Il arrive souvent qu'en grandissant les enfants obligent leurs parents à murir.
Il arrive souvent qu'en grandissant les enfants obligent leurs parents à mûrir.
Parfois, dit-il, on oublie qui on est. Surtout quand on en a ras le bol de qui on est.
Mais nos histoires, celle de Wade et la mienne, retracent la vie de garçons et d'hommes telle qu'elle existe depuis des millénaires, celles de garçons, battus par leur père et dont la capacité d'amour et de confiance a été mutilée presque à la naissance.
Quand on pardonne à quelqu'un, on n'a plus besoin de se protéger de lui-telle est la nature du pardon.
Soit on peut se servir des autres, soit ce sont eux qui se servent de vous. Il n'y a rien entre les deux.
C'est ainsi que nous sommes, nous les hommes du New Hampshire, nous les hommes de la famille Whitehouse, Wade et moi : nous voulons que la lumière passe entre nous à tout moment.
C’est un pays pauvre et solitaire, mais indéniablement beau. Pourtant, malgré sa beauté, on sent dans ces hameaux et ces agglomérations une surabondance de folie et de désespoir. Tant de privations et tant de beauté naturelle se mêlent dans cette vie qu’elles la remplissent d’une tristesse et d’un ressentiment inimaginables pour un étranger.
(p. 297-298)
Wade se pencha en arrière, prenant appui sur ses talons, et il leva les yeux vers la clarté froide du ciel bleu foncé. La lune avait décrit un arc de cercle vers le sud, et les étoiles, minuscules points de lumière blanche, lui paraissaient comme des secrets qu’on lui aurait murmurés de très loin.
(p. 58)
C'était peut-être la dernière fois qu'ils étaient en mesure de partager quelque chose d'aussi tendre et d'aussi fort que le deuil de leurs rêves brisés.