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3,57

sur 223 notes
J'ai découvert Mathieu Bablet seulement cette année, avec “Carbone et Silicium” et “Shangri-La”. Deux gros pavés de science-fiction qui en imposent. Et La belle mort ne m'a pas déçu.
Dans cette histoire, le monde est envahi par des extra-terrestres du genre insectes. C'est un récit de survival, de post-apocalyptique. Seul une petit groupe de jeunes semble avoir survécu, la raison de leur survie est le principal enjeu de cette aventure qui réserve des surprises, des rebondissements. Pourtant, le rythme est assez lent. le trait est très détaillé, minutieux, mettant en avant l'univers urbain, celui d'une cité infinie et vide d'humains, grouillante d'insectes, les couleurs sont très nuancées, et l'ambiance reste froide et angoissante malgré la gamme de couleur chaudes, le trait est sec. C'est un récit tout en crescendo, avec une pointe de fantastique. Il parvient à laisser dans cette torpeur désespérante, une lumière de poésie et une dramaturgie intense. Dans cette profonde noirceur, Mathieu Bablet nous amène vers une apothéose terrible avec une fin qui ne réjouira sans doute pas tout le monde : on ne sait pas s'il faut s'en réjouir ou pas, nous laissant sur un espoir très amer ou un happy end désespérant, je vous laisse choisir.
Ce récit est dans la lignée de ce qui suivra dans la production de Mathieu Bablet. C'est encore un gros pavé, ambitieux, à lire et à relire.
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J'ai acheté cette bd en ligne un peu sur un coup de tête après avoir vu les 3 premières pages qui m'ont fascinée, mais je ressors plutot mitigée de cette lecture qui avait pourtant bien commencé.
Je ne savais pas à quoi m'attendre mais c'est l'atmosphère qui s'en dégage qui m'a tout de suite attiré, cette ambiance de fin du monde où tout n'est que ruine et où il ne reste que quelques survivants est très bien retranscrite, dans de beaux décors, malgré des personnages que je trouve extrêmement moches.

J'affectionne particulièrement les récits post-apocalyptiques, et la 1ère partie où les survivants tentent de s'en sortir dans ce monde détruit sans même savoir pourquoi ils le font est plutot intéressante, puis l'histoire glisse peu à peu dans un non-sens en tentant "d'expliquer" ce qu'il s'est passé ou ce qui va se passer.
Pas qu'on ait systématiquement besoin d'explications dans une histoire, je crois même qu'il aurait mieux valu éviter car pour moi c'est complètement parti en sucette! Non seulement les tenants et aboutissants de l'histoire deviennent incompréhensibles ou sans interêt, mais on ne s'attache pas du tout à ces personnages. A vrai dire je me fichais complètement de ce qui pouvait leur arriver.

On peut difficilement ne pas penser a la série "The Walking Dead" avec ce type d'ambiance, comme cela a déjà été mentionné, mais j'y ai surtout vu beaucoup de références à Akira, autant dans les images que dans certains évènements, en étant pourtant loin du niveau de ce superbe manga qui pour moi reste une référence en la matière.

En conclusion je ne suis pas très convaincue, il y a du potentiel gaché, mais ça se lit vite et il mérite ses 3 étoiles pour les illustrations de la ville qui je le redit sont superbes, l'atmosphère générale prenante et le texte du début qui est, je crois, tiré de "Le dernier homme" de Grainville.

Challenge bd 2019
Challenge multi-defis 2019
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Losqu'on le déballe , l'on se dit que l'on tient un bouquin d'un fort beau gabarit ma foi ! Il respire la solidité , bien campé sur ses 140 planches dont les effluves vous donnent l'impression de sortir tout droit de l'imprimerie ! Premieres impressions visuelles et olfactives tres , tres prometteuses !

Mais Jeannot a dit un jour..un mardi si mes souvenirs sont bons....si votre ramage se rapporte à votre plumage...
En effet , couverture au top mais quid du contenu ? Adéquation totale ou fumisterie complete ? Un mot , un seul , pour résumer ce récit une fois la derniere page feuilletée , le dernier dessin mangé des yeux : é-pous-tou-flant !
Le décor : apocalyptique , ambiance fin du monde à la " Je suis une légende " ou bien encore " The road " ! L'on y découvre un monde dévasté , dépeuplé dans lequel trois p'tits gars tentent de survivre car les dangers sont nombreux : la faim , les éboulements , les sauts d'immeubles en immeubles mal ajustés ( il faut dire que nos trois héros sont de véritables Yamakasi ayant fait de ce nouveau monde leur terrain de jeu ) , et le dernier mais non des moindres : les insectoides . Etres colonisateurs , à la solde d'une reine sans pitié ( que ce soit à l'égard des humains ou de ses congénères ) et à l'appetit gargantuesque !
Une premiere partie axée sur le quotidien de nos trois survivants . Leur fuite perpétuelle afin d'échapper à ces insectes assassins . Leurs rapports aux uns et aux autres qui sont loin d'etre fusionnels malgré le contexte . La recherche journaliere d'un abri salvateur , de nourriture , d'un éventuel humain ayant , lui aussi , échappé au cataclysme . Les souvenirs pullulent au fur et à mesure que l'espoir , lui , s'amenuise ! Nombreux flashbacks nous permettant d'apprehender un peu mieux Soham , Wayne ( figure paternelle du trio ) et Jeremiah . L'auteur reussit à merveille à faire passer une multitude d'émotions sans qu'il y ait forcément besoin de dialogues . Son coup de crayon magistral se suffit à lui-meme ! Espoir , abandon , colere, amour , véritable palette émotionnelle au graphisme épuré mais oh combien évocateur !
Une seconde partie centrée , elle , sur l'envahisseur et ses véritables motivations ! Pour les fans de comics , forte similitude avec Galactus , le mangeur de mondes ! Je viens , je festoie , je pulvérise et hasta la vista baby ! Des lors , deux solutions et pas une de plus : continuer à subir , se cacher et finalement disparaitre avec cette planete ou alors se rebeller et tenter le tout pour le tout afin d'éradiquer cet estomac sur mandibules , cette reine planetovore ( à noter que ce mot fera bel et bien son apparition dans le petit Larousse 2016 , vous en avez donc la primeur , bande de petits veinards va ! ) ! A ce trio éclectique viendra se greffer une inconnue des plus énigmatiques mais au role majeur dans le fin mot de l'histoire somme toute logique..
Un bouquin d'ambiance s'il en est porté par des couleurs volontairement tres sombres ( on est pas au bal du 14 juillet non plus ! ambiance fin du monde que je vous dis ! ) . Les rares touches de gaieté sont volontairement associées aux souvenirs ressassés , témoignages d'un monde disparu ou il faisait alors bon vivre...
Meme si , de prime abord , je n'ai pas vraiment adhéré au coup de crayon plutot tout en angle , personnages y compris , et au respect des proportions plus qu'aléatoire , cela devient tres vite anecdotique tant la faculté du dessinateur à nous immerger dans ce monde de tenebres s'avere d'une redoutable éfficacité ! Description de cette ville moribonde d'un réalisme bluffant !
Autre force de ce récit , ce talent qu'a Bablet a délivrer ici et là , quand on s'y attend le moins , quelques touches de poésie et d'humour...
Bref , un bouquin qui , le temps d'une lecture , parvient à vous inoculer un peu de sa grisaille et de son désespoir .

Comme quoi une belle mort peut vous faire passer un excellent moment de lecture ! BD dévorée dans le cadre de masse critique d'ou ce magistral MERCI à Babélio et au label 619 pour ce pur moment de bonheur !
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Vous cherchiez un monde de bisounours, des tresses enfantines et des berlingots à téter ? du waterpolo alors, des baudruches peut-être, un univers tout sucré ?
Perdu.
Oubliez le pain d'épices, Mathieu Bablet nous offre une bande dessinée post-apocalyptique cradouille à souhait, déshumanisée et fichtrement personnelle dans son histoire (pas de redite de SF connue, scénario pas clicheton).

Quel plaisir à suivre les derniers hommes sur terre ! Ce n'est pourtant pas faute d'être abreuvé de littérature et ciné de ce genre. Cette BD dénote pourtant avec brio.

Ici, le dessin régale, crée un monde, une ambiance dans laquelle j'ai pris plaisir à me lover. Franchement, j'aurais voulu 200 pages de plus. Les acteurs parcourent une Terre arrêtée que l'on visite avec eux. Les détails foisonnent, mais de façon discrète et riche, on ne met jamais l'accent dessus, c'est très fin, très cinématographique. Peu de texte, le langage, c'est le dessin ! Chaque case importe, offre un angle de vue, un renouveau, une touche propre qui nous fait cerner toujours mieux la scène. C'est tout bonnement brillant.

L'on s'éjouit à déambuler dans un monde désolé, dézoné. Jamais je n'ai si bien ressenti le désert d'une ville à l'abandon, et pourtant, je bois plus que de mesure. Un vrai voyage. Une réussite.
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Je crois que je ne pourrais plus jamais être objective avec Mathieu Bablet : conquise depuis la découverte de Shangri-La, je ne cesse de m'émerveiller de sa conception du monde et sa vision de la vie des hommes.
La Belle Mort, ou le récit fantastique d'une fin de l'humanité toute en violence et en poésie. C'est un conte cruel où la survie n'a rien de glamour. C'est fort, c'est glauque, c'est magnifique.

Comme à chaque fois, l'aventure offerte par ses bd requiert une introspection et une volonté d'envisager l'avenir autrement. Mais non, je me complait tout autant dans ce pessimisme grandiose, dans cette ode à la fin de l'humanité.
Le récit est d'une force incroyable.
Je déteste toujours les visages des héros, mais bon sang, qu'est-ce qu'on s'en fiche, quand le reste touche à ce point à la beauté de l'éternité ?!
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J'aime les BD qui créent des ambiances et celle-ci en fait partie. À première vue, le dessin ne me correspond pas vraiment avec ces personnages aux visages très simplifiés et aux traits taillés à la serpette. Cependant, la manière dont est dessinée cette ville, potentiellement New York, crée une ambiance troublante : les environnements urbains sont représentés avec une méticulosité particulière, toujours dans des tons sépia. Presque toutes les cases présentent un point de fuite dans la perspective des bâtiments avec jamais autre chose que la ville à l'horizon. Ça m'a donné une impression d'oppression, d'isolement. Mais c'est bien le but recherché puisqu'on suit les seuls rescapés d'une sorte d'apocalypse dont on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'ils craignent des créatures insectoïdes plus que tout et qu'ils n'ont rien à manger d'autre que les conserves qu'ils trouvent. Leur espérance de survivre est très limitée.
On retrouve les thèmes classiques de la SF ou de livres style Je suis une Légende ou La route : être seul et rescapé devient presque une punition et survivre un calvaire dont la seule issue est la mort violente, à petit feu ou le suicide.
L'auteur arrive à insuffler une atmosphère très prenante, passant d'un début assez réaliste et cruel à un progressif glissement vers une situation de plus en plus étrange. On se demande si on ne voit pas simplement les personnages devenir fous ou si on plonge vraiment dans le fantastique. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue que je vous laisse découvrir. Juste un mot sur la fin assez ouverte qui peut s'interpréter de manières différentes et dont je me demande toujours si elle est positive, pleine d'espoir ou simplement totalement désespérée et cynique ou un mélange des deux.
En tout cas, j'ai vraiment apprécié cette lecture d'une BD d'ambiance très aboutie, assez rare dans son genre et très bien servie par un graphisme approprié et particulièrement pour les représentations architecturales. Par contre un dernier conseil : à ne pas lire si vous n'aimez pas les insectes et encore moins les insectes qui grouillent ;)
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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J'adore le travail de Mathieu Bablet depuis que j'ai découvert comme beaucoup d'autres son fameux Shangri-La. A l'époque, je débutais un stage en librairie spécialisée bd, je n'avais pas une grosse culture en bd/manga et la lecture de Shangri-La me procura un sérieux coup de pied au derche. Ce fut un coup de coeur immédiat à tel point que je conseillais presque en exclusivité ce titre sous les rires des employés.

Mathieu Bablet est un auteur de bd qui travaille exclusivement pour Ankama et plus précisément pour leur terrible collection Label 619 qui est responsable de certains titres assez déjantés comme Mutafukaz de Run, les comics horrifique Doggy Bags ou encore Freak's Squeele de Florent Maudoux. Outre son travail pour les anthologies Doggy Bags, Mathieu Bablet a surtout signé quatre magnifiques albums au Label 619, quatre bd dos toilé qui mélange fantastique et sociétal, action et réflexion dans des mondes où parfois l'être humain disparaît pour mieux renaître.

La Belle Mort est son premier album réédité en 2017 à l'occasion de la sortie de Shangri-La. En postface , on peut relever le petit témoignage de l'auteur ému de ce premier titre qui lui a apporté la confirmation d'un auteur de bd. Même si nous ne sommes pas encore dans la consécration apportée par Shangri-La, force est de constater que l'auteur impose avec aisance son imaginaire réfléchi et vertigineux dans ce premier titre.

La Belle Mort est une aventure post-apocalyptique. Dans une immense ville dont on ne connaît pas le nom, trois personnes tentent de survivre dans ce vaste environnement urbain des plus déserts. L'humanité semble avoir quasiment disparu mais les derniers êtres humains résidant dans ce labyrinthe de bétons et de gratte-ciel ne sont pas seuls. La menace qui a réduit à néant l'humanité est bien présente. Elle se tapie dans les rues, grouillante, raclant le bitume, s'infiltrant peu à peu dans les appartements. Ce ne sont pas des zombies mais des insectoïdes, sortes d'insectes intelligents qui ont supplanté l'humanité.

Attention, je ne conseille pas cet album aux entomophobes ( les personnes atteint de la phobie des insectes) qui risquent d'en être traumatisés. Mais les insectes n'arrivent pas de suite dans cette fiction.

L'auteur privilégie d'abord l'immersion et un certain sentiment de solitude qui entourent ces personnages livrés à eux-mêmes dans une ville vidée de ses habitants. Les premières pages s'ouvrent sur un pauvre hère qui déambule tout seul dans cette cité labyrinthique avant de basculer sur un petit groupe de trois personnes qui survit en ramassant les quelques boites de conserves encore consommables , ceci dans l'attente mortelle de leur date de péremption. Ils déambulent d'immeuble en immeuble jouant les yamakasi tout en se cachant des vagues insectoïdes.

Ce qui dénote en premier lieu et qui frappe en pleine figure, c'est le dessin architectural , vertigineux, précis, un dessin tout en profondeur, parfaitement rectiligne qui nous fait perdre la tête dans cette cité urbaine qui semble si vide mais qui est si dangereuse. Des toits des immeubles jusqu'aux intérieurs étouffants et morose des appartements, Mathieu Bablet s'impose facilement comme un " faiseur" d'univers, un artiste parfaitement à l'aise dans la création d'environnements à la fois vaste et régressifs pour l'être humain. Cet effet de "cage", nous la retrouvons d'ailleurs dans Shangri-La qui se déroule dans une immense base spatiale enfermée sur elle-même et qui réduit son humanité à de vulgaires consommateurs. Ajoutez à cela une très bonne utilisation de la couleur et des teintes qui varient suivant les moments de la journée ou qui accentue les effets de torpeurs, d'enfermements, accentuant la folie de certains passages comme une scène d'amour un poil perturbante ou encore la morosité d'une vie enfermée.

Dans La Belle Mort, cette immense ville dont on ne voit pas les limites agit en effet comme une espèce de prison pour les quelques survivants qui tentent de trouver sans forcément chercher une fin honorable à cet état de survie. Assez fort dans ces thèmes, ce premier album de Mathieu Bablet dépasse la structure classique du récit post-apo. La survie est une première base sur laquelle l'auteur étoffe la psychologie de ces personnages, leur solitude ainsi que des thèmes fort comme le devenir de l'humanité, le reflet du transhumanisme comme en témoigne le personnage du mort-vivant. C'est un titre qui dévoile déjà les qualités ambitieuses de l'écriture de Mathieu Bablet qui n'hésite pas à élever cette fiction vers des sommets extrêmes, parfois un peu casse-gueules, il faut le reconnaître

L'auteur possède un bon sens du rythme dans un premier temps en tout cas. Par exemple, les insectes n'apparaissent pas de suite mais ils envahissent peu à peu les cases. Invisible dans un premier temps ( on ne voit que l'ombre d'un mille-pattes géant ) , ils apparaissent peu à peu dans le champs des cases : insectes rampants, volants... jusqu'à des planches titanesques dévoilant des rampants géants où la gueule colossale d'une reine...

Honnêtement, je suis tellement ensorcelé par le travail de Mr. Bablet que j'ai du mal à y distinguer des défauts avec suffisamment de recul. J'ai relu cet album avec beaucoup de plaisir. Ce qui peut déranger dans cet album pour celles et ceux qui ne connaissent pas le travail de Mathieu Bablet, c'est peut-être le fait qu'en dépit de son rythme progressif, Mathieu Bablet ronge un peu sa narration vers les dernières parties de la bd. L'album devient plus précipitée avec l'apparition de la jeune femme Soham dont le lien avec quelques personnages et éléments de l'intrigue est un peu mal emmené, voir un peu floue. Les flash-backs entourant ce personnage sont tardifs et égarent un peu le lecteur. La structure de cette fiction se fragilise dans une seconde partie qui précipitent un peu les choses. de plus , on peut reprocher un petit côté un peu "poseur", un peu mauvais trip avec l'image du corps parasité par les insectes qui, malgré la symbolique de la métamorphose, se révèle un bancal dans l'intrigue et s'inspire plus d'un trip jubilatoire à la Tetsuo dans Akira. La narration de la Belle Mort est parfois un peu égarée par ses trips étranges ou par le rôle des fois mal emmené de certains personnages.

Je passe sur le design des personnages qui est assez particulier mais qui est tout simplement le style de Mathieu Bablet. A la première lecture de Shangri-La, je me rappelle avoir été un peu sceptique sur le dessin des personnages comparés notamment à la qualité des décors et environnements architecturaux. Les personnages sont en effet tous construit sur un même moule avec des traits ovales, aplatis. C'est un style propre à Mathieu Bablet qui souffre un peu de disproportions et de maladresses dans ce premier titre ( première oeuvre oblige !) mais qui est renforcé à chaque album tout en étant affirmé sans être un style passe-partout et qui se marie d'ailleurs plutôt bien avec la bd de genre. On y reviendra avec la future critique de Shangri-La.

Côté édition, les bd de Mathieu Bablet sont de bels objets : dos toilé, pelliculage mat, couverture immersive... A noter que la pagination augmente d'album en album et nous nous retrouvons avec de bons gros volumes à conserver soigneusement dans votre bibliothèque.

En somme, pour cette première bd parue en 2011, Mathieu Bablet délivre une curieuse et intense fiction post-apocalyptique. C'est une aventure hors-normes, dans lequel l'auteur nous éblouit déjà par son style graphique en matières de décors et d'environnements urbains. C'est précis, c'est détaillé et c'est diablement immersif. de même, on distingue d'ambitieuses qualités au niveau du scénario qui est un peu piégé par ses propres ambitions ce qui risque de déranger un premier lectorat mais qui se dévore tout de même avec un grand plaisir, juste pour les émotions que ce premier album nous fait ressentir.


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Univers post-apocalyptique. « Quoi ? Encore ? Mais ils n'en ont pas marre de nous bassiner avec les univers post-apocalyptiques !? Y'a jamais rien d'original. Ils tournent toujours autour des mêmes … » Voilà ce à quoi j'ai pu penser quand j'ai mis cette bande-dessinée dans mon petit sac à la bibliothèque : je me contrains bon et mal gré à tous les livres français présents dans ma bibliothèque (la langue de Molière me manque les amis !). Donc, je disais …

Avec La Belle mort, nous plongeons dans un décor post-apocalyptique et nous n'avons guère besoin de mille et une bulles pour nous le faire comprendre. La ville est déserte, dévastée par le temps et par quelque chose qui devient rapidement des « insectoides » grâce aux commentaires des personnages. « Insectoide » est un mot qui n'existe pas et pour cause, c'est une histoire alambiquée – nous sommes dans un univers post-apocalyptique, ne l'oubliez pas – qui prend néanmoins sens au fil des pages de la bande dessinée. Qui dit ville dévastée, proche fin du monde, dit forcément groupe de survivants. On ne va pas vous la faire à vous connaisseurs de Walking Dead et autres survivals du genre. Notre petit groupe de survivants vie donc de pillages de supermarché, de demeure et en revient à vivre de boites de conserve mais rapidement vient le temps des questions existentielles. Jusqu'à quand ? Et que faire après … quand tout aura été consommé, que faire ? Ces personnages sont bousculés. On remue leurs entrailles pour en faire ressortir ce qu'il y a de plus triste, de plus fou et même de plus beau car ils sont tous liés à une Destinée qui les dépasse … et de loin ! Pas beaucoup de scènes de guerre, on les compte sur les doigts. La Belle mort met en scène les entrailles de ses personnages et c'est ce qui est plaisant à lire : un livre intelligent.

Ce scenario est porté par un graphisme … impressionnant. Les couleurs, le coup de crayon, les perspectives des dessins ne font que renforcer ce sentiment de vide, de minuscule parmi le géant, de néant au milieu d'un tout. Véritable bande dessinée, les dessins ont un réel enjeu. Ils portent un message au même titre que les actions et paroles des personnages. Parmi ce décor particulier, nos personnages … minuscules, en pointillés …



La Belle mort est une incroyable découverte pour moi, et une franche réussite pour son créateur Mathieu Bablet. Sincèrement, cette copieuse bande dessinée – 140 pages – mérite le coup d'oeil …
Gros énorme plus pour le cahier graphique final ! WAHOO !
Lien : http://leslescturesdespleenl..
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Cette bd n'est de loin pas la pire que j'ai lue dans ma vie. Il y a de bonnes idées mais exploitées trop maladroitement pour convaincre le lecteur. En effet, le récit n'est pas assez crédible et le dessin beaucoup trop angulaire pour me plaire. Néanmoins, la description de ce monde apocalyptique est plutôt réussie. Nous sommes dans un genre de Starship Troopers mais en moins spectaculaire. J'ai toujours su que les insectes étaient nos pires ennemis !

C'était la toute première bd de ce jeune auteur et donc il y a des défauts de jeunesse inhérents. J'aurais envie de lui dire de poursuivre et de travailler encore car il y a quelque part de bonnes potentialités. J'ai senti en tout une nette progression dans le graphisme avec son « Adrastée » paru deux ans plus tard.

On sent l'influence d'une série comme Walking Dead même si le sujet est sensiblement différent. L'auteur a réussi quand même à créer un univers intéressant. C'est un coup d'essai loupé mais profitable.
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J'ai découvert Mathieu Bablet par « Shangri-La ». J'ai été immédiatement attirée par l'époustouflante couverture de « La belle mort », son premier album, primo édité en 2011, réédité en 2017. On y trouve bien déjà le style de Mathieu Bablet, qui a une signature graphique très identifiable. Il a sa façon de dessiner les personnages, on aime ou n'aime pas. Voutch a ses grands nez, Bablet a ses nez droits, ses mentons pointus et ses pieds plats. Mais c'est un indéniable grand dessinateur de l'hyper urbain gigantesque, déshumanisé, de la densité et de la désolation, du fourmillement. Les planches aquarellées sont d'une incroyable richesse et précision. Je lis ses ouvrages très lentement, tant je ne veux rien manquer des détails auxquels il a pensé. Les cadrages sont très cinématographiques, plongées, contre-plongées et autres variations de points de vue en camera drone, on tourne autour des personnages, c'est très enivrant. Un régal.
Par contre cette histoire de fin de l'humanité a comme un gout d'inachevé. le début est très surprenant et captivant, avec l'extrait d'un texte sur le dernier homme (référence non citée, hélas), la course pour la survie en milieu post apocalyptique hostile est bien rendue. Et puis quand les envahisseurs, les insectoïdes, sont enfin visibles, finalement ce n'est plus si tendu, l'histoire perd progressivement en intensité. Dans les courses poursuites je commence à voir davantage les incohérences, les protagonistes font des sauts dignes de super-héros de mangas, je perds leur faiblesse et donc leur humanité, je ne suis plus dans le même paradigme. Et quand je commence à voir des incohérences, j'en trouve d'autres, par exemple comment ils ont trouvé suffisamment à boire alors qu'ils sont les derniers survivants et que tout est à l'arrêt ? Une fin court-circuitée, bien trop rapide et facile, qui m'a laissée sur ma faim.
Mais j'en garde tout de même un grand plaisir visuel.
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