Cette autobiographie entremêle l'histoire d'une des plus belles collections de minéraux du monde -la collection de minéraux de l'Université Pierre et
Marie Curie- et celle de celui qui fut son conservateur de 1956 à 1998.
Les superbes photographies de minéraux de
Nelly Bariand fonctionnent comme des illustrations d'un catalogue d'exposition et d'une certaine manière l'ouvrage peut être utilisé comme tel.
D'un autre côté, l'ouvrage est une véritable mine d'informations sur les relations entre la quête de l'état français et le tout jeune CEA au lendemain de la seconde guerre mondiale pour la découverte et la mise en exploitation des mines uranifères à travers le monde et les collectes de minéraux sur le terrain. Ainsi après deux chapitres sur l'émergence d'une vocation et l'histoire synthétique de la collection, l'auteur commente les missions qu'il a faite en Iran, en Afghanistan et au Brésil.
A cette occasion une autre facette du personnage (et de la collection!) se révèle. Si une partie non négligeable des collections sont le fait des collectes de terrain des géologues, une autre non moins négligeable provient des achats et échanges réalisés lors des bourses aux minéraux notamment lors du rendez-vous annuel du Tucson Show aux États Unis. Si les travers financiers de la marchandisation des minéraux et notamment des cristaux sont montrés, la surexploitation des gisements bien que ponctuellement commentée n'est pas problématisée.
La dernière partie est un catalogue commenté de certains des plus beaux et/ou des plus curieux minéraux de la collection. L'on perçoit ainsi que les personnes qui ont enrichi la collection n'ont certes pas boudé leur plaisir devant la beauté de certaines formes cristallines mais n'ont pas non plus laissé de côté des cristaux qui apportent plus de chose par l'histoire de leur formation que par leur aspect.