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4,05

sur 784 notes
Merci a ma belle belle soeur québécoise pour ce moment de plaisir à travers ce cadeau.
Je ne suis pourtant pas fan d'histoires « réelles », qui racontent le vrai, le vécu, je préfère les fictions. Mais là j'ai été happé dans la vie de Suzanne racontée par sa petite fille.
A travers ce texte, que l'auteure écrit à sa grand mère, j'ai découvert Suzanne Barbeau née Meloche, artiste peintre et poète Québécoise. J'ai découvert le mouvement des « automatistes » regroupant des artistes divers, peintres, écrivains, chorégraphes, signant en 1948 le manifeste « refus global » écrit par Paul-Emile Borduas.
Mais c'est aussi et surtout l'histoire de Suzanne, femme se voulant libre, mariée avec Marcel Barbeau, mère de deux enfants, dont elle devra se séparer. La dérive d'une femme à travers une époque tumultueuse. La vie d'une femme qui fuit. Racontée par sa petite fille, pour qui Suzanne resta une ombre dans toute sa vie.
Des chapitres extrêmement courts, une écriture à la deuxième personne du singulier, des phrases belles, des mots touchants et durs parfois. J'ai été emporté, et j'ai dévoré ce livre en une après-midi.
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Destin d'exception d'une femme sans concession qui osa abandonner jusqu'à ses enfants pour écrire sa vie d'artiste. Non sans conséquences, certes. Mais sincèrement recommandé quand vos mômes, vos mecs, votre job vous pompent : jubilatoire !
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À coups de chapitres courts et de phrases lapidaires, Anaïs Barbeau-Lavalette retrace ici la vie de cette grand-mère qu'elle n'a que peu rencontrée dans sa vie et qui visiblement, la fascine. le personnage de Suzanne est, certes, inhabituel, mais ni attachant, ni héroïque. Il s'agit d'une femme blessée par une enfance pauvre qui abandonne froidement ses enfants pour rejoindre (plus ou moins) le mouvement artistique des automatistes québécois et vivre une vie de bohème.
J'ai été désarçonnée par des phrases très courtes, par un style haché et une héroïne autocentrée et qui, malgré les efforts de l'auteur pour l'humaniser, reste totalement inaccessible.
Lien : https://www.quartier-livre.f..
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Un livre d'exorcisme d'une petite fille sur sa grand-mère. Tout en finesse, nuances et émotions. Suzanne Méloche a abandonné ses enfants pour vivre sa vie, pour fuir l'obscurantisme religieux, pour affronter l'étroitesse sclérosée d'une morale étouffante. Mais le prix de cette liberté est un égoïsme forcené, un manque d'amour et de don de soi, une fuite en avant dans une solitude délétère. Une vie pleine de blessures mal cicatrisées qui finit dans un désert intime qui masque une culpabilité jamais assumée. Un beau livre, très québécois, très personnel, tés émouvant.
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Une heureuse surprise.
Ce livre m'a été passé par ma mère et j'ai parfois une certaine méfiance pour ses lectures. Les thématiques ont tout pour me plaire (la famille, l'art, le couple) mais j'ai eu du mal à rentrer dans le style des chapitres très courts, un peu brutaux et la langue trop familière. Je trouve que l'approche manque un peu de finesse. Certes l'héroïne est la grand-mère de l'écrivain mais d'une manière globale l'usage du 'tu' m'a semblé poussif, intrusif et quelque peu exagéré (ce n'est que mon avis.)
Après j'avoue avoir beaucoup aimé découvrir ce personnage atypique de femme forte en décalage avec son époque et le rôle qu'elle est sensée y jouer : celui de mère, d'épouse et de fille. Les 100 dernières pages m'ont notamment tenu en haleine. Bref une lecture rapide et au final intéressante.
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Livre lauréat du prix littéraire France – Québec 2016 que je vous recommande vivement.
Anaïs Barbeau-Lavalette n'a pas connu sa grand-mère, seulement les ravages qu'elle a causés dans la vie de sa mère (et par répercussions dans la sienne) du fait de son absence.
Sur la forme, le style est particulièrement fort puisque l'auteur utilise le « tu » pour s'adresser à Suzanne, cette grand-mère inconnue, en retraçant son quotidien de sa naissance à sa mort grâce aux informations issues de l'investigation d'une détective privée. le « tu » comme assertion mais aussi parfois comme questionnement.
Sur le fond, ce livre est d‘une grande intensité, par le parti pris de l'apostrophe, mais également par l'histoire terrible et véridique de Suzanne, cette femme éprise de liberté, terrifiée à l'idée de devenir comme sa propre mère, femme au foyer ankylosée dans la maternité avec une ribambelle d'enfants, vivant sans passion et s'oubliant elle-même, prête à se noyer. Pour fuir ce déterminisme social et sexué, elle abandonne ses 2 enfants en bas âge, sans se retourner. En échappant à cette maternité qu'elle vit comme une prison, Suzanne aspire à se réaliser professionnellement, intellectuellement ou du moins artistiquement et fréquente l'intelligentsia québécoise sans pour autant y appartenir pleinement (à l'exemple du plaidoyer qu'elle a refusé de signer).

Un récit bouleversant, d'une incroyable tristesse, que l'on garde longtemps en mémoire. Cette décision de tout abandonner et ainsi de broyer sa famille, ses enfants, le destin de sa fille Mousse (la mère de l'autrice) m'a littéralement prise aux tripes, avec d'autant plus de force qu'il s'agit d'une histoire vraie.
Un livre qui explore le rapport de Suzanne à la maternité comme un obstacle à l'engagement professionnel (qui, sans aller dans de pareils extrêmes, reste un casse tête pour la grande majorité des femmes).

Mais avec quelle distance lire ce livre ? Ce type d'exercice est toujours un peu périlleux, à cheval entre l'autobiographie, l'autofiction et la fiction pure. Quelle est la part de « vérité » ? Qu'en est-il de toutes les parties sur les relations intimes de Suzanne, sont-elles « réinventées » par sa petite-fille, l'autrice ? Entre réel et fiction ? C'est d'autant plus troublant qu'est plantée, au milieu du livre, une véritable photo de leur famille, insérée entre des éléments de biographie et des passages plus romancés.

Bien que les décisions prises par Suzanne soient révoltantes à plus d'un titre, ses interrogations et son cheminement en tant que femme, mère et intellectuelle peuvent faire écho à nos propres interrogations. A lire.
Lien : https://lbouquine.wordpress...
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quebec
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Le sujet était fait pour moi : récit de femme libérée sur fond historique et mouvement artistique... Tout ce que j'aime !

Et là grosse déception : impossible d'entrer dans le style de l'auteur. Ses phrases courtes, hachées me laissent froide, détachée du récit. Je n'ai aucune empathie pour cette femme, je passe complètement à côté de son histoire et finis par abandonner !
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De mes dernières lectures, voilà sans aucun doute celle qui m'a le plus marqué. Un oeil sur une histoire du Québec, un oeil sur une histoire de l'art au Québec, un oeil sur l'intime, un regard sur une relation particulière, sur un abandon en forme de fuite vers la liberté, sur une attache qui n'a pas vécu.

L'auteure, Anaïs Barbeau-Lavalette, s'adresse à la deuxième personne du singulier à sa grand-mère, Suzanne Meloche, poète du mouvement automatiste, rebelle, militante, passionnée, amoureuse de liberté. Cette forme particulière choisie par l'auteure génère une écriture directe faite de courtes phrases rythmées comme s'il s'agissait d'un dialogue. Mais, il n'y a pas de dialogue, il n'y a pas eu de dialogue. L'auteure n'a pas vraiment connu sa grand-mère et c'est grâce à de multiples recherches qu'elle peut maintenant lever le voile sur quelques éléments du parcours de celle qui n'a pas été en mesure de vivre mère ni grand-mère.

Anaïs Barbeau-Lavalette n'aimait pas cette femme qui avait abandonné sa mère alors qu'elle était enfant. Pourtant, après sa mort, elle ressent le besoin de la retrouver, de la dire et de reconstruire ce volet manquant dans l'histoire de sa famille.

Je me suis vu happé par cette lecture, happé par le regard sur le Québec des années 40 et 50, happé par un parcours personnel fait de fuites, happé par la reconstitution d'une relation entre l'auteure et sa grand-mère.

Anaïs Barbeau-Lavalette conclut : «Tu ne pourras plus t'enfuir.»
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Ce livre a été difficile à lire pour moi, étant une histoire vraie, et fort triste. On a du mal a concevoir une misère pareille, et c'est pourtant le lot de beaucoup de gens dans la vraie vie.
Toute ma compassion est éveillée pour tous les enfants abandonnés et leurs parents. Courage a eux et bonne chance du fond du coeur. ..
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