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EAN : 9782742728237
592 pages
Actes Sud (23/03/2000)
4.14/5   322 notes
Résumé :
Un réparateur de chaudières dans une petite ville du New Hampshire abandonne son quotidien misérable et part en Floride avec sa famille, attiré par un nouvel avatar du rêve américain.
A plusieurs milliers de kilomètres de là, une jeune Haïtienne fuit la violence et la pauvreté de son pays natal pour rejoindre l’Amérique... de ses rêves.
Les deux destins finiront par se croiser dans cet ample roman sur l’errance et l’injustice dont Marc Chénetier (le tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une petite ville du New Hampshire, Bob Dubois répare des chaudières pour une centaine de dollars par semaine. Une vie de famille simple, plutôt tranquille, pas misérable mais pas folichon non plus, l'attend chaque soir sur son canapé en cuir usagé et taché de vieilles traces de bières. Jusqu'au jour où Bob pète les plombs, envoie tout valdingué y compris son vieux break rouillé. Il vend son misérable appartement aux bruits incessants de tuyaux, et part avec femme et enfants, sa vie dans une remorque, rejoindre son frère sous le soleil de Floride. Parce qu'en Amérique, il est facile de refaire sa vie. American Dream.

Encore plus aussi sud, Vanice survit au milieu de sa famille et des ouragans. Proche de la misère, une vie à Haïti ne permet que peu d'espoir, de réussite ou d'émancipation. Avec d'autres noirs, elle décide de quitter l'île natale, un passeur aux rapports douteux, marchands d'espoir et de misère comme il y en a tant dans ces pays nourris de pauvreté et de poussière. Destination la plage. Mais comme toutes les plages se ressemblent, de Floride ou d'ailleurs. Là-bas, en Haïti, il y a des rêves aussi, ceux d'un monde meilleur que l'Amérique peut procurer. American Dream.

Mais le rêve américain n'est plus ce qu'il pouvait être. Il génère toujours autant d'espoir et d'envie. Se dire que l'on peut remettre les compteurs de la vie à zéro. Tout plaquer, tout recommencer. Imaginer que l'herbe à bison est plus verte ailleurs, d'autres prairies à brouter. En Floride par exemple. Mais la chute devient alors encore plus brutale. Sombre. Triste. La mal du pays - ou de l'état. La violence devenue urbaine. le racisme, la pauvreté, les préjugés. C'est ça maintenant l'Amérique. Un pays, un continent qui part à la dérive. American Dream. L'Amérique de Russell Banks, teintée de vaudou, de misère et de voyage initiatique à tout âge. Que je m'appelle Bob Dubois ou Vanice, des âmes à la dérive. Magnifiquement Mélancolique.
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Une superbe critique du rêve américain que l'on a l'impression de vivre avec les personnages, tant ce que nous décrit l'auteur est soigné dans les moindres détails, laissant deviner un solide travail de préparation. L'empathie avec laquelle Russel Banks déroule leurs vies parvient à faire naitre une sympathie, même avec les moins reluisants d'entre eux, dont le personnage principal. Une sympathie qui interroge. Russel Banks a manifestement construit ses personnages, purement romanesques, avec cette idée. le style est agréable et j'ai hâte de lire d'autres livres de cet auteur contemporain, que je découvre avec ce roman, et qui me laisse entrevoir une oeuvre dans la même veine que celle d'un Steinbeck ou Hemingway.
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Un déchirant chef-d'oeuvre.
Le rêve américain, ce n'est pas seulement "Je ramasse une épingle par terre et je deviens millionnaire". Russell Banks plonge ici beaucoup plus loin dans les profondeurs de l'âme humaine : il nous raconte ce désir, pour lui illusoire, de prendre le contrôle de sa vie.
Bob a un job, une famille, une maison. Comme le dit Elaine, son épouse aimante : "Oh, chéri, on a une bonne vie. C'est vrai." Mais cela ne lui suffit pas, à Bob. Ancien champion de hockey, il entretient le sentiment qu'il mérite mieux. Et il va entraîner toute sa famille dans une fuite en avant, porté par son désir de richesse, de succès féminins, de masculinité, aveuglé qu'il est par ses préjugés et par tous les clichés qui lui confirment que le monde est à lui, mâle blanc nord-américain.
Vanise est haïtienne, pauvre parmi les pauvres, et son rêve américain, à elle, c'est juste se mettre à l'abri de l'immense misère, des ouragans qui ébranlent son fragile cabanon, de la justice arbitraire qui menace sa famille. La fuite en avant de Vanise vers la Floride va se révéler chaotique et pleine de dangers.
Tous deux, chacun à sa manière, sont condamnés, ainsi que les plaques tectoniques condamnées à se heurter et à passer l'une par-dessus l'autre. L'argent, la mondialisation, l'exploitation éhontée de la misère humaine forment le rouleau compresseur implacable sous lequel Russell Banks écrase ses personnages, sans laisser la moindre lueur d'espoir, dans la chaleur étouffante de Floride et au son des tambours vaudous.
Traduction parfaite de Pierre Furlan.
Challenge USA : un livre, un État (Floride)
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Bob Dubois rentre chez lui, un soir, il en a "les boules",  marre de dépanner des chaudières pour 137 $ par semaine. Marre au point de vouloir tout quitter. Même Doris sa maitresse n'arrive pas à soulager son humeur, ses humeurs !
Mal au point d'oublier d'acheter des patins à glace à sa fille, marre au point de casser toutes les vitres de sa bagnole...il a craqué à cause de cette vie à la c... et ce boulot de m.... et des dettes du ménage.
Sa femme lui suggère de tout liquider et de partir au soleil. Alors pourquoi pas la Floride où son frère dirige une entreprise, dans laquelle il lui a déjà proposé de travailler. Alors tous partent en Floride, et s'installent dans un mobil-home.
Le travail est souvent fait de coups plus ou moins tordus à la demande du frangin. Mais l'argent pas toujours très net arrive, au fil des coups tordus. Que demander de plus? Certes, il ne permet d'approcher la démesure et le luxe de la Floride, mais ça viendra tôt ou tard...ils en sont certains.
La vie en mobil-home n'est pas si idyllique que ça, loin de là. Et puis, ici en Floride, il y a plus de Noirs, ils  sont à leur place ici, contrairement à Bob et son épouse.
Son frère qui l'emploie et le paye en liquide, lui fournit un pistolet afin qu'il puisse défendre l'entreprise et se défendre contre ces Noirs  qui volent et tuent, qui peuvent dévaliser la boutique pour dérober de quoi planer en picolant.
Magré tout Bob s'ennuie !
Bien loin de lui, à Haïti, Vanice et tant d'autres Noirs veulent fuir la pauvreté et les ouragans, et  rêvent de cette Amérique,  fermée aux migrants, pas facile à atteindre. Heureusement il y a des passeurs qui semblent prendre tous les risques pour ces désespérés...pour toutes les économies de ces pauvres gens, faisant aveuglément confiance à ces inconnus pour les faire débarquer clandestinement sur une plage...
Mais rien ne ressemble plus à une plage de Floride qu'une autre plage !
Les rêves de Vanice et de Bob leur permettront cependant de se croiser.
Russel Banks sait nous émouvoir, nous indigner, nous passionner avec ces paumés, ces rêveurs, ces escrocs, ces pauvres qui rêvent de cette Amérique..d'une Amérique qui au final n'est pas si belle que ça, loin de là. Il fait un portait dérangeant de cette Amérique pauvre, faisant bien peu de cas de ces paumés attirés par ce rêve américain.
Chaque paumé  américain de souche ou souhaitant le devenir, veut vivre  le sien, attiré par un miroir aux alouettes. Chacun le sien qui s'appelle fric, liberté, éducation.
Un presque pauvre américain de naissance rêvant de fric, de beaux bateaux et une pauvre migrante qui serait si heureuse d'être ne serait-ce qu'une pauvre en Amérique sont les personnages principaux de ce roman !
Plus dure sera la rencontre !
Lorsque le livre parut en 1985 Reagan venait d'être élu
Russel Banks était visionnaire. Il dira bien plus tard :  " Les réfugiés, la crise économique,  la pression sur les travailleurs du Nord avec la désindustrialisation,  l'avènement d'une finance de moins en moins sous contrôle, autant  d'orages à l'horizon. Je les ai vus se former dès le début des années  1980, tandis que j'écrivais l'histoire de Bob Dubois et de Vanise.  Aujourd'hui, ces orages sont devenus des cyclones qui balayent la terre  entière…"
Je reparlerai de Russel Banks.
Il me dérange. Quel bonheur !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Quand je commence un roman de Russell Banks, il m'arrive de me demander ce qu'il faut attendre des quatre ou cinq cents pages à venir, tant j'ai l'impression d'avoir compris dès l'abord l'essentiel du discours qui tient du documentaire en lui empruntant sa voix un petit peu en « dehors ». Il me faut un peu d'énergie pour me convaincre de continuer à m'intéresser à la vie banale de personnes ordinaires. L'anticipation que je ne peux m'empêcher de faire sur le mode : « Tout ça ne peut pas bien finir » et les digressions fréquentes me demandent aussi un surcroît d'efforts. Et puis, par je ne sais quel miracle, je m'attache au roman et je deviens dépendante de la lecture jusqu'à me précipiter plus avant vers la catastrophe.
Ici, on a deux romans dans un: deux histoires, deux « héros » a priori complètement indépendants et l'avidité avec laquelle j'avançais dans ma lecture venait en grande partie de l'attente du croisement de leurs chemins qui, bien sûr, n'arrive qu'à la toute fin du roman. Encore devrais-je dire, pour être plus juste, que leurs chemins ne se croisent pas vraiment. C'est plus un évitement qu'un croisement. Bon, je ne vais pas vous raconter l'histoire de ces esquintés de la vie vers lesquels Russell Banks attire notre attention; je ne vais pas vous dire non plus comment il arrive à donner une dimension hyper-réaliste à ses personnages tout en nous montrant qu'il s'agit d'une fiction (un autre trait caractéristique de son écriture), je ne vais rien vous dire de plus que : Allez lire par vous-mêmes pour en faire l'expérience!
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critiques presse (1)
Culturebox
10 janvier 2023
Dans ce roman, l'écrivain trace deux destins éloignés de plusieurs milliers de kilomètres, que les hasards vont faire se percuter.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Une pub apparait à l'écran. Une famille radieuse aux joues bien roses, en pyjamas et en peignoirs écossais, s'est réunie autour d'un sapin vert foncé sobrement décoré, et le père de famille la prend en photo avec son Polaroid flambant neuf. Quittant la télé des yeux, Elaine regarde pour la première fois le visage de son mari et s'aperçoit qu'il a pleuré. il lui jette un coup d'œil, détourne le regard. Puis c'est le silence tandis qu'elle continue à le fixer.
Elle prononce son nom comme si elle avait du mal à croire que cet homme près d'elle est réellement Bob. Elle porte ses mains à sa bouche et effleure ses lèvres du bout des doigts comme si elle essayait d'y lire des mots inexprimés. Depuis presque dix ans qu'elle le connaît, elle ne l'a jamais vu dans cet état. Elle l'a vu en colère, blessé, content ou triste, mais elle ne l'a jamais vu pleurer, même si, en de rares occasions, elle aurait bien voulu qu'il craque et fonde en larmes. Comme lorsque le père de Bob a fini à être emporté par son cancer et puis, l'été suivant, lorsque sa mère est morte subitement ; et puis lorsque Elaine a avoué avoir couché avec Avery Boone, le meilleur ami de Bob, et aussi quand ils ont cru que Ruthie allait mourir de la méningite cérébrospinale mais qu'elle en a réchappé et qu'ils se sont dit ensuite qu'elle n'allait jamais plus remarcher - mais elle a marché -, oui, toutes ces fois Bob s'est simplement contracté comme un suspect que la police prend en photo, quelqu'un qui craint d'être ensuite identifié par des témoins, désigné comme le violeur, le cambrioleur ou celui qui conduit la voiture dans laquelle les malfrats se sont enfuis.
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Bob est au volant et, assise près de lui, Elaine tient la carte routière sur ses genoux. Évitant tous les deux de regarder vers l'horizon, ils ont les yeux fixés sur la route devant eux ainsi que sur les bâtiments et les terrains qui la bordent. Ils ne font pas attention à la morne platitude des paysages du centre de la Floride, aux palmiers nains, aux vergers d'agrumes, aux exploitations maraîchères. Ils ne veulent pas voir - ne remarquent même pas - l’absence de ce que Bob appellerait "de vrais arbres". Leur regard traverse la profusion des McDonald's, des Burger King, des KFC et des Pizza Hut comme si tout cela était invisible - un long tunnel rectiligne de franchises interrompu de temps à autre par les vitrines de société de prêt et par des parcs d'exposition remplis de voitures rutilantes, Chevrolet Corvette et Camaro, Ford T-Bird, Pontiac Trans Am, puis, après ces concessionnaires, les clôtures grillagées de cimetières de voitures immenses et désordonnés, sinistres, incolores et indestructibles. Aux abords de toutes les villes qu'ils traversent , il y a des kilomètres de parcs à caravanes disposés, comme les plantations d'orangers derrière eux, en quadrillages dont la précision géométrique est déterminée par la logique comptable plutôt que par la logique de la terre, de l'eau et du ciel. Après les caravanes, au moment où leur voiture s'approche d'une autre ville, ils passent devant des lotissements aux petites maisons pastel en parpaings, construites en enfilades le long d'impasses ou d'étroites ruelles à sens unique connectées entre elles et pavées de castine - quartiers instantanés et isolés, banlieues de banlieues qui reflètent moins les besoins de leurs habitants que la cupidité des promoteurs et des propriétaires fonciers.
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Ces gens à la peau noire ou brune, les Noirs américains des supermarchés et des grands magasins, les Jamaïcains et les Haïtiens des champs, les Cubains des stations-services, tous ces travailleurs arrivés les premiers sont à leur place ici, contrairement à Bob et Elaine Dubois ou à leur filles Ruthie et Emma. Ce sont Bob et sa famille qui sont les nouveaux venus dans cette grande auge qu'est la Floride, et Bob est gêné par son arrivée tardive. Il se trouve laid dans sa peau d'un gris hivernal, il a honte de l'aspect banal de sa femme, de la maigreur des bras et des jambes de ses filles ; ils se sent pauvre et inculte avec son break cabossé et bruyant, sa remorque orange de location où sont entassées toutes leurs possessions, les meubles et les vêtements qu'ils n'ont pas pu ou voulu vendre lors de leur vide-grenier ou par la petite annonce passée dans le Catamount Patriot. Il se sent gêné, c'est à dire mis à nu, exposé au monde tel qu'il est, et, peut-être pour la première fois de sa vie, son corps tout entier s'emplit de peur.
Elaine lui jette un coup d’œil rapide et, d'un air tendu, comme si elle avait lu dans ses pensées, elle lui dit : "Tous ces Noirs qui travaillent dans les champs et ailleurs, ils ne sont pas vraiment américains, si ?"
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...peu de temps après le ciel s'est assombri de nouveau et la pluie est revenue, cette fois avec rage, comme si le retard l'avait mise en colère, et elle était poussée par un fort vent de mer, de sorte qu'en un rien de temps, au lieu de tomber du ciel, elle nous a donné l'impression de se diriger droit vers nous et s'est transformée en un mur oppressant et laiteux qui faisait plier les arbres, retournait les palmes, arracher les palmiers nains et les buissons pour les lancer contre les troncs arqués des grands arbres et contre les cabanes et les rochers où ils restaient collés un instant avant de se décrocher, propulsés comme des soleils volants au-dessus d'un sol inégal, et de venir heurter le prochain obstacle, arbre ou éperon rocheux sur leur route. Le bruit était énorme, c'était un hurlement comme celui d'une bête qui s'énervait et perdait la tête, une bête affolée par la battement de la pluie contre le toit de la tôle, contre le volet et la porte fermée de la cabane.
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Ce n'est pas une histoire de malchance, Bob le sait, la vie n'est pas une combinaison de forces aussi irrationnelle que ça. Et même s'il n'est pas un génie, ce n'est pas une histoire de stupidité non plus, car il y a trop d'imbéciles qui se débrouillent bien dans le monde. C'est à cause des rêves. Surtout du rêve d'une nouvelle vie, de redémarrer de zéro. Plus on échange la vie qu'on connaît, celle qu'on a devant soi, qui nous est échue par la naissance comme par les accidents et autres hasards de la jeunesse, plus on l'échange contre des rêves de vie nouvelle, moins on a de pouvoir. Cela, Bob Dubois en est venu à le croire, maintenant. Mais il est tombé dans un endroit froid et sombre où les murs sont nus et glissants et où toutes les issues ont été condamnées. Il est tout seul. Il va devoir vivre ici s'il veut vivre. C'est ainsi que quelqu'un de bien perd ce qui est bien en lui.
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Vidéo de Russell Banks
Russel Banks est mort le 8 janvier 2023. Cet écrivain, très apprécié en France, était un ardent critique des dérives de l'Amérique contemporaine. "Le Royaume enchanté", son dernier roman vient de paraître aux éditions Actes Sud dans une traduction de Pierre Furlan.
Nos deux critiques littéraires l'ont lu et vous en parle.
#critique #litterature #russellbanks
__________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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