Je serais venu te libérer, assura-t-il, et il le répéta en voyant le regard dubitatif de la jeune fille. Je serai venu et si je n’avais pas pu marcher, j’aurais rampé pour toi. Et même si tu avais été totalement brisée, on aurait continué à se battre ensemble
Elle pleurait toujours, mais sans verser de larmes. Elles coulaient à l’intérieur, dans le trou béant que creusait sa tristesse. Chaque soir, elle s’y noyait un peu plus profondément.
-A quoi pensez-vous que cet argent a servi? répéta Kaz.
-Acheter des armes? suggéra Jesper.
-Des navires? lança Inej.
-Des bombes? proposa Wylan.
-Des pots-de-vin? essaya Nina.
Ils se tournèrent tous vers Matthias pour guetter sa réaction.
-Normalement, c'est après ce genre d'échange que tu nous insultes en nous disant combien nous sommes monstrueux, murmura Nina.
De temps en temps, la façonneuse s'interrompait pour s'étirer et donnait à Wylan un miroir pour qu'il la guide sur ce qui allait et ce qui clochait. Une heure plus tard, les yeux de Wylan avaient retrouvé leur couleur bleue et leur forme.
-Son front devrait être plus étroit, indiqua Jesper en examinant son ami par-dessus l'épaule de Genya. Un tout petit peu plus. Et ses cils étaient plus longs.
-Je savais pas que tu avais fait attention au moindre détail, murmura Wylan.
-J'ai fait attention à tout, répliqua Jesper en souriant.
-Oh, Dieu, il rougit, remarqua Genya. Excellent pour la circulation.
Et c'est ce qui vous détruit au bout du compte: la nostalgie de ce qu'on n'a plus.
"I would have come for you. And if I couldn't walk, I'd crawl to you, and no matter how broken we were, we'd fight our way out together-knives drawn, pistols blazing. Because that's what we do. We never stop fighting."
La souffrance, c’est comme tout le reste. Quand tu vis avec depuis assez longtemps, tu apprends à en apprécier le goût.
Wylan convoqua tout le culot de Nina, la volonté de Matthias, la détermination de Kaz, le courage d'Inej et l'espoir fou et intrépide de Jesper, la certitude que, malgré toutes les probabilités, ils s'en sortiraient vainqueurs.
-Je ne parlerai pas.
[...]
Mais il n'était ni Nina, ni Matthias, ni Kaz, ni Inej, ni Jesper. Il n'était que Wylan Van Eck. Et il finit par tout leur raconter.
- Ce n’est pas le fait que tu ne peux pas lire qui te rend faible. Tu es faible parce que tu as peur que les gens voient ta faiblesse. Tu laisses la honte de toi décider de qui tu es.
-Kaz (à Wylan)
"Ma mère c'est Ketterdam, Elle m'a enfanté dans le port. Mon père c'est le profit. Je l'honore tous les jours. Rentrez à la tombée de la nuit ou ne revenez jamais."