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4,11

sur 644 notes
Un très bel hommage à sa grand-mère, Idiss, par le grand homme qu'est Robert Badinter, né en 1928.
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Bien écrit, bien documenté (en plus, on a droit à des photos émouvantes des "personnages"). Tout le récit nous est livré avec une grande retenue.
L'homme, avocat, a soutenu en 1981, en tant que Garde des Sceaux de Mitterrand, l'abolition effective de la peine de mort en France. Et voilà qu'il nous livre en toute simplicité ses origines juives, à travers l'histoire de sa famille, surtout de sa grand-mère Idiss, émigrée de Bessarabie (en gros, la Moldavie).
Le nazisme l'a touché alors qu'il n'était qu'un adolescent. Il a perdu son père, déporté, et d'autres proches. Quelle leçon de courage pour le lecteur !
Les faits nous sont sobrement racontés, sans pathos. Et on apprend beaucoup sur le nazisme, le pétainisme, les lois françaises scélérates contre les immigrés juifs bien sûr, mais pas que...
Merci Monsieur Badinter !
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Robert Badinter nous raconte avec une tendresse infinie la vie de sa grand-mère, dont le prénom est Idiss. Elle est née en Bessarabie au 19ème siècle dans un shtetl, village juif. La Bessarabie est une province russe, non loin de la frontière avec la Roumanie.
Idiss est menacée comme tous les autres juifs par les pogroms, et se décide à retrouver mari et fils déjà en France. Se rendre à Vienne en Autriche est une aventure en soi, traverser toutes ses contrées, seule avec sa fille et ne sachant pas lire et écrire. Un réseau solide au delà des frontières lui permet enfin de retrouver sa famille à Paris. A son tour, elle aussi saura aider d'autres juifs de passage, en transit pour l'Amérique. Cette entraide sans conditions est très frappante, la solidarité entre eux est à la mesure de toutes les persécutions subies.
Idiss a eu beaucoup d'épisodes d'angoisses, de peurs, de séparations douloureuses, parfois sans lendemains, à une époque où les communications n'existaient quasimment pas. Robert Badinter nous situe le contexte politique et une fois encore, nous apprenons des faits qui éclairent l'époque.
Le ton est affectueux, juste, comme une histoire racontée à l'oreille, personnellement, la proximité avec le lecteur est touchante.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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D'abord, comme l'ont fait bien d'autres lecteurs, je veux dire mon admiration pour la "Classe" des personnes que sont les Badinter Robert et Elisabeth.
Deux personnes ont marqué la politique française. L'une, Simone Veil avec la loi sur l'avortement, le 2e, Robert Badinter avec l'abolition de la peine de mort.
Qu'ont_ils en commun ? Ils sont d'origine juive. Ce qui prouve bien ce que cela doit prouver.
M. Badinter a choisi Idiss, sa grand-mère comme fil conducteur d'un sujet mille fois rabaché mais qui ne le sera jamais assez. Les pogroms ne sont pas un détail de l'Histoire, comme disait le géniteur d'une représentante que l'on ne souhaite pas voir arriver à la tête de notre pays.
Lorsqu'on lit les 250 pages de ce livre, on se dit que cette famille, comme beaucoup d'autres ont été marquées profondément par l'anti sémitisme.
Idiss, cette femme qui n'a pas la même origine que nous, la même religion, la même culture, est si attachante qu'on l'aime du début à la fin.
Des juifs, combien se sont battus aux côtés des français et beaucoup ont laissé leur vie dans des camps de la honte.

Cette histoire maintes fois ressassée nous fait du bien au souvenir.

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Livre lu avec beaucoup de plaisir. Il relate la vie de la grand mère maternelle de Robert Badinter de la naissance en Bessarabie à sa mort à Paris. Écriture pure qui va à l essentiel. Pas de pathos bien sûr. Il nous transmet tout l'amour qu'il a eu pour sa grand père et tout l'amour et l'exigence qu'il a reçu de sa famille. Ce livre nous donne beaucoup à réfléchir sur nous même en tant que français et qu'être humain et devrait être lu à l'école tout comme on nous projetait « Nuit et Brouillard » au collège il fut un temps. J'ai beaucoup aimé.
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Idiss qui vivait dans la famille du jeune Robert depuis son veuvage a illuminé l'enfance de son petit-fils par sa tendresse, les brioches qu'elle lui apportait à la sortie de l'école et le mélange très personnel de français et de yiddish qu'elle pratiquait. "Idiss", c'est une dette d'amour envers sa grand-mère.

Avec une bouleversante sobriété, Robert Badinter raconte l'histoire d'une famille balayée par la Shoah, mais surtout l'espoir et la confiance qui guidaient ces immigrés passionnément épris des valeurs républicaines.

Née en Bessarabie (Moldavie), province d'un Empire tsariste férocement antisémite, Idiss a quitté son "shtetl" avec sa fillette de 7 ans - Chifra, mère de l'auteur - suite aux terribles pogroms de 1903 et 1905 afin de rejoindre mari et fils déjà établis à Paris. Un choix évident pour ces Juifs dont la francophilie tenait à plusieurs facteurs, selon R. Badinter:

«Ce qui est complètement perdu de vue, aujourd'hui, c'est que la Révolution française en Europe, pour la première fois, avait accordé aux Juifs la qualité de citoyens. le fait d'être citoyen à part entière entraînait pour les Juifs français la possibilité d'être fonctionnaires, et à ce titre, magistrats (...) C'était une hérésie républicaine: comment? Des Juifs vont juger des catholiques, des chrétiens?»

A la grande fierté d'Idiss, sa petite Chifra brillera à l'école de la République, grâce notamment à un instituteur qui lui consacre du temps et qu'elle évoquera souvent devant ses deux fils Claude et Robert (le cadet), pour leur transmettre l'amour du savoir.

Aussi profondément attaché aux valeurs républicaines que sa femme, Simon Badinter, père De Robert, voit son monde s'écrouler en 1940 avec l'instauration du régime de Vichy et des mesures contre les Juifs. Il quitte Paris pour Lyon en 1941, sa femme et ses fils devant le rejoindre plus tard. Robert Badinter a 13 ans quand il prend congé d'Idiss malade, confiée à l'un de ses oncles restés à Paris, pour se réfugier avec sa mère puis son frère dans un village savoyard.
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Voici un récit très émouvant qui narre la vie de la grand-mère de Robert Badinter. Née en Bessarabie, fuyant les pogroms, elle s'exile avec mari et enfants pour un monde qu'elle espère meilleur à Paris... Mais la guerre pointe son nez et Idiss est juive. Un témoignage d'amour très émouvant.
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Mr Badinter nous raconte sa grand-mère. le récit d'une vie de femme juive, le récit d'une époque bouleversée.

Un livre écrit sincèrement qui nous transporte au sein de l'univers de cette famille, qui va connaître une remise en question et une migration afin d'avoir une vie plus douce. L'intégration dans un nouveau pays, la France. Pays où Dreyfus avait été accusé à tort mais aussi défendu. Puis, ils seront de nouveau rattrapés par l'antisémitisme montant, au milieu de cette tourmente historique. 

Un texte plein de pudeur et de délicatesse. Une déclaration d'amour magnifique offert par un homme que l'on sent profondément humain. Un texte plein de tendresse. Un récit où ce qui n'est pas dit à la fin raconte l'indicible. 

Une magnifique lecture.
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ma rencontre avec ce livre s'est faite à la volée sur un coin du piano en partant de chez beau papa, je ne savais ni de quoi il parlait, ni s'il me plairait, je connaissais Robert Badinter pour la politique et c'est tout.
c'est une lecture très touchante qui m'attendait et que je ne regrette pas du tout. ce livre retrace l'histoire de sa grand mère avec beaucoup de tendresse et de contexte géo politique. j'y ai appris beaucoup d'un point de vue historique et d'un point de vue humain, la tendresse mêlée d'une pudeur teintée de douceur créent une lecture que je n'oublierai pas.
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Bouleversant.

Que c'est bien écrit ! Sobre et touchant, Badinter nous plonge dans une autre époque, il nous fait vivre ce passé familial, ses grands-parents juifs quittant la Russie pour cette France des Droits de l'Homme. Chacun s'intègre à sa manière mais bien, jusqu'à la montée de l'antisémitisme puis de l'occupation nazie.

Badinter reste positif et juste sur tout sujet, jamais aigri ni haineux : un modèle moral à suivre.
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La première de couverture du livre de Robert Badinter : « Idiss », est à l'image de sa sensibilité et de sa droiture. Et il est pour moi et certainement pour une multitude de personnes l'homme, qui avec un immense charisme fut à l'origine de la suppression de la peine de mort -vision certes limitée, mais inhérente à la noria d'informations dans les médias- Une excuse, sans doute, de ce manque d'attention voire d'intérêt pour cet homme qui malgré les affres de la guerre a su garder son humanité. Cet homme nous dévoile, dans son livre, une partie intime de son enfance, avec un lien prépondérant avec l'immense amour de sa grand-mère maternelle : Idiss. Ainsi, la lecture de ce récit procure des moments inoubliables, des moments de sacrifices, des moments de grande fraternité qui élèvent l'âme.

Bien sûr, pour ses parents, ce n'est plus un rêve, ils fuient pour éviter les exactions qui montent lors de la période d'avant-guerre dans leur pays, et fixent leur espoir dans une grande nation, la France, afin d'être non seulement acceptés mais intégrés. Donc de quitter la Bessarabie, pour échapper aux pogroms, à la haine qui se développait envers le peuple juif. Tout laisser pour se reconstruire, la nécessité d'une forte résilience, la nécessité de survivre dans un univers qui n'était plus le leur, sauf dans leur coeur ! Et une fois dans le pays de la Liberté, quelques temps après, connaître à nouveau la xénophobie autant que l'antisémitisme ; mais faire preuve d'humilité et de fraternité, malgré tout. Une obligation, non ! Un devoir !

Et encore après quelques temps, ils ressentent le sentiment de demeurer des étrangers sur la terre de France, qui semble plus hospitalières dans ses lois que dans les faits.

Ainsi, Robert Badinter relate, sans animosité, une évocation des vicissitudes subies par les juifs -des camps d'extermination, de la bassesse de la police de Pétain, des humiliations et surtout de la haine sans visage- Un livre mémoire pour ces hommes, pour tous les hommes, consubstantiel du devoir de compassion.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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