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sur 651 notes
Un beau témoignage d'amour, sensible et pudique sur la grand-mère de Badinter, ainsi que sur la vie quotidienne des années 1910 / 1940.
Avant la Première Guerre mondiale sous la pression de l'antisémitisme, elle a quitté l'Europe centrale ( province de l'Empire russe ) , pour rejoindre, avec son mari et sa fille (la future mère De Robert) ses deux fils en France. La famille s'adapte doucement à son nouveau milieu, apprécie la paix et le bonheur de vivre. Tout cela anéanti par la montée du nazisme et la Seconde Guerre mondiale. Passionnant.
Écriture juste et précise.

Beaucoup d'humanité dans ce témoignage, et on comprend encore mieux son engagement contre la peine de mort.
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J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour cet homme, pour son combat pour la défense des droits de l'Homme et sa victoire emblématique de l'abolition de la peine de mort. Quelles que soient ses opinions, au-delà de toute considération politique, même si le débat est clos aujourd'hui mais revient régulièrement sur son bien-fondé 40 ans après son adoption, on ne peut rester insensible au charisme et à l'esprit vif de ce jeune homme de 93 ans. Je ne pouvais passer à côté de cette parution, surtout après avoir suivi l'émission télévisée "La Grande Librairie".

 À l'aide d'une plume sobre, précise et pudique, Robert Badinter raconte l'histoire de sa famille qui n'est autre que le récit tragique de la destinée des juifs européens dans la première moitié du siècle dernier. Ce texte relate concrètement le contexte géopolitique de l'époque et raconte comment, en fuyant les pogroms de l'empire tsariste, les réfugiés yiddish d'Europe Centrale ont réussi à s'intégrer en France, qu'ils voyaient comme une Terre de Liberté et de Tolérance.

 L'auteur navigue entre une émotion retenue et une distance d'historien pour relater la destinée de sa grand-mère Idriss qui a connu le déracinement et la violence de l'antisémitisme et dont la seule richesse était son amour inconditionnel pour sa famille. Aussi intime qu'il soit, ce récit apporte un éclairage supplémentaire à nos connaissances sur l'Histoire d'avant 1942.

 Les confidences jamais impudiques, confiées dans un texte accessible aux courts chapitres semblables à une synthèse de souvenirs d'enfant, mettent le lecteur face à la blessure indélébile du déchirement et permettent de comprendre le parcours de Robert Badinter pour devenir l'homme qu'il est.

 
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Voici un témoignage sensible et pudique de Robert BADINTER évoquant la figure de sa grand-mère bien-aimée et prétexte aussi à décrire la montée du nazisme dans une France qui se croyait terre d'accueil et d'humanité.
Idiss était juive, née dans la province de Bessarabie tsariste, appelée Yiddishland, une contrée aujourd'hui disparue.
En 1912, elle quitte la misère du shtetel, son village natal et surtout l'antisémitisme ambiant où les pogroms se multiplient. La France et Paris l'accueillent comme des milliers de réfugiés d'Europe centrale.
Idiss et les siens vont connaître alors des années de bonheur rythmées par le travail et les valeurs familiales et trouvent la paix et la postérité. Les années trente voient la diffusion des idéologies nazies et les premiers signes de l'antisémitisme en France.
L'histoire rattrape Idiss et les affres de la guerre vont gangréner les dernières années de sa vie.
Ce texte, à la fois sobre et émouvant montre tout l'amour que l'auteur porte à sa grand-mère, pilier de la famille, admirable de force et de courage, mais témoigne aussi de la tragique destinée des juifs d'Europe au XXième siècle.
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J'avais vu Robert Badinter à la grande librairie & je m étais promis de lre le livre qu'il a écrit sur sa grand mère.........mais je suis décue, car j y apprends peu de choses sur l exil de Bessarabie (Moldavie actuelle) à Paris; c est un livre ***affectif*** d'un Monsieur âgé qui ne veut pas partir sans avoir rendu hommage à sa famille surtout maternelle.

Bien sûr, on voit tous les efforts d intégration de ses juifs souvent peu religieux dans la France de l 'entre-deux guerre, mais aussi les strates très codifiés de cette société, ( on change de quartier en fonction de son statut social). La montée de l antisémitisme dans la République laïque.

Cette République française:un modèle & un espoir pour eux.


Par contre j ai bien envie de relire les livres d'Isaac Singer avec un recul de plus de 40 ans........Lui aussi était né dans le Yiddisshland mais beaucoup plus au Nord,en Pologne.
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Robert Badinter raconte sa grand-mère à qui il était très attaché.
Idiss, juive, née en Bessarabie fin XIXe, y a vécu des pogroms d'une violence inouïe. Mariée à Schulim qu'elle a choisi et aime d'amour, ils quitteront la Russie avec leurs 2 fils, Avroum et Naftoul pour vivre à Paris. Ils y retrouvent d'autres juifs et peuvent vivre un peu selon les coutumes juives.
Illettrée, analphabète, Idiss souffre de ce manque de culture. Elle aime sa fille Charlotte avec qui elle a traversé l'Europe. Elles sont très fusionnelles, entourent leur famille de beaucoup d'affection, les encourageant dans leurs études. Idiss vivra dans l'appartement de sa fille, son mari, Simon, leurs 2 fils, Claude et Robert.
Robert est très proche de sa grand-mère et partage avec elle des moments d'intimité précieuse.
La guerre arrive, les juifs sont de plus en plus exclus de nombreuses professions. Idiss voit venir la situation tragique qu'elle a fuit, essaie de ne pas affoler les siens. Si les enfants ne ressentent pas les mêmes angoisses, les adultes sont bien conscients de ce qui se profile, sans pouvoir en mesurer l'ampleur.
Beaucoup d'affection se dégage de ce petit récit très attachant, dit avec simplicité et admiration pour cette grand-mère protectrice.
En annexe l'auteur nous donne quelques lois et décrets du gouvernement de Vichy pendant la guerre, des mesures, que nous connaissons, prises contre les juifs. Mais en prendre lecture donne froid dans le dos.
Un beau témoignage, plein d'amour, d'affection pour cette grand-mère si proche de coeur.
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L'auteur nous livre des souvenirs pieux, au sens de la piété familiale, au travers d'un monde de bouleversements, de 1863 à 1942, de la Bessarabie sous l'Empire Russe à la France occupée. C'est l'histoire de l'accession d'une pauvre famille à la culture française et au statut de bourgeois commerçants avant, pendant et après la Grande Guerre, dans les désillusions des années 30 et les trahisons de l'État Français. L'histoire s'arrête avant la résistance du père, avant l'accès des fils à l'élite intellectuelle. Cette histoire, que Badinter ne veut pas traiter comme « une étude de la condition des immigrés juifs de l'empire russe venus à Paris avant 1914 » est entièrement centrée sur sa grand-mère. Presque rien n'est dit de son père, arrêté par Klaus Barbie et mort à Sobibor, ni sur sa mère. C'est un choix, peut-être dicté par la tendresse — Robert enfant témoigne de l'amour de sa grand-mère et de l'éducation de sa mère. Peut-être aussi dicté par le projet d'un autre livre ?
De la part d'un homme d'État d'âge mûr, la lecture étonne par sa fraicheur, sa vivacité et à l'occasion par son humour (les tribulations contrebandières d'Idiss à la frontière russo-roumaine).

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Avoir 90 ans et pleurer encore la mort de sa grand-mère et le tragique destin de ses parents frappés par la Shoah...voilà qui m'a beaucoup émue lors du passage de Robert Badinter à La Grande Librairie. Je me suis donc plongée dans ce récit déchirant et émouvant: Robert Badinter y ressuscite sa grand-mère tant aimée et revient par là-même sur les origines très modestes de sa famille.
Idiss était une femme simple mais combative qui avait connu les pogroms en Bessarabie. Elle avait fini par rejoindre la France considérée comme un pays sûr qui protégerait les siens...Là, avec ses 3 enfants et son mari qu'elle adorait, elle menait une existence simple mais heureuse.
Robert Badinter n'écrit pas un roman, pas de descriptions, pas d'analyse psychologique, mais il raconte simplement la vie de sa grand-mère, la montée du racisme et de la haine des Juifs. On lit ça la gorge serrée, avec effarement, d'une traite.
Un bel hommage à sa grand-mère mais aussi à tous les Juifs victimes de la Shoah.
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C'est dans ce contexte de montée de l'antisémitisme que meurt au printemps 1942 à Paris, Idiss, la grand-mère maternelle de Robert Badinter, elle qui avait fui les "pogroms d'une violence inouïe" de Kichinev en Bessarabie du temps de la Russie impériale pour rejoindre en France ses deux fils Avroum et Naftoul à Paris "la Ville lumière, la ville mythique de la liberté pour les juifs du Yiddishland".

Ce livre est un hommage d'un petit-fils à sa grand-mère mais aussi un témoignage fort et documenté. C'est un incontournable à offrir, lire, faire lire en ces temps incertains.
Lien : http://www.lirelire.net/2018..
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Le mérite de ce livre, est à partir du destin d'une famille, de dresser l'historique de toute une communauté : celle des juifs d'Europe centrale au début du XX° siècle, habitant dans des shtetls, souvent dans un état d'extrême pauvreté, et victimes de pogroms. Robert Badinter retrace donc l'histoire d'Idiss, fuyant avec mari et enfants un petit village proche de Kichinev ( actuellement capitale de la Moldavie), vers Paris, perçu comme un havre de tolérance et de paix. Sa fille, Chifra, devenue Charlotte, après un mariage avec le beau Simon, va ancrer la famille dans la bourgeoisie française, famille qui n'échappera pas aux rafles de la seconde guerre mondiale.
Le style est sobre, empreint d'affection et de nostalgie, mais n'évite pas les répétitions. Un témoignage précieux.
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Robert Badinter à La Grande Librairie, beaucoup d'émotion dans ses souvenirs de sa grand-mère, de son père, de sa mère. On ne peut qu'avoir envie de lire Idiss, son dernier livre.

Voilà, j'ai lu le livre en un weekend.
Un récit tout en sobriété, tout en.émotion, et empreint de pudeur. Pas un mot plus haut qu'un autre, mais est-ce nécessaire de crier pour se faire entendre? L'histoire d'une grand-mère et, par la même occasion, une page de l'histoire d'un peuple persécuté. C'est évidemment aussi le témoignage d'un amour envers la République.

Au-delà du récit, Badinter réveille aussi des mots d'hier ou peu usités (ladre, colifichet, chaisière, émollient, etc) et colore son histoire de quelques mots yiddish ou propres à la culture juive (goy, shtetl, mitzvah, alias, etc.), sans la surcharger.

Une belle lecture.
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