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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Alessandro Baricco brosse ici le portrait d'un auteur en pleine crise existentielle sur son avenir professionnel.

Si l'humour piquant ainsi que l'ambiance générale m'ont plusieurs fois fait penser à un roman de David Lodge, il ne faut pas se tromper : le sujet du livre n'est pas réellement cette crise traitée de façon humoristique. On trouve ici un essai sur les artistes, et sur la recherche de la muse.

Le postulat improbable d'une recherche volontaire par le personnage principal (via l'abandon de son métier d'écrivain) permet de faire le lien entre une recherche artistique aux allures éthérées et sa mise en application à la précision toute artisanale.
Cette combinaison révèle en chacun des personnage une vue d'ensemble de leur caractère humain ; et fait ressembler après coup l'ouvrage à une sorte d'hymne à nos âmes d'enfants, celles qui ont su rester artistes et nous incitent à suivre nos envies.
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«Mr. Gwyn» est un livre excellent. Quand un lecteur ravi tout autant que réjoui, s'est promené dans son appartement le roman à la main en pouffant de rire, quand assis dans son fauteuil, il s'est exclamé que l'auteur avait du génie, il faut que ce lecteur, s'il est blogueur, répande la bonne nouvelle avec son webclairon. Comment pourrait-il en effet supporter de garder pour lui seul ce chef-d'oeuvre qu'il vient de découvrir ?

Mais cessons de parler de moi à la troisième personne, même s'il faut que vous sachiez que ce livre invite aux farces, étant-lui même un artifice littéraire du meilleur aloi. Est-ce un essai sur la littérature travesti en roman ? Est-ce un roman qui prend l'art pour sujet ?
Après «Emmaüs», je découvre Alessandro Baricco dans le rôle du pitre. Je ne peux m'empêcher de penser que ce Jasper Gwyn, écrivain de son état, est un double romanesque.

Jasper Gwyn, un beau jour, «eut soudain la sensation limpide que ce qu'il faisait chaque jour pour gagner sa vie ne lui convenait plus». Gwyn est un homme de parole. Il énumère les cinquante-deux choses qu'il ne fera jamais plus, notamment écrire des livres. La première des choses qu'il ne fera plus est d'écrire des articles pour The Guardian, journal auquel il dépose son texte pour publication avant de disparaître provisoirement. A son retour, Jasper Gwyn respire mieux. Néanmoins, rapidement, il a comme des fourmis d'écrivain. Des envies d'écrire, des mots qui viennent, des phrases qui se composent. Mais il est hors de question, totalement hors de propos de transformer ces intuitions, ces élaborations en récits. Il faut trouver une solution. Jasper Gwyn décide alors d'écrire des portraits, ébloui par une illumination que je ne vous raconterai pas.

Cocasse, spirituel, brillant, Mr Gwyn en bon Londonien a aussi ses manies agaçantes.Très désinvolte à l'égard de son agent - du moins une bonne partie du livre - il se passionne pour les sentiments des autres mais se refuse à toute analyse de son propre coeur.

Alessandro Baricco peint le portrait d'un homme qui écrit des portraits : doit-on s'en étonner de la part d'un auteur dont le nom si proche de l'étymologie «barocco» semble un clin d'oeil à l'esthétique baroque caractérisée par la mise en abyme ? Quelque part dans ce monde enchanté, inspiré sans doute par Calvino autant que par Pirandello ou Borges, le lecteur trouve immédiatement sa place et se délecte de la malice de Baricco. Cette mystification est inoubliable.

Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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Alessandro Barrico fait parti de mes auteurs préférés. Ici, toujours dans un langage magistralement fluide, Mr Gwynn s'interroge sur sa capacité à écrire. Ce qui pourrait être le énième roman d'un auteur victime de la page blanche, ici c'est le lecteur qui s'interroge.
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Même s'il y est question d'ampoules qui s'éteignent au bout d'un temps déterminé, ce livre est plein de lumière.

Mais pas n'importe laquelle : la lumière d'Italie.

Alessandro Baricco réunit dans ce chef d'oeuvre de littérature tous les arts péninsulaires : architecture du texte, peinture des décors, sculpture des personnages... et aussi le génie italien qui parle au monde au moins depuis la Renaissance : la créativité et son jumeau, le doute ; le risque et sa jumelle, la tentative ; et encore la quête d'une perfection que seuls les artistes pensent ne jamais atteindre, tant ils sont incapables d'en faire le deuil !

Le résultat de cette alchimie solaire est aussi ce texte, de l'art pur : une perfection qui semble une évidence.

Et au dernier paragraphe de ma lecture, j'ai vu l'ampoule s'éteindre par-delà mon épaule. J'étais triste.
Puis j'ai souri, car, en réalité, je n'étais pas dans le noir ! Alessandro m'avait offert un tour de magicien : sa lumière venait de délaisser les pages pour s'installer en moi.

Grazie tanto Alessandro !
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Mr Gwyn, auteur londonien apprécié par les critiques et le public, cesse d'écrire du jour au lendemain, le fait savoir par voie de presse et déclenche la stupeur de son agent littéraire. Il savoure tout d'abord sa liberté mais celle-ci se transforme peu à peu en un manque de repères difficile à gérer.
Il se lance alors dans un projet qui déclenche une nouvelle fois l'effarement de son agent. Il sera copiste, afin de réaliser des portraits écrits après avoir observé ses modèles comme un peintre devant sa toile, dans un atelier aménagé de façon sophistiquée et avec la complicité d'une jeune assistante, fascinée mais discrète.

Alessandro Baricco nous entraîne dans une réflexion sur la place de l'artiste dans la société et dans l'intimité de chacun : l'artiste nous tend un miroir pour nous révéler qui nous sommes mais il a aussi besoin du regard des autres pour créer. Finesse, élégance et humour sont les trois qualités dont est tissé ce roman.
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Quelle erreur j'aurais commise de poser ce livre après quelques pages.
En effet au début j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire de cet écrivain à l'esprit un peu volatile puis au fur et à mesure que Mr Gwyn développe son idée d'écrire des portraits, il devient de plus en plus attachant.

Pour moi qui suis étudiante en art j'ai eu l'impression, à travers la lecture de ce roman, de me retrouver lors d'une séance de model vivant durant laquelle nous sommes tellement absorbés dans notre dessin que l'on en oublie que la personne en face est nue. C'est alors que l'on ne dessine plus une personne nue mais bien la beauté des formes, la subtilité des courbes et la grâce du corps.

Ainsi, j'ai pu ressentir une certaine proximité avec Mr Gwyn à l'explication de ce qu'il ressent face à son model.

J'aurai cependant apprécié lire un portait, voir même juste un extrait à la fin du livre. Voilà ma seule déception vis-à-vis de ce roman..
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J'avais acheté par hasard ce livre, l'histoire m'intriguant. Je l'ai lu après Soie qui m'avait beaucoup plus. J'y ai retrouvé le style de Baricco et n'ai pas éré déçue par l'histoire très original.
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Ce très court roman d'Alessandro Baricco est un grand moment de plaisir. Mr Gwyn, écrivain Anglais décide de mettre un terme à sa brillante carrière littéraire. Après avoir convaincu difficilement, son éditeur et passé quelques semaines à se demander ce qu'il allait pouvoir faire du reste de sa vie.
Il décide de devenir copiste. Il visite une galerie de peinture Mr Gwyn va écrire les portraits de ses modèles. Toujours surprenant, Baricco nous donne ici, à réfléchir sur le travail de l'écrivain, Petit livre court fascinant d'originalité.
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Magnifique roman sur un portraitiste littéraire : beaucoup de charme et de mystère autour de cette histoire et de ce personnage, une très belle écriture !
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Belle lecture avec une tendresse omniprésente du début à la fin. Une lecture qui fait du bien sur un thème qui intéressera beaucoup de lecteurs c'est à dire l'écriture.
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