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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Engagé volontaire en 1914 à l'âge de 41 ans, Henri Barbusse va passer 22 mois dans les tranchées pendant lesquels il tiendra un journal où il notera ses expériences de soldat et la vie de son escouade.
Je ne sais pas si beaucoup d'écrivains ont "fait la guerre", mais le fait qu'un "lettré" puisse raconter le quotidien des tranchées donne un éclairage particulier, un témoignage de "première main", celui d'un observateur pertinent.
Le 231ème régiment d'infanterie est constitué d'hommes de tous âges et de toutes conditions et l'auteur nous fera vivre les états d'âmes de ses compagnons au quotidien, leurs craintes et leurs espoirs avec leurs mots et leurs expressions souvent "fleuries".
Une lecture aisée et instructive sur les conditions de vie dans les tranchées, un regard sur la guerre et ses absurdités, mais surtout une histoire vraie, la sienne, la leur.
Henri Barbusse recevra le prix Goncourt dès 1916 pour cette oeuvre, le seul Goncourt que j'ai lu à ce jour.
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Triste et sale comme un ciel de traîne après la tempête.
Gris et boueux comme le fond des tranchées.
Brutal et glaçant comme la mort au combat.
Sans fioritures comme un vaste trou d'obus.
Réaliste et photographique comme seul pouvait le décrire et l'écrire un vrai poilu.

Le Feu, journal d'une escouade.” est un témoignage fort du quotidien des soldats dans les tranchées de la Grande Guerre.
C'est le feu de la haine, le puits sans fond de l'ignorance, la victoire de la propagande. Et pourtant, ils le savent bien au fond de leur coeur, ces soldats, que comme l'a chanté Boris Vian : Ils ne sont “pas sur terre pour tuer des pauvres gens”.
Au final c'est surtout une preuve, s'il en fallait, de la bêtise et du cynisme infinis de l'univers des puissants, car comme l'a chanté Boris Vian : “S'il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président.”

Plus jamais ça ! qu'ils espèrent ces bons petits soldats, plus jamais ça…
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Roman avec de nombreux personnages, un univers narratif glaçant, des drames et un style magnifique, le feu méritait largement de remporter le prix Goncourt. Ne vous y trompez pas, ce n'est pas seulement un récit sur la Grande Guerre, mais aussi une oeuvre littéraire qui résonne encore aujourd'hui.
En 1914, Henri Barbusse a 41 ans et a pris des positions pacifistes. Malgré cela et malgré des problèmes pulmonaires, il s'engage volontairement. Pendant l'année 1915, il tient un journal qui lui servira pour écrire le Feu alors qu'il est convalescent en 1916. Il obtient le prix Goncourt la même année. Il est réformé en 1917.
Le livre est composé de courts récits, les chapitres, qui décrivent le quotidien des poilus.
D'abord, ils attendent, mal-logés et mal nourris, dans le froid et la saleté, obéissent à des ordres sans les comprendre, mais c'est la guerre non ?
Ils regardent ce qui se passe au loin, pas loin de ressembler à un feu d'artifice, mais oh combien mortel !
Et puis c'est l'épreuve du feu et la mort des camarades
J'aimerais croire que c'est du passé

Lien : https://dequoilire.com/le-fe..
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En peine de décrire l'inconcevable, la plupart se sont tus.

Henri Barbusse a su trouver les mots. Il a su leur donner un sens pour exprimer ce qu'aucune imagination n'aurait pu concevoir.

Il a su écrire l'horreur des tranchées : la boue, le froid, la vermine, les odeurs nauséabondes, la peur qui glaçait le sang quand le cri du gradé commandait de monter à l'assaut.

Il a su nous parler de ces hommes fauchés par la mitraille, agonisant sans secours, des survivants qui entendaient leurs plaintes s'éteindre dans la nuit, des corps déchiquetés qui n'étaient déjà plus rien, plus que chair pourrissante, à rendre l'atmosphère irrespirable.

Il a su dire l'incompréhension de ces humbles, extirpés de leur atelier, de leur ferme, pour aller en affronter d'autres, aussi mal lotis. Il a su dire l'attente angoissée des épouses, la terreur de voir le maire du village s'arrêter devant la porte, revêtu de son costume sombre et de son écharpe tricolore.

Henri Barbusse a su écrire tout cela. Avant même que cela ne cesse. Avant même que l'abattoir officiel n'arrête sa funeste entreprise, sous couvert de patriotisme. Avant même que la folie collective ne s'éteigne. Et que renaisse l'espoir. Enfin.

La première guerre mondiale est un événement qui me fascine d'horreur. Mon imagination est dépassée par la dimension inconcevable de pareil mépris de la personne humaine.

Henri Barbusse n'a pas eu besoin d'artifice pour décrire l'horreur. Les mots de tous les jours ont suffi. Car l'horreur était le quotidien des tranchées.

Le feu. Un ouvrage qui vous prend aux tripes.

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Henri Barbusse, engagé dans les tranchées en 1914, décrit objectivement dans ce livre la vie de son escouade.
Il raconte la vision des bombardements, la fatigue surhumaine qu'engendrent les corvées, l'attente dans les tranchées, la lutte contre la pluie et la boue et la grande fresque tragique des assauts.
Cet ouvrage qui met la guerre à nue, devient le plus formidable réquisitoire contre la guerre.
Prix Goncourt 1914, ce cri de vérité, d'un grand courage, n'a pas vieilli, il est l'oeuvre d'un grand auteur pacifiste et moderne.
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Ce livre est un vrai crève-coeur. Pauvres, pauvres poilus, que n'ont-ils pas enduré !
Henri Barbusse, qui a eu la "chance" d'échapper au massacre témoigne pour eux. Il raconte, avec leurs propres mots, ainsi qu'il leur a promis, leur quotidien dans les tranchées.
On s'épouille, on se gratte, on discute, on rouscaille.
On mange ou on a faim, on joue, on observe les visiteurs, les passants.
On se moque, on se chipote, on boit le fuchsia ( le vin ).
On obéit, on se bat, on meurt ou pas, on est blessé ou pas.
On marche jusqu'à l'épuisement, on sue, on claque des dents.
On les fusille "pour l'exemple".
ETC
Je vous l'ai dit, un vrai crève-coeur. Un témoignage qu'il faut lire, même en pleurant, pour ne pas les oublier, tous ces innocents "morts pour la France".
Je trouve même que ce livre devrait être étudié au lycée.
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Challenge Lectures de guerre (Lavoleusedelivres)

C'est étrange à dire, mais malgré son sujet, ses morts, ses descriptions d'apocalypse car nous sommes dans les tranchées de la guerre 1914-1918, ce journal-roman a une écriture très poétique. Peut-être parce que son auteur s'est fait connaître pour ses poèmes ? le langage des hommes de troupe (à l'oral, ça doit valoir son pesant de cacahuètes !) ?
Le fait est que c'est un livre écrit pendant la guerre, dans les tranchées ou presque. Si l'horreur est bien présente, sous les yeux de Barbuse, il a réussi à la faire passer sans descriptions sanguinolentes. La mort n'est pas absente (comment le pourrait-elle ?), l'horreur vient surtout de ce qu'il se passe dans les hommes, rongés par l'attente, la faim, la soif, le mépris, l'habitude ; tout cela les transforme petit à petit, parfois sans qu'ils sans rendent compte. Il a observé, déduit, sans jamais les juger.
Il arrive à avoir un regard très proche, presque omniscient et à mettre de la distance en même temps, à analyser leur situation à eux tous. Ce qui ne l'empêche pas d'être affecté par la mort de ses camarades et de nous le dire (globalement, ce sont les seules données personnelles que nous sauront de lui.)
Un texte criant de vérité, sans effets dramatiques (y a t-il besoin ?), qui a bien mérité son Goncourt. Qui mérite que l'on s'en souvienne encore presque 100 ans plus tard.
Lien : http://avecvuesur.over-blog...
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Avant d' avoir lu le Feu, j'ignorais que l'on pouvait mourir noyé dans un trou d'obus, sur le champ de bataille.
Le livre de Barbusse est devenu un classique de cette littérature née d'une guerre aussi atroce qu'absurde (quelle guerre ne l'est pas? d'ailleurs)
Ce récit est l' hommage rendu à tous ces combattants, et en particulier à ceux qui ne s' en sont pas sortis ou en sont revenus mutilés, amoindris.
Des fragments de cette guerre atroce qui a fait se jeter pendant quatre horribles années, deux peuples l' un contre l'autre...et qui portait déjà le ferment putride ce celle d'après.
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Ce livre permet de donner la parole à ces soldats, frères d'armes , pour ne surtout pas les oubliés. Ils sont les sacrifiés de ce début de XX siècle , mort pour rien, défendant des terres désolés qui mettront des siècles à les digérer.
Barbarie inimaginable comme souvent la barbarie se révèle au monde. Henry Barbusse nous livre ici, une carte postale de l'horreur, avec son quotidien, cette camaraderie, ces temps d'attente de l'attaque , l'enfer de celle-ci... Par des descriptions criantes et remuantes , il écrit tout le respect porté à ces hommes naufragés de guerre, perdus dans l'enfer des tranchés.
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J'ai enfin mis un style sur le nom d'Henri Barbusse qui m'évoquait jusque-là plutôt des noms de rues ou d'écoles.
Il est assez impressionnant. Il faut dire que "Le feu, journal d'une escouade" récompensé par le prix Goncourt en 1916 (dont cette édition est suivie du Carnet de guerre), est un témoignage sur la boucherie vécue au front par les poilus durant la première guerre mondiale. C'est un roman assez bouleversant très proche du reportage de guerre.
En vingt-quatre chapitres, Henri Barbusse nous plonge dans l'enfer des tranchées de l'Artois. On voit les entrailles et viscères sur les champs de bataille, les soldats brisés face à l'enfer de la mitraille et à la mort omniprésente.
Mais ce qui est remarquable, c'est le style de l'écrivain qui trouve l'occasion d'évoquer son engagement politique contre l'absurdité de la guerre et son humanisme.
Il utilise le langage parlé des poilus de l'escouade avec lesquels il a vécu de longues journées, entre l'attente et les atrocités dont ils sont témoins. D'ailleurs, Barbusse dédie ce livre "A la mémoire des camarades tombés à côté de moi à Crouy et sur la cote 119". Bel hommage.


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