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4,12

sur 654 notes
Amour, pudeur et sensibilité. J'ai toujours apprécié le personnage de Robert Badinter. Je me suis fais une joie à l'idée de découvrir ce récit personnel. Et je n'ai pas été déçue. C'est un récit qui lui ressemble, sobre, précis et humaniste.

Des progroms en Bessarabie, le déracinement, l'exil et la France qui accueille puis rejette c'est tout un pan de l'Histoire qui nous est conté avec justesse. Les joies et les peines aussi sont contées avec une pudeur ce qui rend chacun des personnages attachants et particulièrement Idiss, étant le personnage principal de cette épopée familiale et à qui ce livre est dédié.
C'est la déclaration d'amour d'un petit fils à sa grand-mère.

Le récit est aussi instructif que poignant.
Les détails historiques sont riches, je ne m'étais jamais vraiment plongée dans l'histoire des progroms dans la province du Yiddishland en Russie. Ce fut une découverte.

C'est une très belle lecture que l'on quitte le coeur serré par ces destins brisés par la haine.

Quand Idiss quitte le Yiddishland pour la France : " le moment était venu du grand départ, celui dont on ne revient que comme un étranger à ces lieux qui furent familiers, à ces amis qui furent proches, à une vie qui fut la vôtre. Bref, partir sans esprit de retour, sauf comme un visiteur de son passé. Idiss n'avait jamais quitté le village. "

A propos de son père déporté en Mars 1943 "Mais au camps de Pithiviers ou de Drancy, qui le gardait, sinon des gardes mobiles français ? Tel que je l'ai connu, aimant si profondément la France, a-t-il jusqu'au bout conservé sa foi en elle ? On ne fait pas parler les morts. Mais cette question-là, si cruelle, n'a jamais cessé de me hanter. "
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Livre dévoré en quelques jours. Magnifique témoignage des juifs de l'Europe de l'Est et leur arrivée pleine d'espoir en France. Robert Badinter écrit un récit bouleversant sur sa famille touchée par le nazisme. Il montre également qu'une grande partie des français n'était pas hostile à la population juive. Un livre qui devrait être lu à l'école.
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Idiss, un récit inclassable, extrêmement personnel et poignant.

Robert Badinter nous raconte la destinée de sa grand-mère Idiss. Cette femme forte grandit en Bessarabie, région rattachée à de nombreux pays au fils du temps et aujourd'hui partagée entre la Moldavie et l'Ukraine. Idiss connait la violence de l'antisémitisme à travers les pogroms perpétrés contre les juifs.

Malgré les persécutions, elle tombe éperdument amoureuse de Schulim. de cette union née trois enfants, Avroum, l'ainé de la famille qui parvient à faire les études les plus élevées, Naftoul, le plus altruiste et sensible, et Chiffra devenue Charlotte, la mère de Robert Badinter.

Réfugiée en France avec sa famille en 1912, Idiss est hantée par la honte de son analphabétisme mais s'adapte peu à peu à la bourgeoisie parisienne et s'intègre dans la République Française.

Une vie paisible se poursuit en France. Charlotte fait la connaissance de Simon, un entrepreneur ingénieux et profondément honnête avec qui elle aura deux fils, Claude et Robert.

Avec un portrait plein de tendresse, Robert Badinter nous dévoile sa grand-mère, une femme forte, digne, courageuse et aimante. Il nous offre une vision de la société de l'entre deux guerres et nous décrit le basculement inéluctable vers l'horreur de la seconde guerre mondiale.

Avec une très grande émotion, nous suivons le parcours de cette famille, exilée en France, leurs espoirs pour les principes Républicains jusqu'à l'effondrement de leurs idéaux avec la République de Vichy et le déchirement de la seconde guerre mondiale.

J'ai été littéralement happée par la force de ce récit qui témoigne de l'amour d'un petit-fils pour sa grand-mère maternelle et nous livre des confidences intimes. Avec une pudeur déchirante, Robert Badinter touche le lecteur en plein coeur !
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Un ouvrage magnifiquement écrit où la plume de Mr Badinter parvient à faire ressentir au lecteur, les moments intenses des émotions connues par une famille en proie à l'adaptation, puis la perte de ses illusions, de l'idéologie développée qui s'amenuise au fur et à mesure de l'avancée des persécutions qui s'accumulent tout au long de la seconde guerre mondiale.
On rentre dans l'intimité d'une famille qui soudée, va affronter cette période noire de l'histoire, tout en ménageant au mieux cette grand mère qui dans le coeur de chacun a su conserver une place de choix.
Une histoire écrite avec finesse, beaucoup d'humilité et qui fait ressortir toute l'horreur de cette persécution, par la sincérité avec laquelle elle nous est relatée.
Un grand moment d'émotion authentique.
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Idiss est une jeune mère du Yiddishland qui se bat pour nourrir sa famille en l'absence de son mari enrôlé dans l'armée russe dans les années 1890.
Idiss est une femme qui traverse l'Europe avec sa fille Charlotte pour rejoindre son mari et ses fils en France, terre d'accueil pour les Juifs méprisés et persécutés de Bessarabie, la France qui pour moitié a défendu Dreyfus, la France de Victor Hugo.
Idiss est une femme âgée qui se meurt du cancer et du froid au printemps 1943 dans Paris assiégé par l'occupation allemande.
Mais Idiss est surtout la grand-mère de Robert Badinter qui lui dédie ce livre, sa grand-mère bien-aimée. Et au travers du récit de sa vie, son petit-fils conte l'histoire d'une famille juive émigrée en France à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, avec ses joies et ses peines : le bonheur familial, car la famille et son foyer sont devenus la patrie d'Idiss, quel que soit l'endroit où elle se trouve ; et les peines, quand l'antisémitisme fui se répand comme une plaie monstrueuse.
Robert Badinter narre le travail acharné de cette famille partie de rien et son ascension sociale, jusqu'aux spoliations de l'ennemi avant et pendant la guerre, les angoisses et les peines renouvelées. Il évoque l'amour de son père pour la France, son engagement à la défendre et sa passion de la langue française qui est la seule qui doit être parlée dans son foyer. Sa mère Charlotte, la fille d'Idiss, est celle qui inculque la réserve à ses fils, car « Un homme ne pleure pas ».
Finalement, seules les années d'entre-deux guerres ont été fructueuses et empreintes de bonheur. Car bientôt le malheur s'abattra à nouveau sur la famille d'Idiss : Simon est bientôt « dépouillé des fruits de son passé et privé des moyens d'assurer notre avenir", les lois xénophobes et antisémites déniant crescendo les droits de travailler et de circuler, voire de s'alimenter.
Et la pudeur des relations dans cette famille, où l'on ne dévoile pas volontiers ses sentiments, n'empêche pas ses membres de souffrir profondément des décisions ultimes qu'ils doivent prendre : « Charlotte devait choisir de laisser sa mère mourante dans Paris occupé (...) pour rejoindre son mari en zone « libre », ou demeurer (...) à soigner Idiss (...). Ce choix-là, elle ne pouvait l'assumer. »
Au travers des souvenirs de l'enfant Robert, se dessine le portrait d'une grand-mère courageuse et attentionnée, qui l'a quasiment élevé, l'accompagnant à l'école, au jardin et au cinéma. Quand l'auteur parle d'elle, on ressent l'immense tendresse partagée dans cette relation de l'aïeule avec l'enfant. « Je savais par ma mère quel amour Idiss nous portait, à mon frère et moi, et les rêves qu'elle nourrissait pour notre avenir, qu'elle voyait toujours brillant. » On note l'admiration de l'amoureux des belles lettres pour cette femme qui s'acharne à apprendre quelques mots de français au détour des devoirs de ses petits-fils ou des caractères imprimés du journal.
C'est tout un monde de sensations, olfactives pour beaucoup tels « le parfum d'eau de Cologne », « le croissant », ou visuelles avec les sorties du jeudi au cinéma, « cette passion tissait entre nous des liens particuliers, car ces plaisirs nous étaient communs et nous étions les seuls à les partager », qui relient encore le vieux monsieur de quatre-vingt-dix ans à cette grand-mère quittée à grand regret pour se mettre à l'abri des rafles.
Et malgré les valeurs qu'il a reçues, il choisit dans ce livre de montrer qu'un homme peut pleurer « dans son coeur quand il voit sa mère souffrir et qu'il ne peut rien pour elle ».
J'ai été très émue, profondément touchée par l'hommage rendu par cet homme de loi si pudique, à une femme forte et tendre, et au-delà, à ceux qui ont payé de leur vie le seul fait d'avoir une ascendance juive, qu'ils s'en réclament ou non.

lirelanuitoupas.wordpress.com
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Avec une plume simple et fluide, Robert Badinter fait un portrait affectueux de sa Grand mère Idiss, obligée d'immigrer en France entre les deux guerres.
Ce roman hommage fait la part belle à la famille parfois avec le simple regard de l'enfant qu'était Robert BADINTER.
Mais également sur le traitement que devait supporter les juifs avant l'arrivée du nazisme.
Une très jolie et agréable lecture.
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Une histoire émouvante sur la vie de la grand-mère de Robert Badinter, depuis sa Bessarabie natale jusqu'à Paris. On y retrouve également la vie de ses oncles et de ses parents et son frère entre les guerres et pendant l'occupation.
Le récit est captivant, la plume de Robert Badinter n'est plus à présenter. On retourne son art de capter l'auditoire.
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Une belle découverte que Idiss qui est une biographie de la grand-mère de Robert Badinter, mais qui se lit comme un roman. J'ai aimé suivre l'histoire de cette femme simple d'origine juive et de sa famille, dans une période trouble de notre histoire. Devoir quitter son pays et aller vers l'inconnu pour fuir la répression, n'est pas facile. Idiss a surmonter bien des obstacles, avec autour d'elle une famille aimante. J'ai aimé l'écriture fluide de ce récit, qui ne va pas chercher des mots compliqués. Très beau livre, que je conseille.
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Robert Badinter dresse un joli portrait à la fois tendre et fort de cette grand-mère ayant laissé sa Russie natale pour la France, pour donner un meilleur avenir tant à sa mère que ses enfants.
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Dans cette biographie, Robert Badinter nous invite dans sa famille. Il nous fait découvrir avec la tendresse et l'amour d'un petit-fils, le parcours de vie de sa grand Mère Idiss.

Née dans un Shtetel de Bessabarie, dans le Yddishland européen de la fin du XIX° siècle, cette jeune femme juive illettrée vit simplement et pauvrement avec son mari et ses trois enfants. Elle finit cependant par fuir les pogroms de la Russie Tsariste. Et un matin d'hiver, après avoir traversé l'Europe en train avec sa fille Chiffra, elle se retrouve sur un quai de la Gare de l'Est à Paris. Elle ne parle pas un mot de français, sa langue maternelle est le Yiddish mais qu'importe, son mari et des deux fils sont là sur le quai à l'attendre. Elle est au pays des droits de l'homme qui donne à chaque citoyen quelque soit sa confession religieuse, les mêmes droits et les mêmes devoirs. Elle est au pays de Dreyfus ou des hommes se sont levés pour défendre ce jeune officier, dont le seul tort était d'être juif. Elle a quitté sa terre natale, mais qu'importe car pour elle sa terre, son pays, c'est celui ou elle peut vivre en paix entourée de sa famille.

Le livre nous fait également découvrir l'ascension sociale d'une famille qui rêve d'intégration, le Paris des années folles mais aussi la lente et inexorable montée du nazisme et le terrible destin réservé aux juifs de France déchus de tout droit par l'effroyable régime de Vichy, reniant toutes les valeurs qui avaient fait de la France la Patrie des droits de l'Homme.

Robert Badinter, avec beaucoup de subtilité, nous dévoile les liens étroits finissant à sa grand mère, qui verra le nazisme s'installer à Paris, et partira rejoindre pour l'éternité son mari Schulim, au printemps de 1942.

Un beau livre plein d'émotions, de tendresse, d'amour qui nous fait partager le destin d'une famille juive sur près de 50 ans dans une Europe instable.







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