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4,11

sur 651 notes
Idiss est la grand-mère maternelle de Robert Badinter née en 1863 dans le Yiddishland et décédée à Paris le 17 avril 1942.

En ouvrant ce livre, j'avais une légère appréhension de peur de ne pas adhérer au style et ce fut une très agréable lecture, une très belle biographie bien ancrée dans le contexte historique et les conditions de vie des juifs dans cette région de Russie proche de la Roumanie, le voyage jusqu'en France et la vit à Paris, Nantes, et sous l'occupation. La vie d'Idiss est riche. Robert Badinter la décrit avec beaucoup de respect, d'amour.
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Que dire ? c'est magnifique ? C'est sensible, plein d'émotions, tout y est : les sons, les parfums, les saveurs, les couleurs. Un hommage d'une délicatesse rare. Cherchez bien, fouillez vos souvenirs, vous y trouverez votre Idiss, nous en avons tous une quelque part
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Une histoire tragique et touchante d'Idiss la grand-meréeée juive analphabéte de Robert Badinter.
Une écriture tout en finesse et douceur qui décrit la montée de l'antiséministisme durant les premieres années de la guerre 39-45 au travers de la vie de sa famille. Tout se comprend dans les silences et la pudeur de l'écriture de Monsieur Badinter. Les annexes de la fin du livre avec toutes les lois et mesures anti-juives sont effrayantes.
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Ce beau livre dédié à la mémoire d'une grand-mère nous fait comprendre et compatir au tragique destin des immigrés juifs d'Europe Centrale qui avaient tout misé sur « la Grande Nation » dont ils chérissaient la langue et la culture : La France avait été la première nation européenne à accorder aux juifs l'égalité des droits, en 1793.
Idiss, la grand-mère de Robert Badinter était née en Bessarabie, dans un village juif (le shetl ) appartenant à ce vaste territoire d'Europe Centrale où beaucoup de juifs avaient été assignés à résidence, le Yiddishland qui s'étendait sur la Lituanie, la Biélorussie, la Russie et la Roumanie. La Bessarabie dépendait alors du Tsar avant d'être attribuée à la Roumanie en 1917. Idiss vit avec ses beaux-parents car son mari Schulim est parti dans les armées du Tsar. La famille comme tous les habitants du village est d'une pauvreté absolue. L'antisémitisme est la règle en dehors du village, du fait de l'administration tzariste autant que des nationalistes orhodoxes. La violence s'exerce contre les juifs, et mène souvent à des pogroms, dont 2 particulièrement meurtriers en 1903 et 1905, incitant les membres masculins de la famille à émigrer. Idriss doit les rejoindre à Paris. Décision difficile pour une femme analphabète qui n'a jamais quitté son village et qui traverse alors l'Europe.
A Paris, ils parviennent à survivre grâce à leur courage en exerçant les petits métiers qui existent encore à l'époque, et tout d'abord celui de chiffonnier. Pour la petite Chifra -Charlotte il y a l'école publique gratuite et c'est un bonheur car le savoir a toujours été en haute estime dans la famille comme dans beaucoup de familles juives.
Les instituteurs s'attachent à faire de ces petits immigrés de vrais français en leur transmettant l'histoire la littérature et les valeurs de la République.
La France est alors plus hospitalière dans ses lois que dans les coeurs, car l'antisémitisme existe (mais pas plus qu'ailleurs), mais la République et ses lois protègent…
Charlotte atteint l'âge adulte et se marie avec Simon , lui aussi juif de Bessarabie. Simon a eu la chance de fréquenter le lycée de Kichinev, puis l'université en France. Lui aussi a immigré avec une haute idée de la France, a fait la 1ère g dans l'armée russe aux côtés de la France. Puis a été naturalisé en 1928. Il a une foi absolue dans les valeurs de la République. Il fait partie de ces français « de confession israélite » qui se sont intégrés à force de travail et appartiennent à la bourgeoisie parisienne dont ils ne se distinguent pas. Leur pratique religieuse relève plus de la tradition familiale que d'une foi active.
Entre 2 guerres, de nombreux immigrés juifs arrivent en France, où ils espèrent vivre en paix. Ils font partie de ces juifs étrangers non encore assimilés qui seront les premières victimes de l'antisémitisme et du nazisme.
Le livre aborde la période de la guerre et de l'occupation et nous fait ressentir le sentiment de ces familles qui se sont senties trahies et abandonnées par cette France en laquelle ils avaient mis toute leur admiration et qu'ils avaient élue comme patrie. Comme tous les autres citoyens français, ils ont du mal à accepter la réalité de la défaite de l'armée française.
Pire, la République disparue au profit de l'état français promulgue dès juillet 1940 des lois contre les immigrés juifs et contre les juifs français naturalisés.
L'antisémitisme s'étale sur les murs en affiches insultantes, même si la population ne manifeste pas plus d'antisémitisme qu'auparavant.
Une vaste exposition « le juif et la France » stigmatise à l'envi les personnes de cette religion. Les commerces juifs sont signalisés par des affiches jaunes puis leurs propriétaires ne tardent pas à être mis sous tutelle de gestionnaires qui ont pour but de liquider leurs affaires (sept 40)
En octobre 41, des attentats ont lieu à paris contre les synagogues
En juillet 40, une commission de « dénaturalisation » est instaurée qui peut rendre apatride ceux qui tombent sous ses griffes.
Le 14 mai 41, 6000 juifs étrangers sont raflés et conduits dans les camps d'internement de Pithiviers et Beaune la Rolande, gardés par des gardes mobiles français.
Pour Simon, le père de l'auteur, la vie s'arrêtera à 48 ans au camp d'extermination de Sobibor, où il a été conduit sur ordre de Barbie.
Idiss malade n'a pu rejoindre la zone libre et meurt à Paris mais pour l'auteur, âgé alors de 13 ans, c'est un déchirement que d'abandonner sa grand-mère pour échapper aux nazis.
L'amour d'un enfant pour sa grand-mère est le fil conducteur du livre, qui par ailleurs montre toute la cruauté de la situation pour ces immigrés qui avaient cru trouver refuge au pays qui le premier leur avait accordé des droits dont ils étaient alors privés dans nombre de régions d'Europe. Un pays qui n'a pas hésité à leur dénier sans état d'âme les droits qu'il leur avait accordés pour finalement les conduire à la mort.
Les avancées des droits de l'homme ne sont jamais définitivement acquis, les progrès de l'humanité jamais définitifs, la plus grande vigilance est encore de rigueur !

Lien : https://chant.chevalier@wana..
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Dans ce livre, Robert Badinter raconte à travers la vie de sa grand-mère, la vie des émigrés juifs pendant la première partie du XXème siècle. Il évoque son enfance à Paris et l'exil de la guerre. Robert Badinter en évoquant sa famille, livre les clés de son parcours politique. A lire. Un témoignage sur qu'est-ce qu'une vie ?
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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J'aurais aimé vous dire que ce roman m'a plu. Je ne sais pas si ceux sont les personnages, la narration très linaire ou la plume de Badinter mais ça n'a pas fonctionné. le charme n'a pas pris.

Bien sûr, j'ai trouvé de l'intérêt à découvrir l'histoire d'une famille émigrée biélorusse s'installait et réussir à Paris, à comprendre ses traditions juives, à deviner leur amour de la France, pays des lumières et à ressentir la blessure la trahison de leur terre d'accueil. J'ai aussi été touché par l'hommage d'un vieux monsieur de presque 90 ans à sa grand-mère depuis longtemps disparue.

En revanche, j'ai trouvé les personnages peu creusés et fades. le livre est court, c'est écrit gros et pourtant je me suis souvent ennuyée et notamment à cause du style que j'ai trouvé très plat à la limite parfois d'un article de blog (déso Robert), par exemple le mot « république » apparaît une page sur deux jusqu'à devenir gênant. Je pense que je l'oublierais vite.
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Pas grand chose à dire au sujet de cette biographie de sa grand-mère que nous livre l'homme politique, juriste et avocat qu'est Robert BADINTER, si ce n'est que c'est un récit parfaitement bien écrit.

L'auteur nous parle du parcours de sa Grand- mère avec une infinie tendresse mais également avec beaucoup de retenue. Jamais de débordement, l'écriture est comme l'homme, sobre et efficace.
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Émouvante la vie d'Idiss, Robert Badinter retrace la vie de sa grand-mère avec tendresse et on sent qu'il a jusqu'au bout de son récit été au plus près de la vérité en se rapprochant au plus près possible de ses souvenirs d'enfant à travers l'histoire du 20eme siècle.
l'écriture est simple détaillée et sans fioritures, il n'y a pas de pathos mais un regard franc et sincère sur la vie de cette aïeule qui a connu l'antisémitisme et qui s'est éteinte sous l'occupation lucide et loin des siens, après cette lecture on est ému et songeur, est-ce que le monde est vraiment meilleur aujourd'hui ? l'antisémitisme est-il vraiment derrière nous ?

livre qui pourrait être suggéré aux adolescents.
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Idiss est le prénom de la grand-mère maternelle de R. Badinter. Née en Bessarabie au sud de la Russie, (qui fait actuellement partie de la Roumanie, entre Russie et Moldavie), elle a quitté sa région avec sa famille avant la 1ere guerre mondiale, quand les pogroms contre les juifs devenaient trop fréquents et trop meurtriers. Elle a rejoint ses deux fils, Avroum et Naftoul qui étaient venus à Paris au début des années1910, accompagnée de son mari, Schulim et Chifra, ou Charlotte qui deviendra la maman des enfants Badinter Claude et Robert. Ce livre est écrit à la mémoire de cette grand-mère arrivée à Paris à l'âge de 50 ans, sans parler un mot de français, ne sachant ni lire, ni écrire, qui s'est intégrée à la vie française grâce à sa famille, aimante et protectrice. A la mort prématurée de son mari en 1920 à 56 ans, elle vivra chez sa fille jusqu'en 1941, date à laquelle la famille Badinter passe en zone libre. Atteinte d'un cancer de l'estomac, elle meurt en 1942, entourée de son fils cadet, Naftoul, qui lui, sera arrêté sur dénonciation en juillet 1942 et ne reviendra pas du camp d'extermination d'Auschwitz. Un bel hommage à une grand-mère admirée et aimée.
P60 : devise de J. Jaurès : « aller vers l'idéal en partant du réel ».


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Je ne savais pas que Kichinev, est maintenant appelée Chișinău et est devenue la capitale de la République de Moldavie ...
Je ne savais pas que Kichinev fut le théâtre de pogroms bien avant que la peste brune ne commence à sévir (1) ...
Je ne savais pas que le régime impérial russe accordait un quota de 5% des effectifs aux élèves juifs méritant pour rejoindre le lycée impérial...
Je ne savais pas que le régime impérial russe ne laissait aux étudiants juifs qu'un numerus clausus assigné aux juifs pour rejoindre l'université ...
Merci à Robert Badinter de nous rappeler ces prémisses de l'antisémitisme dans le début de notre XXe siècle !

Je ne savais pas que notre gouvernement de Vichy avait durant l'été 1940, du 12 juillet au 10 septembre, divulgué tant de de lois xénophobes ...
Je ne savais pas que ce même gouvernement avait entre le 27 août 1940 et le 11 décembre 1942, promulgué tant de lois et de décrets antisémites ...
Merci à Robert Badinter de nous en faire la liste précise !

Peut être que ce livre de témoignages n'est pas un monument littéraire...
Peut être que ce qu'il raconte a été dit par beaucoup d'autres avec plus de talents..
Peut être qu'il n'apporte pas grand chose à la grande roue de l'Histoire ...
Mais il fait naître l'émotion quand l'homme nous parle de celle dont il a désormais atteint l'âge.

Je savais mais j'ai parfois tendance à ne pas vouloir me souvenir du cauchemar qu'a vécu tant de millions de personnes qui ont eu la malchance de naître juif,
comme d'autres d'être
des malades mentaux (on estime que 200 000 handicapés mentaux ou physiques furent assassinés dans le cadre du "Programme d'euthanasie" nazi),
des communistes,
des socialistes,
des sociaux-démocrates,
des dirigeants syndicaux,
des écrivains et des artistes dont les oeuvres furent considérées comme subversives,
des homosexuels masculins (leur comportement représentait un obstacle à la préservation de la nation),
des Tsiganes (2),
des polonais (3),
des chefs de l'Eglise catholique opposés au nazisme ainsi que des milliers de Témoins de Jéhovah qui refusaient de saluer Adolf Hitler ou de servir dans l'armée allemande, ...
Merci à Robert Badinter de nous rappeler tout ça dans un roman à la gloire de sa grand mère Idiss, née dans le Yiddishland, à la frontière occidentale de l'Empire russe, dans cette terre de Bessarabie, celle qui ne savait ni écrire, ni lire, ni parler le français ... mais celle qui l'a aidé à devenir l'homme qu'il est aujourd'hui et celui qui est le symbole de cette gauche portée au pouvoir en 1981 et qui a osé abolir la peine de mort !
Merci Monsieur


(1)
Les pogroms de Kichinev sont deux émeutes antisémites qui se sont déroulées à Kichinev le 6 et 7 avril 1903 et le 19 et 20 octobre 1905.
Ils font partie des deux vagues de pogroms, la première due à des journalistes antisémites, la seconde à l'antisémitisme du clergé orthodoxe.

(2)
Les nazis s'en prirent également aux Tsiganes pour des motifs raciaux. L'interprétation des Lois de Nuremberg de 1935 (qui définissaient les Juifs par le sang selon des théories racistes) fut plus tard étendue également aux Tsiganes. Les nazis qualifièrent les Tsiganes de "rétifs au travail" et "asociaux" — autrement dit, dans le cadre nazi, improductifs et inadaptés. Les Tsiganes déportés dans le ghetto de Lodz furent parmi les premiers tués par camions à gaz dans le camp de Chelmno en Pologne. Plus de 20 000 Tsiganes furent également déportés au camp d'Auschwitz-Birkenau, où la plupart périrent dans les chambres à gaz.

(3)
Les nazis considéraient les Polonais et les autres peuples slaves comme inférieurs, les vouaient à l'assujettissement ou au travail forcé et au final à l'anéantissement. Les Polonais qu'ils considéraient comme idéologiquement dangereux (dont des milliers d'intellectuels et de prêtres catholiques) furent la cible d'une opération connue sous le nom d'AB-Aktion. Entre 1939 et 1945, au moins 1,5 million de citoyens polonais furent déportés en territoire allemand pour y être soumis au travail forcé. Des centaines de milliers furent également emprisonnés dans des camps de concentration nazis. On estime que les Allemands tuèrent au moins 1,9 million de civils polonais non-juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale.
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