Dès les premières lignes, j'ai été subjugué par ce livre...
Si l'on croit au début à un réquisitoire contre cette grand-mère qui a abandonné ses enfants (dont la mère de l'auteure), l'on s'aperçoit que c'est plus que cela,
Anaïs Barbeau-Lavalette part à la découverte de cette grand-mère qu'elle n'a connue, nous raconte sa vie, son caractère, sa liberté, ses amours, ses réalisations artistiques.
Le contexte historique est toujours présent, Suzanne Méloche, sa grand-mère ayant été mêlée au Refus global, manifeste du mouvement automatiste québecquois, elle a fréquenté tous ses principaux adhérents, épousé l'un de ses membres. La toile de fond historique englobe les années de dépression, les gouvernements canadiens, la seconde guerre mondiale, le mouvement de libération des afro-américains, la guerre du Vietnam...
J'avoue que je ne connaissais rien du mouvement automatiste, et cela m'a amené souvent durant ma lecture à me documenter davantage sur ce courant et ses adeptes.
J'ai aimé l'usage de la seconde lettre du singulier, l'auteure s'adressant directement à sa grand-mère en la tutoyant, le style est beau, avec des phrases courtes.
J'ai aimé ce portrait de femme, dessiné sans haine ni hagiographie , décrite avec ses défauts et ses qualités, sa liberté d'esprit.
Le livre est extrêmement documenté, dans ses remerciements l'auteure inclus notamment une détective privée, ainsi que plusieurs témoins directs.
Roman féministe ? Peut-être ... mais dans son sens noble !
En bref, j'ai adoré !