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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai débuté la lecture de ce roman directement après avoir refermé À l'ouest rien de nouveau qui m'avait littéralement époustouflée. Je m'attendais à revivre quelque peu ce qu'Erich Maria Remarque avait fait naître, mais du côté français, cette fois.

J'ai été à la fois comblée et déçue. Comblée car oui, Henri Barbusse fut un témoin lucide de la Grande Guerre : pas qu'un témoin, mieux qu'un témoin, un acteur. Il sait parfaitement ce qu'est le front, l'arrière, tout. Il sait tout ça et il veut en témoigner. Entendons-nous bien, l'opinion que je vais émettre ne concerne absolument pas la valeur ou l'utilité du témoignage, qui tous deux, selon moi, sont indiscutables et indispensables.

Ce que je questionne, c'est la pertinence du format choisi. En effet, il n'est jamais très clair dans le Feu si l'on a affaire à un roman ou à un reportage journalistique ; on navigue constamment dans ce no-man's land inconfortable et pas trop bien maîtrisé d'après moi.

Il y a un côté Zola chez Barbusse, un côté exhaustif, un côté « je vais tout vous montrer et vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. » En 1916, en plein conflit, ça se comprend, c'est défendable et même plus que souhaitable, mais c'est du ressort du journaliste, pas du romancier.

Ce qu'il nous explique très bien, c'est qu'à l'époque des faits, les journalistes étaient largement investis dans une mission de propagande et donc, seul le roman pouvait avoir les coudées franches pour accomplir le véritable travail d'information du public.

Soit. Je suis pleinement consciente des contraintes qui pesaient sur le romancier. Ajoutons-y la contrainte ô combien lourde et pressante du temps, l'impératif du témoignage RAPIDE. Je sais tout ça, le comprends et l'excuse amplement.

Toutefois, pour les lecteurs du XXIème siècle et de tous les siècles à venir, seul demeure le roman car le contexte et son urgence ont disparu. Et là, je ne puis m'empêcher de tiquer sur des problèmes inhérents à la construction romanesque et qui amoindrissent et la satisfaction du lecteur, et le pouvoir de conviction de l'oeuvre.

C'est l'écueil dans lequel ne tombe pas Erich Maria Remarque : il a bâti un vrai roman, avec tous les codes et les impératifs propres au roman, d'où son incroyable pouvoir de conviction. Henri Barbusse, lui, dit tout, absolument tout, si bien qu'il dilue son histoire.

Remarque se focalise sur un nombre volontairement limité de personnages, qui tous quittent la scène les uns après les autres pour cause de décès ou de blessure affligeante ; toujours dans un but romanesque précis qui fait mouche à chaque fois. En gros, Remarque a opéré un tri, fait une synthèse de son expérience du conflit là où Barbusse nous fait un reportage à chaud, sans trop avoir hiérarchisé ses informations.

Autre différence notable, Remarque utilise un narrateur qui a une identité, qui parle avec des mots simples de soldat, qui souffre et qui ressent la guerre. Barbusse, lui, se cache derrière une espèce d'ectoplasme qui est lui sans jamais être clairement assumé comme étant bien lui, qui porte un regard distancié sur ce qu'il vit et qui, du coup, nous distancie également. Si bien que j'ai ressenti, moi lectrice du XXIème s., beaucoup moins d'intensité chez Barbusse que chez Remarque, alors même que la violence et l'horreur décrites sont rigoureusement les mêmes.

Quand Remarque fait mourir un soldat, il a pris le soin au préalable de nous le faire connaître, de nous y attacher, de nous faire compatir à l'atrocité quotidienne qu'il subit. Barbusse, lui, nous décrit vraiment beaucoup de personnages, souvent à peine esquissés, une bande de rouspéteurs pour lesquels on ne ressent pas forcément grand-chose, en tout cas, vis-à-vis desquels on n'est pas très attaché.

Étonnamment, le seul moment où Barbusse parvient à nous prendre aux tripes, à nous faire crever de chagrin, c'est lorsqu'il aborde le cas de la jeune femme, Eudoxie, pour laquelle Lamuse en pince, et que ce même Lamuse découvre quelques semaines plus tard, à moitié décomposée en creusant une tranchée. Ici, Barbusse obéit aux codes romanesques et c'est exceptionnellement bon, puissant comme jamais. La scène du soldat noyé parce qu'il n'arrive pas à sortir d'un trou d'obus à cause de la boue, vers la fin du roman est presque aussi intense et pour les mêmes raisons : on a eu le temps de s'attacher au personnage.

En revanche, quand il fait son Zola bas de gamme, à décrire avec un souci du terme poétique les bombardements, les bourbiers, les blessures, je trouve que le décalage entre l'horreur vécue et les termes pour l'exprimer est préjudiciable.

Le décalage, encore lui, est si grand entre ce pseudo lyrisme et l'authenticité des dialogues de poilus qui eux sentent le vécu à plein nez et qui jouent justes quasiment tout le temps est, d'après moi, mal senti. J'écris que les dialogues jouent juste quasiment tout le temps car il est manifeste que dans le dernier chapitre, intitulé L'Aube, les dialogues ne masquent que très grossièrement et très imparfaitement l'expression des convictions de l'auteur et cela sonne faux, malheureusement.

Balzac reprochait exactement cela à Hugo (à propos de ces dialogues) dans sa critique restée fameuse sur la Chartreuse de Parme de Stendhal (oui, je sais, c'est un peu compliqué, la critique concernait Stendhal mais il parle aussi un peu de Hugo et de quelques autres) ; le fait de mettre les paroles de l'auteur dans la bouche des personnages au lieu de s'oublier et de se mettre lui, l'auteur, dans la peau du personnage. (Hugo en tiendra d'ailleurs compte bien des années plus tard en écrivant Les Misérables et son fameux passage sur Waterloo.)

Au-delà de ces problèmes de construction romanesque, l'auteur décrit admirablement l'enfer de cette guerre, et de toutes les guerres en général. Il montre, selon moi de façon assez convaincante, que l'ennemi est au moins autant si ce n'est plus le gouvernement qui envoie ses enfants se faire tuer que les pauvres bougres d'en face qui font le même sale boulot en sens inverse. Tout cela, évidemment, pour des intérêts qui dépassent largement les infortunés soldats commis d'office.

Bref, souvenons-nous de cette leçon d'atrocité que nous évoque courageusement Henri Barbusse et demandons-nous qui est le véritable ennemi : l'État qui vous dit « Allez vous battre et fermez vos gueules ! » ou les pauvres types d'en face auxquels leur propre État a intimé le même ordre ? En outre, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, vraiment pas grand-chose à mettre sur le feu.

P. S. : Je suis allée récemment tâcher de retrouver la tombe de mon arrière-grand-père, tombé le 12 février 1915 à Souain-Perthes-lès-Hurlus lors de la fameuse et ô combien meurtrière première bataille de la Marne. Le cimetière y est parfaitement tondu et une adorable mousse recouvre le sol à beaucoup d'endroits. Pourtant, l'autre jour, rien qu'avec les fortes pluies et les rejets de terre sous forme de tortillons imputables aux vers de terre, j'avais les chaussures entièrement pleines de boues en moins de cinq minutes.

Donc, oui, j'imagine très bien la boue et le bourbier que cela pouvait être à l'époque quand rien qu'à marcher sur une pelouse bien entretenue on en a déjà plein ses bas de pantalon ! Je n'ai d'ailleurs pas réussi à retrouver la tombe de mon aïeul car les tombes sont disposées au hasard ou à peu près et j'avais l'impression de rejouer la scène du truand, à la fin du Bon, la Brute et le Truand quand il cherche une tombe précise dans un cimetière immense.

Mais j'ai été moins courageuse que lui, j'ai abandonné quand j'ai eu deux kilos de terre à chaque pied et que mon manteau a été entièrement transpercé par la fine pluie qui tombait alors sans discontinuer… On n'a pas tous la fibre héroïque, pardon, très cher aïeul (je reviendrai par temps sec).
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Si je vous dis : boue, poux, pluie, mitraille, tranchée... vous me répondez : Première Guerre Mondiale, Grande Boucherie, Der des Ders. Bonne réponse ou presque puisque, hélas, ce ne fut pas la dernière...

Henri Barbusse, engagé volontaire au début du conflit, prend soigneusement note pendant deux ans de ce qu'il voit, entend, ressent et expérimente. Au fond des tranchées putrides, au fond des granges humides, veillent, attendent et luttent une poignée d'hommes, son escouade, modeste échantillon d'une classe d'hommes jetée en enfer. Venus d'horizons différents, ces Poilus sont liés entre eux par l'instinct de survie, par la misère de leur condition et par leur solidarité fraternelle de soldats. Ils ont pour (sur)noms Volpatte, Tirette, Blaire, Cocon, Poterloo, Fouillade, Barque, Paradis, Poilpot, Poitron, Salavert, Bertrand, Eudore et Farfadet ; tous sont éreintés, écoeurés, désespérés et apeurés ; tous se sentent pris au piège.

Ce roman, paru en 1916 et couronné dès sa sortie du prix Goncourt, brave la langue de bois et décrit la réalité sordide du troupier. Un naturalisme qui n'a pas plu à tout le monde, étant donnés les enjeux politiques et la propagande pro-conflit de l'époque, mais qui a largement interpellé l'opinion publique, comme il interpelle toujours aujourd'hui le lecteur. Avec l'acuité d'une caméra cachée, le récit, narré par l'auteur-narrateur, déroule en les juxtaposant histoires personnelles et documentaire de terrain. Impossible de ne pas se remémorer les rares images filmées et les photos floues de cette période. Impossible aussi de ne pas ressentir toute l'horreur de ces existences assassinées.

A travers son roman-témoignage, Henri Barbusse donne la parole à ses camarades dans leur argot natif, ce qui rend la lecture colorée à défaut d'être toujours aisée. Ce qui personnellement m'a fait le plus mal à l'estomac en refermant ce livre, c'est de savoir que ces héros de l'ombre n'en étaient alors qu'à mi-parcours de leurs souffrances et qu'il leur faudrait encore subir deux ans de cette vie de chien, moins pour certains...

Au final, je ne peux pas dire que j'ai réellement apprécié ma lecture, dans le sens "prendre du plaisir" car un récit de guerre ne m'enthousiasme jamais ; de plus, bien qu'assez classique, la plume de Barbusse ne m'a pas renversée d'admiration, mais son sujet est si grave qu'il est évident que ce roman-mémoire - qui n'a pas grand chose de fictif - doit exister et doit être lu pour toute l'humanité qu'il contient. L'humain pour décrire l'inhumain.

Enfin, ce qui a fini de me démoraliser complètement, c'est la conscience que je n'avais personnellement hérité d'aucun - d'absolument aucun - témoignage familial concernant l'expérience de cette guerre que mes arrière-grands-parents ont pourtant vécue. La mémoire s'efface hélas plus vite qu'on ne le croit.


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Merci aux éditions Archipoche et à Babelio pour cet envoi tombé pile dans ma boîte aux lettres. Ce sont de fins artilleurs. Heureusement que ce n'est qu'un livre.
Pourtant ce livre est bien plus puissant qu'un obus. Paru en 1916, en France, en plein effort de guerre, sous la forme d'un journal, il révèle le quotidien, les drames et les horreurs d'une escouade en première ligne dans les tranchées et suggère l'absurdité du conflit quand, dans un champ de boue , Allemands et Français se confondent et s'allongent les uns à côté des autres sans discernement , à bout de force.

Céline a hurlé son dégoût de la guerre -et de la vie en général- dans son « voyage au bout de la nuit ». Mais Barbusse se met en retrait de la narration, à aucun moment il ne parle de lui et il n'expose pas une rage comme Céline. Il s'en tient aux faits d'armes de ses compagnons.
Cependant, un message subliminal est sussuré, dans le fracas de fer et de feu, qui passe à travers la censure et les lignes du front : qu'on arrête le bourrage de crâne et toute cette boucherie !

Ce prix Goncourt, de 1916, est un centenaire toujours vif dans l'action et dans le style avec des dialogues que ne renieraient pas Dard ou Audiard.

C'est un témoignage qu'il faut avoir absolument lu pour comprendre ce qui se passe sur un même endroit occupé pendant 6 mois par deux énormes armées qui s'affrontent au corps à corps après avoir labouré la terre grâce à une artillerie incessante qui mélange le sang et le fer tout en exhumant ceux que les brancardiers n'ont pu ramasser lors de la précédente attaque...

Aujourd'hui il pleut et mes habits sont mouillés. Je les ai changés. Je ne vais pas dormir dans le froid, l'humidité, les rats et la vermine en attendant l'ordre d'avancer de nuit dans un boyau le fusil à la main. Je vais revoir ma famille et je pense à Cocon, Biquet, Poterloo, Fouillade et à la multitude, dont le nom orne les cimetières militaires , et qui n'ont jamais revu la leur.
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Henri Barbusse commence sa carrière littéraire en écrivant des poèmes et des nouvelles. Il fait paraître deux romans, avant de s'engager, en 1914, à plus de quarante ans. Il découvre alors « ces choses épouvantables faites par trente millions d'hommes qui ne le veulent pas ».
En 1916, il rédige « le Feu », tiré de son expérience personnelle du front et de ses carnets de guerre où il a noté ce qu'il a vécu durant 22 mois, publié tout d'abord sous forme de feuilleton dans un quotidien. Il y évoque la vie des tranchées et l'horreur des combats dans un récit au souffle épique qui constitue une violente dénonciation de la guerre. Outre les assauts inutiles et les massacres effroyables, Henri Barbusse trace des tableaux tragiques de la misère quotidienne dans la boue des tranchées.
Le roman édité intégralement aux éditions Flammarion fait scandale mais obtient le prix Goncourt en 1916 et reste de nos jours un témoignage précieux.
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Plus d'un siècle après sa fin, la première guerre mondiale reste le symbole de l'absurdité des grands conflits modernes, amassant des dizaines de millier de soldats dans des tranchées boueuses et les obligeant à courir sous le feu des mitrailleuses pour gagner quelques dizaines de mètres, perdus dans la foulée après la réplique de l'adversaire.

Barbusse a fait partie de ses soldats, et s'est attaché à décrire leur quotidien plutôt misérable, à une époque où glorifier le courage et le patriotisme des troupes était la norme. Et force est de constater qu'il y a de nombreuses scènes qui frappent les esprits. La sortie des tranchées pour lancer un assaut et survivre au milieu de bombes évidemment, mais aussi les longues périodes d'ennui, les déplacements d'un point à un autre sans vraiment comprendre le but des opérations, le futur qui se limite à « survivre aujourd'hui, et pour le reste on verra plus tard ».

Frappant aussi,debout le contraste avec le monde civil. En permissions, les soldats redécouvrent des villes vivantes, des restaurants, des bistrots, des gens qui s'amusent, qui mangent sur une table et dorment dans un lit. Bien que reconnaissant qu'il faut aussi une bureaucratie, des usines et des champs pour mener une guerre, le quotidien de ces gens semble bien confortable comparé au leur, qui consiste à manger un ragoût indéterminé debout dans la boue, et à devoir trouver un coin un peu plus sec que le reste et se tasser pour dormir d'un oeil.

J'ai découvert Barbusse par Louis-Ferdinand Céline, qui déclarait que cet auteur avait un « début de quelque chose » dans son style, ce qui est un éloge dithyrambique de sa part quand on connaît ses relations avec ses contemporains. Et effectivement, on retrouve cette écriture proche du langage parlé dans les dialogues, avec ses abréviations, ses accents et l'argot des soldats. Cette écriture sert beaucoup à l'immersion dans le récit, et certains passages du livre sont vraiment suffocants.

Ce livre est un témoignage important sur ce qu'est vraiment la guerre, bien éloignée des discours enflammés de gens qui ne la feront eux-mêmes jamais.
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Henri Barbusse n'est pas l'homme d'un seul roman, mais de son oeuvre on ne lit plus guère que le Feu, récit d'un poilu de 14, inspiré par la propre expérience de l'auteur sur le front. Il fallait d'ailleurs avoir vécu la guerre pour la raconter de manière crédible, et les récits contemporains (Lemaitre, Quélard, Dugain...) n'atteignent jamais l'intensité de ceux de Genevoix, Dorgelès, Jünger, Barbusse qui furent acteurs du drame.

On lit le Feu comme le journal d'un poilu affecté dans une escouade. L'auteur fait le choix de parler assez peu du narrateur, pour laisser voir et parler ceux qui l'entourent, donnant une large place aux expressions régionales ou populaires. le lecteur ne suit aucun personnage en particulier, aucune histoire ne s'ajoutant à L Histoire, et a presque l'impression d'être plongé dans un documentaire. le roman s'achève par 40 pages de prêche et de morale, d'un idéalisme qui n'est pas franchement en phase avec les défis qui se poseront dans les années qui suivront la Grande Guerre et explique les errements staliniens de l'auteur (C'est facile à écrire en 2022, je l'avoue).

Barbusse a obtenu le prix Goncourt pour ce roman en 1916. Dorgelès le Femina en 1919. Ceux de 14, de Genevoix n'a pas reçu de prix. Un siècle plus tard, les prix littéraires montrent une fois de plus, à mon avis, leurs limites bien connues, car j'aurais tendance à faire un classement exactement inverse…

Quoi qu'il en soit, la lecture de ces romans de 14-18 me semblent salutaires pour comprendre la suite du siècle, qui aurait été bien différent si l'on avait su éviter cette guerre.

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Un conflit, des hommes et des attentes, des marches et le froid s'accompagnant de la peur de l'inquiétude.

Les uns se regardent, les autres attendent guettent on ne sait plus trop pourquoi, d'ailleurs.

et, elle se rappelle à tout le monde, d'un coup. Dans sa brutalité, sa soudaineté, cette guerre.

Petite troupe d'hommes noyés dans un marasme sans fin.
Les tirs sifflent, la terre s'envole et le silence revient, plus rien.

Juste ces hommes dans cette escouade prise dans le feu d'une guerre qui n'en finit pas.

Les pages se tournent, les chapitres se succèdent et le conflit s'enlise.

Magnifique texte sur une des pires périodes que le vingtième siècle ait connu.
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En 1914 Henri BARBUSSE, écrivain et journaliste, pacifiste convaincu, s'engage : pendant les 22 mois qu'il passera sur le front il prendra des notes pour rendre compte de la vie des soldats de son escouade, notes qu'il enverra à un journal qui les censura tant sur le contenu que sur le style. Blessé, en 1916, il reprend ses notes pour en faire un roman, genre qui a plus de chance de passer la censure. Ce roman, découpé en 24 chapitres, paraîtra en feuilleton entre août et novembre 1916. Il est alors aussitôt publié par les éditions Flammarion mi-novembre et obtient le prix Goncourt le 15 décembre.
Le roman est accueilli avec enthousiasme dans les tranchées mais fait scandale à l'arrière en interpellant l'opinion publique plus habituée à la propagande des temps de guerre.
Il vaut mieux avoir cela en tête avant lecture, car cela explique certains « défauts » que l'on reproche parfois à ce roman. C'est avant tout un témoignage précieux. Il y a beaucoup de personnages et l'on n'a pas toujours le temps de s'y attacher, mais n'était-ce pas cela la triste réalité.
Ce n'est pas un roman très facile à lire, en raison de la langue qui a vieilli, probablement très rapidement après la guerre d'ailleurs. En effet il prend soin de rendre les parlers argotiques, voire régionaux, de chacun des soldats qui l'entourent. Et pour le reste de son récit il a une langue très littéraire, parfois très lyrique, qui, elle aussi, a vieilli, mais qui devait avoir plus de naturel à l'époque. D'où une lecture franchement pas aisée, mais malgré tout très prenante et avec quelques scènes très dures et très fortes.
Un roman-témoignage qu'il faut avoir lu.
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Pas toujours d'un accès facile en raison des dialogues nombreux entre des personnages nombreux, et de l'argot du poilu utilisé à tire larigot, ce roman reste pourtant un témoignage essentiel et incontournable sur la première guerre mondiale, par un homme qui l'a vécue et qui devint l'un des inspirateurs du pacifisme de l'entre deux-guerres.
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C'est un livre qui m'a fortement touché. J'aime l'histoire en général et lire des livres historiques. Celui ci est particulièrement fort !
L'auteur utilise des mots simples mais qui vous touchent au plus profond de votre être. S'imaginer, de par les descriptions et les dialogues, la rude et inimaginable ( dans un sens ) vie des Poilus est difficile. Mais Henri Barbusse nous le transcrit à merveille.
Je ne ferai pas de longue critique. Je vous invite simplement à lire se livre qui nous plonge dans la vie d'un soldat en 1915.
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