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sur 336 notes
Neuf mariages.

Fille de Rafael Trujilo, dictateur méconnu mais sanglant de Saint-Domingue, Flor de Oro sera toute sa vie l'instrument de son père.

Cette biographie est intéressante à lire. J'ai découvert un petit État méconnu des Caraïbes (République Dominicaine), ainsi qu'une autre vision du XXe siècle. Je n'avais jamais entendu parler de Rafael Trujilo et de sa sanglante dictature. Sa mégalomanie n'a rien à envier aux autres dictateurs du XXe siècle. La seule différence et que son influence sur le reste du monde est restée limitée.

Si Trujilo est méconnu, sa fille est une parfaite inconnue. Flor de Oro semble n'avoir été qu'un outil au service de l'ascension politique de son père. Elle essayera toute sa vie, en vain, d'attirer l'attention de son père, tout en essayant de s'extraire de son influence. Flor de Oro ne sera jamais libre. de grâce, en disgrâce, sa vie s'apparentera à une longue descente aux enfers. Elle sera ainsi mariée neuf fois, en étant hantée par le spectre de son premier époux.

Si l'histoire est à la fois passionnante et tragique, je suis moins convaincue par la forme de ce roman. J'ai fini par ressentir de la lassitude. Certains passages sont clairement romancés et les chapitres deviennent répétitifs. Mais c'est compréhensible au vu des maigres sources concernant Flor de Oro Trujilo.

Bref, une biographie instructive sur un État peu connu en Europe.
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Flor de Oro est promise à un destin hors norme, triste et au service des hommes de sa vie. Mariée neuf fois, elle oscille toute sa vie entre un besoin de liberté puissant, loin de la domination que son père exerce sur sa vie, et un besoin de reconnaissance absolu de la part de son géniteur.

Flor peine à trouver sa place dans tous les cercles de sa vie : elle est la première enfant de Trujillo, issue de son premier mariage, et ne se sent part d'aucune fratrie pour les autres enfants de son père. Elle n'a pas d'amis. Elle peine à trouver dans son mariage un équilibre qui pourrait sauvegarder ses relations qui s'écrasent les unes sur les autres. de sa vie, elle ne vivra que sur l'argent familial, sanglant, et ne travaillera jamais. Et bien sûr, en toile de fond, Guerre Mondiale et effets de la dictature sur le pays de Flor achèvent de donner à ce roman une puissante dimension historique.

Le coeur du roman c'est elle, Flor. le tour de force de l'auteure est d'oeuvrer sur toutes les nuances du personnage, tour à tour d'une hypocrisie détestable ou d'un courage bouleversant. Sa vie se déploie au coeur de cette position terrible, fille de tyran, et donne ainsi au roman la majorité de ses grandes qualités comme de ses quelques défauts.

Même si ce n'est pas un coup de coeur, j'ai vécu cette lecture avec un grand intérêt et une curiosité qui n'a jamais faibli. C'est une fresque dense, implacable, un pari réussi, qui décompose un personnage fort en toutes ses nuances de gris.
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Quel roman !

Oui, c'est un roman sous fond de biographie où l'on découvre la vie de Flor de Oro Trujillo, qui n'est autre que la célèbre "fille de l'ogre". Cet ogre c'est Rafael Trujillo, président de la République Dominicaine pendant 30 ans, de 1931 à 1961.

À travers ces pages, on découvre la vie de Flor de Oro, un véritable destin de femme, qui en a vu de toutes les couleurs sous la coupe de ce père despotique et mégalomaniaque.

Catherine Bardon livre un récit passionnant, recherché et abouti. Une lecture fluide, qu'il est difficile de quitter tant l'histoire de cette femme est cahotique et extraordinaire, au sens premier du terme. Quel sacerdoce d'être la "fille de" et de subir les décisions, prises de position politiques et horreurs commises par un tel patriarche !

C'est glaçant et révoltant, emmené par une plume ciselée et précise. On a véritablement la sensation d'être dans la tête de Flor, c'en est déstabilisant de réalité. J'ai tout simplement adoré découvrir cette femme et je remercie les car sans le #grandprixdeslecteurspocket, je ne l'aurais certainement jamais lu !
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Dans ce roman historique, Catherine Bardon nous retrace le parcours fascinant de Flor de Oro, fille aînée du dictateur dominicain Trujillo. Mariée neuf fois, elle tenta toute sa vie d'échapper à l'étreinte de son père … sans succès. Un personnage méconnu, haut en couleurs et attachant.
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La lecture de ce livre a été découverte totale du personnage et de l'histoire contemporaine de la république dominicaine : passionnant de bout en bout ! Autour de l'héroïne bien des personnages mériteraient un livre à eux seuls . Une biographie qui a tout d'un roman et donne aussi envie d'en savoir plus sur ce pays dans un angle mort de l'histoire entre les drames d'Haïti et l'omniprésence historique de Cuba.
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Pauvre petite fille riche suis-je tentée de plaindre, non seulement victime du régime autoritaire trujilliste imposé par son dictateur de père avec qui elle partage une confiante adoration, les problèmes familiaux d'une jeune femme mal dans sa peau ressassant continuellement les fastes du passé ne sachant plus vers qui ou quoi se tourner, jusqu'au jour de la cruelle vérité. Comment ignorer les disparitions des proches! les exactions qui saignement le pays, le massacre de 20 000 travailleurs agricoles haïtiens de la région frontalière, en s'emparant de toute l'activité économique pour grossir sa fortune personnelle le dictateur terrorise le pays. Triste destinée de la fille adorée, tout au long de sa vie elle traîna ce boulet dictatorial sans trouver la moindre consolation dans une relation solide...
Il est bon de rappeler comment Trujillo fut amener au pouvoir.
Après une longue période de guerre opposant les troupes françaises, espagnoles, et les noirs révoltés, l'indépendance fut de courte durée...Saint Domingue ne devait pas tarder entre les griffes d'un nouveau maître; en 1916, le gouvernement des États-Unis fit débarquer des marines sous le prétexte de veiller au remboursement de ses créanciers. Les finances et l'administration passèrent sous le contrôle direct d'un gouvernement militaire américain qui resta maître du pouvoir jusqu'en 1944. Ils trouvèrent d'abord en Rafael Leónidas Trujillo un agent idéal, mais qui se révéla à la longue encombrant...Le BENEFACTOR bienfaiteur de la patrie. Il s'était déjà distingué comme officier de la garde nationale en pourchassant les guérilleros résistant à l'occupation américaine.
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L'histoire :
1915. Flor de Oro naît à San Cristóbal, en République dominicaine. Son père, petit truand devenu militaire, ne vise rien de moins que la tête de l'État. Il est déterminé à faire de sa fille une femme cultivée et sophistiquée, à la hauteur de sa propre ambition. Elle doit quitter sa mère pour devenir pensionnaire en France, dans le très chic collège pour jeunes filles de Bouffémont.
Quand son père prend le pouvoir, Flor de Oro rentre dans son île et rencontre celui qui deviendra le premier de ses neuf maris, Porfirio Rubirosa, un play-boy au profil trouble, mi gigolo, mi diplomate-espion, qu'elle épouse à dix-sept ans. Mais Trujillo, seul maître après Dieu, entend contrôler la vie de sa fille. Elle doit lui obéir, comme tous les Dominicains entièrement soumis au Bienfaiteur de la Patrie, ce dictateur sanguinaire.

Mon avis :
Avec un talent indéniable pour le romanesque, catherine Bardon décrit le cynisme et le mal-être d'une petite fille riche et désoeuvrée. Son destin s'étire entre alcoolisme et vie mondaine dissolue, entre boulimie et dépression catatonique. Toute sa vie, elle est étroitement surveillée, parfois séquestrée et durablement considérée comme un objet par son géniteur. Saisissant.
Marquée par l'emprise de son père, de mariages en exils, de l'Allemagne nazie aux États-Unis, de grâce en disgrâce, Flor de Oro luttera toute sa vie pour se libérer de leur joug.
Affamée d'amour, elle va se marier 9 fois (au passage, elle reçoit chaque fois un nouveau cadeau somptueux du papa sadique)
Sous la plume de l'auteure, Fleur ne s'embarrasse guère des exactions de son dictateur de père. Elle profite largement des richesses et du statut de "fille de" . Mais l'argent et le pouvoir ne garantissent pas toujours le bonheur.
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Biographie très fouillée à la fois de flor la fille de Trujillo et de Trujillo lui même. On traverse la vie de cette femme ses douleurs ses 9 mariages sa relation douloureuse avec son père on voyage en France Amérique Italie et République dominicaine. Une vie comme un tourbillon de passion de douleur de violence psychologique. Très bien écrit je l'ai lu d'une traite car littéralement passionnant.
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Flor de Oro, fille du dictateur dominicain Trujillo. de son enfance à sa mort. On la suit, toujours sous l'emprise du manque d'amour. de son père, de son grand amour qui s'est fini trop tôt, d'elle même. "La fille de l'ogre" est une histoire vraie d'une histoire pas facile mais si bien racontée par Catherine Bardon que les pages défilent sans que les yeux les voient passer mais pendant que le cerveau s'enrichit de connaissances.
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Il a fallu le hasard d'une rencontre, à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) pour que je découvre enfin Catherine Bardon et son extraordinaire roman consacré à Flor de Oro Trujillo : La Fille de l'ogre. Histoires d'Histoire avait programmé cette intervention dans le cadre d'un week-end intitulé « le bruit des bottes. Quand la montée des dictatures menace la démocratie. »
D'emblée, Catherine Bardon m'a intrigué et j'ai tout de suite décidé de lire son dernier roman, avant qu'elle publie Une femme debout, au début de ce mois de janvier 2024. Bien sûr, cette dictature de Trujillo, à Saint-Domingue, m'évoquait des souvenirs mais la vie de sa fille, Flor de Oro, tellement mouvementée, avec ses neuf mariages, ses moments de bonheur et ses coups de déprime, demandait à être connue en détails.
C'est donc la plume de Catherine Bardon qui m'a emporté sur les pas de Flor de Oro, La Fille de l'ogre. Si j'ai été captivé jusqu'au bout par cette histoire, je dois saluer d'abord l'énorme travail de documentation réalisé par l'autrice. Tout est daté, localisé et ce qui aurait pu être ennuyeux est formidablement lié par une plume des plus passionnantes, poétique parfois. Catherine Bardon a même ajouté quelques documents, lettres, photos, à la fin du livre.
L'autrice connaît bien les Caraïbes et en particulier Saint-Domingue. Elle sait faire vivre la population et ressentir la beauté des sites tout en faisant comprendre ce que subissaient les gens sous le joug d'une dictature de plus en plus dure.
L'histoire débute en 1920, à San Cristóbal, en République dominicaine. Flor de Oro a 5 ans et vit avec Aminta, sa mère. Elle se considère un peu comme une fille de remplacement de sa soeur, décédée. Son teint foncé ne plaît pas à son père car cela lui rappelle cette goutte de sang haïtien qui coule dans ses veines. D'ailleurs, cet homme n'aura qu'une obsession : se blanchir pour accéder et rester au pouvoir. Son ascension est irrésistible. Il accumule les maîtresses et divorce d'Aminta, envoyant Flor étudier en France, à Bouffémont (Val d'Oise) alors qu'elle n'a que 9 ans !
La vie de la Fille de l'ogre prend déjà une tournure peu ordinaire. Elle sera faite de quelques hauts et de beaucoup de bas, toujours sous la coupe de cet homme, son père, qu'elle aime et qui devient Président de la République dominicaine, en 1930. Je note que la photo qui orne la couverture du livre montre une Flor rayonnante au bras de ce père à l'air sévère.
Très vite, elle rencontre l'autre homme qui va énormément marquer sa vie : Porfirio Rubirosa. Elle en tombe aussitôt follement amoureuse, ne tient pas compte des avertissements et force son père, souvent nommé T dans le récit, à accepter le mariage. Elle a 17 ans et Porfirio, 23 ans.
Avec Saint-Domingue et sa capitale qui devient bientôt Ciudad Trujillo, la vie de Flor m'emmène à New York, Paris, Berlin, Rio de Janeiro, Washington, Rome, La Havane, Bogotá, Montréal pour revenir souvent à New York.
Je suis souvent choqué par le flot d'argent qui coule sans retenue car T se sert abondamment au détriment d'une population qui est de plus en plus fliquée comme le font toutes les dictatures. Arrestations, incarcérations, tortures, assassinats, la panoplie est complète et Flor craint aussi pour sa vie.
L'écriture magnifique de Catherine Bardon permet de bien appréhender le sentiment amoureux. Mais pour le décompte des neuf maris, la rencontre, la fâcherie et la rupture, je vous renvoie à la lecture de la Fille de l'ogre, un roman qui offre, en plus, d'excellentes formules pour permettre de ressentir la dégringolade de cette femme que je plains parfois mais dont je ne peux excuser tous les dérapages agrémentés d'une consommation d'alcool débridée.
Au final, se dégage un bien triste bilan d'une vie déchirée entre l'amour pour son père, un châtiment sans fin, et celui, infini, pour Porfirio Rubirosa, une véritable malédiction, un grand cirque tragique.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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