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Je viens de finir mon premier roman de Russell Banks "sous le règne de bone"
Et j'avoue avoir été séduit par le style de l'écrivain, sa façon plutôt intelligente de faire parler son personnage .
Chappie est un gosse de 14ans, crête iroquoise, piercing, un adolescent comme on en croise en ville, vous savez les "punks à chiens ".
Entre un beau père ignoble et une mère dépassée, Chappie se désocialise peu à peu.
Il abandonne le collège, commet de petits larcins pour payer son herbe.
Il squatte chez son pote Russ guère plus âgé que lui.
Nous entrons dans le milieu de la petite délinquance.
Chappie est un gosse intelligent, il a plus de bon sens que ses affreux parents, il connaît les limites à ne pas dépasser.
L'incendie du squat va obliger Chappie et Russ à faire le mort, ensemble ils vont faire un bout de chemin.
Malgré ces airs de dur et sa répartie on le sent fragile, sa mère lui manque.
Chappie se métamorphose en bone. Un tatouage sur l'avant bras, deux os en croix façon pirate.
Le règne de bone va commencer.
La rencontre de Rose qu'il sauve d'un prédateur sexuel et I-man un vieux rasta philosophe.
Entre la culture de légumes dans un bus et les joints de ganja bone va troquer l'habit punk et choisir d'être un rasta blanc, dread,sandales, bâton de Jah et bien sur marijuana.
La deuxième partie du récit se passe en Jamaïque.
En compagnie de I-man il va connaître l'univers du narco trafic, de gens sans scrupules et la rencontre avec son père biologique.
La partie jamaïcaine du récit ne m'a pas emballé, trop d'invraisemblances.
Malgré cette fin un peu décevante, tout est irie man (tout baigne)
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Le grand Russell Banks signe avec ce roman un portrait saisissant des laissés pour compte de la grande Amérique. Bone à quatorze piges, une mère absente,un beau-père chelou, avec sa crête d'Iroquoi et ces piercings, il traine dans les galeries commerciales ou il vole et se drogue. Pourtant, il ne faudrait pas grand chose, pour que Bone reprenne le bon chemin. Mais, le chemin, il décide de le prendre à sa façon, il se barre sur les routes du grand Sam, puis vers un ailleurs improbable la Jamaique. Russell rend ce môme hyper attachant, car ces larcins, la prise de drogues, jusqu'à son look sont autant d'appels au secours que personne voit ou ne veut voir.Au pays ou tous les rêves sont possibles, Banks avec une qualité narrative incroyable montre aussi que pour les moins vernis, l'Amérique est loin d'être un Eldorado. Et Bone, resteta à jamais dans nos mémoires. Un très grand roman.
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La lecture de ce roman ne peut pas laisser indifférent. Russell Banks décrit assez crument deux ans de la vie du jeune Chappy qui sombre très vite dans la drogue, son odyssée de squat en squat d'une partie des USA à la Jamaïque. Pourtant, il y a de l'espoir car l'intelligence du garçon et certaines de ses rencontres en feront un autre homme que celui auquel il était destiné.

Malheureusement poussé dehors par sa famille détruite et fort mal recomposée, il deale et commet de menus larcins. Il cohabite chez un copain de galère Russ avec des bikers violents et truands. Pourtant, il n'a pas l'âme d'un délinquant. Il se fait tatouer deux os en forme de croix, commence alors sa vie De Bone, commence alors le vrai parcours initiatique qui va former son jugement.

Bone devient un personnage très attachant, le hasard lui fait rencontrer des personnages étonnants, le met face au vice et à la violence. Russell Banks écrit un bouleversant roman social. Pourtant, malgré le désastre de la jeunesse de Chappy, la recherche de soi reste omniprésente et fait de ce livre un grand roman américain.
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Un road-movie en forme de voyage initiatique qui monte en puissance au fil des pages, pour finir en apothéose sur la renaissance lumineuse et touchante de Chappie / Bone, 15 ans.
Suivant la fugue de Bone, le roman part de l'arrière-cour délétère et miséreuse de la middle class déshéritée américaine dont Russell Banks n'a pas son pareil pour croquer le désespoir.
On ne donne pas cher alors de la peau de Bone, et j'ai cru un moment que le roman allait s'embourber, et moi avec, dans ce cloaque.
Mais le petit gars Bone, tout comme son créateur, a de la ressource et saura s'en extraire et tutoyer la lumière auprès d'un gourou jamaïcain solaire marie-jeanné jusqu'au bout des dreadlocks.
Belle lecture qui imprègne en profondeur.
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Tout le monde n'a pas la chance de naître sous une bonne étoile.
à quatroze ans, Chappie en sait quelque chose.
Pas de père pour le guider, pas de mère pour le câliner, pas de frère pour modèle, pas de soeur pour le comprendre… Rien, il est seul dans la vie, enfin c'est tout comme…Son père est parti depuis ses 5 ans, il est depuis resté coincé entre sa mère et son beau- père qui boivent plus qu'il ne le faut.
Aucun repère, au point « d'oublier » dans « l'herbe » avec les ennuis qui viendront de ce que sans moyens pour payer il lui faudra bien se « débrouiller » pour se les procurer…
Quant à se donner un semblant de personnalité, il s'identifiera, pour lui, à travers son Mohawk, ses perçing et autres marques corporelles qui en fait seront un masque qu'il se sera fabriqué.
La vie est dure mais Chappie n'en reste pas moins un bon garçon qui après avoir essayé vainement de se rapprocher de sa mère finira par s'en aller.
Et le chemin sera dur, très dur. Mais si Chappie est torturé, il n'en est pas moins doué d'une intelligence qui le servira pour ne pas sombrer et louvoyer entre les belles et les mauvaises rencontres.
Avec un art bien à lui, Russel Banks nous entraine une fois de plus dans cet univers des laissés pour compte qu'il sait nous faire aimer.
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Malgré les apparences, Chappie, âgé de 14 ans, vit dans une famille déstructurée. Son père a quitté le foyer familial lorsque Chappie n'avait que 5 ans. Désormais, ni sa mère ni son beau-père ne semblent capables de gérer ses écarts. Il n'est pourtant pas idiot, ni bien méchant ce gamin, malgré sa coiffure provocante et son appétence pour la fumette.

La rupture avec le milieu familial va lui faire côtoyer des marginaux. Tous sont plus âgés que lui, et ses nouvelles fréquentations laissent présager du pire. Par ses voyages - aux sens propre et au sens figuré - Chappie tente souvent de fuir, mais il devra finalement accepter la réalité et s'en accommoder au mieux…

Chappie nous raconte lui-même son histoire, qui m'a happée dès le début, probablement grâce à la sincérité perçue dans les propos de cet adolescent, et à l'ambiance (qui m'a fait penser à celle de "Nous rêvions juste de liberté" de Henri Loevenbruck).
Deux coïncidences trop improbable gâchent légèrement la crédibilité de l'histoire, mais pas l'ouvrage dans son ensemble, qui reste un roman initiatique de qualité.

Découvert dans une boîte à livre, ce roman m'a donné envie de poursuivre la découverte de l'oeuvre de Russel BANKS.
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Sous le règne De Bone, par Russel Banks. Russel Banks nous transporte une fois encore dans son monde. Avec son regard acéré sur les réalités sociales des Etats-Unis, avec une certaine modestie, et un amour sincère pour ses personnages. Chappie, 14 ans au début du roman, 15 ans à la fin, est le narrateur, il changera de nom lorsqu'il se fera tatouer des os en croix (sans tête de mort) sur le bras, et deviendra Bone. Bone se veut un délinquant, pas un criminel. Il laisse l'école, quitte sa mère, non sans déchirement, et son beau-père, qu'il hait et qui est d'ailleurs un odieux personnage, abuseur d'enfant et alcoolique.
Avec son copain Russ, Chappie, crête Mohawk sur le crâne, nez et oreilles percés, fume de l'herbe et fait de la revente, colonise le supermarché du coin, vole ses parents, se retrouve hébergé avec des motards dont le taudis se transformera en cendres après un incendie. Un des motards, le plus attentionné, mourra dans l'incendie en voulant sauver Chappie, lequel a su s'extirper du brasier.
Après avoir squatté avec Russ la maison de gens riches et l'avoir saccagée, après avoir enlevé une fillette des mains d'un prédateur, Chappie-Bone rencontre un Jamaïcain, I-Man, dont il admire le calme et la sagesse rasta, mélange d'herbe ganja et de réflexion mystique consistant à trouver son vrai moi – le "Je-même" – en passant par l'état de "mendiant tout neuf". Avec les enseignements de I-Man, guide plutôt que maître, commence une initiation par laquelle Bone se bonifie, gagne en épaisseur, en liberté, en indépendance. À la Jamaïque, il retrouvera son vrai père, mais il saura se détacher de cet homme fantasque et irresponsable, et il apercevra son ami Russ dont il se détournera. Ces rencontres témoigneront du chemin qu'il aura parcouru et de la distance qui sépare désormais sa conversion rastafarienne des valeurs du monde moderne.
Bone appartient certes à une classe sociale défavorisée, mais je n'ai pas senti qu'il y avait là la peinture d'une Amérique de laissés pour compte, même si c'est un peu esquissé, ou d'une Jamaïque partagée entre misère et sagesse. On traverse plutôt des milieux marginaux ou à forte visibilité, alcooliques, bikers, junkies, mythomanes, jamaïcain en situation irrégulière et illuminé, touristes américains en mal de sensations fortes ou femmes riches à la recherche de Jamaïcains virils, et groupes de Jamaïcains inspirés et pourtant victimes de trafiquants de drogue.
Russel Banks réussit avec ce livre à écrire un roman puissant sur l'adolescence, ses rébellions, sa quête d'identité et ses capacités de transformation dès lors que le Bien et le Mal sont clairement identifiés.
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Il suffit d'un tatouage pour qu'un adolescent de 14 ans se trouve une identité.
Bone est voleur, dealer, squatter, traficoteur et décoré d'une crête iroquoise et de percings. Donc pourquoi pas d'un tatouage en forme d'os? Et des dreadlocks de rastafari?
En rupture familiale, zonant au hasard des rencontres amicales ou des situations catastrophiques, le road movie initiatique de ce petit délinquant se décline entre humour, sagesse et solitude.
C'est un mauvais conte pour sales gosses! Bone vit sur le fil du rasoir mais il est libre et il règne!

Au fil des pages, je me suis attachée à ce gamin improbable, à sa narration juvénile de garçon largué mais débrouillard par nécessité, à sa générosité, à sa rage et à sa désespérance. Il n'aspire qu'à une vie heureuse et ordinaire. Il a le coeur tendre et une acuité féroce et révoltée sur ce qui lui arrive. Se ressentent au fil des pages, une certaine fraîcheur, un brin de fantaisie, une pincée d'ironie dans le propos. le roman qui pourrait être glauque en est traversé par un souffle de liberté.
Entre Amérique et Jamaïque, Russel Banks, avec talent, nous conte une société sinistre et désenchantée, peuplée de marginaux et de laissés-pour-compte, avec des bandes de bikers tatoués, des prédicateurs lubriques, des Rastas jamaïquains spirituellement éclairés, des trafiquants de drogue, des familles aux enfants en naufrage, par l'alcool, le chômage ou les armes à feu.
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Russel Banks sait raconter des histoire, c'est un fait. Ici, il est question des pérégrinations d'un adolescent américain. de sa construction en tant qu'individu unique dans un milieu violent où la drogue est omniprésente.Il reste malgré tout, quelques ïlots d'humanité dans cet océan de perversion .Une histoire à lire .
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Roman initiatique de Chappie, un jeune blanc pauvre de l'état de New York. On suit son évolution depuis la maison délétère ou vivent sa mère et son beau père vers un squat en ville avec des bikers puis la rencontre avec un vieux rasta dans un terrain vague en bordure de centre commercial qui va accompagner sa quête de figure paternelle. 

Une très belle écriture. On est dans la tête de Chappie qui devient Bone. le style transmet une forme d'évidence qui permet de sentir le lien qui se fait dans la tête de l'ado entre la quête émotionnelle de l'amour de sa mère, le besoin de trouver son père et les actes et choix de vie qu'il pose. 

En creux cela fait ressortir également l'inanite et le peu d' importance du moule dans lequel essaie de nous maintenir la société de consommation à une époque où le rêve américain n'est plus qu'un mirage dont la réalité a été balayée par les inégalités de la société.

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