[...] rappelle-toi toujours que les plumes ne font pas l'oiseau et méfie-toi des étoiles qui scintillent trop fort, c'est souvent du flan. (fin page 292 & premières lignes page 293)
Autant dire qu'on a pas le cul sorti des ronces. (page 257 - fin du 3e paragraphe)
Marcel plaint ceux qui ne comprennent pas qu'on puisse vouer un tel amour à un animal. Les bêtes, c'est plus intelligent que les humains. Donnez de l'amour à un chien, il vous le rend au centuple. Y a que les animaux qui sont capables d'aimer sans arrière-pensée. Les gens, c'est une autre paire de manches, y a toujours un calcul qui vient tout salir. (page 153 - début du 4e paragraphe)
Je ne sais pas si c'est un cadeau ou une prison, la mémoire. Y a un paquet d'images que j’aimerais pouvoir effacer et d'autres que j'aimerais sortir de ma tête pour les mettre sous cloche et les revivre indéfiniment parce que j'ai peur qu'elles finissent par s'effacer... Enfin, comme tout le monde, je présume... (page 135 ligne 19)
Marcel a quatre-vingt-sept ans. Il est assis à son établi branlant. Derrière lui, une radio diffuse une musique jazzy. Jamais d’actualités, voilà bien longtemps que les nouvelles des hommes ne sont pas bonnes, les informations parlent d’un univers qu’il n’habite plus assez pour le comprendre.
Voilà pour le premier début.
Parce que tout ce qui est arrivé a donné naissance à ceux qui arrivent aujourd’hui. De tout ce qui arrive aujourd’hui, découle ce qui arrivera demain. Quoi que nous fassions, et peu importe le degré d’indépendance et de liberté que nous revendiquions, nous sommes toujours l’enfant de quelqu’un ou de quelque chose.
Certaines personnes ont le talent d'aimer, d'autres non, c'est aussi simple que ça.
ça vaut le coup de sentir le vieille horlogerie rouillée battre de nouveau et le liquide vivifiant de l'existence affluer dans ses veines.
Il y a des pieds qui respirent la gentillesse et d'autres qui vous écraseraient volontiers ; il y a des pieds fins qui n'en pensent pas moins, les pieds larges qui fatiguent, des orteils manucurés qui cachent des horreurs, des doigts de pied capricieux, des ongles versatiles, des panaris généreux, une peau trop soyeuse pour être honnête, de la corne moelleuse qui vous arracherait des larmes. Bon pied ne saurait mentir et chaque pied est un roman.
- Vous n'êtes peut-être pas doué avec les femmes mais vous avez le don des belles images, s'amuse Alice.
- C'est que j'ai eu le temps de les travailler. Les métaphores, ça se file avec une bobine de patience.
page 293.