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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est sans doute un écueil récurrent pour un éditeur que de devoir composer avec les mouvements d'humeur de leurs écrivains favoris. Aussi quand Mr Gwyn affirme tout de go que l'écriture pour nui, c'est terminé, il n'est pas vraiment pris au sérieux. Et pourtant…il semble bien que la décision soit irrévocable. Peu à peu, l'impression de liberté laisse place à un vide pas si facile à gérer. La révélation a lieu lors de la visite impromptue d'une galerie où sont exposés des portraits : la suite est claire, il serait copiste, il fera des portraits lui aussi, mais avec ses outils que sont les mots. Des portraits ultimes de modèles dénudés dans un décor qui les contraint de se révéler…

L'auteur nous propose ici une intéressante plongée au coeur de l'intime de l'écrivain, qui doit un jour faire par obligation, sous la pression, ce qui s'était imposé à lui au départ comme une nécessité. C'est aussi en accepter les contraintes, la rançon du succès, la difficulté de s‘exprimer sur un autre registre que celui où le public l'attend, l'incompréhension…pour en arriver à détester e que l'on a voulu plus que tout. Pour s'apercevoir que malgré tout écrire reste sa seule raison d'être et qu'il faut réinventer l'exercice.

Mais ce roman n'est pas une complainte d'enfant gâté. C'est aussi la quête de chemins de traverse, plus risqués que des sentiers battus, plus riches aussi d'émotions nouvelles et qui éloignent les barreaux de la prison des convenances.

On est loin du recueil de confidences d'un écrivain désabusé, l'imagination est fertile le lecteur est entraîné malgré lui dans cette aventure qui sait ménager l'attente et surprendre au détour d'un chapitre.

De quoi donner envie de s'immiscer un peu plus dans l'oeuvre d'Alessandro Barrico


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On ne sait pourquoi, via un article dans le Guardian, l'écrivain Jasper Gwyn informa ses lecteurs qu'il n'écrirait plus de livres. Il opta pour le métier de copiste. il écrirait des portraits.

Peu accroché, il m'a fallu des semaines pour lire les trois quarts du livre et une seule nuit pour le reste, quand Gwyn a disparu depuis quatre ans et que s'éveille dans les souvenirs de sa secrétaire Rebecca, jolie mais un peu difforme, la vraie nature de ses sentiments.

Avec Rebecca, l'écriture devient plus vivace, comme quand elle oublie sa fille dans le métro. N'importe quel auteur en manque d'inspiration aurait sauté sur l'opportunité pour produire une dizaine de pages alors que Baricco, avec une élégance cocasse se contente d'un 'Il ne fut pas très simple, ensuite, de la récupérer.'

L'écriture est magique pour évoquer 'les réponses non reçues, les gestes avortés, la lumière d'un bonheur étrange' peut-être la même que celle des Catherines de Médicis?
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Que dire, sinon magique. Encore un livre de Mr Alessandro Baricco qui m'a emportée, loin dans son univers. Ce n'est pas un univers onirique ou enchanteur, c'est une plongée au profond de soi-même à travers ses personnages. C'est un voyage au coeur des arts, là où personne n'a encore jamais mis les pieds.
Mr Gwyn, écrivain reconnu, solitaire, décide de ne plus jamais écrire de livres, chose impensable pour Tom, son agent et ami, qui se refuse à le croire. Après deux ans d'inaction, une rencontre le sortira de sa léthargie et une chose en amenant une autre, il décidera de faire des portraits, d'après des modèles vivants. le problème est que Mr Gwyn n'est pas peintre. Comment compte t-il s'y prendre ? Ne comptez pas sur moi pour vous l'apprendre, pour le savoir, vous savez ce qu'il vous reste à faire ;-)
Introspection, humour, émotions (notamment la scène dans la chambre d'hôpital). Bravo !
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J'ai l'impression d'avoir entendu parler d'Alessandro Baricco depuis fort longtemps, notamment avec Novecento pianiste et Soie. Cependant, les thèmes de ces deux romans ne me tentant pas plus que ça, il a fallu attendre Mr Gwyn pour m'y coller ! Ce roman n'est pas de ceux qui vous font voyager à Rome, Naples ou Florence, puisque le personnage principal vit à Londres et est on ne peut plus britannique !
Jasper Gwyn est un écrivain atypique, ayant publié plusieurs livres qui ont remporté du succès, malgré des genres totalement différents. Au début du roman, il envoie au Guardian une lettre ouverte où il dresse la liste de toutes les choses, cinquante-deux au total, qu'il ne veut plus jamais faire, et parmi elles : écrire et publier. Il commence donc une nouvelle vie… Toutefois quand on a le virus de l'écriture, il est difficile de s'en défaire. A la vue de tableaux, l'idée lui vient d'écrire des portraits, non pour les regrouper et les confier à un éditeur, mais pour l'usage seul du portraituré. Jasper met minutieusement en place les modalités avec lesquels il opérera. le choix de l'atelier, de la musique, de la lumière, le premier essai avec son assistante Rachel, tout est réjouissant.
Les pages s'enchaînent sans fausse note, c'est imaginatif mais logique, saugrenu mais pas invraisemblable. Si l'on croise souvent des écrivains dans les romans, ce livre-là ne ressemble à aucun autre déjà lu, et Jasper Gwyn sort du commun aussi. Une belle galerie de personnages entoure notre auteur de portraits. Ce livre se lit rapidement, avec bonheur, et recèle bon nombre de surprises, jusqu'à une fin que rien ne laisser imaginer.
Un vrai régal ! Je me demande maintenant par quel roman continuer d'Alessandro Baricco continuer, qui ne me décevrait pas par rapport à celui-ci…
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Ce livre est exactement tout ce que j'attends d'un bon livre. Une histoire magnifique tenue par un style maîtrisé qui vous tient en haleine et une fin splendide qui ne déçoit pas. Bravo maestro!
J'avais découvert cet auteur avec un autre roman ("soie") qui m'avait également beaucoup plu. Quelle joie de trouver un auteur qui vous apporte ce que vous attendez!
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« Jasper Gwyn était en train de comprendre quelque chose de crucial, qui allait changer le cours de son existence, aussi sa réponse ne fut pas immédiate. Il regarda à nouveau la photo dans le catalogue, puis revint au tableau sur le mur – de toute évidence quelque chose s'était produit, entre la photo et le tableau, une sorte de pérégrination. Jasper Gwyn se dit que cela avait dû nécessiter un temps infini, une forme d'exil, et bien sûr le dépassement de nombreuses résistances. Il ne pensa pas à un artifice technique quelconque, et l'éventuelle habileté du peintre ne lui sembla pas importante non plus ; il lui vint simplement à l'esprit qu'un geste patient s'était donné un but, et qu'à la fin le résultat obtenu était d'avoir reconduit chez lui cet homme à la moustache.Il trouva le geste très beau. ». Mr Gwyn, ou le geste d'écriture. Alessandro Baricco nous écrit. Portraitiste, copiste...Qu'est ce donc qu'écrire ? Que cherche t on dans nos lectures ? Nous mêmes ? Les autres ? Toucher ? Etre toucher par une écriture un auteur, un lecteur ? Fabuleux roman, fabuleux portraits, roman plein de poésie, troublante pérégrination en effet que cette histoire. « Jasper Gwyn m'a enseigné que nous ne sommes pas des personnages, mais des histoires, dit Rebecca. Chacun de nous s'arrête à l'idée qu'il est un personnage engagé dans Dieu sait quelle aventure, même très simple, or nous devrions savoir que nous sommes toute l'histoire, et pas seulement ce personnage. Nous sommes la forêt dans laquelle il chemine, le voyou qui le malmène, le désordre qu'il y a autour, les gens qui passent, la couleur des choses,les bruits, vous comprenez ? » Nous sommes toute l'histoire, alors..bienvenue chez nous.

Astrid Shriqui Garain
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Dixième roman d'Alessandro Baricco, "Mr Gwyn" donne le sentiment d'un aboutissement.
Dans ce livre il est question d'écriture, ou plus exactement du métier d'écrivain. "Mr Gwyn" met en scène un auteur Anglais à succès, qui au plus fort de sa renommée, va choisir de se remettre en danger.

Baricco nous entraine dans un récit un brin loufoque au charme puissant.
C'est original, drôle, inventif, sensible, dosé avec finesse, n'en faisant jamais trop tout en se permettant quelques dialogues savoureux.

Et puis, dans cette histoire, Alessandro Baricco aime ses personnages, on le sent, il les soigne, il les anime sous une clarté bienveillante.
C'est ce qui donne un supplément d'âme à ce roman qui m'a fortement séduit. Un très bon moment de lecture.
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Voila longtemps que je n'avais pas ouvert un Alessandro Baricco.
C'est ma femme, la coquine, qui m'a parlé de Mr. Gwyn, son dernier livre.
Comment résister à l'appel ?

Une première page pour retrouver le rythme de l'auteur et vous êtes happé.
Il aussi faut penser à se lever, manger et boire, se laver, sortir de ce livre envoutant quelques minutes, rien que pour le plaisir de le faire durer.

Un écrivain prometteur publie trois livres et décide de ne plus écrire, l'affaire fait grand bruit. Mais un écrivain est un artiste avant tout, qui a besoin de créer, et qui possède une plume qui le démange, comment saura-t-il concilier sa résolution avec sa passion dévorante ?

L'écriture est fluide comme toujours, l'univers de Baricco surprenant, atypique, le livre une fois de plus est absolument génial, certains le trouveront vide, je le trouve profond, à vous de voir, mais il faut le lire.
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M.Baricco ne déçoit pas. Son style est là, pur, musical, flirtant avec la poésie, jouant sur la prose. Et pourtant, à chacun de ses livres (que j'ai lu), une sorte de suspens (décalé de l'intrigue, ou en parallèle et même perpendiculaire!) émane, faisant de ceux-ci une pièce unique et pleine de surprise.
Si M.Baricco reste sur le même style, il sait se renouveler et ici, parle t'il un peu de lui? Fuyant la notoriété, la reconnaissance même cherchant le beau, en profondeur et non de surface avec Rebecca, se laissant attirer par son contraire, Audrey.
A lire et à relire.
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Une morte qui parle, des ampoules comme magiques, des concertos pour clarinettes, ventilateurs et tuyaux hydrauliques. Tout est normal. Tu es chez Alessandro Baricco, un conteur des temps modernes à l'univers farfelu, poétique et délicat.

Son dernier né, sorti en avril 2014, nous raconte l'histoire d'un écrivain, « Mr Gwyn ».

Jasper Gwyn est un romancier anglais à succès, qui un jour se dit : stop. J'arrête tout.

Une sorte de coup de tête.

Plus envie.

Il clame au monde sa décision en écrivant dans le quotidien « The Guardian » un article qui consiste en une liste des 52 choses que l'auteur décide de ne plus faire. Parmi elles donc : écrire des livres.

Sauf que personne ne le croit.

Son agent et meilleur ami Tom le premier.

- Cet article? Une provocation, tout au plus. Un écrivain ne peut arrêter d'écrire, c'est contre nature !

- Voyons Jasper tu déconnes? Tu tiendras pas!

Sauf que Jasper, qui ne plaisantait pas, se met bien en quête d'un nouveau métier, loin des livres.

Pas facile, parce que l'écriture peut être aussi addictive que la meth, vois-tu. Mais il parvient tout de même à tenir loin de lui toute idée de roman.

Et puis la révélation lui vient un jour où la pluie le contraint à s'abriter dans une galerie d'art, habituellement le genre d'endroit qu'il évite. Les tableaux ne lui parlent pas.

Jusqu'à ce portrait : celui d'un vieil homme que le peintre semble avoir « reconduit chez lui ».

Eureka!

- Je vais reconduire les gens chez eux Tom!

- Quoiiiii?

Tout comme toi, Tom ne comprend pas. Ca veut dire quoi « reconduire les gens chez eux » bordel?

- Je vais être copiste : je vais faire le portrait des gens. Mais non pas en les peignant. En les écrivant.

Ecrire le portrait des gens? Oulalala, ça s'annonce chiant de descriptions interminaaaaables ça, te dis-tu!

Mais ce serait mésestimer le talent de notre écrivain, qui compte bien s'y prendre tout autrement. Des mots certes, mais point de qualificatifs dégoulinant sur la forme – généreuse – de tes oreilles et le – pointu – de ton nez.

Et l'expérience commence, sous l'attention plus que sceptique et désabusée de l'ami Tom.

Tout comme un peintre, il faudra à Jasper se trouver un atelier, mais surtout une ambiance.

Un agent immobilier s'appliquera à lui dégoter le lieu aux caractéristiques les plus proches des clichés que tu pourrais avoir d'un atelier d'artiste .

Un vieil artisan loufoque, qui semble vivre dans un monde parallèle où les ampoules sont aussi vivantes que des créatures terrestres, se chargera quant à lui de la lumière.

Habiller l'endroit d'un fond sonore semble tout aussi nécessaire à Jasper que l'éclairage de la pièce. Il contactera un compositeur de sons les plus quotidiens, les moins musicaux te diras-tu, mais ne présage de rien, laisse-toi surprendre!

Et puis cette dame rencontrée une seule fois, fortuitement, avec qui une complicité immédiate s'est tissée, et qui lui parlera, depuis trépas, tout simplement.

Voilà l'univers dans lequel te plonge Baricco pour une aventure artistique inédite, un fantastique subtil mais néanmoins réellement barré qu'il te contera le plus normalement du monde.

Et si le côté « foufou-l'air-de rien » t'amuseras, « Mr Gwyn » n'en est pas moins un roman qui saura t'intriguer.

Jasper met en place, tel un scientifique, un processus très précis pour son expérience, et le rituel aura l'effet d'un sort qui s'accrochera aux personnages.

Tu verras que la minutie du copiste te donnera la cadence d'une lecture que tu voudras attentive, comme pour décoder toi aussi ce qui se dégagera de l'atelier et des corps nus.

Et là, la magie de l'écriture d'Alessandro Baricco te racontera des histoires dans des quasi silences, te posera un monde dans une pièce presque vide.

Môssieur Baricco, dit-on chez moi.

Ah ben tiens regarde, reste de la place dans ta valise. Voilà, pile poil! Bon voyage « Mr Gwyn »!
Lien : http://ehtusaisquoi.fr/2014/..
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