ville dont on ne voit pas les limites agit en effet comme une espèce de prison pour les quelques survivants qui tentent de trouver sans forcément chercher une fin honorable à cet état de survie. Assez fort dans ces thèmes, ce premier album de Mathieu Bablet dépasse la structure classique du récit post-apo. La survie est une première base sur laquelle l'auteur étoffe la psychologie de ces personnages, leur solitude ainsi que des thèmes fort comme le devenir de l'humanité, le reflet du transhumanisme comme en témoigne le personnage du mort-vivant. C'est un titre qui dévoile déjà les qualités ambitieuses de l'écriture de Mathieu Bablet qui n'hésite pas à élever cette fiction vers des sommets extrêmes, parfois un peu casse-gueules, il faut le reconnaître

L'auteur possède un bon sens du rythme dans un premier temps en tout cas. Par exemple, les insectes n'apparaissent pas de suite mais ils envahissent peu à peu les cases. Invisible dans un premier temps ( on ne voit que l'ombre d'un mille-pattes géant ) , ils apparaissent peu à peu dans le champs des cases : insectes rampants, volants... jusqu'à des planches titanesques dévoilant des rampants géants où la gueule colossale d'une reine...

Honnêtement, je suis tellement ensorcelé par le travail de Mr. Bablet que j'ai du mal à y distinguer des défauts avec suffisamment de recul. J'ai relu cet album avec beaucoup de plaisir. Ce qui peut déranger dans cet album pour celles et ceux qui ne connaissent pas le travail de Mathieu Bablet, c'est peut-être le fait qu'en dépit de son rythme progressif, Mathieu Bablet ronge un peu sa narration vers les dernières parties de la bd. L'album devient plus précipitée avec l'apparition de la jeune femme Soham dont le lien avec quelques personnages et éléments de l'intrigue est un peu mal emmené, voir un peu floue. Les flash-backs entourant ce personnage sont tardifs et égarent un peu le lecteur. La structure de cette fiction se fragilise dans une seconde partie qui précipitent un peu les choses. de plus , on peut reprocher un petit côté un peu "poseur", un peu mauvais trip avec l'image du corps parasité par les insectes qui, malgré la symbolique de la métamorphose, se révèle un bancal dans l'intrigue et s'inspire plus d'un trip jubilatoire à la Tetsuo dans Akira. La narration de la Belle Mort est parfois un peu égarée par ses trips étranges ou par le rôle des fois mal emmené de certains personnages.

Je passe sur le design des personnages qui est assez particulier mais qui est tout simplement le style de Mathieu Bablet. A la première lecture de Shangri-La, je me rappelle avoir été un peu sceptique sur le dessin des personnages comparés notamment à la qualité des décors et environnements architecturaux. Les personnages sont en effet tous construit sur un même moule avec des traits ovales, aplatis. C'est un style propre à Mathieu Bablet qui souffre un peu de disproportions et de maladresses dans ce premier titre ( première oeuvre oblige !) mais qui est renforcé à chaque album tout en étant affirmé sans être un style passe-partout et qui se marie d'ailleurs plutôt bien avec la bd de genre. On y reviendra avec la future critique de Shangri-La.

Côté édition, les bd de Mathieu Bablet sont de bels objets : dos toilé, pelliculage mat, couverture immersive... A noter que la pagination augmente d'album en album et nous nous retrouvons avec de bons gros volumes à conserver soigneusement dans votre bibliothèque.

En somme, pour cette première bd parue en 2011, Mathieu Bablet délivre une curieuse et intense fiction post-apocalyptique. C'est une aventure hors-normes, dans lequel l'auteur nous éblouit déjà par son style graphique en matières de décors et d'environnements urbains. C'est précis, c'est détaillé et c'est diablement immersif. de même, on distingue d'ambitieuses qualités au niveau du scénario qui est un peu piégé par ses propres ambitions ce qui risque de déranger un premier lectorat mais qui se dévore tout de même avec un grand plaisir, juste pour les émotions que ce premier album nous fait ressentir.


Commenter  J’apprécie          70
Magnifique Bd, un dessin propre à Bablet.
J'ai un énorme penchant pour carbone et silicium (tellement magnifique) mais je suis aussi ravie par cette BD.
Toujours le thème de la fin de la race humaine, toujours sombre et pourtant, dans la noirceur, un espoir … qui n'a pas toujours le visage humain … mais un renouveau.
Merci pour cette belle histoire et ce graphisme si particulier.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (483) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5230 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}