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3,57

sur 221 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime les BD qui créent des ambiances et celle-ci en fait partie. À première vue, le dessin ne me correspond pas vraiment avec ces personnages aux visages très simplifiés et aux traits taillés à la serpette. Cependant, la manière dont est dessinée cette ville, potentiellement New York, crée une ambiance troublante : les environnements urbains sont représentés avec une méticulosité particulière, toujours dans des tons sépia. Presque toutes les cases présentent un point de fuite dans la perspective des bâtiments avec jamais autre chose que la ville à l'horizon. Ça m'a donné une impression d'oppression, d'isolement. Mais c'est bien le but recherché puisqu'on suit les seuls rescapés d'une sorte d'apocalypse dont on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'ils craignent des créatures insectoïdes plus que tout et qu'ils n'ont rien à manger d'autre que les conserves qu'ils trouvent. Leur espérance de survivre est très limitée.
On retrouve les thèmes classiques de la SF ou de livres style Je suis une Légende ou La route : être seul et rescapé devient presque une punition et survivre un calvaire dont la seule issue est la mort violente, à petit feu ou le suicide.
L'auteur arrive à insuffler une atmosphère très prenante, passant d'un début assez réaliste et cruel à un progressif glissement vers une situation de plus en plus étrange. On se demande si on ne voit pas simplement les personnages devenir fous ou si on plonge vraiment dans le fantastique. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue que je vous laisse découvrir. Juste un mot sur la fin assez ouverte qui peut s'interpréter de manières différentes et dont je me demande toujours si elle est positive, pleine d'espoir ou simplement totalement désespérée et cynique ou un mélange des deux.
En tout cas, j'ai vraiment apprécié cette lecture d'une BD d'ambiance très aboutie, assez rare dans son genre et très bien servie par un graphisme approprié et particulièrement pour les représentations architecturales. Par contre un dernier conseil : à ne pas lire si vous n'aimez pas les insectes et encore moins les insectes qui grouillent ;)
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Univers post-apocalyptique. « Quoi ? Encore ? Mais ils n'en ont pas marre de nous bassiner avec les univers post-apocalyptiques !? Y'a jamais rien d'original. Ils tournent toujours autour des mêmes … » Voilà ce à quoi j'ai pu penser quand j'ai mis cette bande-dessinée dans mon petit sac à la bibliothèque : je me contrains bon et mal gré à tous les livres français présents dans ma bibliothèque (la langue de Molière me manque les amis !). Donc, je disais …

Avec La Belle mort, nous plongeons dans un décor post-apocalyptique et nous n'avons guère besoin de mille et une bulles pour nous le faire comprendre. La ville est déserte, dévastée par le temps et par quelque chose qui devient rapidement des « insectoides » grâce aux commentaires des personnages. « Insectoide » est un mot qui n'existe pas et pour cause, c'est une histoire alambiquée – nous sommes dans un univers post-apocalyptique, ne l'oubliez pas – qui prend néanmoins sens au fil des pages de la bande dessinée. Qui dit ville dévastée, proche fin du monde, dit forcément groupe de survivants. On ne va pas vous la faire à vous connaisseurs de Walking Dead et autres survivals du genre. Notre petit groupe de survivants vie donc de pillages de supermarché, de demeure et en revient à vivre de boites de conserve mais rapidement vient le temps des questions existentielles. Jusqu'à quand ? Et que faire après … quand tout aura été consommé, que faire ? Ces personnages sont bousculés. On remue leurs entrailles pour en faire ressortir ce qu'il y a de plus triste, de plus fou et même de plus beau car ils sont tous liés à une Destinée qui les dépasse … et de loin ! Pas beaucoup de scènes de guerre, on les compte sur les doigts. La Belle mort met en scène les entrailles de ses personnages et c'est ce qui est plaisant à lire : un livre intelligent.

Ce scenario est porté par un graphisme … impressionnant. Les couleurs, le coup de crayon, les perspectives des dessins ne font que renforcer ce sentiment de vide, de minuscule parmi le géant, de néant au milieu d'un tout. Véritable bande dessinée, les dessins ont un réel enjeu. Ils portent un message au même titre que les actions et paroles des personnages. Parmi ce décor particulier, nos personnages … minuscules, en pointillés …



La Belle mort est une incroyable découverte pour moi, et une franche réussite pour son créateur Mathieu Bablet. Sincèrement, cette copieuse bande dessinée – 140 pages – mérite le coup d'oeil …
Gros énorme plus pour le cahier graphique final ! WAHOO !
Lien : http://leslescturesdespleenl..
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J'ai découvert Mathieu Bablet par « Shangri-La ». J'ai été immédiatement attirée par l'époustouflante couverture de « La belle mort », son premier album, primo édité en 2011, réédité en 2017. On y trouve bien déjà le style de Mathieu Bablet, qui a une signature graphique très identifiable. Il a sa façon de dessiner les personnages, on aime ou n'aime pas. Voutch a ses grands nez, Bablet a ses nez droits, ses mentons pointus et ses pieds plats. Mais c'est un indéniable grand dessinateur de l'hyper urbain gigantesque, déshumanisé, de la densité et de la désolation, du fourmillement. Les planches aquarellées sont d'une incroyable richesse et précision. Je lis ses ouvrages très lentement, tant je ne veux rien manquer des détails auxquels il a pensé. Les cadrages sont très cinématographiques, plongées, contre-plongées et autres variations de points de vue en camera drone, on tourne autour des personnages, c'est très enivrant. Un régal.
Par contre cette histoire de fin de l'humanité a comme un gout d'inachevé. le début est très surprenant et captivant, avec l'extrait d'un texte sur le dernier homme (référence non citée, hélas), la course pour la survie en milieu post apocalyptique hostile est bien rendue. Et puis quand les envahisseurs, les insectoïdes, sont enfin visibles, finalement ce n'est plus si tendu, l'histoire perd progressivement en intensité. Dans les courses poursuites je commence à voir davantage les incohérences, les protagonistes font des sauts dignes de super-héros de mangas, je perds leur faiblesse et donc leur humanité, je ne suis plus dans le même paradigme. Et quand je commence à voir des incohérences, j'en trouve d'autres, par exemple comment ils ont trouvé suffisamment à boire alors qu'ils sont les derniers survivants et que tout est à l'arrêt ? Une fin court-circuitée, bien trop rapide et facile, qui m'a laissée sur ma faim.
Mais j'en garde tout de même un grand plaisir visuel.
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Je continue ma découverte de Bablet... avec sa meilleure bd selon moi que ce La belle mort !
Pourtant composée avant Shangri-la, je la trouve bien moins naïve que son "chef-d'oeuvre".
Oui, je n'avais pas vraiment aimé Shangri-la et son côté "donneur de leçon", et à cause de ses dialogues et idées déjà vu partout depuis des décennies en SF.
Non clairement La belle mort est ma préférée de l'auteur !
Un univers post-apo, un peu d'horreur, des idées et questions intéressantes... c'est tout ce qu'il me fallait ! Et un dessin sublime, comme toujours.
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L'auteur de Shangri-la, Mathieu Bablet nous offre un très beau volume (belle édition de Label 619) avec un travail graphique remarquable. Même si l'histoire reste un peu sombre avec le thème des derniers hommes vivants sous fond d'attaque mondiale d'insectoïdes, j'ai beaucoup aimé les paysages urbains travaillés et le contexte.
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Me faire aimer une bd qui fourmille de bestioles alors que je déteste, presque jusqu'à la phobie les insectes, c'est le tour de force que réussit Mathieu Bablet. Sa bd qui propose un mixte parfait entre le film Je suis une légende et une version d'Indépendance Day où mes bestioles auraient gagné la bataille, est passionnant. J'ai très vite été prise par l'intrigue au point de tourner les pages avec vélocité, alors que les pages grouillaient de plus en plus de cafards et autres insectes du même acabit!
Un très beau titre avec un scénario menée avec beaucoup de maestria.
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Post-apo, survivalisme, quête du soi et définition de l'humain quand société s'écroule. A ceci est ajouté une invasion extraterrestre sans visage et la réalisation d'une quête supérieure d'un ordre cosmique.

Mathieu Bablet nous prend par la main dans un univers vide et calme à fendre l'âme, où le désert urbain plein de ses biens abandonnés fait échos aux repères perdus des survivants dépossédés de leur propre humanité, de leur conscience, de leur vie.

Une plongé mélancolique vers la fin du monde et la création d'un nouvel ordre, la fin anecdotique du genre humain tel que l'on s'en souvient, ce petit accident de l'Histoire qui n'a finalement pas grand sens.

Bablet est un conteur à n'en point douter, il émane toujours une poésie douce amère de ses effondrements fantasmés ou l'humain est, plus que tout, dérisoire.
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Trois jeunes hommes errent dans une New York post-apocalyptique. Chaque jour, ils recherchent un abri, de la nourriture, une certaine sécurité aussi, car des insectoïdes ont envahi la terre. Ces insectes géants, d'origine extra terrestre, agissent pour leur survie collective, qui passe par celle de leur reine, laquelle se déplace de planète en planète et est extrêmement vorace. Entre les trois comparses, c'est une union forcée par les événements, car l'entente n'est pas forcément de mise et d'importantes divergences de points de vue sont visibles dès le début. S'ils semblent être les seuls survivants, ils vont tout de même croiser deux personnages qui vont tous deux avoir une importance capitale pour le récit : un jeune homme dont le corps servira de réceptacle à des insectes parasites en quête de liberté individuelle et une jeune femme qui connaît très, voire trop bien, les intentions de la reine.

Ambiance post-apocalyptique oblige, la galerie des personnages n'est pas extrêmement étoffée. Soham, qui endosse dans l'album la faute originelle - le meurtre d'un autre homme - cherche une destinée : il ne trouvera que la mort : la belle mort, celle que l'on choisit. Jeremiah, lui, cherche amour et humanité dans un monde qui n'en contient apparemment plus (le meurtre originel le prouve) : il trouvera la trahison. Enfin, Wayne, le plus âgé, ancien ouvrier peu intéressé par sa paternité dans la vie d'avant, cherche des responsabilités (celle de la survie de Soham et Jeremiah) : il trouvera la folie. La jeune femme, Robin, cherche son propre intérêt, et y réussit : mais cette victoire est personnelle, individualiste, et elle fait de nombreux dégâts.

L'album se signale par une grande qualité graphique. Mathieu Bablet imagine un environnement très urbain, fait d'immeubles et de tours, de petits appartements, des souvenirs matériels du temps de l'humanité. L'environnement est très minéral et très marqué par la présence de l'homme, qui, paradoxalement, est franchement absent. Mathieu Bablet se distingue, graphiquement, tant par une grande précision du trait sur les décors urbains et sur les insectes, que par son traitement de personnages aux traits angulaires, qui fait ressentir une certaine influence du manga. le rendu visuel de l'apocalypse est très réussi, notamment parce que l'album est relativement sombre et baigne dans une lumière tamisée.

Malgré ses qualités - graphiques en premier lieu -, La belle mort souffre de défauts narratifs qui le mettent en-dessous d'autres oeuvres, notamment Shangri-La du même auteur. Les relations entre les personnages apparaissent quelque peu abruptes (entre Soham et Robin, entre Jeremiah et Wayne), et les changements de direction des uns ou des autres manquent parfois de naturel. Aussi, l'auteur semble hésiter à expliquer le monde qu'il dessine, et, malgré des flash-backs très intéressants, le lecteur trouve parfois des moments de flottement narratif qui n'éclairent pas totalement les intentions de chacun (ce qui n'est pas un défaut en soi) et cassent le rythme du récit.

Si l'album est avant tout un voyage visuel dans un monde - le nôtre, humain - en décomposition, il recèle toutefois quelques pistes de réflexion intéressantes. Ainsi, l'auteur interroge la notion d'apocalypse : à première vue, l'apocalypse a déjà eu lieu : des milliards d'humains sont morts, la civilisation telle que nous la connaissons n'existe plus. Pourtant, il semble bien que le départ futur de la reine insectoïde provoquera une nouvelle catastrophe sur terre : une apocalypse peut en cacher une autre. Par ailleurs, cette apocalypse ne l'est que pour notre civilisation et pour nous, humains. D'autres espèces animales ont survécu. En réalité, ce qui finit, c'est l'ethnocentrisme. Et, dans ce monde en mutation, Robin apparaît comme une nouvelle Eve, jaillissant d'un Eden urbain et ruiné.

La fin de la civilisation humaine est clairement symbolisé par la ruine de la ville. On pourrait s'étonner, d'ailleurs, que Wayne, Jeremiah et Soham n'aient pas fui ce lieu : au contraire, ils y sont restés, comptant sur le surplus de la production alimentaire industrielle pour survivre. Ils sont dans la ville comme dans une prison dorée. La date de péremption des aliments est devenue celle de leur mort, inéluctable.

Dans ce monde fini pour les hommes, il est l'heure de faire le bilan de l'humanité. Qu'est-ce qui la fonde ? Qu'est-ce qui la distingue ? Est-ce cette propension monstrueuse à massacrer son environnement ? Sont-ce les obligations morales, dont même Wayne, Soham ou Jeremiah ne se départissent pas, alors même que l'humanité n'est plus ? Est-ce cet individualisme forcené, auquel la force collective insectoïde semble avoir mis un terme ? Au moins peut-on se rassurer : cet individualisme ne disparaîtra pas avec l'humanité : Robin et certains insectes parasites le prouvent ...
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C'est une histoire d'invasion par les insectes de la Terre et même si le thème semble du remâché, l'auteur a su créer une histoire originale en ajoutant aux ficelles habituelles une trame "philosophique".

L'histoire se déroule tout doucement les personnages sont dépeint avec une pointe d'humour qui pimente agréablement cette histoire sombre. La narration est particulièrement bien construite avec l'insertion de flash-back qui répondent au présent des personnages avec beaucoup de pertinence.

Des panoramas urbains à couper le souffle, des effets de perspectives renversant : « la belle mort » est une belle promenade dans une mégalopole abandonnée.
On ressent le calme, la désolation de cette ville étrange et oppressante. L'atmosphère est particulièrement bien rendue. Je me suis sentie comme dans la nouvelle « Sam va mieux » de Alain Damasio dans « le jardin schizologique ».
Dans ces espaces sururbanisés, le déplacement des personnages façon Parkour en fera fantasmer plus d'un !

La mise en couleur est vraiment réussie : des camailleux réhaussés d'une couleur qui contraste pour mettre en valeur certains éléments.

Le dessin des personnages pèche un peu malgré l'audace des prises de vue. Les scènes d'action n'ont pas la force émotionnelle qu'elles pourraient dégager : j'aurais aimé qu'elles se développent sur plus de pages car elles semblent juste là par-ce que c'est le genre qui veut çà.

J'ai adoré les images de la fin. Cet album est une belle réussite.

Je félicite les éditions Ankama pour le choix du format, l'édition est vraiment de qualité et j'apprécie le cahier graphique avec les personnages qui passent sous la patte d'autres dessinateurs comme je l'avais vu dans « Constellations 2 » de Daryl et Popcube.
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Dans ce nouveau monde, la Terre a été envahie par les Insectes (mais des insectes du genre énorme et un peu plus intelligent de Gypsy l'araignée) et pour des raisons encore inconnues. Seul un trio de jeunes hommes est encore là, errant dans un New York dévasté par les miettes de l'architecture et le calme ambiant.

Attirée par les dessins et cette histoire sombre, j'ai commencé cette aventure sans attente et elle ne m'a absolument pas déçu, bien au contraire. Un rythme plutôt lent, qui nous balade sans vraiment nous dire explicitement qu'elles sont les enjeux et le potentiel dénouement de l'histoire. Tout est flou et pourtant, l'histoire est bien mise en place.

J'ai tout autant adoré le graphisme avec un coup de crayon détaillé, les décors urbains sont très réalistes et la palette de couleurs utilisée donne une ambiance un peu glauque et terrifiante.

En bref, j'ai carrément adhéré à l'univers, aux dessins et à l'ambiance. Je pense fortement que je vais lire les autres oeuvres de l'auteur avec un grand plaisir !
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