Robert Badinter raconte sa grand-mère à qui il était très attaché.
Idiss, juive, née en Bessarabie fin XIXe, y a vécu des pogroms d'une violence inouïe. Mariée à Schulim qu'elle a choisi et aime d'amour, ils quitteront la Russie avec leurs 2 fils, Avroum et Naftoul pour vivre à Paris. Ils y retrouvent d'autres juifs et peuvent vivre un peu selon les coutumes juives.
Illettrée, analphabète,
Idiss souffre de ce manque de culture. Elle aime sa fille Charlotte avec qui elle a traversé l'Europe. Elles sont très fusionnelles, entourent leur famille de beaucoup d'affection, les encourageant dans leurs études.
Idiss vivra dans l'appartement de sa fille, son mari, Simon, leurs 2 fils, Claude et Robert.
Robert est très proche de sa grand-mère et partage avec elle des moments d'intimité précieuse.
La guerre arrive, les juifs sont de plus en plus exclus de nombreuses professions.
Idiss voit venir la situation tragique qu'elle a fuit, essaie de ne pas affoler les siens. Si les enfants ne ressentent pas les mêmes angoisses, les adultes sont bien conscients de ce qui se profile, sans pouvoir en mesurer l'ampleur.
Beaucoup d'affection se dégage de ce petit récit très attachant, dit avec simplicité et admiration pour cette grand-mère protectrice.
En annexe l'auteur nous donne quelques lois et décrets du gouvernement de Vichy pendant la guerre, des mesures, que nous connaissons, prises contre les juifs. Mais en prendre lecture donne froid dans le dos.
Un beau témoignage, plein d'amour, d'affection pour cette grand-mère si proche de coeur.